Participatif, la sélection naturelle N° 150 du lundi 5 octobre 2020
N° 150
Salutations ludico-participatives !
► Toujours autant de campagnes en cours et donc toujours autant de cruels dilemmes au moment de choisir lesquelles chroniquer. Celles retenues ici ont ceci en commun qu’elles sont disponibles en français, même si à la base ce n’est pas le critère qui m’a guidé. L’un des jeux est un incontournable pour qui aime les deck-builders un peu tendus, un autre est le nouveau projet d’un petit éditeur français et le dernier sort des sentiers battus tant par son thème que par son matériel.
Bonne lecture, à la semaine prochaine (ou celle d’après 😉 )
et surtout continuez à faire attention à vous !
Évolution des campagnes en cours la semaine passée
► Celles qui se terminent cette semaine…
Ben… rien.
►Et les autres…
►Même si elle ne fait pas d’étincelles, la campagne deThe Thing: The Boardgamepar Pendragon Game Studio se comporte plutôt bien mais la baisse de nouveaux backers a été constante tout au long de la semaine. Espérons pour l’éditeur que cela ne perdure pas, même si la campagne est à l’abri en cas de grosse chute (actuellement 265 320/42 000 € et 3 305 soutiens. Fin le 14 octobre).
► La campagne de The 7th Citadel par Serious Poulp, ne boxe clairement pas dans la même catégorie, avec sa moyenne hebdomadaire d’environ 450 nouveaux soutiens quotidiens. Ce chiffre peut même être considéré comme une sorte de rythme de croisière et même s’il est très très bon, il est tout de même largement inférieur à celui de la campagne = de reprint + extension de The 7th Continent. Quoi qu’il en soit, bien des éditeurs tueraient pour bénéficier d’un tel engouement ! (actuellement 1 925 350/300 000 € et 25 590 soutiens. Fin le 15 octobre). Pour en savoir plus, la preview de Shan.
► Heureusement que le départ de la campagne deHogs Of War: The Miniatures Games par Stone Sword Games a été bon avec le millier de souscripteurs atteint en deux jours, parce que la suite est plutôt laborieuse. Le meilleur jour est à 13 nouveaux backers et la semaine passée a même vu deux jours en négatif. Résultat, ils sont à peine une petite trentaine à avoir apporté leur obole. Les 9 jours restants vont être longs (actuellement 99 300/18 000 £ et 1 075 soutiens. Fin le 15 octobre).
► Set A Watch: Swords Of The CoinparRock Manor Games a fait un très bon départ avec plus de 2 000 soutiens au premier jour et depuis la campagne suit tranquillement son cours avec une grosse soixantaine de nouveaux backers par jour en moyenne. Ce qui est pas mal du tout, les 3 000 contributeurs sont largement dépassés et cela augure du meilleur pour la campagne de la VF par Boom Boom Games à venir sous peu (actuellement 155 300/20 000 $ et 3 340 soutiens. Fin le 16 octobre). Dame Shan vous en causait ici.
►Les dinosaures ont toujours la cote et ce n’est pas la campagne de Dinosaur World et Dinosaur Island: Rawr & Write par Pandasaurus Games qui fera penser le contraire (cf la news de Shan). Après un départ canon avec plus de 4 000 soutiens au premier jour, le rythme est descendu tranquillement pour se stabiliser autour d’une grosse centaine de nouveaux backers par jour, avec une remarquable stabilité. Les 7 000 contributeurs sont désormais à portée de main. A noter que c’est le pledge incluant les deux jeux qui est plus que largement privilégié. Cette stratégie d’une seule campagne pour deux jeux différents, quoi que sur le même thème, s’avère donc payante, aux deux sens du terme (actuellement 566 700/25 000 $ et 6 830 soutiens. Fin le 17 octobre).
Les projets qui ont le plus attiré mon attention (en bien comme en mal)
► Sorti en 2009 chez Alderac Entertainment Group, Thunderstone est avec Dominion puis Ascension l’un des titres fondateurs du genre deck-builder, avec un succès qui ne s’est jamais démenti. Après six extensions advint en 2012 une évolution majeure du jeu – totalement compatible avec les précédents opus – baptisée Thunderstone Advance. Il est désormais possible de créer un groupe d’aventuriers et cela apporte un petit parfum d’aventure, aspect déjà présent mais de façon moins poussé dans le Thunderstone originel. Là encore, le succès amène six extensions jusqu’en 2014.
