Xia – Legends of a Drift System : le bac à poussière d’étoiles

Tout d’abord et avant tout : je ne sais pas comment on prononce Xia. J’évite juste la prononciation « Zaya » pour des raisons footballistiques évidentes, mais je pense que « Zia », « Ksia », « Chia » sont toutes légitimes. Oui, bon, peut-être pas la dernière.

Notre merveilleux hobby, source de joies et de satisfactions intenses, peut aussi être source de tout aussi intenses déceptions. On peut se sentir trahi lorsqu’un jeu dans lequel on a placé énormément d’espoir se révèle ne pas être à la hauteur de nos attentes. La faute à des promesses marketing non tenues, un buzz gonflé hors de propositions, que sais-je. Pour moi, ce fut le cas pour Firefly : The Board Game. Immense fan de la série, j’attendais avec impatience de pouvoir me replonger dans l’univers « Space Western » coloré de Joss Whedon. À la découverte du jeu, je ressemblais plutôt à ça :

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Je ne retrouvais pas dans le jeu ce qui m’a plu dans la série, et je ne l’ai pas pardonné au jeu, qui n’est pas fondamentalement mauvais par ailleurs (mais pas vraiment « bon » non plus), je dois le reconnaître. Juste pas à la hauteur de mes attentes. Du coup, j’étais encore à la recherche de ce jeu de science fiction qui mêlerait exploration, aventure, combat, et l’humour si incroyable de la série télévisée.

Et puis, un jour en écoutant l’un de mes podcasts préférés (The Secret Cabal), je les ai entendu parler de Xia : Legends of a Drift System. La description qu’ils en faisaient m’a vraiment amené à penser qu’il pourrait me plaire. Un jeu ameritrash à souhait (pour ceux qui voudraient savoir ce que cela veut dire je ne peux que recommander la lecture de cette définition). Il me le fallait, donc. Je passerai sur les aventures rocambolesques qui m’ont amené à me porter acquéreur d’une copie du jeu, sachez que cela a impliqué beaucoup de temps, énormément d’argent (vraiment une quantité indécente, plus que je n’ai jamais payé pour un seul jeu), et un voyage transatlantique avec un avion qui a juste eu assez de retard pour me faire économiser beaucoup d’argent.

Bref.

Mais vous, heureux lecteurs de Ludovox, n’aurez pas à galérer comme votre infortuné serviteur, car l’ami Codey Miller (le créateur du jeu est PDG de Far Off Games, l’éditeur de Xia) a décidé de remettre le couvert, et propose donc en ce moment un kickstarter sous la forme d’une extension à Xia : Embers Of A Forsaken Star.

Vous allez dire « Il est mignon, le TSR, mais il a encore abusé de l’alcool de pruneau, quel intérêt à acheter une extension pour un jeu que je n’ai pas ? ». Oh, sagace lecteur, tu es en veine ! Car Far Off Games, bien conscient de l’immense vide (intersidéral, of course) qu’avait laissé la première impression de Xia, a décidé de réimprimer aussi le jeu de base qui sera donc disponible comme l’un des pledge levels du Kickstarter. Elle est pas belle la vie ? Alors, on remercie sa bonne étoile, on file dépenser son argent sur les bons conseils de TSR, et on revient finir l’article ! En ce qui me concerne, mon compte en banque vient de subir une « mort par Kickstarter »…

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Donc, après tout un tas de péripéties, de chèques, de Paypal, de douanes, etc, j’ai reçu Xia. Ce jeu est décrit par la plupart des critiques comme un « bac à sable ». Pour ceux qui se demandent ce que c’est, ce vocable est emprunté au jeu vidéo, pour désigner un jeu qui offre essentiellement un arrière plan, une zone géographique et temporelle limitée dans laquelle le joueur va pouvoir explorer à sa guise, traitant les quêtes et obstacles proposés par le jeu essentiellement dans l’ordre qu’il le souhaite, progressant en expérience ce faisant.

Souvent, une trame générale propose un arc narratif de fond et une « quête principale », que le joueur pourra faire progresser comme il l’entend, tout en vaquant à d’autres occupations. Quelques exemples de ces jeux sont le très fameux Grand Theft Auto, et dans une moindre mesure la série des Elders Scrolls (et notamment, les dernières itérations Oblivion et Skyrim).

Revenons à la substantifique moelle de ce qu’est un ameritrash : un jeu qui ne fait aucun compromis sur l’ambiance, l’immersion, la création d’un univers cohérent, et riche. Je suis très fier de la phrase suivante, du coup je vais la coller en gros et en italique : 

« Après un jeu à l’allemande, on refait la partie. Après un ameritrash, on refait le film ».

En fait, des phrases toutes faites comme ça, j’en ai juste des semi-remorques, regardez :

« Le jeu à l’allemande,c’est le ciné-club, le film bouleversant et intimiste qu’on a du se forcer à aller voir mais qui nous laisse le souffle court. L’ameritrash, c’est le blockbuster. On est un peu honteux en sortant, on a bu du coca et mangé du pop-corn, mais qu’est-ce que c’était bien ! ».

Souvent, dans sa volonté de faire plaisir aux joueurs, l’ameritrash fait trois victimes : l’équilibrage du jeu, le calibrage des règles, et la durée de la partie. Car oui, pas facile de plonger tout le monde dans un univers alternatif en moins de 10 minutes. Et pour maintenir les joueurs sur le bord de leur siège, il faut des retournements de situation, de l’imprévu, le truc qui ne pouvait pas arriver, mais qui arrive quand même et qui fait exploser toute la table. Et ça, c’est pas totalement compatible avec le coté déterministe et mathématique des jeux à l’allemande.

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Petit test impromptu : sauras-tu, ami lecteur, différencier l’ameritrash du Kubenbois sur ces deux illustrations ? 

Cet article ne prétend pas défendre un type de jeu face à l’autre (j’adore les deux), mais expliquer ce qui fait de Xia l’un des meilleurs ameritrash auquel il m’ait jamais été donné de jouer. 

