Cascadia : Casse-tête en plein air

Le puzzle est souvent l’une des premières découvertes ludiques pour le jeune enfant, mais reconstruire une image en assemblant des morceaux reste une activité appréciée en grandissant. Quelle satisfaction de voir ce casse-tête prendre forme et révéler un panorama, un tableau ou des petits animaux. On a un peu tendance à reléguer cette activité au loisir créatif, et pourtant on ne peut que constater l’appétence des ludistes pour ces jeux casse-tête. D’une certaine façon tous les jeux de société où l’on doit recomposer des patterns sont des héritiers de nos puzzles.

En disant cela, je ne voudrais quand même pas manquer de respect à un genre qui sait bien évoluer, et j’ouvre une parenthèse pour évoquer Cartlzze ou les puzzles Magic Puzzle Company sur Kickstarter, ou encore les puzzles Escape Games de Ravensburger.

Cascadia, de Randy Flynn chez Flatout Games, s’inscrit directement dans cette tradition du casse-tête en nous proposant un jeu qui se veut familial avec en sus le thème le plus en vogue du moment, Dame Nature.

Cascadia va nous inviter à construire des biomes de Marais, Plaines, Montagnes, Rivières, etc, et d’y placer des animaux : Ours Renard, Buse, Saumon, et Wapiti. Tout cela dans un jeu à point de victoire, où nous allons avoir plusieurs contraintes. Le but sera de réaliser des patterns spécifiques pour chaque animal tout en essayant en fin de partie d’avoir des biomes étendus.

 

 

La mécanique reste on ne peut plus simple de prime abord : à notre tour nous choisissons une des quatre tuiles présentes, avec le jeton animal associé et on les dispose où l’on veut, comme on veut. La seule contrainte que la règle impose étant que l’animal soit placé sur un territoire autorisé (il faut que la tuile indique l’animal). Pour le reste on compose notre territoire comme on le souhaite avec un sentiment de totale liberté plutôt grisant.

N’allez pas croire que c’est facile pour autant, car nous avons d’autres contraintes, mais ce sont des contraintes que l’on va s’imposer nous-même pour marquer des points.
D’abord, on va essayer de marquer des points pour chaque territoire le plus large, mais surtout, chaque animal montre un scoring particulier, par exemple les Buses ne peuvent être placées à côté d’une autre Buse, les Renards vont donner des points en fonction des animaux situés à côté d’eux, les Saumons, si on réalise un banc de poissons… Mais rien n’est figé car pour chaque animal nous avons trois cartes différentes, autant dire de quoi varier les parties.

 

 

Cela reste des contraintes fortes, mais c’est nous qui les choisissons et choisir c’est (toujours et encore) renoncer. Il arrive parfois que l’on ait envie d’une tuile et d’un jeton spécifique, pas de soucis, nous avons aussi des jetons Pomme de Pin qui peuvent être dépensés pour ce genre d’actions, elles offrent un peu de souplesse ce qui est toujours agréable. 

 

Cascadia ou Calico ?

Pourquoi vouloir comparer Cascadia à Calico ?
D’abord, parce que ce sont tous les deux des jeux à pattern avec des tuiles hexagonales et des animaux. Tous les deux sont édités par Flatout Game. On avait trouvé Calico agréable mais très corseté, la zone de jeu étant bornée, on se sentait très limité, au contraire de Cascadia qui est totalement ouvert et beaucoup plus permissif.

 

 

Déjà vu ?

Je dois vous avouer que lorsqu’on me l’a présenté pour la première fois, je ne voyais pas trop ce qui le différenciait des autres jeux du genre, des puzzles games ou jeux à patterns, il faut dire qu’on en trouve cinquante nouveaux par an… et ce serait mentir de dire que celui-ci sort réellement du lot. Néanmoins, sa simplicité et son thème le destine à un public familial, qui de fait n’a peut-être pas déjà été confronté à ce genre de propositions ludiques. Dans ce cadre là Cascadia fait merveille : ses règles sont rapidement intégrées, il offre un gameplay gratifiant, que l’on perde ou que l’on gagne on construit son territoire et son jeu selon notre volonté.