La grande renaissance a lieu en 2017, avec la campagne sur Kickstarter pour une nouvelle évolution majeure, avec Thunderstone Quest. Avec l’arrivée des quêtes, le jeu prend une toute autre dimension et l’aspect aventure est encore plus prégnant. Le jeu gagne en profondeur (peut-être aussi en complexité) et se voit doté d’un matériel pléthorique, ce qui l’éloigne singulièrement du simple jeu de cartes des débuts. Shan vous en parlait par ici après quelques parties.
La campagne en question est un succès (plus de 5 000 soutiens) et elle se voit évidemment suivie d’une nouvelle l’année suivante qui propose deux nouvelles quêtes et surtout un mode coopératif et un solo, avec tout le matériel nécessaire. Nouveau succès (7 000 soutiens) largement confirmé par les retours des joueurs. Forcément, en 2019 re-belotte ! Deux nouvelles quêtes et l’apparition d’un quatrième niveau pour les héros, et à nouveau un résultat fort correct (on en est quand même aux quêtes 8 et 9) avec plus 5 000 soutiens.
Le virus ayant fait son œuvre, c’est avec un peu de retard que nous arrive la nouvelle campagne pour les quêtes 10 et 11,Thunderstone Quest: The Ennemy Among Us. À l’instar de toutes les campagnes précédentes, outre ces deux nouvelles quêtes, celle-ci permet d’acquérir absolument tout ce qui a été présenté sur Kickstarter auparavant, campagne par campagne, KS Exclus compris. Et surtout, surtout, tout est disponible en français ! Si si ! Tout, même le playmat en add-on, et ceci grâce à Boom Boom Games, le petit éditeur français qui monte. Le revers de la médaille étant le prix pour accéder au Graal, mais je vais y revenir.
Sur les nouvelles quêtes elles-mêmes, pas grand chose à dire. Tant qu’on y a pas joué il est bien évidemment impossible d’en juger la qualité. Pas de longs discours non plus sur le matériel, la direction artistique, les illustrations… C’est du copié-collé des campagnes précédentes. Mais alors, de quoi peut-on donc bien parler ? Du manque de clarté (et c’est un très doux euphémisme) de la page de campagne ? Ben oui, tiens parlons-en. C’est clair, sauf à suivre la saga Thunderstone Quest depuis le début, impossible de comprendre quelle est précisément l’offre proposée. « Mais c’est simple » me rétorquera-t-on. À première vue, oui. Deux pledges, le premier composé des deux nouvelles quêtes et le deuxième du contenu de la campagne originelle pour la boîte de base. Ajoutez à ça deux ou trois add-on et basta, c’est plié. Apparemment, car en fait c’est bien plus complexe que cela.
Bien plus complexe et surtout extrêmement bien caché. Il faut scroller tout en bas de la page, un peu avant le pavé sur les frais de port (tiens, une grosse blague là encore) pour trouver une petite ligne absolument pas mise en évidence dans laquelle il est expliqué ce que j’ai mentionné plus haut, à savoir que l’ensemble des campagnes précédentes sera disponible lors du pledge manager. Pourquoi ne pas l’avoir indiqué clairement dès le début, ou même mieux, avoir détaillé le contenu de chacune des « saisons » et leurs tarifs respectifs ? Pour ne pas perdre le backer dans les méandres de cette offre, s’est expliqué AEG. Ce qui fait qu’en l’état actuel, la page de campagne ne permet aucunement de prévoir ce que l’on va prendre et encore moins à quel tarif. Personnellement, c’est grâce au forum de Cwowd et aux explications des quelques membres déjà possesseurs de la totale du jeu en anglais que j’ai pu m’y retrouver.
Puisque j’évoque les tarifs, passons à l’aspect monétaire de la campagne. Alors là, attention, ça va piquer ! Genre fort. Rarement la douloureuse n’aura aussi bien porté son nom, même hors frais de port, si comme moi vous êtes un nouvel arrivant attiré par les sirènes de la localisation. Je vous donne la fourchette : de 120 à 370 $, hors frais de port. Et sans le playmat en add-on. Globalement, le all-in est cohérent par rapport aux tarifs pratiqués dans les campagnes précédentes. C’est surtout le prix de la boîte To The Barricades (appelée tout simplement Barricades par les joueurs) qui a fait couiner dans les chaumières. En effet, il est passé de 50 à 100 $, le double et en toute simplicité. Encore une fois, AEG s’est défendu en expliquant qu’ils avaient été un peu trop généreux lors de la campagne de Barricades et qu’ils remettaient juste les pendules à l’heure. Mais l’éditeur n’ayant pas la meilleure réputation qui soit sur ce genre de questions, l’explication a été assez fraîchement reçue pour tout dire.
