Black fleet : passez-vogue !

« Ma flottille a souffert, j’ai souffert. Physiquement.

J’avais le mal de mer comme une bleusaille, je me tenais au bastingage regardant autour de moi d’un air éperdu, observant avec quelle économie de moyens les troupes adverses crachaient leur boulets de canon sur mes bâtiments, perdant le contrôle de mes forces et pourtant… Pourtant je n’étais pas si loin du but. »

Dans BlackFleet le but du jeu est de retourner votre carte victoire en payant les 10 doublons indiqués. Mais avant de pouvoir vous le permettre, il faudra retourner 4 autres cartes qui sont à la fois des objectifs et des améliorations de vos bateaux. Elles coûteront  5, 8, 11 et 14 doublons.

« J’entendais criqueter la ritournelle mécanique des manivelles du Black Fleet, les soldats, les marchands, les pirates, toutes ces couleurs, comment s’y retrouver quand le sang et la sueur vous coulent devant les yeux… ?

Nul endroit où prendre repos. Les îles n’avaient que l’illusion de paradis calmes. Croyez-moi moussaillons, sur ces mers-là, c’est la lutte à mort. »

A votre tour, vous jouez une de vos 2 cartes déplacement qui permettra de bouger à la fois :

Une frégate neutre elle pourra attaquer un pirate adverse directement si elle se retrouve sur une case adjacente,

Votre navire marchand qui cherche à faire du transport de marchandises pour gagner des doublons. Chaque port vous offrira un type de marchandise, et un seul, mais vous pourrez vous en remplir les cales (3 cubes).

(Charge à vous de trouver un port qui est intéressé par ce type-là de biens : chaque port accepte deux ou trois types de marchandises, en échange de 2 ou 3 doublons chacune).

– Ainsi que votre navire pirate qui va voler les marchandises des commerçants adverses (1 cube à la fois) pour aller les enterrer dans les îles !

« J’étais pourtant « premier joueur ». Et première joueuse à retourner une carte objectif. Peut-être fus-je trop gourmande en retournant une carte qui valait 8 d’entrée au lieu de me contenter d’un 5 basique ? J’aurais dû gagner. J’étais partie sur un meilleur pied que les autres. Mais comment manœuvrer face à des canons à longue portée ? Les chebecs adverses viraient si vite que je ne pouvais rien anticiper. Ils mangeaient la carte, surgissant de nulle part, tels des esquifs fantômes et bondissants. »

Les cartes objectifs apportent des améliorations qui peuvent être très importantes pour votre gameplay : « votre marchand peut attaquer les autres marchands » ha ouais ! ; « un de vos bateaux peut passer par des cases d’île » ha ouais ?? ; « votre frégate et votre pirate peuvent attaquer à 2 cases de distance» ha ouais…

 1ere ligne : votre carte de joueur, puis les cartes développement 5, 8, 11, 14, et celle à droite devra être retournée en dernier. Quand vous le faites c’est la victoire.

 2e ligne : vous voyez à quoi ça ressemble face visible quand on arrive à les acheter. 

« Si mon navire pirate déboulait par le nord pour prendre par surprise un marchand au port de la Barbaria, je voyais les escadres fondre sur moi comme des aigles en piqué s’adonnant à une prise en tenaille avilissante.

Si mon vaisseau commercial tentait la grande traversée toute voile dehors afin d’amener des marchandises là où elles valaient le plus, (quelle folle idée, me direz-vous !), les corsaires nous emmenaient par le fond par d’incessants pillages. »

Quand un pirate est à côté d’un marchand, il peut l’attaquer et cela réussit automatiquement : il lui vole 1 cube de marchandise et gagne 2 doublons. Quand une frégate est à côté d’un pirate, elle peut l’attaquer et cela réussit aussi  automatiquement : le bateau pirate sort du plateau, et reviendra le tour suivant par un des bords du plateau.