 

 

Une édition de bonne qualité : notons d’abord les illustrations de Beth Sobel qui a déjà officié dans Wingspan, mais aussi Calico dont on parlait plus tôt et bien d’autres comme l’excellent Arboretum. Pions en bois coloré, tuiles, sac en tissu sérigraphié, Cascadia vient du financement participatif… et ça se voit.

Mieux, Cascadia parvient à bien se renouveler grâce aux cartes animaux différentes et à garder une certaine profondeur. Je lui reprocherais juste le décompte un peu pénible à réaliser. Au final, un jeu agréable qui pourra laisser sur sa faim le joueur plus expert, mais qui sera bien adapté au contexte familial.

Cascadia Paysages  : cliquez ci-dessous pour tout savoir sur l’extension ! [MàJ 02/2024]

Cascadia Paysages

Comme souvent quand un jeu trouve son public, on nous offre une extension avec des ajouts mécaniques et thématiques pour prolonger sa durée de vie. Cascadia ne déroge pas à cette règle, avec l’extension Paysages qui ajoute un nouveau type de scoring. Nous en parlions déjà dans cette news

 

On en dit quoi ? 

Nous avons 5 types de paysages, à savoir Marais, Forêt, Prairie, Rivière et Montagne. Dès que nous réussissons à placer la 5e tuile adjacente d’un type de paysages, on peut récupérer une carte Paysage et le Meeple associé. Alors se pose un premier dilemme, en plaçant le jeton Paysage associé, on ne pourra plus y placer de jeton Faune dessus. Deuxième dilemme, quelle carte je prends ? L’offre comprend autant de cartes que de joueurs… Et chacune d’entre elles a un scoring.

Bon, dans les faits, cela dépendra des cartes présentes dans l’offre, mais souvent cela reste quelques points à grappiller, ce qui donne un petit sentiment de “tout ça, pour ça”. Même si ça peut tout de même faire la différence… 
Ces cartes peuvent nous pousser à agencer de manière différente notre territoire. Concrètement, entre joueurs, ça marche bien car on est habitué à jouer avec des contraintes, mais si vous jouez avec un public plus familial, c’est une contrainte de trop – rapidement oubliée.

 

 

Dernier point et non des moindres, on peut désormais attabler jusqu’à 6 joueurs. Ce qui ne me semble pas franchement une bonne idée ici, étant donné les temps morts possibles. En revanche, petite idée de génie des auteurs : en plus du marché central et commun, on a tous notre marché personnel de 5 tuiles et 5 jetons faune (un de chaque) en début de partie.

À tout moment – et donc pendant le tour des autres aussi – on peut prendre une de ces tuiles et l’ajouter à notre territoire, cela permet de tuer le temps mort (ou de le réduire), et parfois d’optimiser son territoire. C’est quand même un sacré coup de génie qui devrait être repris dans le futur par des auteurs ou des éditeurs, j’imagine.

 

Bilan ?

On ressort un peu mitigés par cette extension. Le module Paysage qui donne son nom à cette extension ne nous semble pas vraiment adapté à des joueurs familiaux. Avec cette extension vient aussi de nouvelles cartes de Décompte (3 par animal), ce qui est idéal si vous avez beaucoup joué au jeu et que vous souhaitez de la nouveauté.
En revanche, on valide totalement la variante express qui peut d’ailleurs être jouée si vous avez uniquement le jeu de base.

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2 Commentaires

  1. Morlockbob 13/02/2022
    Répondre

    Très bonne surprise pour un titre aux mécanismes plutôt classiques.

  2. Shanouillette 15/02/2024
    Répondre

    Update : ajout sur l’extension Paysages !

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