Isle of trains… Petit, mais costaud

Proposé dans la gamme des Rabbit box (une collection de jeux légers chez Dice hate me), en petite boîte (11 x 9 x 2) s’adressant à toute la famille, Isle of trains de Dan Keltner & steh Jaffee est ici le coup de coeur du moment. Ce jeu, avant d’être disponible en boutique, avait été proposé via un pack, avec d’autres petits collègues à lui (Diner, Brew Crafters Travel Card Game, Pie Factory, The Fittest, Easy Breezy Travel Agency) sur le site de financement participatif kickstarter. Trouvable à présent à l’unité pour une somme modique (10, 11 €), c’est le moment idéal pour acheter son billet et prendre… le train en marche.

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Non, vous n’allez pas regarder le paysage comme une vachette, vous êtes ici un conducteur de train qui va essayer de finaliser de gros contrats. Vous avez à votre disposition une locomotive, des wagons, des marchandises, des bâtiments et vous devez, sous peine de vous faire distancer, trouver le moyen d’augmenter la puissance de ces véhicules et surtout, collecter les marchandises plus vite que vos adversaires. Une fois les wagons chargés avec les marchandises adéquates, il n’y aura qu’à livrer le tout sur l’île et empocher les points du contrat.

 

Sur le quai

Chaque joueur commence avec une loco (c’est fou !) de niveau 1. Elle peut néanmoins tirer pour un poids de 4 (2 wagons de 2 / 1 wagon de 3 + 1 …).

Les 6 contrats à remplir sont disposés de façon à former une île. Chaque conducteur reçoit 5 cartes. Le reste forme la pioche.

 

Les cartes, parlons en…

Une carte contient plusieurs informations et sert à plusieurs fonctions selon l’envie du moment. C’est une sorte de couteau suisse ferroviaire :

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Attention au départ 

Rappelez vous : il faut tirer des wagons, acheter de l’équipement plus puissant, prendre des ressources et livrer. 

 

Première ou seconde classe ?

Cette boîte magnifiquement décorée (j’aime beaucoup le visuel) ne contient donc que 56 cartes. C’est peu engageant me direz-vous. Mais c’était le deal de départ : Un concours organisé par l’éditeur qui se résumait à peu près à cela « Vous avez 54 cartes (+ 2 jokers ) pour créer un jeu ». Pari tenu ?

 

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Ces 56 cartes sont divisées ainsi :

On commence par 11 locomotives de puissances différentes, ce sont elles qui vont tirer les wagons. Des wagons, il y en a 27,  de poids variables aux bonus variés, auquel on ajoute 6 caboose (« wagon de queue » en français mais ça sonne tellement bien en anglais), eux aussi donnent des bonus. Pour pimenter le jeu, vous pouvez également construire un des 6 bâtiments donnant des bonus de fin de partie, mais surtout remplir un ou plusieurs des 6 contrats (recto verso donc 12 en tout) formant l’île.

Quelques exemples de bonus apportés par les Wagons et Caboose:

  • Piocher 2 cartes et construire (W)
  • Piocher 3 cartes (W)
  • Piocher 3 cartes et réaliser un contrat (W)
  • Construire coûte 1 de moins (C)
  • La puissance de la loco est augmentée de 2 (C) …

 

Rien d’autre ? Euh…non.

 

À chaque tour vous avez 2 (A)ctions (deux fois la même si vous pouvez) : 

  • Piocher (limite de main à 5) (T(ake)
  • Construire en payant le coût : loco, wagon, bâtiment, un seul. (B)uild)
  • Charger : chez les autres pour bénéficier de bonus / chez vous mais sans bonus, (L)oad (ce qu’on appelle ici : le mode cargo). En mode cargo la carte est retournée verticalement, c’est sa ressource dont on va se servir.
  • Livrer (D)eliver)

 

Et j’entends siffler le train !