Si j’insiste sur l’absence des frais de port dans les tarifs que je vous ai donnés, c’est que ces derniers sont… globalement pas très clairs. Ils sont annoncés pour chaque élément que vous prendriez au cours de la campagne mais si vous en prenez plusieurs, là ce n’est plus la même musique et on est dans le domaine du flou artistique. AEG nous dit bien que si vous prenez plusieurs éléments les frais de port seront revus à la baisse si possible, mais sans plus de précisions. Rendez-vous au pledge manager donc pour la surprise.
Le nombre de pledges proposé est donc limité, même si AEG vient d’en rajouter deux sous la pression (une nouvelle fois) des backers, notamment américains, qui n’acceptaient pas de payer pour la Big Box présente dans le pledge de l’extension actuelle seule et dont ils ne voulaient pas. Nous avons donc au final le pledge « sec » pour les deux quêtes de cette campagne pour 50 $ et celui à 75 $ dans lequel est ajouté cette fameuse Big Box et les intercalaires en plastique. Pour 120 $, vous aurez le pledge Champion soit l’équivalent de la première campagne pour la boîte de base. À cela, vous pourrez ajouter lors du pledge manager 100 $ pour le pledge To The Barricades, soit tout ce qui composait la seconde campagne, et pour 50 $ vous pourrez obtenir l’ensemble de la troisième campagne.
Mais dans sa grande mansuétude (et toujours suite aux cris d’orfraie des backers) AEG vous octroie sur l’ensemble un rabais « c’est à prendre ou à laisser, y’en aura pas pour tout le monde » de 5% (la maison ne recule devant aucun sacrifice) avec un pledge all-in, ceci pour la modique somme de 350 $. Hors frais de port s’entend. Et sans les sleeves et le playmat, faut pas pousser mémé non plus.
Je vous laisse juge de l’opportunité de dépenser autant dans un jeu, à cet égard chacun voit midi à sa porte. Personnellement, le jeu me tente depuis longtemps et je pense finir par craquer pour un pledge Champion + Barricades, soit tout de même 251 $ frais de port compris. Mais clairement, la somme fait réfléchir et le pledge compulsif n’est ici pas de mise. Il me reste quelques jours pour prendre ma décision, sachant que c’est presque du maintenant ou jamais pour la VF. Boom Boom Games a clairement annoncé qu’à cause des minimas de volume pour la fabrication, le risque est réel que le jeu en français ne se trouve plus disponible dans le futur après la livraison de cette campagne… (actuellement 228 150/25 000 $ et 3 050 soutiens. Fin le 10 octobre).
► DTDA Games est un petit éditeur parisien qui a déjà à son actif trois campagnes sur Kickstarter (enfin, quatre. Mais l’une pour un livre donc ça compte pas vraiment ;-p ) : Light Hunters: Battalion Of Darkness en 2017 (917 soutiens), ses deux extensions Wind Of The Dunes & Tide Of Atlantis en 2019 (399 soutiens) et Efemeris en 2018 (668 soutiens). Les jeux ont été plutôt bien accueillis. Le point fort de l’éditeur est indubitablement son illustratrice, Manon « Stripes » Potier. Elle a un style bien à elle qui donne une patte particulière aux jeux sur lesquels elle travaille.
Et de fait, son talent transpire une nouvelle fois sur le dernier projet de l’éditeur,Apogee: A New Space Tale, même si je trouve qu’il s’y exprime avec moins de « vigueur » que dans les jeux précédents. Dans ce jeu, vous êtes le directeur d’une société qui a pour objectif d’envoyer une fusée dans l’espace et ce, bien évidemment, avant les autres concurrents. Il va donc falloir embaucher des ingénieurs, compétents de préférence, et planifier la construction de votre engin spatial en tenant compte des échéances trimestrielles.
