Days of Ire: Budapest 1956, réviser l’histoire avec les jeux de société

Un des sujets du bac de philo cette année enjoignait les étudiants à sonder l’intérêt que nous aurions à étudier l’histoire. L’une des pistes de réponse est certainement la dimension politique. Agir aujourd’hui sans comprendre d’où l’on vient, c’est comme tâcher de grandir sans savoir qui l’on est. L’expérience est source d’inspirations et de connaissances qu’il serait dommage d’ignorer. C’est sûrement l’une des raisons qui nous poussent à interroger notre passé, et ces explorations peuvent revêtir bien des façons. Les étudiants de philo n’y ont peut-être pas pensé, mais le jeu de société moderne en est une.  

L’insurrection de Budapest (ou la révolution de 1956), c’est la révolte nationale contre la République populaire de Hongrie et ses politiques imposées par l’Union des républiques socialistes soviétiques, qui eu lieu du 23 octobre au . Quelques jours pour changer le monde, voilà un programme alléchant pour un conteur d’histoires hongrois. Et justement, les trois lurons responsables de Redacted, Katalin Nimmerfroh, Mihály Vincze et Dávid Turczi (voir l’interview à Essen dernier) ont pris à bras le corps un morceau de leur histoire, cette célèbre semaine de basculement où le peuple s’est soulevé contre le joug totalitaire de l’URSS. L’insurrection fut écrasée dans le sang par l’armée rouge mais la date du 23 octobre est aujourd’hui fête nationale en Hongrie. Quel camp choisirez-vous de jouer ?

Days of Ire Budapest 1956 +

Dans Days of Ire: Budapest 1956, un joueur prend en charge les forces soviétiques qui tente de façonner les titres de la presse à son goût et d’utiliser la milice et ses tireurs d’élite d’Etat pour arrêter les révolutionnaires à tout prix.

L’autre joueur (1 à 3 adversaires en réalité) joueront en collaboration les meneurs des forces révolutionnaires, collectant des ressources (représentées sous forme d’icônes sur leurs cartes) et recrutant d’autres combattants pour s’assurer que les événements de la révolution se concluent en leur faveur, tout en luttant contre chars et soldats. 

Le jeu se déroule sur 7 jours, la dernière semaine d’octobre 56. 

À son tour, le commandant soviétique joue des cartes de titres, collecte des points de commandement et déclenche des effets qui parfois peuvent l’aider lui, parfois l’autre camp.

Cette façon de jouer avec des cartes, qui rappelle des wargames bien connus (cartes-driven), tels que Twilight Struggle, est ce qui motive le tempo et l’orientation stratégique du jeu.

L’autre camp forme le côté révolutionnaire. Ils recueillent des cartes et des combattants avec deux objectifs : résoudre les événements qui boostent leurs actions, et pour lutter contre les milices, les tireurs d’élite, et les chars soviétiques dans un combat pour la survie.

Ils doivent gérer leurs positions tout en se déployant à travers Budapest, divisant soigneusement leurs actions en équipe tout en gardant toujours un oeil sur leur moral – sinon ils pourraient tomber à court de cartes.

Si l’un des meneurs révolutionnaires souffrent de trop de blessures, ou s’ils ne parviennent pas à résoudre assez d’événements avant la fin du jeu, l’Histoire change et la révolution échoue. Mais s’ils gardent les rues de Budapest libres de l’oppression, la révolution vit, « pour combattre un autre jour ».

