Derrière le paravent : Bien démarrer dans le JDR

Nous vous présentons une nouvelle Chronique, pour élargir l’horizon ludique dont on parle tous les jours. Certaines personnes sont arrivées au Jeu de Société par cette voie, d’autres ne l’ont pas encore explorée. Ce premier volet s’adresse surtout à celles et ceux qui n’ont pas encore vécu l’aventure du Jeu de Rôle, le JdR, certains pourtant pensent qu’il n’est pas de meilleur jeu que celui où on vit une aventure en commun.

Vous allez pouvoir découvrir plusieurs univers de jeu, dont certains seront présentés dans des Ludochrono, car oui, ça y est les Ludochono JdR arrivent.

Alors pour bien commencer, pour avoir envie de commencer, Vinssou va vous dévoiler ses meilleurs plans. Le mois prochain, Tielcalys détaillera comment donner corps, et âme à son personnage.

Et pour inaugurer cette chronique, nous vous proposons de participer à un concours pour gagner un kit Dungeons & dragons.

 

 

Bien démarrer dans le Jeu de rôle 

 

 

Des caves obscures aux rayons des grands magasins 

 

Le JDR est aujourd’hui un média de loisir en pleine expansion, au même titre que le jeu de société depuis cette dernière décennie, voire un peu plus. Tous les ans, nous voyons de nouveaux acteurs apparaître, que ce soit des nouvelles maisons d’éditions de différentes tailles, ou bien des auteurs qui surgissent de nulle part. Il suffit de parcourir les allées de quelques festivals réputés nationalement, comme le FIJ de Cannes ou Octogones de Lyon, comme des événements plus modestes à échelle régionale, pour s’en rendre rapidement compte : le Jeu de Rôle est de plus en plus présent dans les animations ludiques, les boutiques spécialisées… et commence même à être en rayon des supermarchés de la culture… comme signe ostentatoire que le JDR n’est désormais plus une pratique réservée à une obscure minorité de « laissés-pour-compte » de la société.

 

 

Tant et si bien que ce type de jeu, jadis victime de si mauvaise réputation suite à moultes raisons qu’il ne sera pas nécessaire de lister ici, a finalement bien résisté aux assauts de ceux qui le prétendaient mort depuis longtemps. Il ne s’est même jamais aussi bien porté, et le futur proche ne s’est jamais montré aussi radieux pour lui. Mais alors comment cela se fait-il que ce loisir réputé sombre et obscur, prétendument fréquenté par une seule poignée de barbus mal lavés, gras du bide et mal éduqués, ait aujourd’hui si bonne réputation ?

 

Le jeu de rôle aujourd’hui : une activité pour tout le monde ?

Si, comme on dit, dans chaque cliché il y a une petite part de vérité, qui n’a jamais eu affaire à un gros barbu dans le cadre d’un appel à un service de plomberie, ou dans une quelconque autre activité ? Il y a aussi des gros barbus qui n’ont pas un gramme de culture geek, et tout autant de gens très « smarts » et propres sur eux qui font du JDR, ainsi que des petits, des grands, des chevelus, des chauves, des roux (si si, eux aussi font du JDR)… et ainsi de suite pour toutes les couches sociales de notre société moderne. Tout simplement parce que le JDR est aujourd’hui à l’image de notre société, et que tous les types de public s’y intéressent et le pratiquent en s’y mélangeant même. Car à la table d’un JDR, tout le monde est à la même enseigne.

 

Si j’étais curieux d’en savoir plus, et que j’étais totalement étranger à ce milieu, deux possibilités principales s’offriraient à moi pour mes premiers pas : le découvrir réellement, ou bien virtuellement.

Le découvrir réellement, cela veut dire que je le pratiquerais moi-même, en tant que joueur. Si je n’ai, dans mon entourage, personne qui ne le pratique déjà, le mieux serait de prendre contact avec une association de jeu de rôle dans ma ville. La plupart des villes en ont, même de petites associations, qui sont généralement fréquentées par des habitués, qui sauront vous accueillir au sein de leur structure et accompagner vos premiers pas dans une ambiance conviviale.