Apogee est présenté comme un jeu de gestion de cartes pour 1 à 5 joueurs et effectivement, hors les plateaux joueurs et 11 dés il n’y a guère que des cartes dans la boîte. La page de campagne insiste bien sur le pedigree des auteurs,Sergio Matsumoto(dont je n’avait jamais entendu parler mais qui est en fait l’auteur de leurs précédents titres) en collaboration avec les YoutubersHugo et Maxime Lisoir, des gros fans de technologies spatiales. Ceci bien évidemment pour asseoir le côté « sérieux » du jeu, même si bien sûr on nage dans ce qui n’est encore que de la fiction et que je suis bien incapable de vous affirmer si cette caution technologique a une quelconque valeur, même si je gage que oui.
La direction artistique du jeu est du pur DTDA, sobre (peut-être à l’excès pour certains) et de bon aloi, à tendance plutôt classe. La boîte est encore une fois un bel objet qu’on aura plaisir à montrer, voire à exposer, et le reste du matériel est à l’avenant. Comme je l’ai mentionné plus haut, le style bien particulier de Manon Potier fait ressortir le jeu du lot, positivement selon moi.
Deux pledges sont proposés, un de base à 36 € et le quasi traditionnel Deluxe à 49 €, qui apporte un set de dés supplémentaire appelés « Galaxy », un sac « gant de toilette » pour les mettre dedans, un traitement silver de la boîte (comme les rations de la NASA est-il expliqué) que perso je trouve bien moins joli que celui de la boîte de base, et trois patchs. À titre personnel, il est asse rare qu’une version Deluxe me plaise moins que la normale, mais là c’est le cas. Mais ce n’est que mon opinion. Quoi qu’il en soit, cette campagne est déjà de très loin la meilleure de l’éditeur, ce dont je suis fort aise (actuellement 90 500/20 000 € et 1 790 soutiens. Fin le 14 octobre).
► CeAirships: North Pole Questest un reboot, la première tentative ayant été annulée en juin. En effet l’auteur et éditeur, Max Pinucci, avait mal positionné sa campagne. Il vendait un bel objet et non pas un jeu. Après quelques mois de réflexion, voici donc revenir le tout soutenu par une campagne et une offre complètement revues, à son plus grand bénéfice puisqu’il est désormais financé.
Il faut dire que Monsieur Pinucci n’est pas vraiment de la catégorie dite familièrement du « perdreau de l’année ». Si le Monsieur est certes un nouvel arrivant dans le domaine du jeu de plateau, il a un certain bagage dans le domaine de l’aéronautique, pour ne pas dire un bagage certain. J’ai eu le plaisir d’échanger avec lui après l’annulation de la première campagne (il parle plus que correctement le français, ça aide) et je peux vous dire qu’il se pose là en matière de passion du plus lourd que l’air. Il en a d’ailleurs fait son métier (il est ingénieur aéronautique), il est bien sûr pilote, et il possède plusieurs sociétés en Italie (vous aurez compris à son nom qu’il est transalpin). L’une d’entre elles est axée sur la personnalisation haut de gamme d’intérieurs d’avions privés, avec du gratin mondial en clientèle à la clé, et une autre est spécialisée dans l’édition de livres de luxe pointus sur l’aéronautique…
Tout ceci pour dire que cette simulation de pilotage de dirigeables (puisque c’en est une) a des bases solides. Le jeu a reçu les honneurs de cadors mondiaux dans le domaine, totalement inconnus du péquin lambda que nous sommes mais dont le nom sonne comme du cristal pour les passionnés de la chose. Airships est donc en grande partie une simulation de pilotage de dirigeable. En grande partie seulement parce que ce n’est pas que cela. Le thème du jeu se base sur la course que se sont livrés certains pays dans les années 20 pour atteindre le Pôle-Nord en dirigeable les premiers. À cette époque, le dirigeable est perçu comme le nec plus ultra des moyens de locomotion sur grandes distances, l’avion en étant encore technologiquement à ses balbutiements.
Le jeu vous met donc la peau du commandant de l’un de ces vaisseaux volants, chacun étant d’une nationalité différente. Sont donc en lice l’Allemagne, l’URSS, les USA, le Japon, l’Angleterre et… surprise… l’Italie 😉 ! Fins et subtils comme le sont tous les lecteurs de cette chronique, vous en aurez immédiatement déduit que le jeu est jouable jusqu’à six. Mais vous n’aurez pas que votre dirigeable à faire bouger, il faudra aussi gérer son équipage, faire rentrer des sous dans les caisses en réalisant des prouesses et faire attention aux bateaux d’escorte. Tout ceci en tenant compte du contexte induit par le temps et/ou la géographie locale. Bref, nous n’avons pas à faire là à une simulation de pilotage hardcore mais à un vrai jeu, pensé et développé par un homme qui veut partager sa passion.