Dans Xia, les joueurs endossent le rôle d’un capitaine de vaisseau spatial à la recherche de la plus grande renommée. On va explorer la galaxie (le système solaire gravitant autour de l’étoile Xia), découvrir de nouvelles planètes, définir de nouvelles routes commerciales, jouer les chasseurs de primes ou les infâmes hors-la-loi. On va équiper son vaisseau en fonction de ce qu’on va vouloir faire, et même changer de vaisseau pour un plus grand, plus rapide, plus puissant, lorsque nos finances nous le permettront. Et on va faire tout ça en gardant une liberté d’action que j’ai aussi, rarement vue dans un jeu.

Mais laissez-moi vous présenter Xia au travers du prisme des caractéristiques principales d’un jeu ameritrash.

 

Comment qu’on gagne, déjà ?

Cette question est souvent posée au bout de plusieurs heures de jeu, lorsque la faim se fait sentir. C’est un peu la marque de fabrique des jeux ameritrash : l’immersion fait qu’on perd parfois de vue le but du jeu. On est dans notre univers, à vaquer aux occupations du personnage ou de la faction qu’on est censé incarner, le temps passe et on joue sans avoir besoin de trouver de justification fondamentale aux actions que l’on fait : on s’amuse.

Dans Xia, le vainqueur est le premier à dépasser le nombre de points de gloire qui a été fixé comme condition d’arrêt de la partie. Chose assez pratique d’ailleurs, puisqu’elle permet de fixer une durée de partie à la carte selon le temps qu’on a devant soi. Une partie d’initiation pourra s’arrêter au bout de 5 points, une partie intermédiaire à 15 points et une partie longue à 20 points. 

La magie de Xia commence à s’exprimer quand on regarde les actions qui rapportent des points de gloire :

  • Exploration : au fur et à mesure que l’on explore la galaxie, on révèle des tokens d’exploration. Ceux-ci peuvent rapporter, avec des probabilités équivalentes, un point de gloire, de l’argent, ou rien.
  • Réussir les missions : j’y reviendrai, c’est un élément structurant du jeu. Elles rapportent de l’argent et de la Gloire.
  • Abattre des vaisseaux « ennemis »  (gniark) . J’y reviendrai aussi. Xia a une vision « élargie » de ce qu’est un vaisseau ennemi. Quoi qu’il en soit, détruire un vaisseau, n’importe lequel, rapporte de la gloire et potentiellement, aussi de l’argent.
  • Amélioration de votre vaisseau. Il existe 3 niveaux, passer de 1 à 2, et de 2 à 3 rapporte des points de gloire.
  • Thune et Pépettes : comme nous l’ont prouvé Paris Hilton et Donald Trump, la gloire, ça s’achète.
  • « Gentillesse » : Si, si. Ça existe dans ce jeu. Il est possible pour un vaisseau de se retrouver « à la dérive ». Lorsque c’est le cas, un joueur qui va le ravitailler gagne des points de gloire.
  • Titres : un certain nombre de titres apparaissent à des moments clés du jeu. Le premier joueur à remplir les conditions du Titre remporte des points de gloire, et un pouvoir particulier lié à l’exploit qu’il a du accomplir pour remporter le titre.
  • Chance, Fouffe, bol, encerclement du fondement par des pâtes alimentaires : à chaque fois qu’un joueur obtiens un « 20 » Naturel sur un D20, il marque un point. Je comprends que ça choque, j’y reviendrai.

 

Globalement, on comprend vite que la plupart des actions de jeu un peu significatives rapportent des points. Ceci signifie que les joueurs ont une liberté très importante concernant la façon dont ils vont gagner des points, et optimiser leur partie en fonction de ce qui leur parait rapporter le plus de points le plus vite possible.

 

La mécanique des corps célestes

Les jeux ameritrash ne sont pas connus pour la subtilité et la sophistication de leurs mécanismes, au moins en comparaison de leurs cousins germaniques. Quasiment quoi qu’on fasse, ça finit par « lance un dé et on verra bien ce qui se passe ». Evidemment, Xia ne déroge pas à la règle et propose un festival de jets de dés en tout genre et surtout, fait très peu de concessions pour rendre les impacts sur le jeu de ces jets de dés moins aléatoire. On aime ou on aime pas, mais il faut s’y préparer lorsqu’on aborde ce jeu. Après tout, Dieu joue notre avenir au dés, c’est Steven Hawking qui le dit ici.

Fondamentalement, chaque tour de jeu se sépare en 2 parties : la phase d’action et la phase d’entretien. Je préfère ces termes aux termes anglais « action phase » et « business phase », puisqu’on va faire du business pendant la phase d’action.

Fondamentalement, on peut faire deux types d’actions dans Xia : les actions de vaisseau et les actions locales, liées à la case dans laquelle on se trouve.

Oh mon vaisseau, oh, oh, oh, tu es le plus beau des vaisseaux

Comme dans les univers de science fiction que nous connaissons et aimons, les vaisseaux occupent une place absolument centrale dans Xia. Pour commencer, il n’y en a pas deux pareils. Littéralement. Dans la boite, il y a 18 plateaux représentant chacun un vaisseau (6 vaisseaux de niveau 1, 6 de niveau 2, 6 de niveau 3). Au début de la partie, chaque joueur va « choisir » un vaisseau de niveau 1 et commencer la partie avec ce vaisseau, et 3000 crédits pour l’équiper en matériel.

Les vaisseaux sont particuliers en 3 aspects (en plus de leur niveau 1, 2 ou 3) :

  • Leur pouvoir spécial : chaque vaisseau dispose d’une capacité spéciale qui le rend unique. Cette capacité spéciale est extrêmement importante, car elle va orienter la stratégie du joueur. Un pouvoir offensif ? Orientez vous vers la piraterie. Un pouvoir défensif ou de déplacement ? Le commerce vous tend les bras ! etc, etc.
  • Leur réserve d’énergie (comprendre « taille du réservoir d’essence »). Plus un vaisseau a une énergie max importante, plus il lui sera aisé de se déplacer loin dans l’espace sans ravitaillement (ça c’est assez intuitif) mais aussi utiliser ses autres équipements (armes, boucliers, pouvoirs spéciaux) qui consomment de l’énergie.
  • Leur configuration spatiale : selon la « forme » du vaisseau on va pouvoir y mettre plus ou moins d’équipement, mais aussi de marchandises à vendre !

