Sushi draft – du poisson fort bien goûteuuuuux !

   Sushi Draft est un jeu d’apéro. Pas de repas comme le québécois Tu dors au gaz ?, malgré son thème. 3-5 joueurs, pour des parties à 10 mn environ. Alors… oui, tester un jeu apéro est délicat. Je suis un gros joueur, et j’aime les jeux qui en ont dans le ventre. Qui vont me malmener la cervelle.

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La règle (un flyer A5 replié) en quelques exemplaires de différentes langues…

 

Narration…

Pour expliquer Sushi Draft à mes joueurs, j’ai usé de deux techniques : expliquer le but du jeu : points de victoire, draft. Et… on n’a pas sorti le jeu. Il a fallu une autre occasion (et d’autres joueurs) auxquels j’ai vendu ce titre de façon différente. Comme l’éditeur, j’ai pris le parti pris de la narration : nous sommes des enfants allant au restau avec une maman qui veille à ce que sa progéniture mange bien, mais surtout, mange équilibré. Et elle donnera le dessert à celui qui remplit le plus cette condition ! Là, bingo. On parle de sushis, tout le monde a instantanément envie de se faire un petit california roll. Et on s’attable. Il est dommage que Blue Orange n’ait pas pensé à intégrer cette punchline narrative au dos de la boîte, parce qu’en l’état, c’est un peu froid. Mais comme Sushi Draft n’est pas dépendant au langage, la boîte est multilingue, et doit s’accommoder de pas mal de petits drapeaux.

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De gauche à droite, de haut en bas : maki saumon, california maki, sushi ootoro, temaki, maki végétarien, joker.

 

Baguettes et fourchettes

Côté matériel, c’est minimaliste, mais force est de constater que le tout est plutôt joli. Entre les cartes rondes et les petits jetons de victoire, on a un design puissant et minimaliste à la fois. Tout tient dans une petite boîte en fer embossé, avec un thermoformage velouté. Très attractif et compact, et mignon ! Et appétissant.

Les illustrations ne figurent aucun personnage : seuls des sushis se partagent l’affiche !

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Les pions de victoire, source d’inégalité et de revirements de situation.

 

Ittadakimasu !

Le but est d’avoir des majorités : celui qui a le plus d’un certain nombre de sushis remporte le pion correspondant, et ce pion rapporte un certain nombre de points de victoire – avec une part d’aléa, tempérée néanmoins par la rareté des sushis concernés. Plus un sushi est rare, plus il est facile d’obtenir la majorité avec lui ! Donc, moins il rapporte. Peut-être un peu contre-intuitif au vu de la masse de jeux qui suivent la logique capitaliste de « c’est rare, donc c’est cher », mais en fait, c’est très intéressant. On fonctionne en trois manches, après quoi le jeu prend fin et on compte tous les jetons !

Quant à traiter les égalités, on attribue le jeton de victoire au repas le plus équilibré. S’il y a encore égalité, le jeton n’est pas donné ; on comprendra vite qu’il faut faire attention au jeu des autres ! On n’est pas dans un Seven Wonders où l’on est la tête dans le guidon pendant la moitié de la partie.

On a affaire à un mécanisme de draft très facile, avec un twist intelligent : on choisit une carte de sa main que l’on jouera, une que l’on réservera pour l’intégrer à la main suivante. Et on passe son jeu au voisin avant de recommencer la sélection des sushis… Fort opportunément, cela rappelle les bars à sushi tournants où on ne voit jamais arriver les plats que l’on veut ! Une fois qu’on a joué 5 sushis sur les 6 cartes que l’on a en main, la manche s’arrête.

 

Wasabi et gingembre confit

Pour pimenter le jeu, des jokers peuvent compléter une des 5 familles de sushis, sans pour autant pouvoir en créer une.

Il y a également des variantes : lorsque vos joueurs auront pigé, on pourra s’y atteler tout de suite ! Elle compliqueront bien le jeu, et ce n’est pas un mal : on fait assez vite le tour des mécanismes de Sushi Draft.

Le wasabi est une de ces variantes, et permet de limiter les égalités. Le wasabi semble un élément d’impolitesse, un peu comme le ketchup en France. Certaines cartes (une bonne motié) comportent du wasabi. Et si l’on prend une assiette en contenant, elle ne vaudra au final que 0,5 points lorsqu’on établira les décomptes ! Le draft prend une autre tournure et il devient parfois avantageux de laisser les gens obtenir une majorité à grands renforts de cartes pour s’équilibrer, mais avec le risque d’un mauvais draft…

Si l’on estime les jokers trop forts, on pourra aussi les faire compter pour ½ point.

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C’est quasi-sûr, j’aurai la majorité au thon (pas de wasabi). Par contre, en diversité, pas top, et tout le reste a du wasabi. C’est mal barré pour moi…

 

L’addition ?

C’est tout pour Sushi Draft. Le verdict ? Eh bien, écoutez, j’ai fait le tour du jeu assez vite, mais il est surprenant de finesse et de fluidité. Pas de paralysis analysis, mais sans manquer de décisions tactiques ! Parfait pour des joueurs occasionnels, ou pour faire découvrir le jeu de société : peu de règles, peu de texte, une sensation de jeu plutôt fun (mais pas extrême non plus), avec un décor minimaliste quand même vachement bien foutu. On ne se tapera pas sur le coin de la gueule comme dans certains jeux, en revanche.

Ben écoutez, à relire cet article, je me suis encore donné faim. Le hobbit que je suis va donc s’éclipser pour manger un morceau…

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