Casus Belli : Guerre et paix chez Wallace
Martin Wallace revient avec Casus Belli un 4X sous forme de deck building qui n’est pas sans nous rappeler un autre jeu de l’auteur : A Handful of Stars. Le jeu est en ce moment en financement participatif uniquement en version originale chez Wallace Design. Il sortira plus tard en français chez Fentasy Games, un éditeur spécialisé dans les jeux experts (nous en parlions dans cette news).
Casus Belli, c’est quoi ?
Un Casus Belli c’est un acte qui est de nature à motiver une déclaration de guerre, je pourrais prendre pour exemple l’attaque de Pearl Harbor qui a poussé les Américains à s’engager dans la Deuxième Guerre mondiale. Casus Belli (le jeu) est décrit comme un jeu épique de conquête spatiale de type 4x : eXplore, eXpand, eXploit, eXterminate avec des factions asymétriques et une sorte de semi-coopération, ou alliance. Il se joue en 7 à 9 manches, des points de victoire seront attribués en fonction de la faction jouée.
Casus Belli ressemble beaucoup à Handful of Stars, mais présente aussi des différences très marquées. Par exemple, on ne peut pas s’attaquer, du moins au début. Pour entrer en guerre, il faut, comme le dit le titre du jeu, un casus belli. Pour cela, il y a une échelle de tension qui varie selon les actions des joueurs. Elle peut monter ou descendre, et, si elle atteint son maximum, c’est la guerre totale. En d’autres termes, si vous voulez engager une guerre, il va falloir créer une situation propice à cela (toute ressemblance avec notre réalité est purement pas fortuite, c’est même une volonté de l’auteur. Il en parle dans son journal d’auteur.
Le plateau sur lequel on va s’étendre ressemble à Handful of Star avec son réseau de planètes. On explorait ces systèmes avec nos vaisseaux éclaireurs et on les colonisaient avec nos vaisseaux militaires.
Comment ça marche ?
Nous démarrons avec un plateau comprenant des tuiles Marchands, des jetons et sur le côté gauche notre deck de cartes qui va évoluer.
En premier lieu, on tire une carte événement qui va impacter plus ou moins tout le monde, enfin, ça dépendra du jeu des joueurs. Par exemple, il peut y avoir une épidémie qui va se répandre en fonction des navires marchands. Ou bien une planète qui va exploser (si elle était à vous, c’est dommage^^). C’est du Wallace tout craché, tout pour le Lore, tout pour la tension et tant pis si ça fait chouiner un joueur, la vie c’est injuste, c’est comme ça. Si vous voulez en savoir plus, vous avez le journal de l’auteur sur Gamefound.
En démarrant par le premier joueur, chaque joueur réalise une action parmi plusieurs, jusqu’à ce que tout le monde passe.
Passer n’est pas définitif, tant que les joueurs n’ont pas tous passé. En passant on peut mettre des cartes en mémoire, le fameux système de réserve de A Few Acres Of Snow ou A Handful Of Stars. Cette réserve est limitée, mais pourra évoluer dans la partie.
On peut explorer, construire des vaisseaux militaires ou marchands. Déplacer nos troupes, construire des avant-postes, établir des colonies, acquérir des cartes technologies, etc. On peut aussi jouer la carte pour son effet, dans ce cas, elle est défaussée ou détruite selon la carte.
Tout cela se fait avec vos cartes, qui sont multi-usages. Par exemple, pour établir un avant-poste, j’ai besoin d’une carte avec l’icône Population, et trois icônes de plus si je veux établir une colonie. Ce faisant, je prends le jeton de mon plateau et le place sur le système colonisé, mais je vais aussi ajouter une tuile de développement, qui va me donner plus de force dans les combats, des points en plus, plus de cartes en réserve, etc. On retrouvait ce système dans Handful of Stars ou coloniser des systèmes nous donnait plus de possibilités, de la matière de la population, etc.
En colonisant, on va remporter la carte du système (elle est placée dans la défausse), un peu comme A Few Acres of Snow quand vous gagniez un territoire, ce qui avait pour effet, parfois d’enrichir votre deck et parfois de le ralentir, car la terre nouvellement acquise était pauvre.
Ces systèmes peuvent être habitables, déjà habités, avoir de l’énergie ou de la matière, vous pourrez y installer un de vos avant-postes pour en générer.
Quatre factions asymétriques
Nous avons quatre factions asymétriques, commençons par les grands méchants, les Korolan, c’est un empire et leur but est de coloniser la galaxie un peu comme l’empire dans Star Wars ou les Klingons dans Star Trek. Ils gagneront des points pour chaque colonie. L’alliance Stellaire est une faction pacifiste un peu comme Star Fleet ou la Federation dans Star Trek. Toutefois ils iront au combat si le besoin s’en fait sentir. L’alliance Stellaire et l’union Elénique tentent plutôt de former des alliances avec ces systèmes. Autre idéologie, autres mœurs.
Certaines cartes de technologie alien très puissantes vont nous corrompre, ce qui n’est pas trop du goût de l’Alliance ou de l’Union, et cela nous occasionnera des points de victoire négatifs. L’Empire Korolan, quant à lui, n’a pas ce genre de problème éthique, au contraire, puisqu’il va gagner des points en avançant sur cette piste.