 

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Sur l’image ci-dessus, on peut voir « Easy Tiger », un vaisseau de niveau 1. Les petits carrés sur la silhouette du vaisseau représentent son plan. Il a également un « impulse » de 3 (c’est un moteur d’appoint, la seule chose qui vous permet d’avancer quand vous êtes à sec) ; et dispose d’une réserve d’énergie de 7.

Et là, les plus attentifs d’entre vous se disent : « Il est écrit où, le pouvoir spécial ? »

Sur une carte séparée.

Ça a l’air bête, hein ? Pourquoi le mettre sur une carte séparée alors qu’on aurait pu trouver de la place sur le tableau de bord ?

Et bien parce que lorsqu’on achète un vaisseau de niveau 2, on hérite du pouvoir du vaisseau qu’on abandonne. Et là, comment vous dire, ça combote grave. D’où l’intérêt de réunir le plus vite possible les 5000 crédits nécessaires à l’achat DU vaisseau niveau 2 que vous voulez ; histoire de pouvoir bénéficier d’une vraie combo entre vos capacités spéciales de niveau 1 et de niveau 2, qui peuvent se révéler très puissantes.

 

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Quoi qu’il en soit, il va falloir équiper votre vaisseau pour lui permettre de se déplacer de se protéger, et de combattre. C’est ce à quoi servent les 3 types d’équipement dont on va pouvoir doter notre vaisseau :

  • Des moteurs (en gris dans l’image ci-dessous) pour aller plus vite plus loin plus longtemps
  • Des blasters (en orange dans l’image ci-dessous) pour pulvériser nos adversaires à courte portée
  • Des missiles (en jaune dans l’image ci-dessous) pour… pulvériser nos adversaires à longue portée
  • Des boucliers (en bleu dans l’image ci-dessous) pour éviter de se faire pulvériser par nos adversaires que ce soit à courte ou longue portée, d’ailleurs, mais aussi de tous les autres dangers qui nous guettent dans l’espace : des champs d’astéroides, les défenses planétaires, les nébuleuses, les champs de débris, j’en passe et des meilleures…

 

Vous l’aurez compris, quelle que soit la carrière que vous envisagez pour votre capitaine, mieux vaut ne pas faire l’impasse sur les boucliers, c’est un petit conseil que je vous donne comme ça en passant.

Et tous ces équipements, on va devoir les faire entrer dans le vaisseau, et là, c’est le moment Tetris de la journée. Allez-y, jetez un coup d’oeil à nouveau sur le vaisseau un peu plus haut, puis sur les équipements… Va falloir faire des choix !

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Chaque équipement est disponible en 3 niveaux, qui correspondent à des prix, un niveau d’encombrement, et une puissance croissante. Plus un équipement est performant, plus il est cher, et plus il est pénible à caser dans votre vaisseau. N’importe quel vaisseau peut sur le principe embarquer n’importe quel équipement (pas de restriction niveau du vaisseau / niveau de l’équipement), mais force est de constater que tout ne sera pas possible, d’autant qu’il faut laisser un peu de place pour le cargo !

La puissance d’un équipement correspond au dé qu’on va lancer lorsqu’on l’active, du D6 au D20. On voit là encore que le jeu ne fait aucun effort pour limiter les effets du hasard : même un équipement de meilleur niveau peut contre performer et donner un pauvre « 1 ». Juste, les chances que cela arrive sont de plus en plus faibles, et la moyenne des résultats obtenus augmente avec le niveau de l’équipement (loi des grands nombres, tout ça :)).

Les points jaunes portés sur les équipements correspondent au nombre de fois maximum qu’on peut utiliser un équipement avant de le recharger (ce qui coûte de l’énergie).

« – Monsieur Sulu, translation vecteur 4 !

– Oups, j’ai fait 1… »

Xia utilise un système de jeu très simple pour les actions de vaisseau. Tous les vaisseaux disposent de 4 jetons  permettant d’activer les équipements. Ces jetons sont déposés sur les points jaunes d’un équipement, manifestant leur utilisation pour le tour en cours, mais quoi qu’il en soit, le joueur ne pourra pas utiliser plus de 4 jetons à son tour.

Chaque jeton posé sur un équipement permet de lancer le dé correspondant au niveau de l’équipement considéré, et selon l’équipement on pourra se déplacer d’autant de cases que ce que dé affiche, ou infliger / se protéger de points de dégâts correspondants.

À la fin du tour, le joueur peut décider de « réarmer » un certain nombre de jetons pour le tour suivant, en payant un point d’énergie par jeton réarmé. Si on n’a plus d’énergie, on ne réarme pas. Du coup, la seule option pour continuer à se déplacer est d’utiliser, gratuitement et une fois par tour, son « impulse », qui permet de se trainer péniblement jusqu’à une planète proche pour faire le plein. Ça vous rappellera la pénurie de carburant d’il y a quelques semaines :).

Ci-dessous, un Easy Tiger équipé : le joueur a choisi un blaster de niveau 1 (orange, puissance D6), et un moteur de niveau 2 (gris, puissance D8). Les cubes de couleur bleue et rose sont des marchandises à revendre. Les cristaux orange sont des dégâts que le vaisseau a subi précédemment. 

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Et sinon, oui : vous avez bien lu : Xia est un jeu « Roll’n move ». On lance un dé, on avance du nombre de cases correspondant. Comme les petits chevaux, le jeu de l’oie, Monopoly etc. De manière générale, j’ai tendance à exécrer cette mécanique plus que tout, en ce qu’elle a de frustrant : on fait un jet de daube, on n’avance pas, et on regarde ses petits camarades zim-zoomer au travers de la galaxie. Dans le cas de Xia, ce problème est en grande partie évité par le fait qu’on peut poser plusieurs jetons sur les moteurs et donc lancer plusieurs dés et ajouter leurs résultats. En substance, on peut contrer la malchance en consommant plus de ressources. Cela limitera les options pour le round en cours, mais permettra tout de même de sortir d’une zone pénible et d’effectuer un minimum pendant son tour.

Aussi, sans rentrer dans les détails, certaines actions liées à la case dans laquelle on se trouve stoppent le mouvement (on perd alors les points de déplacement restants) et certaines, non. Il s’agit donc de bien optimiser l’alternance des actions et des mouvements pour tirer le maximum des points de mouvement dont on dispose.