 

 

Les bars à jeux, en pleine expansion et fréquentés par tous types de public, grands spécialistes ludiques comme simples amateurs de jeux d’ambiance, voire totalement novices et désireux de découvrir le monde du jeu, sont aussi un excellent moyen de se familiariser avec ce monde ludique. Outre l’accueil et les conseils concernant les jeux de cartes et de plateau, certains bars à jeux se mettent aussi à la pratique du JDR, que ce soit en activité hebdomadaire, ou bien par groupe de joueurs qui viennent ponctuellement. Donc si vous êtes avec des amis, mais que vous n’avez pas de table pour jouer, au lieu de vous asseoir par terre devant une gare, allez donc plutôt trouver refuge dans un bar à jeux. En plus, vous y serez au sec s’il pleut.

 

Les associations, meilleur moyen pour découvrir ?

Mais n’ayez crainte… les associations locales ne sont sûrement pas fréquentées que par des vieux de la vieille, et vous serez certainement en compagnie d’autres personnes qui ne sont pas de grands anciens du JDR (les fans de Chtulhu apprécieront ce jeu de mots pourri), et il n’est pas exclu que votre première partie de jeu de rôle se fasse avec d’autres personnes qui découvriraient ce loisir en même temps que vous ! J’en veux pour preuve mon expérience personnelle en festivals, où se lancent généralement des parties rapides sous forme de découverte, ou bien d’initiation. Nombreux sont les groupes de joueurs, amis ou rencontres, à qui j’ai proposé leur première expérience rôlistique.

 

 

Vous risquez donc d’être surpris devant le nombre de nouveaux joueurs, désireux comme vous de découvrir ce milieu, et avec qui vous pourrez tout à fait poursuivre votre route de rôliste si affinité. Ou encore vous rapprocher d’anciens pratiquants, qui ont plus d’expérience en la matière, et qui partageraient peut être leurs expériences, vous raconter leurs anecdotes les plus croustillantes, leurs échecs critiques les plus mémorables… un autre moyen d’éventuel accompagnement.

 

Outre les associations locales et les groupes d’amis, à qui vous pourriez tout à fait proposer l’expérience le temps d’une soirée, le problème qui se pose parfois est que tout le monde n’à pas forcément des amis. Ni forcément des amis intéressés par la chose, le fameux « rolàlà c’est trop compliqué pour moi » revenant encore bien trop souvent dans la bouche de ceux qui craignent de devoir résoudre des équations de scientifiques de la NASA pour faire la moindre action. Les vilains clichés ont encore la peau bien dure à ce niveau-là…

 

Un loisir uniquement pour les spécialistes de la chasse au dragon ?

D’ailleurs, de plus en plus d’éditeurs orientent une partie de leur marketing en ce sens, en proposant de plus en plus des « kits d’initiation » de leurs jeux, ainsi que des jeux eux-mêmes dédiés à la découverte du JDR, sous forme de petits coffrets incluant tout le matériel nécessaire à une partie, s’appuyant sur le désormais fameux « idéal pour découvrir le JDR ». Et il est vrai qu’en tant que néophyte, je serais assez tenté de me diriger vers l’achat de ces boîtes prétendant regrouper tout pour jouer, plutôt que de me lancer corps et biens dans l’achat d’un livre de règles fastidieuses de plus de 200 pages, aux allures intimidantes avec des chiffres en pagaille sous forme de calcul de résultats de lancés de dés… alors qu’à côté on me propose un moyen simple et rapide.

 

 

Ne vous formalisez pas : allez au plus simple pour débuter ! Dirigez vous vers ce qui vous parle le plus, même s’ il s’agit d’un gros livre de règles. Surtout, n’ayez pas peur de vous faire assommer par des règles compliquées, et dites vous que dans un livre de règles, la partie qui détaille purement le système de jeu ne prend au final pas tant de place que ça dans l’ouvrage. En effet, les trois-quarts des pages sont bien souvent consacrées à de la définition en pagaille de l’univers du jeu et de toutes ses ramifications, ainsi que des scénarios prêts à jouer.

