Les Plus :

Une mécanique originale mêlant habilement plusieurs mécaniques bien connues

Une multitude d'options stratégiques

L'identité visuelle forte

Les moins :

Plusieurs mécaniques bien connues qui rendent un sentiment de déjà vu assez fort

Les illustrations clivantes

Bruxelles 1893 est de ces pépites qu'il est facile de rater.

Pas de thème médiéval-fantastique, de science-fiction, de panthéon auquel se soumettre ou de batailles antiques à mener. Pas d'exploitation de ressources naturelles ni de rails à poser, pas d'usine à monter ni de flux à optimiser.

Du coup pas de dragon, pas de nymphes demi-nue et encore moins d'ouvrier en bleu avec clé à molette et casque de chantier.

En fait on gère des types en haut de forme, très libérés sur la moustache et la barbe.

Autant le dire tout de suite le thème est original et très austère : l'Art Nouveau à Bruxelles au tournant du XIXième siècle à Bruxelles.

Non, il ne faut pas être belge pour jouer, ça a même été pour moi l'occasion de m'intéresser à une partie de l'histoire de notre voisin du nord et rien que pour ça ça valait le coup.

Le thème est austère donc et les graphismes collent parfaitement au thème. Donc pas de couleurs flashy, pas de volcans et de grandes plaines. Mais que c'est riche en information quand on joue. Tous les éléments font écho à leur fonction dans le jeu et il faut souligner que cette sobriété repose drôlement.

Le thème et l'aspect graphique peut en rebuter plus d'un. Personnellement c'est avant tout ce qui m'a séduit. Mais si vous êtes capable d'aller au-delà des apparences vous entrerez dans le coeur du jeu et serez happés par le travail d'orfèvre réalisé.

Les mécanismes sont parfaits en tout point. Nos choix sont nombreux : 5 actions possibles sur le plateau de droite et 4 sur le plateau de gauche. Je ne peux pas rendre justice à l'ensemble des règles mais au moins évoquer les deux points centraux :

• Sur le plateau de droite on dispose son assistant (oui, il y a des meeples) sur une case dont on peut réaliser l'action. Pour ça on doit au moins disposer un franc belge dessous pour participer à l'enchère avec les autres meeples sur la même colonne et peut-être récupérer les cartes correspondant à la fin du tour (il y en a 5 en tout). Et enfin, on participera à une compétition basée sur la majorité à chaque intersection.
• Sur le plateau de gauche on peut disposer un assistant sur un bâtiment emblématique de Bruxelles sans payer cette fois. Les actions correspondantes sont au nombre de 4. Le ou les joueurs majoritaires se verra privé d'un meeple qui ira au tribunal jusqu'à nouvel ordre nous privant d'une action au tour suivant.

Tout le sel du jeu tourne autour de ces deux éléments. Mais il y a encore d'autres mécanismes entrant en jeu selon les actions et différentes approches. La plus originale étant la gestion du marché de l'art avec sont plateau dédié.

Le plus remarquable étant que chaque élément est parfaitement intégré dans la mécanique de jeu et tout prend parfaitement sens.

C'est enfin un jeu particulièrement réussit parce qu'il permet des approches radicalement différentes et parfaitement compétitives. On n'est pas dans Race for the Galaxy (comme ça ce jeu est casé) où des stratégies particulièrement dominantes apparaissent et font perdre un peu d'intérêt au jeu. Il faut alors attendre un patch, enfin une extension, pour résoudre le problème.

Je serais très heureux et pas étonné d'apprendre que Bruxelles 1893 n'aura pas d'extension car ça n'aurait pas de sens. Bon, je l'achèterais les yeux fermés, soyons honnêtes. Mais en tout cas, ça ne serais pas un patch pour régler quoi que ce soit. Les rouages ronronnent sous le couvercle.

Une véritable pépite ludique à goûter au moins une fois dans sa vie.

Un peu comme le lapin sauce bière brune avec des frites.