 

Car la galaxie est sombre et pleine de dangers

Xia est un jeu qui s’appuie énormément sur la mécanique d’exploration pour proposer une expérience renouvelée partie après partie? En substance, à chaque fois qu’un vaisseau se trouve « au bord » de la partie explorer de la galaxie, trois options s’ouvrent à lui :

  • Il ne fait rien, reste douillettement dans le cadre confiné de l’espace exploré. Quelle indignité ! Qu’on le pende !
  • Il décide de faire un prudent scan du secteur inexploré : en dépensant un peu d’énergie, on peut révéler la tuile adjacente et la positionner, avant de s’y déplacer (avec un nouveau mouvement). C’est un peu l’équivalent de « tremper les pieds dans l’eau avant de sauter dans la piscine »
  • Et il y a la version gonado-ionisée, « balls of steel », l’exploration en aveugle ou « blind jump ». Là c’est simple, on prend son courage à deux mains, et on saute ! Si on atterrit dans une étoile, un champ d’astéroïdes ou de débris, dommage…

 

Une précision importante : on a une pile de tuiles qu’on révèle au fur et à mesure que les joueurs qui se trouvent sur la bordure de la portion explorée décident d’explorer plus loin. Le plateau n’a donc absolument aucune forme préconçue et la galaxie sera non seulement différente à chaque partie en termes de quelle tuile se trouvera où, mais aussi en termes d’agencement général du plateau ! Voyez plutôt : 

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Ca, c’est la galaxie au début de la partie…

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Ca, c’est ce à quoi ça ressemble en milieu de partie

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Et ça, ce sont des exemples de différentes configurations auxquelles on peut parvenir, selon comment ça explore.

 

Alors il ne faut pas oublier une chose, globalement, l’espace intersidéral n’est pas vraiment un environnement super accueillant. La plupart des objets en ont globalement après l’intégrité de la coque de votre vaisseau et il faudra les approcher avec circonspection et prudence, mes deux copines. Mais, et c’est encore là l’une des marques de fabrique du jeu, partout où il y a danger, il y a aussi une opportunité.

Globalement, il y a trois types de cases pour un vaisseau :

  • L’espace vide : rien à dire
  • Un champ de débris, d’astéroïdes, ou une nébuleuse : là, s’approcher va nécessiter un test de danger (on lance un D20 et on serre les fesses) pour éviter qu’il nous arrive des bricoles : dégâts directs, perte d’énergie, voire, comment dire : MORT (ce qui arrive quand le vaisseau explose pour cause de rencontre inopinée avec un gros débris). Mais c’est aussi là qu’on va pouvoir miner et obtenir de précieuses marchandises à revendre dans des ports commerciaux. Autant vous dire que quand on n’a plus d’argent ni de cargaison à vendre, c’est une excellente façon de relancer la machine économique !
  • Les planètes. Elles peuvent avoir 3 allégeances : Loyales, Neutres, ou Hors-la-loi. C’est l’une des autres mécaniques du jeu : vous pouvez passer votre vie en bon citoyen respectueux des lois et vous pourrez accéder aux planètes neutres et loyales. Selon votre allégeance, vous aurez plus ou moins de facilités à accéder à ces planètes, sachant que sur ces planètes se trouvent les fameux spatioports où vous pourrez vendre et acheter vos marchandises, mais aussi acheter du matériel pour améliorer votre vaisseau, voir changer de vaisseau. Mais aussi (et c’est un énorme AUSSI) : faire le plein. C’est gratuit, mais très important, pour éviter de se retrouver à la dérive, à voir arriver votre pote par le hublot bâbord qui vous sourit d’un air narquois en vous disant : « Tiens, v’la 2 énergies ! Et merci pour le point de victoire ! »

 

Bien naviguer dans la galaxie, savoir quand prendre des risques pour raccourcir un trajet, traverser une nébuleuse ou un champ de débris en serrant les fesses pour aller plus vite à sa destination, sont des décisions auxquels les joueurs devront faire face à peu près à chaque tour de jeu. Et oui, ces décisions et prises de risque seront sanctionnées par des jets de dés.

 

Votre mission, si vous l’acceptez…

Une source non négligeable de points de victoire est d’argent sont les missions. Lorsqu’un joueur passe dans un « point de mission », il peut piocher 3 cartes de la pile de cartes missions et en choisir une, qu’il garde évidemment bien cachée des autres joueurs. Ces missions sont très variées, elles nécessitent souvent d’aller à un point A, faire une action, puis aller à un point B pour collecter la récompense de la mission. Mais elle peut aussi consister à abattre un joueur adverse !

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Là où ça peut se corser, c’est que lorsqu’on arrive au point A, on fait l’action, et on doit révéler la carte de mission pour bien montrer qu’on a fait l’action demandée, et qu’on est donc éligible à la récompense de mission qu’il faut aller chercher au point B. Que tous les joueurs connaissent, maintenant. Donc ils savent où vous allez. Et ils savent que vous allez y récupérer de l’argent. Donc ils peuvent vous y attendre avec un grand sourire et de non moins grands canons… Mais c’est clairement voulu et contribue à inciter les joueurs à investir dans des équipements de combat et de défense.

Mais, euh, c’est qui, lui ?

Afin que les joueurs ne se sentent pas trop seuls dans cette immense galaxie, Xia implémente aussi des vaisseaux non-joueurs, qui sont régis par une IA très simple et qui jouent après les joueurs. Ils sont au nombre de 3 :

  • Le marchand suit une route commerciale prédéfinie, et s’enrichit au fur et à mesure de la partie, jusqu’à ce que l’un des joueurs craque et le démolisse pour s’emparer de son chargement (espèces – littéralement – sonnantes et trébuchantes). Il ré-apparait alors en version pauvre. Evidemment, le joueur concerné devient un petit peu hors la loi, hein…
  • Le shérif cible le hors la loi le plus proche (joueur ou IA) et se dirige bille en tête pour lui faire la peau, s’il est assez près. Sinon, il se contente de patrouiller. La puissance de feu du shérif est significative, et nombre de joueurs hors la loi ne s’en approchent pas de très très loin de peur de le voir se mettre en chasse.
  • Le hors la loi cible le loyal le plus proche, lui en colle une, et fuit le plus vite possible !