Car oui, parce que dans « livre de règles », il n’y à pas que des règles, mais qu’il y à aussi « livre », il s’agit aussi pour beaucoup de profiter de l’agréable lecture d’un univers généralement profond, et d’en savourer ses descriptions pour en saisir toutes ses nuances et vous impliquer dans le monde qui est entre vos mains. À l’instar d’un livre de règles complet, une boîte d’initiation est donc un excellent moyen de vous initier à la lecture de ce genre d’univers et d’en découvrir ses mécaniques.

 

 

Pour revenir à ce très léger problème technique de ne pas avoir d’ami (car oui, ça peut arriver), il existe désormais des communautés virtuelles qui sont tout à fait compétentes quant à l’accueil de personnes désireuses de se lancer dans le JDR. Particulièrement suite aux périodes de confinements de ces dernières années, où les moyens de communication liés au milieu ludique se sont particulièrement multipliés, diversifiés et améliorés. Si avant, le JDR en ligne était déjà possible mais relativement limité pour des obscures raisons techniques, et pas forcément hyper abouti, aujourd’hui, il est une pratique à part entière. Il existe de solides communautés « online » où de nombreux joueurs et joueuses pratiquent le JDR, exclusivement en ligne.

On citera par exemple le célèbre site Roll20, dont ses améliorations en ont fait un outil d’excellente facture, ou bien des programmes comme discord, qui permet de prendre en compte des systèmes de calcul de lancé de dés pour supporter tous les systèmes de jeux, sans omettre l’excellent « Let’s Rôle« , qui rencontre un succès phénoménal, suite à son récent financement participatif qui à explosé toutes les attentes. Il présente l’outil technique parfait pour faire du JDR en ligne, avec un programme qui prendra en charge moultes systèmes de jeux, aide à la gestion de la fiche de personnage, facilités techniques de communications en tous genres… les possibilités techniques sont trop nombreuses pour les lister, aussi je vous encourage vivement à aller y faire un petit détour.

 

Let’s Rôle, un nouvel outil Ô combien prometteurRoll20, de plus en plus complet

 

Choc des technologies 

Alors hérésie par rapport au JDR désormais dit « traditionnel » ? Oui et non, car là, nous avons clairement deux écoles qui différent, avec une pratique d’un même loisir qui d’un côté est composé de vrais gens autour d’une vraie table, un MJ (Maître du Jeu) caché derrière son paravent, du matériel relativement classique comme simplement des dès, quelques cartes sur papier, voire des fois grossièrement gribouillées sur une ardoise, éventuellement quelques figurines… et de l’autre, en fonction des logiciels utilisés, chaque participant apparaissant sur un bout d’écran, avec un tout autre confort matériel : écran avec des cartes interactives (de plus en plus élaborées), ambiances musicales à la guise du MJ, ce qui est toujours relativement délicat à gérer en réel, icônes pour tout type de personnages, PJ (Personnages Joueurs), PNJ (Personnages Non-Joueurs gérés par le MJ) et de monstres. Tout ceci crée un certain confort de compréhension lors des descriptions de scènes de jeu, avec moultes détails visuels à l’écran, confortablement chez soi, quand il n’est pas forcément évident de s’imaginer la totalité d’une scène lors d’un descriptif purement oral… là où les aficionados du JDR réel rétorqueront à une profusion de détails inutiles et d’une surenchère technique qu’un « vrai » rôliste pourra tout à fait s’en passer !

 

 

 

La vérité est que ces deux pratiques sont excellentes, bien que différentes. À vous donc de faire vos essais et de vous rendre compte par vous-même de ce que vous préférez.