« Il n’y avait que coups tordus sur coups bas, et mes adversaires, sans pitié, accumulaient de la puissance tandis que mes petits laissez-passers avaient de plus en plus l’air de ristournes de midinette. J’ai bien tenté de rendre la politesse à l’ennemi… autant de coups d’épée dans l’eau. »

Nous avons aussi des cartes « fortune de mer » (3 max) qui sont autant de coups de pouce du destin. On peut en jouer autant que l’on veut à son tour. Quelques exemples : « Echangez les positions de 2 bateaux adjacents. », « Si votre frégate ne se déplace pas, gagnez 2 doublons », « Un de vos bateau peut défausser une marchandise pour augmenter sa capacité de déplacement », « Déplacez chacun de vos bateaux de 1 case supplémentaire »…

« Après une accalmie fugace, les forçats redoublèrent d’effort et les avirons fouaillèrent le bouillon à une vitesse inhumaine (j’avais +2 en déplacement ^^) mais rien n‘y faisait. Les frégates travaillaient pour l’ennemi.

La bordée gauche se mit à contre-souquer ferme et notre inondable tout entier s’inclina en chassant presque sur la crête des vagues. J’étais verte, les intestins logés entre les prémolaires. Comment expliquer une telle humiliation ?

Il y a bien quelques petits points dans les règles de ce jeu cruel qui m’échappèrent un peu les premiers temps – peut-être devrais-je réclamer vengeance.

Mais ce jour, quand je ferme les yeux, je vois des paraboles de flammèches fendant les airs et des nappes de feu liquide, j’entends les ronflements des boulets et les prières de l’équipage, les sarcasmes de ceux d’en face aussi. Cuisante expérience qui me rougit encore les joues. Oserai-je remonter à bord ? »

Black Fleet bénéficie d’une édition magnifique, grandiose. Le plateau est immense (sur 6 pans), tout est superbement illustré, le thermo en forme de tête de mort et les pièces en métal délivrent un réel plaisir d’enfant, bref, on sent bien la maîtrise totale des Space Cowboys. Les règles ne sont pourtant pas forcément écrites de la meilleure manière qui soit à mon goût. Mais l’ensemble est hyper accessible.

L’expérience de jeu est une vraie bourrasque. On a tout le temps des choix intéressants, des stratégies de placements et de blocages qui s’ouvrent et se referment en deux temps trois mouvements. C’est méchant, rapide, vivant, tendu. Ceci dit, les bonus m’ont paru parfois se combiner de façon beaucoup trop violente, et les grands aléas des fortunes de mer peuvent agacer certains gamers. Pourtant, force est de reconnaître que nous étions totalement au coude à coude dans cette partie découverte.

Bref, il faudra se rejeter à l’eau pour en dire plus sur l’équilibre des forces, et pour vous parler de sa rejouabilité également. Rendez-vous dans la future section Test du site ! To be continued…

LUDOVOX est un site indépendant !

Vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur :

Et également en cliquant sur le lien de nos partenaires pour faire vos achats :

acheter black fleet sur espritjeu

9 Commentaires

  1. Shanouillette 01/09/2014
    Répondre

    > attention Black Fleet se joue uniquement de 3 à 4 joueurs !

  2. Pierrick Lancien 01/09/2014
    Répondre

    Ça a l’air mignon

  3. zedzed 02/09/2014
    Répondre

    J’aurai craqué rien que pour les pièces en métal :p. Malheureusement, la possibilité de jouer à 2 est un pré-requis donc il ne sera pas mien. A voir après si une variante 2 joueurs est proposée mais ça me parait compliqué.

  4. damienJDS 02/09/2014
    Répondre

    en effet, le fait que çà se joue qu’à partir de 3, c’est pas top

    concernant les pièces, on en trouve plein sur différents sites de vente en ligne de jeux de société

  5. Sha-Man 02/09/2014
    Répondre

    Moi je trouve louable ce parti-pris de faire un jeu 3-4 joueurs plutôt que d’essayer de faire une variante pas top à 2.

    D’autre part, je pense que c’est intéressant le fait que l’auteur ait conçu ce jeu de cette manière.

    J’y ai beaucoup réfléchi car déçu de ne pas pouvoir y jouer qu’avec Shanouillette à la maison.

    Un plateau plus petit ? Un joueur fantôme ? Rien ne me parait intéressant au vu de la dynamique de jeu.