Cartes de technologies Alien.
La dernière faction, la Ligue Bundari, est une faction plutôt marchande, elle ne va pas s’engager dans une guerre si elle n’en a pas l’intérêt, toutefois, chez elle, la corruption pourrait déterminer son camp si la guerre éclatait. Elle me fait penser aux Ferengi dans Star Trek Deep Space Nine si je ne me trompe pas.
Pour vous faire une idée, je vais tenter de vous décrire quelques actions un peu particulières, commençons par les alliances.
C’est tout à fait nouveau par rapport à AHOS, mais ici on va pouvoir établir des alliances, toujours à l’aide de notre deck de cartes, afin de coloniser des planètes de manière” non belliqueuse.
Le commerce est un moyen de remporter des points de victoire sans faire la guerre, idéalement si on est la Ligue Bundari. On remportera des points en fin de partie pour nos colonies marchandes reliées.
Avec la culture, on a un autre moyen de marquer des points de victoire. On va placer nos points de culture autour de système pour gagner des majorités, on peut aussi enlever ceux des autres. La ligue Bundari semble avoir un avantage dans cette action.
Les alliances entre joueurs vont dépendre de la situation, par exemple, L’Alliance Stellaire et l’Union Elénique vont devenir des alliées à un moment de la partie si la guerre est lancée. Les Bundari dépendent de leur niveau de corruption. Au delà de 5 ils rejoignent les Korolan, en dessous, ils rejoignent l’alliance.

Elenic Union
Les combats
Entrons dans le dur avec les combats qui ne sont pas le truc le plus simple du jeu (comme AHOS). Pour engager un combat, il faut d’abord que vous créiez un casus belli, soit parce que la tension dans la galaxie le permet (nous sommes en guerre !), soit en jouant une carte Casus belli.
Concrètement, on va compter les forces en présence d’un côté et de l’autre, les éventuels avantages militaires du joueur défenseur et du joueur attaquant, plus les cartes, si les joueurs le désirent. Plus éventuellement les pions du ou des joueurs alliés.
Le joueur attaquant va ajouter tous ses points d’attaque et les marquer sur une piste. Le défenseur va faire de même,pour tirer le marqueur vers lui. Un nouveau round est engagé ou chaque belligérant va pouvoir tirer le marqueur de son côté. Si le marqueur est du côté attaquant, il l’emporte, s’il est du côté défenseur c’est lui qui remporte la victoire.
Les pertes sont calculées comme suit : le vainqueur perd un tiers arrondi au supérieur de ses troupes engagées, le gagnant les deux tiers (un peu comme dans Lincoln d’ailleurs). Le perdant doit engager une retraite vers un autre système et, si jamais vous ne pouvez pas, elles sont détruites, oopsy ! Comme une base qui ne se déplace pas, elles sont carrément remplacées par celles du vainqueur. Après le combat, la tension dans la galaxie évolue vers la guerre totale (le marqueur avance sur sa piste).
À la fin de la partie, on comptera les points, et cela dépend de votre faction, une image est toujours mieux qu’un long discours alors :
Guerre et paix
Attention, on est dans un jeu un peu bac à sable. Si, comme moi, vous avez déjà joué à Handful of Stars, vous retrouverez beaucoup d’éléments distincts, mais aussi des évolutions qui ont tendance à complexifier le jeu, avec des règles spécifiques à telle ou telle faction. Pas toujours simple à appréhender, ou à interpréter, pas toujours intuitif. C’est une des marques de fabrique de Martin Wallace, il faut le savoir, ce sont des jeux qui se méritent, mais, une fois que vous les maîtrisez, ce sont des petits bijoux. Je pense à Auztralia, ou bien à Study in Emerald, ou dans un genre plus économique, l’incroyable Brass, ou bien l’excellent Londres. La série A Few Acre of Snow, Mythotopia et Handful of Star, ou encore Lincoln (article à venir).
Le jeu est actuellement en financement participatif et est disponible en anglais. Il existe une version “économique”, Star Base, avec des jetons en carton (69 $), mais vous pouvez ajouter des figurines (89 $) ou opter pour la version Cold War avec les deux (154 $). Si vous prenez le pack avec le tapis en néoprène, le coût total sera de 179 $. Le tapis seul coute 29$. Il sera livré en 2026.
Casus Belli sera disponible en français plus tard chez Fentasy Games. L’éditeur devrait proposer des addons (figurines ou tapis) sur son site.
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille la lecture des différentes actus publiées sur le site avec de nombreuses informations sur le jeu, son gameplay, ses choix thématiques ou même les illustrations qui sont signées par Lucas Lacerda, vous pouvez admirer son travail sur sur portfolio L’éditeur revient sur sur la direction artistique dans ce journal. Les règles sont elles aussi disponibles en work in progress. Le jeu est disponible en Mod TTS.
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Ihmotep 19/05/2025
Au purée tout a fait mon genre de jeu. Je vais suivre de près la VF ^^.
atom 19/05/2025
Héhé oui en effet ça risque de te plaire 🙂