Construire (B):

Les contrats, c’est bien, mais pour les réaliser il faut avoir les moyens. Dur de trimballer le buffet en chêne de mamie quand on a un vélo, ici c’est pareil : Dur de transporter des marchandises quand on a une loco à bout de souffle. Il va donc falloir construire et améliorer. La puissance de la loco est indiquée par un cadran jaune, c’est lui qui détermine le poids que l’on peut tirer. Le poids des wagons est symbolisé par un cadran rouge. Il suffit d’additionner le rouge et de le comparer au jaune pour obtenir le rapport.

Bien évidemment, les wagons les plus intéressants sont les plus lourds, et surtout, plus vous avez de wagons, plus vous marquerez de points. La longueur, c’est important. 

Construire vous permettra également de vous débarrasser de wagons obsolètes et de vous alléger. Pour ajouter un wagon ou augmenter la puissance/capacité de vos véhicules (pendant la phase de construction (B)), il suffira de payer (« Payer mais comment il n’y a pas de sous dans ce jeu » ?). La monnaie (le coût) est symbolisée par le nombre de cartes à donner. 1 sous = 1 carte. Pour upgrader (comme on dit maintenant) sa machine, il suffira de payer la différence entre la nouvelle machine et l’ancienne. « Ah oui mais c’est embêtant je les aime bien mes cartes, je n’ai pas envie de les défausser ! ». Duraille la vie du rail !

Il n’y a pas que le train dans la vie, vous pourrez aussi construire des bâtiments qui font rêver  et qui rapporteront des bonus de fin de partie.

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  • L’usine de charbon (2 pts par charbon dans vos contrats)
  • La raffinerie de pétrole (2 pts par pétrole dans vos contrats)
  • La gare, (8 pts de victoire cash)
  • La banque(2 pts pour chaque marchandises encore chargées)
  • Les douanes (2 pts par caisse dans vos contrats)
  • Les aiguillages (2 pts par wagons)

 

Charger (L) : Chaque carte affiche le(s) logo(s) d’une ressource : charbon / pétrole/caisse . Ces logos, vous les retrouvez sur des wagons, ils sont généralement coupler avec des actions. Pour activer ces actions, il vous faudra charger votre ressource dans le wagon de l’adversaire ! Chez vous cela ne rapporte rien. Du moins cela ne vous offre aucune action supplémentaire. Vous pouvez jouer une carte face cachée comme joker, en en défaussant une autre.

Les bonus des wagons servent à attirer les joueurs chez vous. Pour bénéficier des actions de vos wagons, ils vous offrent des ressources et participent à la réalisation de vos contrats. Les bonus des cabooses sont personnels et ne bénéficient qu’à leur propriétaire.

 

Livrer (D)Quand vous avez de quoi réaliser un contrat (vous transportez dans vos wagons le nombre et le genre de ressources demandées sur un contrat), criez le haut et fort « conntraaaaaaaaaat », videz vos marchandises et prenez la carte correspondante sur l’île (de ce fait vous écorchez un peu l’île, si vous êtes protecteur de la nature ne jouez pas à ce jeu). Le premier contrat (Primary contrat) est assez simple à réaliser. Au dos de ce contrat, vous trouverez  2 contrats secondaires (secondary), plus compliqués. Vous pouvez décider d’en faire un des deux. Il ne sera pas possible de refaire un Primary tant que vous n’aurez pas boucler votre Secondary. Cela évite au jeu de se terminer trop rapidement.

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Le détail qui fait tout : les contrats forment l’île sur laquelle roulent les trains…

 

Tout le monde descend !

Le jeu s’arrête si on ne peut plus piocher ou si le nombre de contrat a été atteint. 4 contrats à 2 joueurs, 5 contrats à 3 joueurs et 6 contrats à 4 joueurs.

 

Pour le score, remontez à bord

Il y a plusieurs façons de marquer des points :

  • Le nombre de PV sur les cartes trains
  • Les contrats réalisés
  • Les bonus des bâtiments
  • Les marchandises encore chargées.

 

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Ce joueur totalise donc 64 points, ce qui est pas mal du tout.