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Ces IA fonctionnent bien et ne représentent pas énormément de travail à gérer, et elles sont à mon sens indispensables au jeu dans la mesure où elles ajoutent un challenge, et structurent le déroulement de la partie en forçant les joueurs à réagir à leurs actions. Sans elles, le jeu pourrait s’enfoncer rapidement dans un marasme commercial en mode « j’achète la marchandise ici et je la vends là » qui nuirait au fun de la partie. 

 

Mourir, c’est partir un peu…

Evidemment, dans Xia, il arrive (assez fréquemment) qu’on se fasse vaporiser. L’effet varie alors de minime à un peu pénible : globalement, on perd sa marchandise, et évidemment si on était en train de jouer, notre tour s’arrête. Ce qui se passe ensuite dépend du niveau du vaisseau : si on a un vaisseau de niveau 1, globalement on reprend sa partie en apparaissant à un endroit aléatoire à son prochain tour, et si on a un vaisseau de niveau 2 ou 3, on va passer notre prochain tour, ce qui s’avère un peu handicapant, sur la fin de partie où les pouvoirs améliorés des vaisseaux font qu’on en fait plus en 1 tour qu’au début de la partie.

Mais globalement, le jeu a voulu ne pas accabler les joueurs qui se sont fait détruire, que ce soit pas imprudence ou juste parce qu’ils sont tombés sur un vaisseau plus puissant que le leur.

 

Qui c’est qui est très gentil : les gentils….

Xia gère un système d’alignement des joueurs qui va avoir un impact non négligeable en termes de jeu. Globalement un joueur commence loyal, mais peut devenir hors la loi. Un grand nombre d’actions peuvent vous faire devenir hors la loi, et dans certains cas, ce ne sera pas forcément ce que le joueur souhaitait, mais il a pris le risque de se faire prendre, et s’est fait prendre (oui, sur un jet de dé).

Du coup, ça se complique un poil pour lui :

  • Le Sheriff va le prendre en chasse dès qu’il passera à proximité (croyez moi, c’est pénible)
  • Il ne pourra entrer dans les planètes loyales que de manière clandestine, un exercice particulièrement risqué
  • Mais il aura accès au marché noir qui permet d’acheter et de vendre beaucoup plus facilement ses marchandises
  • Le vaisseau IA hors la loi lui fichera la paix
  • Il verra au fur et à mesure qu’il accumule les mauvaises actions la prime sur sa tête augmenter, ce qui fera de lui une cible assez privilégiée pour les autres joueurs en quête d’argent facile

 

Globalement, le fait de devenir hors la loi structure vos actions et votre partie. Ceci étant dit, si par malheur vous veniez à mourir, sachez que vous ré-apparaîtrez blanc comme neige et que vous pourrez reprendre une activité légale sans problème.

 

Un mot sur le matos

Bon alors là, comment dire, il va y avoir deux écoles : ceux qui vont aimer le style un peu naïf des illustrations, et les autres. Heureusement pour moi, j’appartiens à la première catégorie, du coup, ce jeu est juste un pur bonheur pour les sens. Bon ok, pas tous les sens, côté odeur, il n’y a rien de spécial.

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Mais pour le reste, Mamamia ! Que du bonheur ! Chaque vaisseau que ce soit un vaisseau pour les joueurs ou une IA, a droit à sa propre figurine peinte. Les cartes et les tuiles sont épaisses et solides, et le plateau, s’il est très chargé, est très facile à lire. Les cubes de couleurs représentants les marchandises sont de bonne qualité (ce sont les mêmes que Pandémie, pas de souci). De même les éclats oranges utilisés pour marquer les dégâts sont de bonne qualité.

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Evidemment, on ne peut pas parler de Xia sans mentionner les pièces : elles sont énormes, lourdes, agréables à manipuler, on passe son temps à les palucher machinalement pendant la partie, et c’est un réel plaisir que de jouer avec. Personnellement je les utilise dès que je peux dans d’autres jeux.

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Le seul petit bémol qu’on peut trouver, ce sont les plateaux de vaisseau eux-mêmes, sur lesquels on doit quand même poser pas mal de choses : équipements, éclats de dégâts, marchandises, jetons d’activation… ça fait pas mal de choses ! Du coup, au moindre faux mouvement, c’est le drame, car tout replacer sur le plateau est assez pénible. On aurait pu rêver d’avoir un plateau embossé permettant de maintenir un peu tous ces éléments, mais la réalisation en aurait probablement été chère et scabreuse.

 

L’heure du bilan : Best Ameritrash Ever ?

Xia est un jeu qui ne donne pas dans le compromis : c’est un Ametitrash jusqu’au tréfonds de la moelle de ses os. L’objectif de Xia est clair : propulser les joueurs dans cet univers créé de toutes pièces par le designer, les faire affronter leur destin. Et pour ce faire, il met à leur disposition une liberté d’action qui met en difficulté les plus vieux routiers Kubenbistes : l’absence de contrainte peut être un peu déroutante. Pour autant, quand on la prend à bras le corps, elle est grisante et incroyablement rafraîchissante. Tous ceux qui connaissent mes chroniques savent que je voue un culte malsain à Vlaada Chvatil, j’adore ses jeux. Mais ils placent le joueur dans un étau dont l’objectif est de faire avec. Dans Xia, le monde est à vous ! Devenez pirate, marchand, chasseur de prime, contrebandier, faites ce qui vous plaira ! Au gré des upgrades de vaisseau, vous pourrez sans problème passer d’une carrière à l’autre !

En fait, Xia est une espèce de RPG sur table où les personnages sont des vaisseaux. Le designer a fait beaucoup d’effort pour que les vaisseaux montrent une personnalité indéniable : des pouvoirs spéciaux, un agencement particulier, et une histoire complète sur le verso du plateau de jeu !

Et ces personnages/vaisseaux, Xia veut leur donner vie et les laisser écrire leur histoire. Ces histoires se croisent et s’entremêlent pour tisser une épopée vaste et ambitieuse, avec du suspense, des rebondissements, chaque tour de chaque joueur est un épisode à lui tout seul. 

