► E.D.I.T.O. La critique dans le J2s (Hakuna Matata)

Hello hello ! Cette semaine, c’est moi qui suis aux commandes. Et j’ai plein de choses à vous dire ! Aujourd’hui, on va parler d’un sujet qui fait couler sang, larmes, sueur, encre et pixels : la critique de jeu de société.

Ludovox se permet de critiquer les jeux de société : de quel droit le faisons-nous ? Eh bien… grâce à la liberté d’expression. Nous nous permettons de relayer les voix de nos contributeurs, ou celle de la rédaction, car nous les savons honnêtes, et nous savons qu’il s’agit là d’un droit légitime. Shanouillette et moi-même effectuons un travail de révision sur chaque article paru sur Ludovox. Sur certains, il s’agira juste de retirer quelques coquilles, d’affiner un petit peu le contenu, de formaliser la mise en page. Sur d’autres, quand nous l’estimons nécessaire, nous demandons à l’auteur d’approfondir son opinion et de la formaliser, de la rendre complète ou plus nuancée. C’est un exercice difficile et vous en lisez le résultat tout au long des Just Played et de nos Tests. 

critiques-positives-blogging

Il est très facile de tomber dans l’opinion à l’emporte-pièce, et c’est ce que nous essayons d’éviter à tout prix. C’est aussi le bénéfice de la pluralité des voix de Ludovox : je sais que Sha-man trouvera de la richesse dans des jeux où je ne verrai qu’une poignée de dés à jeter, et inversement. Et il en va de même pour tous nos contributeurs ; chacun a son profil de joueur, a des sensibilités qui peuvent marcher avec les vôtres, lecteurs, ou ne pas vous parler.

Si un des membres de Ludovox n’aime pas un jeu, ce n’est pas que le jeu est mauvais. C’est simplement que l’ouvrage ne lui a pas parlé. Du coup, lecteurs, nous vous enjoignons à créer vos propres avis en fonction de la personne qui écrit.

 

Le droit de dire non

On entend souvent dire « la critique est facile, l’art est difficile », et bien à raison : le boulot d’auteur, comme dans d’autres secteurs (le livre, la musique, le jeu vidéo…) est ardu et précaire. On ne le nie pas, pas plus qu’on ne nie la quantité de travail qu’il faut pour éditer un jeu. Mais le travail de critique (au-delà du simple relais informatif, donc) n’est pas non plus aisé, sachez-le. Il est très confortable de garder une position d’opinion dans laquelle tout est génial. Et j’irai même jusqu’à dire que c’est facile ! Les jeux augmentent en nombre, le public aussi, les éditeurs gagnent en expérience, les auteurs profitent des avancées du game design : ces facteurs font qu’on a des jeux à tester toujours mieux calibrés, toujours mieux fagotés, toujours mieux conçus. Mais parfois, il y a un grain de sable dans la machine. Le travail d’édition pèche. Un mécanisme manque d’élégance. L’ensemble donne un goût de remâché. Manque d’âme, de rejouabilité… Ou, tout simplement, le jeu ne nous parle pas, déçoit nos attentes. 

 

C’est malheureusement le lot de toute œuvre culturelle : l’appel à la sensibilité de l’usager n’est pas toujours couronné de succès. Et quand on doit exprimer ce genre de sentiment, ou quand on doit dire des choses déplaisantes, on se trouve dans une situation très inconfortable, parce qu’on sait tout le travail que le jeu en question a demandé. Mais d’un autre côté, pourrait-on prétendre donner de l’information et de l’opinion, si on omettait d’écrire sur ce qui nous contrarie ? Je pense que personne ne mâche ses mots pour parler d’un livre, d’un tableau ou d’un film… Pourquoi le problème serait-il différent avec un jeu ?

L’auteur d’un jeu s’expose en publiant un titre, il doit s’attendre à des retours, bons ou mauvais sur le fruit de son travail. Jouer le jeu, jusqu’au bout. De même, le rédacteur qui rédige son opinion s’expose en donnant un avis critique, à tous ceux qui ont aimé le jeu, à tous ceux qui ont conçu le jeu, à leurs proches qui les soutiennent, et ainsi de suite. Dans les deux cas, cette posture est délicate car il s’agit d’une mise à nu, mais cela ne devrait décourager ni les uns de faire des jeux, ni les autres de les critiquer. Chacun son job, et le public y trouvera son compte ! 

pumba

Fun fact : les auteurs ont parfois des réactions disproportionnées, comme cet écrivain qui, mécontent d’une critique sur son livre, a parcouru la moitié de l’Angleterre pour écraser une bouteille de vin sur la tête de sa critique. [source, en anglais]

Hakuna Matata, les gens.

 

 

LUDOVOX est un site indépendant !

Vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur :

17 Commentaires

  1. Nicolas Guibert 03/02/2016
    Répondre

    Bravo !

  2. TSR 03/02/2016
    Répondre

    Yes, tu m’as soufflé la politesse par rapport à mon prochain JP 😉

  3. TheGoodTheBadAndTheMeeple 03/02/2016
    Répondre

    Que dire sinon que je partage à 200% cette vision. Un avis comme un article, ça se construit, ça reste toujours subjectif, libre au lecteur de le débattre et le critiquer. Nous contributeurs sommes toujours là pour en discuter de façon constructive.

  4. Shanouillette 03/02/2016
    Répondre

    Hakuna Matata.

    • jim 03/02/2016
      Répondre

      Hakuna Matata. 