Je vais passer rapidement sur la direction artistique – laquelle est à mes yeux juste parfaite pour ce type de jeu. Le Pôle-Nord, c’est plutôt blanc comme couleur dominante il me semble. Ça tombe bien, c’est aussi le cas dans le jeu. Le blanc bien traité, cela peut-être super classe et c’est parfaitement le cas ici. Pour ce qui est du matériel, je vous ai vaguement laissé entendre que Monsieur Pinucci bossait un peu (beaucoup) dans le domaine du luxe. Bon, ben voilà, ça transpire dans le jeu. Je pense même que pour un adepte du thème, la vision de la page de campagne doit procurer de douces sensations dans la région du bas-ventre, propices au choix de l’un des plus gros pledges proposés, faisant ainsi fi de cette stupide et pesante problématique du prix.
Parce que qui dit luxe dit tarifs, disons… adaptés. Je vous rassure tout de suite, il y a un pledge pour les joueurs « normaux », à savoir intéressés par le jeu mais pas passionnés (/ou riches) au point de dépenser beaucoup plus que les 76 € demandés. Mais le véritable amateur, de préférence fortuné, visera plutôt le pledge de l’édition Collector, à 240 €. Cette version apporte les miniatures des dirigeables et des bateaux peintes à la main et décorées de décalcomanies ; un livre de règles faisant également office de recueil historique sur les dirigeables eux-mêmes (avec planches techniques) mais aussi les Commandants, lieux et expéditions de cette course au Pôle-Nord ; une magnifique boîte de jeu en bois gravé (voir l’image à droite), du genre que vous aurez plaisir à exposer et à mettre sous le nez de vos amis pour vous la péter, qui contient un thermoformage en mousse et des séparateurs également en bois ; un présentoir en polycarbonate montrant en détail les 6 dirigeables du jeu ; et pour finir un poster lui aussi à la gloire de ces 6 dirigeables. 240 € c’est un sacré prix, mais clairement ce pledge Collector le vaut.
Mais peut-être êtes-vous comme cet émir du pétrole de la publicité (qui ne nous rajeunit pas, j’en conviens) disant, désabusé devant le choix de son fils pour une Clio : « Pas assez chère, mon fils ». Max a pensé à vous, avec un pledge à 320 € nommé All-In, malgré le fait qu’il n’ait rien de All-In du tout. En fait, à la version collector est ajouté un gros livre de 130 pages (attention, en anglais et italien uniquement) sur les dirigeables de cette épopée du pôle, ainsi que 6 cartes-postales de collection, elles aussi avec les 6 dirigeables du jeu pour thème. Alors, 80 € de plus pour un bouquin et 6 cartes, ça peut paraître beaucoup. Mais il s’agit d’un livre de luxe, vendu 125 € par ailleurs en add-on… Ça relativise ce supplément de prix.
Puisque l’on parle des add-ons, sachez qu’on y trouve tous les éléments en plus de la version de base présents dans la Collector et la All-In. Cela permet de se faire son pledge Deluxe à soi en fonction de ses moyens, et je trouve cela très bien. En sus est proposé un plateau surdimensionné pour pouvoir jouer à 6 avec plus de confort. Et pour encore plus de confort et une classe internationale est même proposée une table de jeu octogonale dont le plateau reprend celui de Airships, gravé au laser. Fabriquée à la main en Italie, elle sera à vous pour la modique somme de 3 000 €. Si si, 3 000. Ce tarif pourrait laisser croire à une vaste plaisanterie, mais c’est oublier un peu vite que le carnet d’adresse de Max Pinucci est bourré de noms dont le rapport à l’argent n’est pas tout à fait celui de la plèbe dont vous et moi sommes les dignes représentants.