Alors tout n’est pas parfait, loin de là. Comme je l’ai déjà expliqué, je déteste la mécanique de Roll’n Move, parce que qu’elle peut avoir de frustrant. Xia est aussi un jeu très, très long. Il est prévu pour 3 à 5 joueurs, de manière générale je déconseille de jouer à 5, 4 joueurs devant être considéré comme un maximum. Et la durée de la partie en elle-même n’est pas forcément un gros problème, mais c’est surtout le downtime (temps entre 2 tours de jeu du même joueur) qui peut être terrible. Si vous ne vous intéressez pas à ce qui se passe pendant le tour des autres, vous risquez de vous ennuyer en attendant votre tour, d’autant que si Xia encourage les interactions entre joueurs, elles ne sont absolument pas indispensables et on peut passer une partie à explorer, réaliser des missions, faire du commerce sans chercher à interagir avec les autres joueurs. Aussi, se faire prendre pour cible par des joueurs agressifs alors qu’on a envie de mener une partie moins belliqueuse, peut aussi frustrer (et surtout forcer à équiper des boucliers !).

Evidemment, si vous n’aimez pas vous soumettre au jugement de Houba (dieu de la moule, et des dés), alors passez votre chemin. Xia fait le choix de recourir aux jets de dés pour quasiment toutes les actions de jeu. Si vous avez de la chance, votre action sera très efficace, sinon elle sera faible. L’amplitude est relativement importante dans ses effets, et peut se révéler frustrante

Mais d’un autre côté : quelle aventure ! Le suspense, le danger nous guette au détour de chaque champ d’astéroïdes, à nous cacher du Hors La Loi ou du Shérif, ou à surveiller le passage du Marchand pour se jeter sur lui dès que son magot devient trop tentant. C’est pour cette raison que je trouve que le downtime n’est pas si grave que ça, car regarder le tour des autres joueurs est fascinant – c’est à dire, tant qu’il ne consiste pas à vous démolir, bien sûr !

Dans Xia, chaque joueur construit sa propre histoire, et en cela, ce n’est presque plus un jeu compétitif, dans la mesure où jouer, juste pour le plaisir de jeu, se suffit à lui même, sans forcément faire la course au PV. Quoi qu’il arrive dans Xia, un joueur a des choses à faire, même s’il est bon dernier au PV, et qu’il n’a plus aucune chance de gagner.

Xia est un jeu total, sans concession, qui ne laissera pas indifférent. Les règles ne sont pas compliquées, mais il y en a beaucoup pour gérer toutes les situations qui peuvent se présenter, et le hasard est très présent. Il représente pour moi l’apogée de ce que l’Ameritrash a à offrir en termes d’expérience de jeu. Une bonne tranche d’évasion, de rigolade, d’émerveillement, de rage, de jubilation. Et ça, c’est précieux.

 

Xia : Legends of a Drift System

Un jeu de Cody Miller
Illustré par Steve « Coolhand » Tyler
Edité par Far Off Games, Maldito Games
Pays d’origine : Etats-Unis
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 2014
De 3 à 5 joueurs , Optimisé à 4 joueurs
A partir de 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 180 minutes
Durée d’une partie entre 120 et 240 minutes

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49 Commentaires

  1. TheGoodTheBadAndTheMeeple 13/06/2016
    Répondre

    Trop pour moi ! 😀 Mais allechant si quelqu’un me le présente pour une nuit de jeu avec des joueurs consentants ^^

  2. fiaschi84 13/06/2016
    Répondre

    Salut,

    Penses tu que l’extension « Sellsword v2 » est nécessaire?

     

    • TSR 13/06/2016
      Répondre

      Hello,

      Non, je ne pense pas du tout qu’elle soit nécessaire, c’est à mettre dans la catégorie « plus de la même chose » de l’extension.

      Avec les 3 X 6 vaisseaux de départ plus les 3 de l’extension, il y a déjà pas mal à faire.

  3. fouilloux 13/06/2016
    Répondre

    Hello

    Ca fait envie, mais j’ai quand même deux questions:

    Quand tu dis long, c’est long comment, en nombre d’heures?

    Et quand tu dis « ce jeu est juste un pur bonheur pour les sens. Bon ok, pas tous les sens, côté odeur, il n’y a rien de spécial. » Faut il en déduire que tu as goûté le jeu? Avec tes papilles je veux dire? 😉

    • TSR 13/06/2016
      Répondre

      LOL, tu as raison, je pensais surtout à la vue, l’ouïe (le bruit des pièces de métal qui s’entrechoquent) et le toucher 🙂

      • TSR 13/06/2016
        Répondre

        Concernant la durée, je dirais 45 minutes par joueur pour une partie en 20 points, sans compter l’explication de règles.

        • fouilloux 13/06/2016
          Répondre

          Ok, c’est gros, mais c’est raisonnable.

          • TSR 13/06/2016

            Et les parties en 15 points sont un peu moins satisfaisante car on a du mal à sortir les vaisseaux de niveau 3, mais bien quand même.

  4. Sedenta 13/06/2016
    Répondre

    Exploration de galaxie mis à part, ca semble quand meme proche de Fortune des Mers non ?

    • TSR 13/06/2016
      Répondre

      Tu as absolument raison. Je me suis un peu intéressé à Fortune des Mers (Merchants & Marauders) et ça y ressemble énormément. Je pense que d’un point de vue purement « mécaniques de jeu », Fortunes des Mers lui est peut être un peu supérieur. Après, il y a le thème.

  5. Angie 13/06/2016
    Répondre

    Et bien, tu es un bon vendeur lol. Moi qui n’est jamais participé à un kickstarter (je ne sais pas si je devrais le dire ici lol), ça me tente presque dis donc. D’autant plus qu’on peut même avoir des points de gloire en étant gentil. Whaou ! 😉

    • TSR 18/06/2016
      Répondre

      Techniquement, on peut gagner à ce jeu sans jamais porter atteinte à l’intégrité physique de qui que ce soit 🙂

  6. TSR 13/06/2016
    Répondre

    Je n’ai pas parlé de l’extension dans l’article (déjà bien bien long), mais en substance, ça apporte :

    3 nouveaux vaisseaux
    quelques mécaniques supplémentaires : le gel qui se propage dans le vaisseau, le blindage…
    1 base spatiale dont je ne sais pas trop à quoi elle sert pour l’instant, mais pourquoi pas
    de nouvelles tuiles avec de nouveaux trucs dessus. Notamment, on peut jouer au lance pierre et profiter des champs d’attraction des différents corps célestes pour se propulser et se déplacer plus vite, comme les pros de la NASA (alors ça, ça peut être super cool, mais faut pas que ça devienne un enfer à gérer)
    des événements qui vont venir pimenter la vie des joueurs (pareil, pourquoi pas)
    Un mode Solo WOOOOOHOOOOO (ça, ça me parle, j’ai pas d’amis)
    et surtout, le truc qui manquait selon moi : un modèle économique qui va faire varier le cours de certaines marchandises selon la façon dont elles sont echangées. Cela va éviter les martingales du type, une planète produit la ressource A, une autre la consomme, elles sont voisines, je vais faire des aller-retours pendant 2h et c’est comme que je monterai le plus vite en PV, ce qui faisait des parties un peu mornes.