 

Dans l’exemple, le joueur totalise :

  •  23 pts de véhicule
  •  2 pts de cargo (1 charbon + 1 caisse)
  •  27 pts de contrat (Comme il a glissé le contrat sous sa loco, cela signifie que ce joueur a fait à la fois le primary Contract mais aussi un des deux secondary contract proposé )
  •  12 pts de bâtiments (il score toutes les caisses présentes sur les 2 faces de ses contrats (réalisés ou non)

 

Bilan : Retrouvons nous au buffet de la gare

Je parlais au début de cet article d’un pack kickstarter avec plusieurs autres jeux format Rabbit box. De toute cette série, c‘est Isle of Trains qui sort du lot. Par son design (c’est personnel, me direz-vous) et par sa mécanique de jeu multicartes. Avec un nombre classique de cartes d’un paquet tout ce qui a de plus banal, les auteurs ont réussi à offrir quelque chose de plus vaste qu’un simple jeu de pose de cartes, quelque chose qui lorgne vers l’esprit d’un Bruges ou d’un Innovation, avec cette façon multiple d’utiliser le même support. Cela offre donc de vraies tensions et de vraies possibilités de jeu : garder ou sacrifier la carte dont on a besoin pour avancer, se défausser pour acheter en espérant retomber sur la bonne carte…

Ce jeu est surtout une course contre la montre. La seule façon d’augmenter son nombre de cartes pour acheter du meilleur matériel est d’aller chez les autres… Il faut donc savoir attirer les adversaires chez soi, même si cela leur coûte de vous aider, l’ambiance autour de la table vire souvent au marchand de tapis ! Il faut s’adapter et saisir la bonne carte quand elle passe (on a toujours besoin d’une bonne loco), regarder les ressources qui partent afin d’en choisir d’autres et ne pas se retrouver coincé car il n’y a plus de charbon par exemple. 

Malgré tout, la stratégie est légère, c’est un jeu familial, mais qui, par sa mécanique à tiroir, crée une certaine dynamique et peut amener des joueurs débutants sur des jeux plus compliqués. En tous cas, un bel exemple de « comment transcender un simple paquet de cartes en un jeu riche » et qui pour l’instant, surprend et fait l’unanimité auprès des joueurs qui l’ont essayé. Un jeu plus riche que sa taille ne le laissait présager.

 

► L’info en + : L’errata

Clark est une des régions fournissant un contrat. Il s’avère que les quantités sont fausses. Un pdf avec la nouvelle carte à imprimer est disponible sur le site de l’éditeur.

 

>> Fiche de jeu

Un jeu de Seth Jaffee
Illustré par Christopher Kirkman
Edité par Dice Hate Me Games
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 06/2014
De 2 à 4 joueurs
A partir de 13 ans
Durée moyenne d’une partie : 45 minutes

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4 Commentaires

  1. TheGoodTheBadAndTheMeeple 25/08/2015
    Répondre

    ca donne envie 🙂

  2. SleuthGames 26/08/2015
    Répondre

    Pareil, j’ADORE le graphisme.
    A noter que Seth Jaffee c’est aussi l’excellent jeu Eminent Domain et ses extensions (jamais traduit sauf par les fans).

    Par contre, où est-il dispo, je le vois plutôt en rupture ?

  3. morlockbob 28/08/2015
    Répondre

    Eminent Domain..c est vrai, je n avais pas précisé…  Pour le jeu, c’est vrai qu’il y a eu l été entre la rédaction de l ‘article et sa parution… C est le genre de jeu que commandent les sites de ventes (je pense que ces sites souscrivent à un paquet de kickstarter) en petite quantité. Parfois ça traine au fond des destockages, parfois, avec le bouche à oreille, ça part vite… Bref, si tu as fait les principaux sites  et rien trouvé, c ‘est qu’il faut s’adresser à la maison mère..aux states. Il est a 10 $… un achat groupé pour baisser les FDP ???  Désolé de n avoir pas pu te renseigner plus précisemment.

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