Llamaland : le Lama a-t-il la laine fraiche ? ;)

Llamaland, nous vous en avions déjà parlé dans cette petite news, c’est le dernier titre d’un auteur australien à succès, Phil Walker-Harding, qui s’est brillamment illustré dans des jeux familiaux avec des mécaniques simples, très peu de règles, mais qui restent intéressants pour les joueurs plus chevronnés (Cacao, Cloud city, Gingerbread house, Imhotep…). Ce Llamaland emprunte beaucoup à deux de ses précédents jeux, Barenpark qui nous propose de construire un parc à ours (et pourquoi pas j’ai envie de dire !) et Gingerbread House qui nous offre l’opportunité d’ériger une maison en pain d’épices pour piéger des personnages de contes de fées.
Ne connaissant pas le premier mais ayant dévoré le second (même si j’ai fini par m’en lasser) j’étais curieux de voir ce que ce petit Lama avait dans le ventre !
Voyons cela ensemble…

 

Altiplano andin

Nous sommes des fermiers sur les hauts plateaux andins et nous allons agrandir nos champs, mais comme chacun sait, les plateaux andins sont escarpés et construits en terrasse. Notre but ? Récolter des ressources (pommes de terre, maïs et cacao) afin de faire venir des lamas (octroyant les points) que l’on place sur notre territoire. Le fermier ayant le plus de points à la fin de la partie la remporte.

 

 

Le tour de jeu est aisée, on prend une des tuiles polyominos disponibles, qui sont de différentes formes (voir photo) et on la place soit sur notre territoire existant, dans ce cas on ramasse les ressources que l’on recouvre, soit on agrandit notre territoire dans la direction que l’on souhaite (il faut juste que l’on soit adjacent).
En agrandissant son territoire, on peut placer notre marqueur sur une des cartes objectifs : plus on se place vite plus on peut prétendre à des importantes sommes de points en fin de partie à condition de réaliser l’objectif évidemment (par exemple avoir 4 types de Lama). Pas si simple. 

 

 

Vous comprenez le dilemme : En allant agrandir notre territoire, on choisit les objectifs que l’on va essayer de réaliser, par contre c’est en construisant en hauteur que l’on va gagner les ressources nous permettant de faire venir les camélidés. En dépensant des ressources d’un même type on peut prendre la carte Lama du dessus du paquet (et évidemment elles sont triées par valeur et sont en nombre limitées). C’est ce qui donne une petite course contre la montre.

On peut aussi gagner des pièces qui nous offrent un peu d’adaptation, en effet deux pièces peuvent être échangées contre une ressource de notre choix. Enfin il est aussi possible d’obtenir le soutien d’un villageois : en recouvrant le symbole Village vous prendrez une des cartes personnages qui donnent soit un bonus (par exemple avec le Mineur + 1 pièce quand on recouvre un symbole pièce), soit un effet (le Négociant permet une fois par tour de transformer un maïs en cacao, ou l’inverse).

 

 

Avec ce Llamaland, Walker-Harding prend les mêmes et recommence : comme Barenpark on va placer nos polyominos sur notre plateau pour récupérer des bonus en recouvrant des éléments de son plateau. On retrouvait cela aussi dans Gingerbread House sauf que l’on n’avait plus des polyominos, mais des dominos. En revanche on était limité sur notre carré de 3×3 cases, alors qu’ici on est beaucoup plus libre, on va pouvoir agrandir notre territoire et on retrouve le plaisir de construire des étages.

Dans un jeu à polyominos où l’on doit remplir une zone donnée, les tuiles ont une forme qui permet de le faire, ou alors il est possible de récupérer des tuiles d’une case qui servent à boucher les trous. Ici les tuiles ont des formes bien tarabiscotées (je rêvais d’employer ce mot). On ne pourra jamais vraiment les placer de façon optimale (d’autant plus qu’on les positionne aussi pour ce qu’elles vont nous rapporter un tour futur). On est obligé de laisser des trous. Trois tuiles terrasses servent à les boucher, et il faudra en faire bon usage, c’est trois et pas une de plus ! Une contrainte plutôt bien sentie avec laquelle il faudra jongler. 

