Kepler 3042 : Prêt pour un voyage dans l’espace ?

Kepler 3042 nous propose d’explorer l’espace, mieux que ça, de coloniser des exo-planètes et de les terraformer. Le jeu, de Simone Cerruti Sola, est ce qu’on peut communément appeler un 3X (eXploration, eXploitation, eXpansion).

Il est sorti chez Placentia Games en 2016 puis ressorti avec un nouveau ramage chez Renegade. En effet, la couverture un peu rétro disparaît pour un style plus lumineux, Kwanchai Moriya tient le pinceau. Cette version est sortie sous nous nos latitudes grâce au partenariat entre Origames et Renegade US. Il est visiblement passé sous le radar des joueurs, surement à cause des trop nombreuses sorties et de son thème moins grand public. Pourtant il a quelques qualités à faire valoir.

Équipez vos combinaisons nous partons, pour un long voyage…

 

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Démarrage en hyperespace

Nous sommes en 3042, nous avons les capacités pour aller explorer les corps célestes, les coloniser et les terraformer pour nous y installer. La nation qui aura le mieux colonisé laissera son empreinte dans l’histoire des explorateurs de la galaxie.

Kepler 3042 c’est surtout un eurogame où l’on va chercher à optimiser au maximum nos actions. En effet, nous avons 16 tours et cela peut sembler beaucoup, mais nous ne faisons qu’une action par tour et cela va plutôt vite.

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Vers l’infini et au-delà

Pour débuter notre exploration, nous avons un vaisseau à côté de la terre, notre plateau action à notre couleur, ainsi qu’un plateau des technologies, et une carte terre avec quelques ressources (matières et énergies). Nous avons aussi une carte objectif secret qui va nous rapporter des points selon une condition que l’on suivra ou pas.

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Première particularité du jeu, nous commençons tous avec le même nombre de ressources sur notre plateau (dans la zone stockage des ressources) et nous n’en aurons jamais d’autres pendant la partie. Ces ressources sont sur notre planète (cette bonne vieille terre) et quand on les utilise on les déplace vers notre zone de stockage. Si on produit des ressources, elles viennent de cette réserve vers notre terre ou les planètes que l’on aura colonisées ou terraformées.

 

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Les tours se réalisent de manière fort simple, d’abord nous prenons connaissance d’une carte évènement que nous devrons résoudre à la fin du tour. Puis nous devons déplacer notre pion action sur notre plateau personnel pour réaliser une des 9 actions du jeu. Impossible donc de refaire la même action. Enfin, nos vaisseaux avancent d’autant d’hexagones que nous le permet notre technologie (de 0 à 9).

Les actions nous permettent de construire des vaisseaux, coloniser des planètes, les terraformer, les exploiter, ainsi que déplacer nos vaisseaux (en plus de la manœuvre de fin de tour), ou générer de l’antimatière, produire de l’énergie, révéler des corps célestes et enfin développer ses technologies.

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Quand on choisit une action, on n’est pas limité dans sa réalisation, en effet rien ne m’empêche de construire plusieurs vaisseaux, coloniser, terraformer ou exploiter plusieurs planètes, ou encore de me développer sur plusieurs pistes de technologie (et d’ailleurs c’est fortement recommandé).

 

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Enfin, je dis rien mais ce n’est pas tout à fait vrai (ou complètement faux^^). Cela dépend de mon niveau de technologie, à vrai dire je ne peux même pas terraformer une planète si je suis au niveau 0. Et bien sûr, cette piste de technologies est hyper importante, je dirais même que tout dépend d’elle : si je souhaite terraformer que des petites planètes, je n’aurais pas besoin de fortement l’augmenter, si je vise des planètes alien il faudra que je monte ce niveau à fond.

On est limité par nos ressources, d’autant qu’on ne peut pas les mitiger, si j’augmente mon niveau technologique en physique quantique, toutes les ressources doivent provenir du même endroit. Mais ouf! une technologie nous permet de déplacer des ressources d’une planète vers une autre et plus l’on évolue dessus et plus on pourra en déplacer.

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Burn, baby Burn

Une action par tour, mais on peut aussi brûler une de nos ressources pour la placer sur la fosse de Clausius, elle ne sera plus disponible pour la partie et en échange on peut réaliser une action bonus. Évidemment plus on va brûler des ressources et plus on va se donner des boosts, mais avec le risque que ça nous mette une épine dans le pied.

On peut néanmoins en régénérer en montant sur les pistes de suprématies scientifiques ou civiles. Comment monter sur ces pistes ? Soit en colonisant et terraformant pour le civil, soit en améliorant nos pistes pour le scientifique. Je vous l’ai dit, tout est lié.

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Au bout des 16 tours, celui qui a le plus de points de victoire remporte la partie, et il existe plusieurs moyens : déjà notre objectif secret nous offre quelques points si l’on y a consacré une partie de notre temps. Si on a colonisé une planète de chaque type (elles sont de 5 types différents) on gagne 5 points.

L’espace est découpé en 3 zones, si l’on reste dans la zone de départ les planètes colonisées donnent 1 point de victoire, dans la deuxième ceinture deux points et dans la troisième trois points, bien entendu pour cela il faudra avoir réussi à développer le déplacement de ses vaisseaux. Arriver au bout de ses pistes de technologie nous offre aussi quelques points.

