Rencontre avec un gérant de boutique à Sartrouville : du sang neuf pour assurer la relève !

Depuis plus de quatre ans, Gilles, un grand amateur de l’univers ludique, s’est lancé dans cette grande aventure, aussi riche que rude…

Il a fait le pari risqué d’ouvrir une nouvelle boutique située à Sartrouville en région parisienne dans un emplacement stratégique très passant : la grande place près de la sortie du RER A.

Ainsi est né Le Gobelin.

Ola Monsieur Gilles, raconte-nous donc avec ta verve contagieuse ce qui t’a motivé à te lancer dans cette folle entreprise !?

“ Bonjour !

L’inspiration remonte à loin. Quinze ans avant l’ouverture je savais que je tiendrai un jour une boutique vendant du jeu de rôle.

C’est un hobby qui m’a offert tant de chose, j’aime le partager et le faire découvrir. Le jeu de société est venu rapidement dans le projet. Sont enfin montées à bord mes deux dernières passions la magie et le jonglage.

Depuis très jeune j’ai su être à l’aise avec la vente sous bien des aspects. Vendre des produits que l’on affectionne est un luxe et je fais tout pour me le permettre. ”

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Ta boutique fête son troisième Noël, comment se porte-t-elle ?

“ Quatrième Noël en fait. Toujours plus de clients, plus de nouveaux jeux et les anciens jeux sont de plus en plus réclamés. Une activité toujours plus grandissante.

Même à deux avec Pierre nous avons toujours plus de projets.

Oui le Gobelin n’en est qu’à ses débuts. ”

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Une excellente nouvelle pour le monde des petites boutiques ! Selon toi, Qu’est-ce qui fait son succès ? (C’est le moment de te faire mousser !)

“ C’est un pari risqué, couteux et peu rentable.G2

Une petite boutique c’est des milliers d’heures de travail avec de la compétence dedans. Beaucoup de carrières offrent bien plus d’avantages en retour.

Mais le jeu en vaut clairement la chandelle. Quand on réussi à associer la passion et le professionnalisme on marque une différence que les gens recherchent activement aujourd’hui.

Les grands groupes anonymes nous proposent beaucoup de choses, mais je pense que les gens aiment aussi avoir une offre à échelle humaine. Les deux cohabitent. ”

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Mais quel est le prix d’une boutique qui tourne bien ? J’imagine que tu ne comptes pas tes heures…

“ Vie de famille organisée, aujourd’hui est le premier noël avec ma fille de 4 ans, par exemple. Un investissement conséquent et familial en amont.

Un entourage proche serré et compréhensif. Une santé de fer et des nerfs d’aciers.

Une boutique ne se tient pas seul. Il faut un seul capitaine à bord mais tout un équipage pour le soutenir. ”

As-tu des projets pour l’avenir pour continuer sur ta lancée ?

“ Beaucoup ! On se rapproche de nouveaux clients, on développe une base de donnée jamais vue et très utile.

On se prépare à offrir à notre communauté des solutions pour jouer agréables et novatrices. Secret défense … ”

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Parlons un peu du monde ludique en général, que penses-tu de :

– La profusion de nouveaux jeux chaque année…?

“ C’est une excellente chose. Il est devenu impossible pour un joueur de faire le tour de l’offre comme dans les années 90.

Mais on trouve désormais forcément un jeu qui convient aux gens et au moment. Cela demande d’avoir un guide ludique ce qui est mon métier. ”

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– La tendance grandissante à recourir au financement participatif qui écarte bon nombre d’acteurs des circuits d’édition habituels..?

“ C’est plus dommageable. L’intention première est louable. Le métier d’éditeur et aussi celui de distributeur en sont dévalués.

Ils sont pourtant indispensables pour que l’offre garde une qualité élevée.

En France, nous jouissons d’un réseau de qualité exceptionnelle. Les grands éditeurs laissent une véritable opportunité aux créateurs et les distributeurs sont compétents et encouragent les nouvelles boutiques. Un réseau tel que l’actuel permet de financer le développement de création ludique avec des « jeux en plastiques » vendus en grande surfaces en parallèle.

Si le financement participatif nous apporte des solutions immédiates débarrassées de certains risques, il prive aussi les éditeurs de nouveautés de niches. En tout cas il en détourne forcément une partie.

Du coup il est simple d’imaginer le marché tel qu’il était avant Asmodée par exemple, plus américain : Un marché dans lequel la création, la nouveauté ludique, est parallèle et anecdotique, à cote de géants industriels qui produisent pas forcément bien et pour des raisons pas forcément louables. Dans un monde ludique un peu cloisonné et geek actuel on ne voit que la vague de « partage » très en vogue et surtout l’immédiateté propre au web. J’espère qu’on réfléchit aussi aux conséquences sur le plus long terme.

Selon moi l’époque MB avec le peu de références et de reconnaissance est le moyen-âge du monde ludique. Le Kickstarter ne m’apporte aucun rêve sur l’avenir. Car un jeu ne doit pas être vendu par son auteur. La création ne devrait pas dépendre de l’avis des acheteurs pendant sa mise en place. Ce processus est facile et tentant. Plus facile, plus rapide, oui mais le coté obscur peut être. ”

– Le regroupement des grands acteurs du jeu et du jouet…?

“ Je n’en vois pas beaucoup. Asmodée et Fantasy Flight Games ?

Cet exemple est une excellente nouvelle pour l’avenir du jeu. Asmodée connait la mécanique de la créativité selon moi. Il suffit de les voir faire murir un jeu en boutique spécialisée avant de les étaler en grande surface pour comprendre qu’ils réussissent à profiter des différents marché en intelligence. Sans nuire à aucun des deux. Je suis convaincu qu’ils utiliseront intelligemment FFG pour continuer à faire de bons gros jeux améritrash comme on les aime. ”

Tant de sujets qui ont animé une année ludique vraiment chargée !

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Pour terminer sur une note purement ludique, toi qui es toujours un joueur invétéré, quelles ont été tes découvertes ludiques 2014 ? Et qu’attendu-tu pour 2015 ?

“ En effet beaucoup de belles pièces ont rejoint mes étagères : Parade, Lemming et Black Fleet sont très forts pour moi.

L’an prochain plus de jeux de rôle avec Bitume ou INS peut être () ! ”

Merci à toi de nous avoir accordé cette interview et longue vie au Gobelin comme à toutes les petites boutiques qui conservent au monde ludique tout son charme…

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4 Commentaires

  1. zedzed 08/01/2015
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    Merci pour cette interview qui me fait découvrir une boutique présente sur mon trajet de travail. J’essaierai d’y passer à l’occaz.

  2. Shanouillette 08/01/2015
    Répondre

    ça a l’air d’une belle boutique !

  3. TheGoodTheBadAndTheMeeple 15/01/2015
    Répondre

    En tout cas le travail réalisé pour Noel la met très bien en valeur. Et oui, elle est surtout animée par un gars passionné, tout est là !

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