Le jeu s’articule entre développement de son terrain et construction en hauteur, c’est en tout cas ce qu’il faut arbitrer constamment, surtout si l’on compte monter des étages de plus en plus haut. Nous avons un joli mix entre puzzle en 3 dimensions et course aux ressources et objectifs, où l’on est sans cesse en train de surveiller les autres joueurs, les cartes Lamas et les objectifs, d’autant que la fin peut survenir plus rapidement qu’on ne le pense (quand il n’y a plus de cartes Lamas d’un type).

 

 

Fluidité et planification 

On se retrouve dans un jeu simple et élégant mécaniquement (visuellement il y aurait à redire). En effet les tours s’enchaînent rapidement, et il faudra vite décider des objectifs que l’on va tenter de réaliser (plus on s’y place rapidement et plus le jeu est généreux) mais attention, ils ne sont pas si faciles et restent soumis aux actions des autres joueurs. Par exemple si je dois réaliser 4 cartes Lamas d’un type précis, il faudra que je surveille mes adversaires car elles sont en quantité limitée. Les objectifs Lama semblent plus simples et moins soumis aux coups de Trafalgar des autres joueurs, mais attention il faudra bien planifier sa construction. Par exemple si l’on doit avoir 3 Lamas au 3e étage il faudra bien l’anticiper. Dans nos parties la différence s’est faite sur ces objectifs-là (concernant les cartes Lamas, on a toujours plus ou moins partagé les points de manière équitable). De plus ces Lamas, synonymes de points de victoire, peuvent vite nous déranger si l’on n’y prend pas garde car une fois placés, ils ne bougent plus (capricieux ces animaux !). Ce bon Capitaine Haddock avait eu maille à partir avec ces guanacos souvenez-vous…

Un mot sur l’édition 

L’édition est d’excellente qualité, la boite est bien remplie, pas de vide. Les tuiles que l’on va manipuler sont épaisses, les cartes un peu plus fines, mais on les manipule beaucoup moins. Les ressources sont très bien identifiées, de ce côté là rien à redire. Par contre les cartes personnages sont hideuses. 

En parlant des cartes personnages, sur une première partie, on serait tenté de penser qu’elles sont peu utiles, pourtant ce sont elles qui offrent un peu d’adaptation et de souplesse : un échange par-ci, une petite combo par-là… On se rend compte qu’elles peuvent aider à faire la différence. Il en existe que six, mais finalement ça suffit tout à fait.

On pourrait aussi reprocher la mise en place un peu longue, même si elle est quand même plus rapide que celle de Barenpark. À terme je pense que personnellement je vais pimper ma boite pour faciliter l’installation et le rangement.

 

 

En deux mots 

Llamaland est à mon sens plus abouti et aussi un peu plus complexe que Barenpark & Gingerbread House car il implique de visualiser en trois dimensions et de planifier sa construction tout en pariant sur des objectifs. Il offre une simplicité de jeu tout en gardant une profondeur intéressante, ce qui reste la marque de fabrique de l’auteur.

Llamaland
vous pousse aussi à lever le nez de votre zone de jeu sans quoi vous risquez de vous retrouver fort dépourvu quand les lamas auront disparu 😉 En parlant des alpagas, il faudra aussi les placer intelligemment pour éviter qu’ils ne deviennent une nouvelle épine dans le pied avec laquelle composer !

Bref, ce nouveau Walker-Harding s’avère une bonne petite surprise où l’on a toujours des choix intéressants à faire, sans être pour autant très compliqué. Un jeu familial à partir de 10 ans où les joueurs plus chevronnés pourront aussi bien se challenger. À découvrir !

 

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