► E.D.I.T.O. : COUPS DE COEUR LUDOVOX 2024

Tous les ans depuis 2017, nous décernons nos petits coups de cœur. À la Rédac, c’est l’occasion de discussions et de débats intéressants. Ce serait mentir que de dire que l’on est tous d’accord et que c’est facile à faire ! Nous avons tous des goûts et des profils différents qui font aussi notre richesse. C’est aussi pour cela que depuis quelque temps on ajoute aussi nos coups de cœur personnels : chacun·e peut défendre le titre qui l’a fait vibrer cette année.

 

 

 

Parce qu’il faut une règle, même si elle est contraignante, on parle seulement de jeux disponibles en français et qui sont sortis entre juillet 2023 et juillet 2024 ; ça c’est pour le cadre. Maintenant voyons quels jeux nous avons envie de conseiller cette année !

Nos petits cœurs qui battent !

Captain Flip

 

Captain Flip nous emmène naviguer sur les flots à bord d’un navire et de son équipage que l’on va recruter tuile après tuile, remplissant ainsi les colonnes de notre plateau et rapportant des points de victoire selon leurs caractéristiques. Toute la tension de ce jeu familial réside dans un choix tout simple : garder la tuile sur sa face piochée ou la retourner (Flip) et poser le verso. Pas de retour arrière possible ! On aime la simplicité de l’action, la construction de son bateau, l’évolution proposée avec les différents stades de la navigation, les micros dilemmes à chaque tuile, et les petits twists comme tirer une tuile singe qui permet de retourner une autre tuile. On aime aussi pouvoir présenter un chouette jeu au tout venant aussi facilement : tu tires, tu retournes, ou pas, et tu poses ! 

Pour en savoir plus : vous avez le Just Played, le Test et vous pouvez aussi visionner le DLV  ainsi que le Ludochrono.

Un jeu de Paolo Mori, Remo Conzadori
Illustré par Jonathan aucomte
Edité par PlayPunk

 

Faraway

Faraway nous propose de nous rendre sur le mystérieux continent d’Aula afin de trouver diverses ressources pour réaliser les quêtes contre un peu de renommée. Faraway est un jeu de construction de tableaux, le but du jeu est de faire le maximum de points en réalisant le plus de quêtes possible tout cela en 8 tours de jeu avec un twist mécanique très malin puisque l’on résout les cartes dans l’ordre inverse du placement. L’air de rien, cela offre de jolis dilemmes et un peu de planification pour une gymnastique mentale qui fait cramer les neurones, mais quand on aime. 🙂 

Pour en savoir plus : vous avez le Just Played, vous pouvez aussi visionner le DLV  ainsi que le Ludochrono.

 

Harmonies

 

Dans Harmonies on construit des paysages avec des jetons en bois que l’on place sur notre plateau, cela afin d’ériger des montagnes, des rivières, maisons, champs, etc, mais aussi des patterns qui correspondent à des cartes paysages/objectifs. Un jeu d’optimisation et de placement avec très peu de contraintes, où disons plutôt que c’est nous qui nous les imposons afin de marquer un maximum de points de victoire. Très satisfaisant et pour ne rien gâcher on a une direction artistique menée de main de maître par Maeva Da Silva (notre interview). Un bon et beau jeu ! 

Pour en savoir plus : vous avez le Just Played, vous pouvez aussi visionner le DLV, ainsi que le Ludochrono.

 

Backstories

 

Backstories nous propose une forme de retour au genre « point and click » dans un jeu qui flirte avec l’enquête et le narratif. Nous vivons une aventure coopérative, celle de Sophie qui part à la recherche de son frère disparu en haute montagne. On a été séduit par le concept de cartes à trou qui nous permet d’interagir avec les lieux et les personnages avec une liberté rafraichissante. Notre coup de cœur consacre autant cette boite que le principe mécanique original : on a hâte de voir les prochains titres dans la gamme et les évolutions que promet le système.

Pour en savoir plus : vous avez le Just Played, vous pouvez aussi visionner le DLV  ainsi que le Ludochrono.

Un jeu de Anthony Perone, Benoit Bannier, Jérémy Ducret, Jules Messaud
Illustré par Cyrille Bertin
Edité par La Boite De Jeu

 

Fil Rouge

Fil Rouge est un jeu coopératif un peu particulier. Nous partons d’une image connue de tout le monde et nous allons recomposer le fil des évènements en plaçant nos cartes personnelles dans la frise de l’histoire. Ces cartes, on ne peut pas les montrer aux autres joueurs, mais on va leur décrire ce que l’on voit, sous un angle propre et figuratif, non sans atteindre un certain registre émotionnel. Petit à petit, on déroule le fil des évènements pour découvrir toute l’histoire. L’autre particularité ici, c’est qu’il faut un groupe posé, qui sait s’écouter : chacun·e doit sentir quand intervenir, un peu comme une sorte de The Mind narratif. Autre point osé : le sujet, un peu mature, il faut le dire. Il se pourrait qu’il ne vous laisse pas insensible, tant Fil Rouge nous chahute, nous bouscule, nous prend par les sentiments. 

