FIJ 24 – PARTIE 6 : QUOI DE NEUF SUR LA CROISETTE ? Boop – Inori – Rebelles princesses – Whale to look – Cités royales – Gold n’ Crash – Traître mot – Ninjan

C‘est le dernier reportage écrit de ce Festival International des Jeux de Cannes 2024 avant qu’on vous révèle nos coups de cœur dans un ultime chapitre du FIJ 24.

Dans les parties 12, 3  4, et 5 vous avez pu lire nos premières impressions sur les jeux suivants :

COURTISANS – SUR LES TRACES DE MARIE CURIE – INK IT – MLEM – LE MATCH DU SIÈCLE – LITTLE TAVERN – RATS OF WISTAR – 12 CHIP TRICK – MARABUNTA – PREY ANOTHER DAY – LE MONDE DE RETERRA – INFILTRAÎTRES – RÊVELUNE – LINK CITY – PIXIES – AURUM –FLOWERS – ROLLING DEAD – BOMB BUSTER – ART SOCIETY – MIDDLE AGES – ATLANTIS RISING – PINA COLADICE – NOW ! – TEMPLE CODE – BALLOON POP – FIL ROUGE – KOLPA ! – MOORLAND – NÉVACHES – SHACKLETON BASE – BEHIND – BLOT – KRONOLOGIC – ROBOTRICK – HORRIFIED – STOP ME OR LET ME GO – SYNC OR SWIM – FESTIVAL – ALBUM – FAIRY RING – RIVAGES

Et pour les débriefs en vidéo lors du festival, vous pouvez visionner la partie 1, partie 2, partie 3, partie 4, partie 5, et partie 6. Ce sont en tout plus de 70 jeux couverts en vidéo et écrit lors du FIJ 24.

 

Ratjack

Ratjack de Matthieu Can et Maxime Mercier sort en mai. Et comme l’indique bien le titre, il s’agit d’un genre de blackjack où l’on tente d’avoir 25 points, pas plus, pour remporter une victoire (trois faisant gagner la partie). Mais si l’on élimine un autre joueur en le faisant dépasser 25, on gagnera aussi une victoire ! Ainsi, on aura une carte en main et à son tour on piochera une carte du paquet (ou celle de la défausse) pour ensuite jouer chez soi une carte face cachée ou visible, ou on défaussera une carte pour en retourner une visible chez soi. Et dès que l’on fait ça, on active le pouvoir de la carte. Retourner les cartes adverses, gagner des jetons modificateurs de force, rejouer, tout est permis. La combinatoire des pouvoirs crée des retournements de situation plutôt énervés : je retourne ça, ça me fait passer à 24, je déclenche ce pouvoir qui nous fait échanger deux cartes visibles, tu passes à 27 et moi à 18. Notons qu’il existe deux paquets de démarrage et deux autres aux effets plus complexes. Retors, calculatoire et méchant, immédiat dans le plaisir qu’il procure, Ratjack est plutôt prometteur : un bon filer comme on les aime.

-Umberling

 

Un jeu de Mathieu Can, Maxime Mercier
Illustré par Zael (Floriane Bodereau)
Edité par Studio H

Sortir prévue en mai

 

Gold n’ Crash

Cette création de la team Kaedama (A. Bauza, C. Lebrat, L. Maublanc, T. Rivière) est issue d’une game jam de 2 jours lancée par l’éditeur Grrre Games. Il s’agit d’un jeu de cartes d’affrontement exclusivement pour deux joueurs. Il y a deux conditions de victoire : détruire (Crash) les trois zeppelins de son adversaire, ou être le plus riche (gold) quand la pioche de l’un des deux joueurs est vide. À son tour, on peut poser une carte sous un zeppelin et faire son effet autant de fois qu’il y a de cartes de ce type dans le zeppelin (entre un et trois) , ou alors retirer la dernière carte de la colonne pour faire un autre effet. Petit twist : on ne peut pas jouer sur la colonne la plus remplie. Il n’est donc pas si rapide de pouvoir accumuler trois cartes identiques sous un zeppelin.

Le jeu est nerveux, avec pas mal de retournements de situations et une interaction très forte : attaque de zeppelin, vol de trésor, destruction de carte dans les colonnes adverses. Après deux parties, j’ai l’impression que la condition des trois zeppelins détruits est plus rapidement atteinte que celle de fin de pioche.

Le jeu est dans un format ramassé (juste 92 cartes et des parties d’une vingtaine de minutes), mais il s’agit clairement d’un jeu initié : il y a dix effets différents et je n’ai pas trouvé l’iconographie très claire (ou alors était-ce la fatigue du contexte festival ?). Nous nous sommes reporté à l’aide de jeu tout au long de la partie. Ceci mis à part, les règles sont claires et immédiatement assimilées.