    Bref, l’extension est à mon avis dispensable (c’est surtout du contenu supplémentaire) sauf si comme moi vous trouvez très intéressants les deux derniers points.

    • fiaschi84 14/06/2016
      Répondre

      j’hésite entre XIA et 40k forbidden star?

      j’ai souvent lu que Twilight impérium 3 était le meilleur. étant donné qu’il est reconnue comme étant difficile d’accès et qu’il faut de plus acheter les extensions pour vraiment profiter de l’expérience TW3 je n’ai pas (encore) sauté le pas.

      Je me ferai bien d’abord les dents sur un autre jeu. Mais lequel?

       

      • TSR 14/06/2016
        Répondre

        Je pense que si TI3 et Forbidden Stars sont proches, Xia est un animal totalement différent. Dans les deux premiers, on gère toute une civilisation plus ou moins en guerre avec tout le reste de l’univers, avec la gestion d’une armée, de territoires conquis, etc, dans Xia, on ne gère que son propre vaisseau et on se balade dans l’universe à vaquer à diverses tâches. Les sensations de jeu sont extrêmement différentes et je ne saurais en conseiller un par rapport à l’autre. Si ce que tu cherches est un 4X épique, alors je dirais qu’il faut choisir entre TI3 et Forbidden Stars, sachant que le premier est VRAIMENT épique (les parties peuvent durer une journée entière), complet, profond et très lourd, pendant que FS est plus court (2 – 3 heures, 4 au max) et moins profond. Xia mise beaucoup sur l’exploration et la liberté d’action, les deux autres demandent à gérer un empire.

        • fiaschi84 14/06/2016
          Répondre

          Merci pour ta réponse… même si du coup je sens que je vais prendre les 2 (ou 3 ^^).

          Chapeau pour tes articles. C’est presque a chaque fois une achat de ma part (ou plutôt l’envie, je peux pas tout prendre non plus ^^)

          • TSR 14/06/2016

            I live to serve 🙂

      • M3th 15/06/2016
        Répondre

        Forbidden stars est vraiment une tuerie.

      • Sha-Man 16/06/2016
        Répondre

        A la lecture de l’article et de mon expérience sur forbidden stars ça ne me semble pas du tout les mêmes jeux.

        Forbidden stars est un jeu de développement d’empire « light » avec une économie et des phases simplifiées.

        De la programmation et de la baston très régulière à base d’armées.

        ça ressemble un peu à Fortunes de mer effectivement mais Xia m’a l’air beaucoup plus poussé dans ce qu’on peut y faire quand même.

        Bon en fait je viens de lire la réponse de TSR et du coup la mienne ne sert à rien.

        voila voila.

        • TSR 18/06/2016
          Répondre

          Non, non chef, elle est super ta réponse

  7. JoJo Says No 15/06/2016
    Répondre

    Bon, merci pour cet Just Played. Grâce à lui, j’ai dit oui au KS. Suis-je maudit…

    • TSR 18/06/2016
      Répondre

      Contrairement à ce qu’on pourrait croire, je n’ai pas d’actions chez Far Off Games :).

      Félicitations, je pense que tu ne regretteras pas ton choix. Et si c’est le cas, les copies de ce jeu se revendent très facilement 🙂

  8. trode 15/06/2016
    Répondre

    Bonjour et bravo pour ce super article. Ça donne drôlement envie, surtout avec la promesse d’un mode solo dans une extension, mais le 3 joueurs minimum est toujours un frein pour moi. Est-ce que ça semble adaptable à deux ou pas selon vous ?

    • TSR 15/06/2016
      Répondre

      J’ai essayé à 2 plusieurs fois. Ça marche, moins d’interaction forcément et ça ressemble plus à une course au points de victoire mais ça fonctionne.

  9. M3th 15/06/2016
    Répondre

    Encore un article magique et magnifiquement écrit.

    Évidemment j’ai KS dans la foulée. Si tu pouvais éviter d’écrire des articles pendant 3 mois histoire que je me refasse vu que j’achète toutls les jeux que tu chroniques et que j’ai aucune déception  ( bon allez si battlecon ne sort pas assez souvent ).

    Un mode solo pour Xia youpiiii.

  10. Wraith75 16/06/2016
    Répondre

    TSR, maudit sois-tu, j’étais passé à côté et là tu me tentes comme c’est pas permis (enfin, c’est le jeu me tente, mais c’est ta faute =p).
    En plus, Euro-friendly et frais de port minimes, aaargh.
    Bon, afin de me décider, 2 points :
    * comme tu le sais, je suis un peu bisounours, donc est-ce que le combat n’est pas trop présent ? Je sais que tu vas me dire qu’on peut gagner sans, mais si quelqu’un d’autre s’oriente militaire, est-ce qu’il n’aura pas plus facile à gagner ? Dans Scythe par exemple, ça a l’air super équilibré à ce point de vue
    * j’ai Star Trek Fleet Captains, est-ce que ça n’en est pas trop proche ? D’autant qu’à choisir, j’adore le thème de STFC.

    Merci d’avance !  =)

  11. Wraith75 16/06/2016
    Répondre

     
    TSR, maudit sois-tu, tu me tentes à nouveau (enfin, c’est le jeu qui me tente, mais c’est ta faute =p ).
     
    J’étais passé à côté de ce jeu, enfin, je l’avais vu, mais ignoré, jusqu’à ce que tu m’y fasses m’y intéresser de plus près.
    En plus Euro-friendly et frais de port minimes.
     