 

Bilan, retour sur terre

Il faut le noter, la version française est de meilleure qualité que la version américaine, en effet dans la version originale le plateau est découpé en 9 parties et une fois déplié il ne tient pas bien à plat. Pour la version française, ils ont modifié cela et le plateau est découpé en 6 parties et il tient mieux en place.

 

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Illustrations de Kwanchai Moriya <3

 

Puisque l’on est dans l’édition, j’aime beaucoup le travail artistique de Kwanchai Moriya, on aimerait presque avoir des cartes grand format pour plus en profiter, mais ça ne serait pas pratique. Pourtant l’ancienne édition avait aussi sa cohérence graphique, mais cette fois un peu plus proche de la bande dessinée des années 70.

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Illustrations d’Alan D’Amico.

 

Amateur de jeux en solo, Kepler 3042 propose un vrai mode campagne pour vous. Une suite de 4 parties avec une difficulté graduelle, contre un joueur fantôme. Si vous avez réussi la première mission, vous passez à la suivante. En montant en niveau vous allez gagner des ressources supplémentaires que vous placerez sur votre carte terre. Un challenge un peu plus intéressant que marquer plus de points de victoire que la dernière partie.

C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup, en toute fin du livret de règle, comme pour Wendake du même éditeur (Placentia Games), nous avons un petit lexique sur les éléments thématiques du jeu et leurs justifications. Ils précisent ce qui est rigoureusement exact et les points où l’auteur et l’éditeur ont dû faire quelques adaptations pour le jeu. C’est le genre de petites attentions que j’apprécie. Ainsi on apprend ce qu’est la fosse de Clausius, les protoplanètes, etc.

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Kepler 3042 est un jeu pacifiste, on ne se fait pas la guerre, d’ailleurs c’est étrange mais il fonctionne sur un principe de catch up étonnant mais thématique qui veut que souvent la carte évènement offre quelque chose au joueur qui a le moins avancé sur une piste par exemple. De plus, certains niveaux de technologique une fois atteints permettent aux autres joueurs de monter leur niveau de technologie. En gros, vous avez appris des capacités technologiques et vous en faites profiter l’ensemble de l’humanité. C’est pas beau quand même ?

Bon alors je vous arrête de suite, ça peut paraître scandaleux à la plupart des joueurs eurogames, mais en réalité quand vous atteignez ces niveaux, il y a des chances qu’ils l’aient aussi fait et si ce n’est pas le cas, ça permet qu’ils ne soient pas largués et qu’ils restent dans la course.

 

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L’interaction est froide dans l’espace 

L’interaction n’est pas forte ici mais on ne peut pas non plus dire qu’elle est inexistante, car si l’on vise une planète on va surveiller les autres pour ne pas se faire damer le pion surtout si on a un objectif contraignant. On a fort à faire avec notre programmation et si on pouvait se tirer dans les pattes ça serait insupportable. C’est d’ailleurs un choix assumé par l’auteur, nous sommes des nations pacifiques.

L’idée de brûler des ressources pour se donner des boosts est vraiment intéressante à mon sens, c’est à double tranchant et on peut vite se tirer une balle dans le pied. Les stratégies sont ouvertes : il est arrivé que je l’emporte en ayant parcouru la planète entière et d’autres fois en restant dans ma petite zone. Parfois, je fais tout pour réaliser mon objectif secret et d’autres je l’abandonne pour me balader dans l’espace, décidant que j’avais un autre objectif plus intéressant. C’est un jeu où l’on va programmer sa partie au début et puis on va s’adapter aux cartes événements, aux actions des autres joueurs aussi.

Au final, Kepler 3042 est un jeu de gestion de ressources qui ne plaira pas à tout le monde, en parti à cause de l’interaction non-agressive, mais aussi ce mécanisme de rattrapage que je trouve agréable et thématique, mais qui peut déplaire à certains. Kepler gagnerait à être essayé car il offre une mécanique intéressante avec de l’originalité. Un jeu qui devrait plaire à qui aime optimiser ses actions. Les contraintes sont intéressantes et on peut y remédier avec nos pistes technologiques. J’aime ressentir cette montée en puissance.

On aime bien le sortir à deux joueurs par ici, le temps d’une partie nous sommes des civilisations évoluées ayant mis de côté nos différends pour faire avancer l’humanité. Cela fait de Kepler 3042 un jeu « reposant » malgré le bouillonnement de neurones à l’intérieur !

 

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5 Commentaires

  1. 6gale 28/08/2019
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    Grand fan de Placentia Games (Wendake comme tu l’as dit, mais aussi Bretagne), ce jeu m’intérresse.

    • atom 28/08/2019
      Répondre

      Tu sais ce qu’il te reste à faire 🙂  On est pas si loin que ça de Grenoble^^

  2. Djinn42 29/08/2019
    Répondre

    Traitement graphique et thème m’ont de suite accroché. Et c’est effectivement la mécanique pas trop agressive qui m’a finalement emballé. Très bon jeu au gout de reviens-y.

  3. Groule 27/11/2019
    Répondre

    Je l’ai pris sans grandes espérances et c’est une belle surprise.

    Pour les amateurs de jeu solo, une fois passées les premières parties un peu rudes et sans aiguillage, le mode solo est non seulement excellent, mais aussi très addictif. En se combinant, les cartes Objectif données par les missions orientent vraiment le jeu. Ainsi, chaque mission ne sera pas abordée de la même manière. Avec seulement 17 cartes Objectif, le mode solo fait le taf en proposant 20 missions intéressantes. Comme quoi, avec du talent, il n’y a pas besoin de tones de matériel !

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