    C’est un jeu nerveux, violent et rapide.

    Jouer qu’à 2 nous amènerait à un de ces 2 extremes :

    1. la partie est pugilat à base de 1 tour je te tue, 1 tour tu me tues à l’infini

    2. Ou alors chacun ferait son truc dans son coin sans être emmerdé parce que la carte de base est beaucoup trop grande pour 2.

    Gardez le plateau de jeu de base vous êtes au point 2, réduisez le, vous serez au point 1, sans parler du déséquilibre qui en découlerait probablement.

    J’ai failli écrire l’article sur Black Fleet, parce que je l’ai adoré. Mais bon, Shanouillette écrit plus vite un article complet, que moi pour trouver l’angle d’attaque qui me convient 🙂

    Vous connaissez Fortunes de mer ? (merchants and marauders en Anglais. Un jour je remplirai la fiche complètement)

    C’est un jeu qui ressemble beaucoup à Black Fleet quelque part. On a un bateau, on fait du commerce et on peut choisir de devenir pirate à tout moment. Pour gagner il faut faire des points de victoire basés sur différents objectifs : cacher des sous dans un coffre sur une plage, faire de grosses opérations marchandes, couler des bateaux, trouver des trésors, s’acheter une frégate (grooooos bateau avec plein de canons).

     

    On gère son équipage, son capitaine, l’équipement de son bateau, on peut se prendre des primes sur la tronche de différents pays en fonction des bateaux qu’on aborde, on peut partir rechercher des trésors sur la base d’indices, devenir corsaire pour une nation, on peut changer de bateau (en l’achetant ou le capturant), le réparer, le pimper, gérer l’encombrement de ses cales et les combats sont assez tactiques avec plusieurs phases : manoeuvre, bombardement (possibilité de viser la coque, le mat, l’équipage…etc) et l’abordage permettant carrément de piquer le bateau des autres (il y a des navires neutres également, bâtiments de guerre, pirates ou marchands).

     

    Vous avez les yeux qui brillent ? Moi aussi. Malheureusement je n’ai jamais réussi à finir une partie… Il y a beau avoir une profondeur magnifique dans ce jeu, c’est très dur à sortir de par la complexité des règles et la durée.

    Faut commencer par faire 1 première partie de 3-5 PV (le jeu va en 10 normalement) en 2-4h pour familiariser les joueurs avec les règles et après les faire revenir 1-2 semaines max après pour faire la vraie partie.

    De plus, quand on se fait couler, on recommence presque à 0 (on garde ses PVs), on reprend un nouveau bateau de base, un nouveau capitaine et c’est reparti. Effet Win-To-Win ? Que nenni, on atteint rarement la possibilité d’avoir un gros bateau plein de canons sans avoir des primes de piraterie sur la tête.

    La dernière partie que j’ai faite ou j’avais une avance confortable avec ma grosse frégate de guerre m’a vu recommencer avec un petit bateau après m’être fait traquer par des navires de guerre Hollandais et Espagnols.

    Bref tout ça pour dire que Black Fleet m’a redonné des sensations plaisantes de AAAAAAAAARRRRH JE SUIS UN PIRATE ! que j’avais dans fortunes de mer, dans un jeu, certes moins profond, mais plus rapide, plus sortable.

  6. Himuraken 02/09/2014
    Répondre

    testé au Flip, j’ai doré ce jeu et je l’achèterais dès qu’il sortira pour sur. L’éditeur space cowboy à choisi de par splendor & Blackfleet et au vu de leur matériel de miser sur des jeux plus cher mais avec n plus beau matériel.

  7. tartopom 05/09/2014
    Répondre

    J’attendais un max de ce jeu. Vraiment. Mais je viens de voir qu’il ne se joue qu’à partir de 3. Snif. Tant pis pour moi alors.

    Quoique…

  8. Antony 14/10/2014
    Répondre

    J’adore les jeux de pirates et celui-ci semble bien mais, moi, c’est parce qu’il ne peut pas se joueur à plus de 4 que ça pose problème…

Laisser un commentaire