Cette mécanique de construction et destruction de tableau pour déclencher les actions m’a séduit, et je referai volontiers une autre partie de Gold n’ crash.

 

-Manu

Un jeu de Antoine Bauza, Corentin Lebrat, Ludovic Maublanc, Théo Riviere
Illustré par Camille Chaussy, Valériane Holley
Edité par Grrre Games

En boutique

 

 

Smashers Coach Battler

Je vais être honnête, la couverture de la boite ne me donnait pas envie : des couleurs flashy, des illustrations style jeux vidéo, l’annonce d’un type de jeu que je n’affectionne pas particulièrement (affrontement en mode baston), mais c’était la seule table libre aux alentours… Et bien, le hasard fait bien les choses, car ce fût une agréable surprise. Ce jeu s’inscrit dans une licence créée de toutes pièces et développée à travers divers médiums : le jeu de société dont je vais vous parler, mais aussi un jeu vidéo, un livre audio, une bande dessinée. Un bien beau projet.

Mais revenons à nos moutons. Dans Smashers Coach Battle vous allez recruter des cartes combattants pour les faire affronter vos adversaires lors de 6 duels successifs. Ces personnages ont 4 compétences : terrain, attaque, défense, balle (qui sert à départager en cas de double KO des combattants). Les picto de compétences sont parfois marqués à moitié sur les bords gauche et droite de la carte. Pour les valider il faut donc avoir une deuxième carte combattant qui complète le symbole (comme dans After us par exemple). On compare les 4 compétences de chaque équipe de combattants pour voir qui remporte le match (et donc les points de victoire). Au fur et à mesure des manches, on a la possibilité de recruter des personnages plus forts, plus compétents. Il existe six profils différents d’équipes, ainsi que de nombreuses cartes bonus de terrain, ce qui offrira du renouveau aux parties.

Même si la thématique semble très rentre-dedans (on compare le niveau d’attaque de l’un au niveau de défense de l’autre), au final ce n’est pas un jeu agressif : il n’y a pas de destruction de l’équipe composée par l’autre joueuse. J’ai bien apprécié ma partie.

 

-Manu

Un jeu de Franz Couderc
Illustré par Gabriel Iacono
Edité par JyDe Editions

Sortie prévue courant d’année

Rebelles Princesses

Les jeux de plis sont revenus à la mode depuis un certain The crew (on l’a vu avec le très bon Cat in a box). Lors de précédents retours de ce FIJ 2024, nous avons déjà eu l’occasion de vous parler de Aurum ou Robotrick. Dans Rebel Princess, chaque joueur interprète une princesse (rebelle donc) qui ne veut pas se marier et donc ne veut absolument pas avoir à faire à des princes. Dans ce jeu de plis, le but est de ne pas récupérer les cartes Prince qui apportent des points négatifs. La nouveauté par rapport à un Papayoo ou une Dame de Pique est que chaque princesse dispose d’un pouvoir qu’elle pourra utiliser une fois par manche (inverser l’ordre de valeur des cartes pour un pli, obliger les joueurs suivants à jouer une carte plus forte que 5,…). De plus, chacune des 5 manches de la partie aura une petite règle spéciale : par exemple, celui qui lance le pli joue visible mais les suivants jouent face cachée ; ou alors, en début de pli, chacun choisit une carte face cachée qui sera remportée avec le pli (c’est donc un pli compte double). Tous ces petits ajouts apportent un peu de fraîcheur et de renouveau au jeu de pli familial, ça a été une bonne découverte.

 

Crédit Photo : BGG

-Manu

Un jeu de Daniel Byrne, José Gerardo Guerrero, Kevin Peláez, Tirso Virgós
Illustré par Alfredo Cáceres
Edité par Grok Games, Wonderbow Games, Zombi Paella

Sortie prévue en juin

 

Whale to look

Partons à la chasse à la baleine ou à l’orque, non pas pour les tuer, on n’est pas des sauvages, mais juste pour admirer ces animaux magnifiques. Dans ce jeu de déduction, nous avons des cartes avec des valeurs qui indiquent le nombre de poissons, et nous savons que notre baleine se cache dans la zone comportant le plus de poissons et notre orque dans celle en ayant le moins.

 

 

Chacun notre tour on regarde secrètement une carte, puis on peut placer un de nos bateaux touristiques, comme on ne pourra pas tout savoir on se placera aussi en fonction des placements des adversaires, en essayant de déduire au mieux. C’est un peu dommage de dire ça comme ça mais c’est un peu tombé à l’eau, on est dans un jeu très chaotique où l’on ne maîtrise pas grand-chose.