Les auteurs précisent : « Dans la vraie vie, la révolution a réussi, et la Hongrie était libre en moins d’une semaine. Le 4 Novembre, les forces soviétiques ont rapidement repris le pays, mais c’est le sujet d’un jeu différent… ».

jeu de societe

Combinant wargame historique et coopératif se voulant accessible, Days of Ire: Budapest 1956 est actuellement en souscription sur KS avec une livraison dans le monde entier prévue pour janvier prochain. Avec un petit coup de pouce du destin, peut-être qu’ils seront à même de le présenter à Essen

Days of Ire: Budapest 1956

Un jeu de David Turczi, Katalin Nimmerfroh, Mihály Vincze
Illustré par Katalin Nimmerfroh, Kwanchai Moriya,Sami Laakso
Edité par Cloud Island, Mr. B Games
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 2016
De 1 à 4 joueurs
A partir de 10 ans
Durée d’une partie entre 60 et 90 minutes

 

 

 

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11 Commentaires

  1. atom 16/06/2016
    Répondre

    Il n’y a que moi que ça intéresse ? du card driven (qui je pense est la méca que je préfère) de l’historique avec l’auteur de Anachrony rhaaaa j’avais dit plus rien avant septembre (extension Battalia) ça va être dur de résister.

  2. Dr. Jacoby 16/06/2016
    Répondre

    absolument pas, je l’ai pledgé il y a quelques jours , thème + meca + esthétique, c’était du 0 hésitation pour moi !

    • atom 17/06/2016
      Répondre

      ça c’est pas gentil moi qui était en train de me convaincre que non fallait pas. arghh, en plus il arriverait en même temps que Outlive et Anachrony.

  3. Shanouillette 17/06/2016
    Répondre

    Pareil.

  4. TheGoodTheBadAndTheMeeple 17/06/2016
    Répondre

    Je l’ai survolé, mais je reste sceptique sur le card driven perso…

    • Shanouillette 17/06/2016
      Répondre

      Pourquoi ?

    • atom 17/06/2016
      Répondre

      Sceptique sur le card driven en général, ou juste dans le cas de ce jeu ? Moi aussi j’aimerais bien savoir pourquoi.

      • TheGoodTheBadAndTheMeeple 21/06/2016
        Répondre

        Parce que, ayant testé le maitre en la matière Twilight Struggle, je trouve le principe, narrativement très bon (on vit des histoires différentes en fonction des cartes) mais niveau mécanique, ca ne me correspond pas. C’est random au possible, de cette façon, j’ai laissé de coté Bruges, finalement trop incontrolable. Avec un Glory to Rome, tu as plus de controle, mais la mécanique n’a rien a voir ! Bref, c’est pas pour moi, cependant je comprends la puissance d’un twilight struggle lorsqu’on a vécu cette période, et qu’on veut la revivre. Le jeu est narritivement très puissant.
        Ensuite, j’aime l’aspect historique, cependant, il doit me parler. La guerre froide, ça me parle. La révolte présentée ici ne me parle absolument pas. Freedom me parle. 1960 the making of the president ca me parle pas. et tout ça ça compte ^^

  5. atom 20/06/2016
    Répondre

    A pledgé, il reste 10 jours a la campagne, on verra ou ça va monter. le prochain Sg c’est une extension, a voir …
    Ces discussions sur le card driven me donne envie de faire un petit article sur le sujet, mais n’est pas Grovast qui veut  ^^

  6. Shanouillette 01/07/2016
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    Il reste plus que quelques minutes !

  7. atom 01/07/2016
    Répondre

    Fini et financé, beau résultat, plus qu’a attendre maintenant.
    @thegoodthebadandthemeeple : mouais je ne sais pas si je mettrais Bruges dans les card drivens. pour les CD sur des périodes historiques ce qui me plait c’est que je vais apprendre des choses, alors ok Twilight Struggle ou Quartermaster c’est des périodes historiques plus proche de nous, on connait un peu, mais la la révolution hongroise je ne connais pas du tout et c’est justement ça qui m’intéresse.

    Random mouais je suis pas d’accord, le principe d’un card driven c’est la fluidité, on joue une carte on fait l’action et on passe, mais on a un certain nombre de cartes en main, a nous de nous adapter pour faire quelque chose de notre main. Dans Dynasties qui fonctionne comme ça, quand on joue une carte il faut réfléchir a ce que l’on ne va plus pouvoir faire en défaussant cette carte. Sinon c’est la même critique sur les deckbuilding ou les jeux de cartes a combo, les jeux de dés etc.

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