Pour en savoir plus : tournez vous sur le Just Played, vous pouvez aussi visionner le Ludochrono.

Un jeu de Julien Prothière, Tom Prothière
Illustré par Tom Prothière
Edité par Lumberjacks Studio

 

Mycelia

 

Des gouttes de rosée sont tombées sur le royaume de Mycelia (notre plateau) et nous allons devoir toutes les enlever : le premier à le faire remporte la partie. Pour cela nous avons une mécanique de deck-building qui est à la fois très facilité et peut convenir à un public familial, mais requiert aussi un peu d’optimisation subtile pour les joueurs plus expérimentés. Il existe d’ailleurs un deck de cartes avancées avec des effets plus techniques. Un très bon jeu passerelle où l’on fait sympathiquement la course ensemble – parfait pour, par exemple, initier vos enfants au deck-building tout en donnant à manger aux amateurs du genre. 

Pour en savoir plus : vous avez le Just Played, et le Test. Vous pouvez aussi visionner le DLV.

Un jeu de Daniel Greiner
Illustré par Justin Chan
Edité par Ravensburger

 

 

Age of Innovation 

 

Age of innovation c’est une sorte de Terra Mystica 2.0, même si c’est très réducteur de le présenter ainsi. On y retrouve les différents peuples, la mécanique de bol et une plus grande modularité encore avec l’ajout de tuiles peuples qui peut être associé à n’importe quel plateau faction et tout un tas de nouveautés. Mais c’est encore Grovast qui en parle le mieux  : “Age of Innovation est très certainement la nouvelle référence du genre. Il se pose en tous cas en alternative à privilégier pour les bienheureux qui voudraient se mettre à la gamme. Esthétiquement moins spartiate, matériellement un peu plus qualitatif avec ses plateaux double couche, all inclusive avec l’Automa (pour peu que le jeu solo soit un critère), un cran au-dessus en termes de profondeur mécanique et de renouvellement, il n’y a pas à hésiter quand on part de rien.”

Pour en savoir plus : vous avez le Just Played.

Un jeu de Helge Ostertag
Illustré par Álvaro Calvo Escudero, Lukas Siegmon
Edité par Capstone Games, Super Meeple, White Goblin G

 

 

Les coups de cœur des Ludovoxiens

 

► Coup de cœur spécial Fredo : Ink it

« J’ai complètement craqué sur Ink It, ce petit jeu de dessin où l’on ne dessine pas ! On va devoir représenter des éléments assez improbables (il faut le dire) à coups de tampon encreur de formes différentes. À chaque manche, on aura un coup de tampon en moins (on démarre avec 5 coups, et on termine avec un seul). Au déroulé du pitch, tous les joueurs à la première partie se disent que c’est parfaitement impossible. Et finalement on trouve des idées, des manières originales de représenter les choses qui font que oui ça marche, et surtout que c’est vraiment plaisant. Intergénérationnel par excellence, il est super facile à sortir pour jouer avec les plus jeunes, ou bien en famille après un gros repas, pour jouer sans distinction d’âges ou de compétences de dessin.

On oublie rapidement le fait qu’on essaye de gagner ou de perdre, la coopération passe au second plan, le but est juste de tenter de faire les représentations les plus malines tous ensemble. »

Pour en savoir plus : vous pouvez visionner le DLV et vous avez le Ludochrono.

Un jeu de Kévin Gauvin, Romain Clément
Edité par Bankiiiz
Distribué par Blackrock Games

 

 

► Coup de cœur spécial Fouilloux : Spirit

 

« Ma petite recommandation perso de cette année c’est Spirit. Je vous ai déjà dit tout le bien que je pensais de ce jeu en Just Played, et on vous en a aussi parlé avec Shanouillette en vidéo. Spirit, c’est le jeu original à base de communication et de dialogue, mais sans paroles. On va faire parler les esprits avec la table Ouija qui n’est autre que la boîte du jeu qui sert de plateau, en déplaçant tous ensemble le marqueur triangulaire sur les lettres pour composer le mot que l’on essaie de faire deviner aux autres joueurs. Bien sûr, il y a des éléments parasites qui ne vont pas nous simplifier la tâche !  

Les thèmes peuvent être difficiles puisque nous parlons de la mort : notre fantôme a un regret qu’il faudra deviner afin de lui permettre de quitter notre monde en paix. Les auteurs (on retrouve Julien Prothière décidément) n’ont pas hésité à aborder des sujets sérieux, voire intimes, ce qui représente une petite prise de risque assez rare dans notre médium. Spirit c’est un jeu qui saura vous toucher, et qui montre encore une fois que le jeu de société a énormément de choses encore à nous montrer. »

Pour en savoir plus : vous avez le Just Played. Vous pouvez visionner le DLV et vous avez aussi le Ludochrono.