-Atom

 

Un jeu de Bruno Faidutti, Jun Sasaki
Illustré par Jun Sasaki, Rie Komatsuzaki
Edité par Oink Games

En boutique

 

Cités Royales

Deuxième jeu publié de William Liévin (Nimalia), Cités Royales fait de la construction de tableau un jeu méchant. Et ajoutez des pouvoirs de carte et saupoudrez de stop ou encore et hop !

Pour son format tout cartes, Cités Royales a une structure un tant soit peu complexe : on peut  jouer ou défausser des cartes pour leur pouvoir, annuler l’un de ses scorings pour activer des effets… Et l’on jouera des cartes de façon croissante. Les pouvoirs sont très interactifs et assez directs. Quant au stop ou encore, les joueurs auront un seul achat par manche, sachant que le pouvoir d’achat est déterminé par le nombre de cartes dans le marché central (mais que si trois cartes de la même couleur y sont, zou c’est révolte, y’en a qui se barrent et vous devez acheter).

 

 

Plus complexe à maîtriser qu’il y paraît, chaotique, Cités Royales ne m’a pas fait passer une mauvaise partie mais m’a posé question : à qui s’adresse-t-il ? Les eurogamers ou comboteurs férus de contrôle haïront le hasard et les effets agressifs et les joueurs plus occasionnels ou joueurs plus relax le trouveront trop stressant et demandant un peu trop de doigté.

En résumé, j’aime beaucoup les idées, mais peine à être convaincu par le résultat.

-Umberling

Un jeu de William Liévin
Illustré par Marina Coudray
Edité par origames

Sortie prévue en mai

 

 

Ninjan

Ninjan est un petit jeu de cartes format Odin, qui mélange chi-fou-mi et Mind up. Les cartes vont de -6 à 12 dans trois couleurs/symboles (feuille, papier, caillou). Trois cartes sont posées face visible sur la table. Les joueurs jouent simultanément une carte de leur main pour remporter une des cartes de la table. Leur carte remplace celle qu’ils ont récupérée. On résout par ordre décroissant et la carte remportée est déterminée par le principe du chifoumi : la feuille bat la pierre qui bat le ciseau, qui bat la feuille. S’il ne peut rien récupérer, le joueur choisit sur quelle carte il pose la sienne. Désormais c’est ce symbole qui compte pour déterminer comment la remporter, et les deux seront gagnées en même temps. On peut ainsi pourrir un tas quand on sait que le joueur suivant devra le prendre.

 

 

On retrouve des sensations proches de celles de Mind Up ou 6 qui prend. Est ce que je veux jouer tôt ou tard dans l’ordre du tour ? On tente de deviner ce que les autres vont jouer car récupérer la carte d’un autre joueur peut être un meilleur coup qu’en gagner une présente en début de tour. Il y a dans Ninjan du hasard et du fun. C’est ce qu’on demande à un jeu de ce type.

-Manu

Sortie prévue pour septembre

 

Traître mot

Dans ce jeu aux cartes qui ressemble à une lime à ongle, on va essayer de placer les mots qu’on a en main sans se faire capter. On rebondit en partant d’un mot ((maison > frigo > beurre > éléphant) et les adversaires peuvent vous accuser d’avoir placé l’un de vos mots. Alors on va essayer pour ne pas se faire capter d’orienter le champ lexical afin de facilement placer notre mot. À 6 joueurs nous n’avons jamais réussi, à de rares occasions nous avons réussi à placer le mot grâce à la bonne chance. Le jeu est donc ailleurs, dans le bluff et le guessing, il ne nous emmènera pas aussi loin qu’Insider.

 

-Natosaurus

Un jeu de Jean-Paul Monnet, Segolène Monnet
Edité par Blue Orange Games
Distribué par Tribuo

En boutique

 

Chocolates 

Voilà un jeu que j’ai bien envie d’aimer malgré quelques défauts, car c’est de la déduction et de la probabilité. Je sens que j’ai perdu votre attention là, mais restez, ça parle de chocolat ! On va prendre des contrats qui seront remplis en fonction de l’agencement des tuiles que nous allons retourner chaque tour. Ce contrat (il y a exactement 2 chocolats rose en périphérie, 2 sont de forme ronde dans les coins…) je peux le prendre pour dire qu’il est vrai et ça me rapporte les points, ou bien le retourner pour dire qu’il est faux mais ça fait moins de points (10 -x). Au début c’est de la pure prise de risque, puis un moment c’est le risque plus de la proba que cela soit juste, et c’est le meilleur moment de la partie, car en fin de partie presque tout est révélé et on n’a plus grand chose à déduire, et les contrats se résolvent un peu tout seuls, et ça compte quand même (le défaut majeur du jeu, suffirait de jouer sans cette règle). Bien sûr on connait la répartition des formes et couleurs, sinon on ne s’amuse pas. Une bonne idée en tout cas, mais qui manque sans doute de développement pour que le plaisir pour les amateurs de calcul soit total.