     
    Bon, afin de me décider, deux petites choses s’il-te-plaît :
     

    * tu sais que je suis un bisounours dans les jeux, quel est le potentiel militaire du jeu ? J’entends bien qu’on peut gagner en n’étant pas agressif pour un sou, mais si un des joueurs choisit la voie militaire, est-ce qu’il prend un avantage sur les autres ? Dans Scythe par exemple, ça me semble super bien équilibré de ce côté-là (à vérifier évidemment)

    * j’ai Star Trek Fleet Captains, est-ce que ça n’en est pas trop proche ? D’autant qu’en tant que fan de ST, j’adore évidemment le thème de STFC.

     
     Merci d’avance !
     

    • TSR 16/06/2016
      Répondre

      En fait, pendant les toutes premières parties, les plus aggressifs d’entre nous ont été un poil déçus car le militaire n’est pas d’emblée la stratégie gagnante. Si les autres joueurs investissent dans des boucliers de niveau suffisant, il devient super difficile de détruire un vaisseau adverse. Ca c’était jusqu’à ce que l’un d’entre nous bourre son vaisseau de missiles jusqu’aux yeux pour voir ce que ça faisait.

      Spoiler alert : ça poutre.

      C’est un peu comme la course au lion : il ne faut pas courir plus vite que le lion, il faut courir plus vite que le plus lent. Lorsque les vaisseaux montent au niveau 2 ou 3, on a plus de place pour mettre plus de boucliers et là, assez rapidement, les IA deviennent des cibles plus faciles.

      Scythe est un bijou d’équilibrage, je ne pense pas qu’on puisse comparer :-p

      Concernant Star Fleet Captains, je l’ai vu tourner, mais je n’y ai pas joué. Sur le papier, les jeux sont proches : explorations, missions, etc. J’ai quand même l’impression qu’en termes de sensations de jeu ils sont assez différents.

  12. Wraith75 16/06/2016
    Répondre

    En plus, c’est marrant, mais à la lecture, le jeu me fait à la fois penser à Firefly (effectivement jeu sympa, mais pas un chef-d’oeuvre, et trop long aussi), à Galaxy Trucker et à Mage Knight =)

    Et toi qui décris si bien l’ameritrash, quels sont tes jeux à l’allemande préférés ? 😉

    • TSR 16/06/2016
      Répondre

      Through The Ages 🙂

    • TSR 16/06/2016
      Répondre

      Et Firefly n’est pas « trop long », il est « non mais ce jeu n’en finit jamais !!!!! » trop long.

  13. kaillou38 16/06/2016
    Répondre

    Bonjour,

    bon, je suis tout chose après cette lecture 😀

    – il existe un trad des regles, des cartes?

    – on est d’accord que pour 20 balles et vu sont interet, l’extension est beaucoup trop cher

     

    Merci!

    • TSR 16/06/2016
      Répondre

      Hello, non, je ne trouve pas que l’extension soit trop chère, au contraire. Par contre, c’est pas comme si on faisait le tour du jeu de base en 10 minutes. Personnellement je l’ai achetée, mais je laisse chacun juge 🙂

    • TSR 16/06/2016
      Répondre

      A ma connaissance, pas de traduction, non, et comme c’est vraiment un jeu de niche et un travail d’amour de la part du créateur, je doute qu’un éditeur français décide de le sélectionner.

      • TSR 18/06/2016
        Répondre

        J’ai écrit à Cody pour lui proposer mon aide pour une éventuelle traduction en français 😉

  14. M3th 17/06/2016
    Répondre

    En tout cas scythe devrait arriver en juillet  can’t wait!

  15. Wraith75 17/06/2016
    Répondre

    Merci pour tes réponses Vincent, j’ai posté sur BGG à propos de la comparaison avec STFC, il y aura là-bas a priori plus de joueurs qu’ici qui auront joué aux deux.
    En tout cas, le fait que Cody se soit mis à l’Euro-friendly et aux frais de port réduits, ça fait un monde de différence (j’ai vu les fdp du 1er KS, aaargh ^^).

    Et citer un Chvatil, c’est pas du jeu 😉

    @Damien : +1, on a un peu les mêmes goûts aussi où je me trompe ? =)

    • M3th 17/06/2016
      Répondre

      Oui il semblerait. Entre gens de goûts en somme

      En tout cas je fantasme une soirée avec TSR et toi…ca pourrait envoyer du lourd.

      • TSR 18/06/2016
        Répondre

        Bon alors doucement sur le fantasme, hein, je suis marié, moi monsieur.

        Sinon, pas de plans prévu pour Paris est Ludique ? ça pourrait le faire 🙂

    • TSR 18/06/2016
      Répondre

      ARRRRGGHHH me voilà démasqué ! Je ne te remercie pas Stéphane :p

  16. M3th 18/06/2016
    Répondre

    Fantasme d’une soirée jeux seulement don’t worry.

    Et pr le PEL malheureusement non je bosse. Damned euro.

  17. Wraith75 18/06/2016
    Répondre

    Dommage Damien, à une prochaine fois peut-être.
    @Vincent : ok j’ai backé, décidément tu es mon nouveau Rahdo, c’est terrible (disons que tu es mon Rahdo ameritrash 😉 )
    Sinon, tout le monde a l’air de prononcer « Zaya » tu sais ^^

  18. prems 19/06/2016
    Répondre

    salut

    J’ai participé au premier KS et j’ai traduit la règle et même les cartes pour ceux que ça intéresse.

    la règle est là : https://www.dropbox.com/s/hz3jfkc3llbt88f/rdj%20xia.pdf?dl=0

    bon, il manque un petit bout à la fin parce que j’en avais un peu marre… mais ce qui manque n’est pas vital, tout le reste y est

    et pour les cartes, faudrait que je fasse un pdf des planches, si vous êtes intéressés, je vous mets ça la semaine prochaine

    • docfreudmont 20/06/2017
      Répondre

      salut prems, le colis va arriver, et je pense lancer une partie avec un non anglophone, je serais assez intéressé par ta traduction des cartes si tu es toujours prêt à les partager, même en l’état.

  19. docfreudmont 20/06/2017
    Répondre

    salut prems, le colis va arriver, et je pense lancer une partie avec un non anglophone, je serais assez intéressé par ta traduction des cartes si tu es toujours prêt à les partager, même en l’état.

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