Une histoire de goûts

Vint également un point relativement important, qui peut être une étape décisive pour un bon début de la pratique : le choix du jeu. En fait, posez-vous la question : qu’est-ce que j’aimerais jouer ? Qu’est-ce que j’aime ? Est-ce qu’un univers m’attire plus qu’un autre ? Quelque chose de plutôt bourrin ou alors de l’enquête ? Enquête criminelle à la Navarro ou plutôt paranormale typé X-Files ? Que l’on soit clair une bonne fois pour toute, entre « vouzémoi », comme on dit : il existe de TOUT dans le JDR. Fan de westerns ? D’héroic-fantasy ? D’horreur gore ou psychologique ? De zombies/vampires ou d’autres monstres ? De thrillers et d’enquêtes policières ? Des films d’action velus des années 80/90 ? De science-fiction ? D’exploration d’un quelconque genre ou d’une période historique en particulier ?

Il existe une multitude de références sur chaque thème, et nombre de jeux explorent les sous-genres, de manière à se spécialiser pour se démarquer par rapport à ses concurrents. Impossible donc de ne pas trouver chaussure à son pied. Le tout sera alors de glisser vers vos affinités entre deux jeux sur un même sujet, de la même façon qu’entre deux films d’aventures. D’une manière générale, ne négligez jamais vos propres attirances et trouvez un univers qui vous parle.

 

Serez-vous un féroce chasseur de dragons ?Ou bien un redoutable desperado ?

 

Et si jamais vous avez des exigences très particulières, en vous donnant la peine de chercher un peu, il est actuellement im-po-ssible de ne pas trouver un jeu qui puisse coller à vos attentes. De plus, en fonction de l’orientation des scénarios, il est également possible de jouer à un même jeu de manière totalement différente. Typiquement, dans un décor d’apocalypse zombie, sur un même jeu, il sera tout à fait possible de faire partie d’un commando surarmé de l’armée, ou bien d’un groupe de survivants totalement livré à lui-même, ce qui change drastiquement l’approche que vous allez avoir pour les choix que vous ferez.

 

Trouverez vous qui à tué Pamela Rose ?Ou bien partir à la découverte de nouvelles planètes ?

 

Dans cet océan de choix, outre votre propre sens de recherche, il n’est bien sûr pas exclu de vous rapprocher des nombreux groupes de passionnés de JDR sur les réseaux sociaux (certains sont généralistes tandis que d’autres plus spécialisés par types de jeux ou par leur région), et de demander conseil par rapport à un type de jeu que vous recherchez. Vous tomberez à coup sûr sur des connaisseurs qui vous renseigneront avec plaisir.

J’espère que cet article vous aura autant intéressé à le lire que moi à l’écrire, car l’intéressement de nouveaux pratiquants est un réel enjeux du monde du JDR aujourd’hui, et mérite une réelle réflexion de la part des éditeurs, qui dans un marché ultra-concurrentiel aujourd’hui, où de mauvais choix éditoriaux peuvent précipiter la chute de jeux pourtant initialement très bons.

Si vous hésitiez, j’espère que ces lignes vous auront convaincu de franchir le cap et de vous lancer. L’univers du JDR est vaste, et regorge de surprises dont vous ne soupçonniez même pas l’existence… 😉

Attention Concours !

Pour ceux qui ont lu toutes ces lignes et ne connaissent pas encore l’univers de Dungeons & dragons, nous vous proposons de participer à un concours afin de remporter un lot comportant tout ce qu’il faut pour vous lancer dans l’aventure : le manuel du maître, celui des joueurs, des monstres, et l’essentiel !

Pour cela, répondez à la question suivante :

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(Vous devez avoir un compte ludovox pour participer, une seule participation par compte)

Et Rendez-vous le 6 juillet pour savoir si vous avez fait un bon jet, et lire la suite de cette chronique.

 

En attendant, vous avez plusieurs univers à explorer dans ces Ludochronos :

Dune

Dungeons & dragons

Alien

La légende des 5 anneaux

 

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1 Commentaire

  1. Bagheera 02/06/2022
    Répondre

    Merci pour cette chronique qui tombe à point nommé, car je suis justement en train d’explorer les différentes portes d’entrée dans le monde du JDR. Pure coïncidence ? Je ne crois pas ! 🙂

    Je me suis finalement tourné vers la boîte d’initiation des Chroniques Oubliées, qui a l’air d’avoir de très bons retours et qui devrait me permettre d’entrainer mes enfants dans ma chute.

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