 

-Natosaurus

 

Un jeu de Jean-Paul Monnet, Segolène Monnet
Illustré par Lars Besten
Edité par Piatnik

En boutique

 

Inori

Nous allons faire des offrandes dans la vallée d’Inori. Nous avons du placement d’ouvriers que nous positionnons sur des cartes afin de gagner des jetons Faveurs ou des points de victoire en dépensant des jetons ou en les possédant tout simplement. Ces jetons vous nous donner des points de victoire en fin de partie, selon un principe de collection et majorité. 

Revenons sur la pose d’ouvriers qui est intéressante car en fin de manche une carte qui est remplie d’ouvriers va être décomptée et donner des points de victoire. On positionne nos ouvriers aussi dans ce double objectif, gagner des ressources et des points de victoire C’est aussi ce qui va déterminer la couleur de la carte qui va être remplacée.

Nos jetons colorés ne valent rien en début de partie, c’est les joueurs qui vont à un moment décider de la valeur de chacun de ses jetons sur “l’autel du grand arbre”. Un joueur se gave de vert ? Parfait, on va accomplir l’action la plus basse avec ce jeton vert pour déterminer le gain final. Il en résulte un petit jeu opportuniste et un brin filou où l’on se surveille beaucoup. Une des actions nous permet de gagner des jetons secrets qui peuvent faire la différence et ajouter un brin de chaos qui a été à la table plus ou moins bien accepté. Pour ma part je trouve surtout que ces jetons devraient être piochés par deux pour avoir un choix et ne pas subir le hasard. Le chaos je l’ai plutôt apprécié sinon le jeu serait trop figé, trop lisible.

Le mélange est harmonieux et les illustrations de Suzanne Demontrond magnifiques, Je trouve le système de jeu et de pose d’ouvriers original et dynamique, le dilemme me semble intéressant et permet de créer quelques connivences avec les joueurs : – Non mais viens sur cette carte, regarde c’est tout bénef pour toi (et moi ^^). Au final, je suis malgré tout un peu mitigé par l’expérience, c’est agréable mais je n’ai pas eu envie de remettre ça, faut dire qu’il n’a pas eu grand écho à ma table.

-Atom

Un jeu de Mathieu Aubert, Théo Riviere
Illustré par Suzanne Demontrond
Edité par Space Cowboys

Sortie prévue pour septembre

 

Boop.

Boop de Scott Brady est un jeu abstrait pour deux joueurs qui vous prendra environ 20 minutes dans lequel il s’agira de faire sauter des chats du lit : quoi de plus stimulant ? 

Ne vous laissez pas attendrir par la mignonneté de vos petits Meeples chats et chatons : le jeu s’avère plus brainy qu’on pourrait l’imaginer. Le plateau central est représenté par un matelas moelleux (posé sur le dos de la boîte) composé de cases. Chaque fois que vous placez un chaton sur le lit, il fait « boop » (terme technique que l’on conservera tel quel et tant pis pour les défenseurs de la langue française). C’est-à-dire qu’il repousse tous les autres chatons du plateau d’une case. Alignez trois chatons de manière adjacente pour les transformer en un gros chat, plus bad-ass, pour ensuite obtenir trois chats alignés pour gagner. 

 

 

Chaque pose de chat aura de multiples conséquences puisque tous les chats à côté vont “booper”, et ceux au bord du lit, tombent (et sortent). Autant dire qu’il va y avoir pas mal de mouvements sur ce matelas !
C’est simple comme tout dans le principe, mais ça va faire plus chauffer les neurones qu’on pourrait le croire (tâchez d’anticiper tous les boops pour ne pas vous auto-booper ^^).
On apprécie qu’une incarnation abstraite soit aussi immédiatement compréhensible et drôlatique. Lucky Duck est sur le coup pour sa localisation qui arrivera en juin prochain.

-Shanouillette

Un jeu de Scott Brady
Illustré par Curt Covert
Edité par Smirk & laughter games

Sortie prévue pour juin

Le mot de la fin avant un ultime chapitre coups de cœur sera pour Kaya Miyano, l’auteur japonais qui repart au Japon avec son As d’or pour Trio.

 

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