Le monde de Reterra : Et nous repeuplerons la terre

Le monde est en train de changer, c’est une évidence. La science-fiction a souvent dépeint l’avenir de l’humanité de manière assez sombre, où la technologie prendrait le pas sur l’humain, ou dans un monde ravagé et inhabitable. Naturellement, cela se retranscrit dans les jeux de société. Mais un genre nouveau pointe le bout de son nez : le Solar punk. Un monde où la nature aurait repris ses droits sur l’espèce humaine et son évolution. Un monde où l’Homme devrait réapprendre à s’adapter à la nature, et pas l’inverse, c’était aussi le thème de Planta Nubo dont nous parlions récemment. C’est dans ce contexte que se pose la nouvelle création ludique d’Éric Lang, auteur connu pour des jeux plus imposants, comme Blood rage ou Rising sun, et de son co auteur Ken Gruhl, co auteur de eux plus légers (Manta, Saumon frétillant) ou encore auteur de 50 missions.

 

 

Le monde de Reterra nous situe donc dans un avenir plus ou moins proche, où nous allons étendre notre territoire dans un pavé de tuiles. Un pavé de 4×4 tuiles pour chaque joueur pour être précis. Le décor est planté. Pas de conquête, pas d’expansion, juste des tuiles.

À tour de rôle, nous allons placer une tuile dans notre aire de jeu. Les tuiles représentent différents terrains (forêt, eau, désert, plaine, rocaille) divisés en 4 cases, qui peuvent comporter des reliques (vestiges de l’ancien monde comme un Iphone 33) et des engrenages, qui serviront de fondations pour nos bâtiments, ou pour placer nos p’tits colons en quête d’espace.

 

Pour choisir notre tuile, nous pourrons les prendre dans une rivière accessible à tous les joueurs, ou à partir d’une des trois tuiles de notre main, données en début de partie. Ces trois tuiles ne sont pas si anecdotiques, car elles peuvent vous permettre d’anticiper la pose d’un bâtiment, ou de nous assurer une majorité sur un type de terrain.

Les bâtiments justement sont le piment du jeu. Ceux sur lequel va se faire toute la rejouabilité. Au nombre de 22, seuls 5 sont utilisés pour une partie. Il est possible de les mixer pour composer une partie selon notre bon vouloir (ou ceux de nos partenaires de jeux).

On pourra partir sur une partie paisible où chacun fera son territoire dans son coin, ou bien plus agressive où on pourra balancer du bric-à-brac sur ses voisins, lutter pour une majorité sur un terrain donné. Ou encore des sessions qui privilégieront la croissance de la population ou la récolte de reliques. Ou un mélange de tout cela ! Les possibilités sont nombreuses.

 

 

Poser un bâtiment est très simple. Il suffit d’avoir des engrenages adjacents sur un même type de terrain pour pouvoir installer un bâtiment de formes diverses, à la fin de son tour. Il est possible aussi de placer un colon à la place d’une construction. Cela sera toujours une histoire de choix. Ces choix se poseront à chaque sélection de tuiles, à chaque placement ou orientation. La stratégie d’un joueur se fera essentiellement en fonction des bâtiments, car tout en découlera.

Une fois que les terrains de 4×4 tuiles sont construits, il est temps d’évaluer la valeur de votre petite communauté, en fonction des bâtiments construits et de leurs éventuelles capacités, des colons placés, des reliques visibles. Vos zones d’un même terrain d’un nombre de 7 cases ou plus seront aussi bonifiées. sans oublier les centrales d’énergie qui doivent être entièrement entourées pour rapporter 8 points appréciables.

Ces différents moyens de marquer des points impacteront fortement la façon dont vous allez jouer. Allez-vous privilégier plusieurs grandes zones ? Ou vous précipiter sur un type de bâtiment ? Certains bâtiments orienteront aussi fortement votre choix de tuile. Votre aire de jeu finale dépendra des choix que vous aurez faits. Une partie de chance existera en fonction de l’arrivée des tuiles dans la rivière, et c’est là qu’il faudra manier avec soin les trois tuiles de votre main.

 

 

C’est donc tout un petit patchwork que nous allons construire. Un brin d’anticipation, un zeste d’opportunisme avec le renouvellement de la rivière de tuiles, et surtout imaginer sur quelle voie nous voulons emmener notre communauté. Voici ce qui nous attend.

 

Une grille de 4×4 en cours de construction, et le marché au dessus.

 

Ce qui est sûr, c’est que les parties seront variées. Le choix des bâtiments en début de partie est la première chose que nous ferons. Le livret de règles propose quelques sets possibles, mais aussi une double page vide où il sera possible d’y inscrire les configurations essayées. Cela donne quelques milliers de possibilités (Bon, on ne les testera pas toutes).

Le style graphique est un peu déroutant. Le premier coup d’œil ne m’a pas forcément enthousiasmé, mais en s’y arrêtant à deux fois, on prend goût à ces bâtiments qui pourraient venir de l’univers de la bande dessinée. En y regardant de plus près, on voit la vie de notre communauté se mettre en place à travers les illustrations des bâtiments, non sans une petite touche humoristique avec l’usage des vestiges de l’ancien monde. Curieusement, l’illustrateur Hugo Cuellar n’est mentionné nulle part sur la boîte ou le livret de règles.

 

 

La mécanique n’est pas forcément très originale en elle-même. Elle rappelle même un certain Limes (sorti en 2014 et non édité en France) avec ses tuiles de 4 cases et ses habitants. Néanmoins, sa facilité d’accès fait qu’il sera jouable pour le plus grand nombre, pour une profondeur et une diversité assez forte, pour une durée n’excédant pas une grosse demi-heure.

Le thème en revanche ne prend pas le pas sur le jeu, et on ne se sent pas en train de recréer sa civilisation. De toute façon, il n’y a pas assez de colons en bois dans la boîte pour repeupler la Terre (et parfois pour répondre au besoin de tous les joueurs sur une partie…).

 

Si Le monde de Reterra fonctionne, cela pourrait être aussi un beau coup pour Hasbro qui débute une gamme joueurs initiés Hasbro Gaming avec ce jeu. Est-ce que cela signifie que ce jeu très eurogame pourrait sortir du microcosme des boutiques ludiques et atteindre les grandes surfaces ? À terme concurrencer un autre mastodonte commençant par A sur cette gamme ? Affaire à suivre. Tant qu’on reste dans l’expectative, on peut aussi facilement imaginer (et souhaiter) une extension au Monde de Reterra, par le biais de nouveaux bâtiments. C’est un de mes coups de cœur du FIJ 24.

 

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3 Commentaires

  1. morlockbob 02/04/2024
    Répondre

    Joué en même temps qu Aqua ( froid et prise de melon), ce Reterra réussi à surprendre avec du déjà vu. Et à amuser.

  2. atom 02/04/2024
    Répondre

    Je me retrouve dans le retour de Morlockbob, il n’apporte rien de nouveau mais il reste amusant et donne envie de rejouer. ce qui est déjà pas mal

  3. ihmotep 04/04/2024
    Répondre

    Pas mon type de jeux mais le visuel donne sacrément envie ^^

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