      Mais que signifie ces mots ?

      • Shanouillette 03/02/2016
        Répondre

        c’est une devise issue de l’expression swahilie Hakuna matatizo, signifiant « il n’y a pas de problème ». Il faut savoir que ces deux mots régleront tous tes problèmes. C’est Pumba qui le dit. Car il y a dans tous cochons un poète qui sommeil. Tu veux du popcorn ? 

      • Antyova 03/02/2016
        Répondre

        Ces mots signifient

        Que tu vivras ta vie

        Sans aucun soucis!

        Philosophiiiie.

        Hakuna Matataaaa

      • jim 03/02/2016
        Répondre

        😉

  5. rammillica 03/02/2016
    Répondre

    Plus proche du jeu de société, pour un bon exemple, le pourrissage d’un critique par Manuel Rozoy sur son compte FB et la levée de boucliers de nombreux membres du secteur ludique n’était pas mal non plus !!! Je milite pour la critique, tant qu’elle soit argumentée un minimum, c’est dans ce sens qu’il faut travailler.

  6. atom 03/02/2016
    Répondre

    Je comprends que les auteurs soit touchés quand on critique leurs jeux.
    Je comprends moins quand ils s’en offusquent. Ils devraient se dire que ce n’est qu’un avis et ce qui ne plait pas a un, plait a l’autre.  Et puis si une personne n’aime pas c’est que l’œuvre n’est pas consensuelle. Je déconseille a certains de venir incognito dans une salle de jeux ils pourraient faire une syncope car certains ne sont pas tendres.

  7. morlockbob 03/02/2016
    Répondre

    Ce genre d article devrait apparaître régulièrement pour rafraîchir la mémoire. Donner un avis n est pas toujours évident, il faut trouver La bonne mesure entre critique et innocence.

    il est vrai que lorsqu on fournit un effort on a envie qu il soit récompensé , mais si tout était aussi simple… Je suis plus étonné par les retours venimeux quand on critique négativement un jeu que lorsqu on critique un film ou un disque… Ou alors cela prouve que ce monde ludique est encore à taille humaine….

    • Shanouillette 03/02/2016
      Répondre

      Oui le monde ludique francophone, c’est un petit milieu, tout le monde se connaît, il y a des « bandes à .. » et pas mal d’électrons libres aussi, beaucoup de gens très sympathiques somme toute, c’est sûr que ça participe au fait que le web ludique est couvert de critiques positives.

      • Umberling 03/02/2016
        Répondre

        Cesse céans de me dérober mes propos, je te prie ! (Blague à part, j’aurais bien aimé mettre des +1 un peu partout.)

  8. Zuton 03/02/2016
    Répondre

    Un bien bel édito qui fait plaisir à lire en exposant bien les difficultés des 2 parties : celle des auteurs recevant & devant admettre une critique négative sur leur « bébé » et celle des « chroniqueurs » pour la révéler avec des arguments étayés alors que tout est question de subjectivité.

    Parfois on est simplement déçu d’un jeu, et il peut y avoir moult raisons derrière ce désenchantement (niveau d’attente trop élevé, buzz excessif, contexte de la partie, point de règle mal appliqué, forme physique, ambiance autour de la table, profil inadapté…) sans avoir forcément à devoir tout justifier & expliquer, même si en trouver les raisons profondes est toujours instructif.

    Ensuite, il ne me viendrait pas à l’idée d’écrire une critique négative sur un jeu qui m’a fortement déplu, d’une part pour respecter les travaux de création des auteurs / illustrateurs / éditeurs, d’autre part parce que je n’ai pas la prétention de posséder  la science ludique infuse (loin de là) et me dis que le jeu pourrait plaire à d’autres profils de joueurs; et enfin parce que je ne vois pas le plaisir que je pourrais y trouver dans un exercice si chronophage.  [Mode prêcheur de la bonne parole ON] Ce constat n’empêche pas d’exprimer ses désillusions tout en restant dans la mesure et le respect, histoire d’inciter aussi la cible des critiques à nous imiter : une épreuve d’équilibriste souvent périlleuse des 2 parties qui demande calme et sagesse, un peu comme dans la vie, et comme tout « gamin » frustré, on est tenté de faire tout le contraire ! [Mode prêcheur de la bonne parole OFF] (faut que j’arrête d’idéaliser, j’en deviens moralisateur à l’insu de mon plein gré !)

    De plus, l’offre ludique devient tellement énorme par rapport au temps imparti pour jouer qu’une déception représentera un frein trop insurmontable pour retenter l’expérience… à contrario du jeu qui nous a plu.

    Le monde ludique deviendrait-il impitoyable ou pencherait il dans le royaume des Bisounours  ? Hakuna Matata.

    • Cycnos 04/02/2016
      Répondre

      Très bel Edito ! Ludovox, LA voix des joueurs ! What else !?

      Disgrâce infâme, inonde mon âme, je déclenche une tempête, à chaque fois que je … Non Pumbaa, pas devant les enfants !  Hakuna Matata, Mais quelle phrase magnifique ! …

      Ps1 : ca m’a donné envie de re-re-regarder le Roi Lion
      Ps2 : JP de Kemet + Ta-Seti en cours de relecture
      Ps3 : JP de Zombicide Black Plague en cours de rédaction

  9. Ludo de la Ludo 04/02/2016
    Répondre

    Moi je suis d’accord avec Shanouillette ! ^^

Laisser un commentaire