On est d’accord je pense, les joueurs de jeux de plateau amateurs d’aéronautique sont une niche. Ceux fans de dirigeables sont une niche dans la niche. Et ceux capables de surcroît de lâcher 240 € (et plus si affinités) dans un jeu sur ce thème sont une niche dans la niche dans… enfin bref, vous avez compris l’idée. Cette campagne n’est donc clairement pas « grand public » dans le sens où l’on admet que le vrai pledge est la version Collector. C’est pourtant le pledge de base qui est très largement choisi, peut-être comme phase d’attente pour éventuellement franchir le pas vers le luxe. Et il faut dire que cela se comprend, la période ressemble fort à celle de l’ouverture de la chasse au backer, et plus précisément à son compte en banque. Peu d’entre nous ont des fonds sans fin et à un moment donné il nous faut donc choisir… (actuellement 45 800/32 000 € et 343 soutiens. Fin le 14 octobre).
Ils débarquent cette semaine
► Cartographers Heroes par Thunderwork Games – le 06 octobre
Extension stand-alone pour le Draw & Write Cartographers, lui-même issu de l’univers de Roll Player.
► Frostpunkpar Glass Cannon Unplugged – le 06 octobre
Adaptation du jeu vidéo éponyme. Il s’agit d’un jeu de stratégie-survie-city builder dans lequel les joueurs travailleront ensemble pour devenir les dirigeants de la dernière ville sur Terre. Il va falloir gérer à la fois ses citoyens et ses infrastructures.
Add-on : (Nom m.) Ajouts optionnels et néanmoins payants proposés au cours de la campagne. Cela peut-être des packs de figurines, des extensions, des dés plus jolis, mais aussi des objets beaucoup plus dispensables tels que des t-Shirts ou des mugs, voire des pin’s (si si !). Dans tous les cas, les sommes collectées par ce biais participent à l’augmentation de la cagnotte et à atteindre les paliers des stretch goals.
Backer [bakeur] : (nom m.) Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
Box Upgrade : Modifications apportées tout au long de la campagne (souvent dans le cadre des stretch goals) qui permettent d’améliorer la qualité du matériel du jeu (cartes plus épaisses, carton de la boîte plus fort, dés spéciaux, etc…).
CAD$ : Dollars Canadiens (cours bien inférieur au Dollar US)
Campagne : Période au cours de laquelle le projet est proposé au souscripteurs. Généralement de 2 à 4 semaines, mais cela peut être moins ou beaucoup plus. Cette durée n’est pas anodine et ne doit pas être choisie au hasard par le porteur du projet. En effet, de celle-ci dépend la forme et la dynamique de la campagne.
CMoN : Initiales de l’éditeur “Cool Mini or Not”. Afin de briller en société et avoir l’air du mec (ou de la meuf) qui s’y connait, on le prononcera “Simone” (oui, comme la tata du même nom) et on proscrira les “kmone” ou, pire, les “komone”.
DPG : Initiales de l’éditeur “Devil Pig Games”.
Early Birds [eurli beurdz] : (Nom m.) Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) ou avec un bonus proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
FdPI : Initiales de « Frais de Port Inclus »
KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
Mougeon : (Nom m.) Race animale grégaire endémique sur Kickstarter, mi-mouton mi-pigeon. Les spécimens qui la compose ont pour particularité d’avoir, au cours de certaines périodes de l’année qui correspondent peu ou prou à la durée des campagnes de financement les plus en vue, une capacité de discernement inversement proportionnelle à la taille de leur compte en banque.
Pledge [plèdj] : (Nom m.) Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
Pledge groupé (ou PG) : (Nom m.) Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
Pledger : [plédjé] (Verbe) Action de sélectionner un niveau de soutien et d’autoriser le débit de son compte de la somme correspondant en cas de réussite de la campagne.
Pledger : [plédjeur] (Nom m.) Voir « Backer ».
PnP : Initiales de « Print and Play ». Il s’agit d’un fichier (généralement PDF) gratuit ou payant, permettant d’imprimer les composants du jeu qui s’y prêtent et ainsi de le tester avant la fin de la campagne.
Reboot [rebout] : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet essaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
Reminder [wemeyndeur] : Option qui vous averti par mail de l’entrée d’une campagne dans ses dernières 48 heures et vous permet ainsi de juger de la pertinence d’y participer. Utile lorsque l’on est pas certain d’être intéressé en l’état en début de campagne.
Reprint : Nouveau tirage d’un jeu qui fait parfois l’objet d’une campagne participative.
ROW : Acronyme de “Rest Of the World”. Indique l’ensemble des zones géographiques concernées par des frais de port qui n’ont pas été déjà détaillées.
SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
Stretch Goals [strètch golz] : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces stretch goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
UE Friendly : Définit un projet dont le porteur s’est assuré que les colis de son jeu arriveront dans notre boîte aux lettres sans surcoût lié au passage en douane.
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Comme vous, je préfère la boite standard, or, après avoir parcouru les commentaires, les auteurs ont expliqué que l’enveloppe argentée n’est qu’un packaging qui, après déballage, contient la même boite que l’édition standard. Au final, c’est bien la même boite qui est distribuée dans les pledges standard et deluxe.
Airships: North Pole Quest , Ce jeu a l’air vraiment top! Fabuleux ces plateaux 80*80 et 120*120 (à 20€) sans pli et avec le disque météo rotatif intérieur !!!
Gougou si tu as l’oreille de l’auteur pour lui poser la question sur les plateaux d’Airship, nous sommes preneurs de sa réponse! C’est le seul point qui peut faire hésiter pour l’instant (en dehors du tarif) à pledger!
Alors que la première campagne à laquelle j’ai participée n’est pas encore cloturée (7th Citadel), voilà que cet article m’a convaincu de réserver le jeu Apogée. En parcourant la page de la campagne et des contenus proposé, ce projet m’a convaincu par son thème, ses mécaniques et la flexibilité dans la durée des parties selon les missions qu’on choisit de jouer (20 à 120 min). Un bon moyen d’essayer de convaincre ma moitié de jouer ave moi en commençant avec des parties rapides et des règles allégées avant de monter en puissance en augmentant la dose de stratégie et de complexité dans les mécaniques.
Un bel objet ludique en perspective. Merci pour cette découverte !
Stcko 05/10/2020
Parfait comme d’hab.
Gougou69 06/10/2020
Merci !
Reed 05/10/2020
Tu n’es pas le seul a préféré la boîte standard de Apogée à la boîte Deluxe. Après ça rendra peut être mieux en vrai.
Comme d’hab, merci pour le suivi, c’est top !
Gougou69 06/10/2020
J’espère que nous ne représentons pas la majorité en tous cas.
BenoiC 07/10/2020
Comme vous, je préfère la boite standard, or, après avoir parcouru les commentaires, les auteurs ont expliqué que l’enveloppe argentée n’est qu’un packaging qui, après déballage, contient la même boite que l’édition standard. Au final, c’est bien la même boite qui est distribuée dans les pledges standard et deluxe.
ERIC PANAYE 06/10/2020
Airships: North Pole Quest , Ce jeu a l’air vraiment top! Fabuleux ces plateaux 80*80 et 120*120 (à 20€) sans pli et avec le disque météo rotatif intérieur !!!
Gougou69 06/10/2020
Ces plateaux posent question concernant leur rangement, et leur livraison du coup. Je vais demander directement à l’auteur ce qu’il en est.
Lt_Remus 06/10/2020
Gougou si tu as l’oreille de l’auteur pour lui poser la question sur les plateaux d’Airship, nous sommes preneurs de sa réponse! C’est le seul point qui peut faire hésiter pour l’instant (en dehors du tarif) à pledger!
Gougou69 06/10/2020
Je lui ai posé la question, j’attends sa réponse.
Gougou69 07/10/2020
J’ai la réponse de Max, à voir ici : https://forum.cwowd.com/t/airships-north-pole-quest-par-max-pinucci-fin-le-27-octobre/14676/51?u=gougou69
BenoiC 07/10/2020
Alors que la première campagne à laquelle j’ai participée n’est pas encore cloturée (7th Citadel), voilà que cet article m’a convaincu de réserver le jeu Apogée. En parcourant la page de la campagne et des contenus proposé, ce projet m’a convaincu par son thème, ses mécaniques et la flexibilité dans la durée des parties selon les missions qu’on choisit de jouer (20 à 120 min). Un bon moyen d’essayer de convaincre ma moitié de jouer ave moi en commençant avec des parties rapides et des règles allégées avant de monter en puissance en augmentant la dose de stratégie et de complexité dans les mécaniques.
Un bel objet ludique en perspective. Merci pour cette découverte !
Gougou69 07/10/2020
Il n’y a pas de quoi, la chronique sert entre autre à faire découvrir des projets qui passeraient inaperçu sans cela. Merci à toi pour ton retour.
Kyojin 09/10/2020
il est magnifique ce Airships ! merci pour la sélection