Un jeu de Baptiste Laurent, Julien Prothière
Illustré par Simon Caruso
Edité par Olibrius Editions

 

► Coup de cœur spécial Shanouillette : Kipourkoi

« Les jeux d’association d’idées basés sur des illustrations… meh, ça va, on a fait le tour ! Et pourtant … Voici que débarque sans prévenir cet étonnant Kipourkoi qui, contrairement à pas mal de ses aînés, s’explique hyper intuitivement (et ça c’est déjà énorme), permet de jouer sur l’intuition ou les références communes, le tout avec une DA qui rappelle certains jeux vidéo indé – et c’est un compliment, d’autant qu’on n’en avait encore jamais vus, des zigotos comme ça !

En effet, dans Kipourkoi, des créatures loufoques, tantôt mystérieuses, tantôt délirantes, parfois poétiques, toutes sorties de l’esprit inventif de Edoul (notre interview) et appelées des “Zigotos” vont devoir être élues par les joueurs. Pour ce faire, ils doivent répondre en leur âme et conscience à des questions qui, généralement, à elles seules, provoquent déjà des réactions. Toutes mes parties de Kipourkoi ont été riches de débats animés et de rires collectifs. Chaque joueur envisage les Zigotos de manière différente, et si parfois on se retrouve, souvent, on est surpris par la vision des autres. Mine de rien, une façon de faire réfléchir à nos aprioris, sans jamais nous mettre en mauvaise posture – ce qui reste un exercice très difficile effectué ici sans même qu’on s’en rende compte. Oui, ce Kipourkoi a décidément bien quelque chose de très singulier ! »

Pour en savoir plus : vous avez le Just Played et l’interview de l’auteur.

Un jeu de EDOUL
Illustré par EDOUL
Edité par Blue Orange Games

 

► Coup de cœur Shaman : Slay The Spire

« Vous aimez le deck-building ?
OUAIIIIS !
Vous aimez le rogue-like ?
Euh…
DITES OUIIIIII !
Ok. Oui.
J’ai dit : « DITES OUIIIIII ! »
OK. OUIIIIII !
Bon alors jouez à Slay the Spire !
Une belle transposition du jeu vidéo en jeu de plateau.
Une approche de deck-building très satisfaisante avec quatre personnages qui sont bien typés dans leur stratégie avec des variations pour chacun d’eux. Le hasard de l’obtention des bonus et des nouvelles cartes est assez conforme au jeu vidéo et vous permettra ou vous forcera même parfois à varier vos builds et d’explorer d’autres voies.
En effet, au fur et à mesure de l’utilisation des personnages, vous débloquerez de nouvelles cartes venant renforcer / diversifier vos builds de personnages. Le côté rogue like va réellement se matérialiser par le déblocage progressif de difficultés et contraintes supplémentaires.
Et pour couronner le tout, un système de défis « quotidiens » inspiré du jeu vidéo éponyme, qui randomise un peu l’ensemble pour des parties plus typées.

C’est un des rares jeux que j’ai eu envie de jouer en solo, et pour lequel j’ai pris du plaisir à tenter des runs. Mais le vrai petit plus, c’est d’accéder à la possibilité de partager à plusieurs cette expérience. Et c’est vraiment très réussi avec son mode complètement libre d’actions des joueurs, sans ordre ni alternance stricte.
Mon gros gros coup de coeur de 2024.
À noter qu’il est très difficile à trouver actuellement mais qu’un réassort est prévu pour la fin de l’année. Pensez à le réserver dès maintenant au près de votre dealeur local. ;)»

Pour en savoir plus : vous avez notre news en attendant plus prochainement 😉 

Un jeu de Anthony Giovannetti, Casey Yano, Gary Dworetsky
Illustré par Anailis Dorta, Bruce Brenneise, Jose David Lanza Cebrian
Edité par contention games, Matagot

 

► Coup de cœur spécial Natosaurus : Discordia

« Dans Discordia, vous développez votre ville en construisant différents types de bâtiments, et en faisant du commerce avec des navires. À la fin de la quatrième année, l’impératrice Agrippine vient faire son petit tour, et il serait de bon ton que les choses soient finies et que nul ouvrier ne soit encore employé. Le tour de jeu est un draft de dés. Votre dé servira si la couleur et le chiffre permettent de faire travailler les ouvriers. L’idée très particulière de ce jeu est d’employer le plus possible et de se débarrasser au plus tôt des ouvriers qui reviendront à chaque manche demander du travail. Un but du jeu original mis en œuvre par un moteur à construire qui nécessite de sortir de ses habitudes, et sans oublier de se défendre chaque manche contre les barbares. »

Pour en savoir plus : le Test et vous pouvez aussi visionner DLV et notre Ludochrono.

Un jeu de Bernd Eisenstein
Illustré par Lukas Siegmon
Edité par IronGames, Maldito Games, Sylex édition

 

► Coup de cœur spécial Umberling : Empire’s End

« Empire’s End, c’est l’histoire d’un jeu qui vous dit « ça va cramer, baby ». C’est l’histoire improbable de Non Merci qui rencontre Space Base. On va enchérir pour que notre province ne crame pas. Et puis au bout d’un moment, un joueur craque – appât du gain, peur de manquer par la suite, savant calcul ? – et prend toutes les ressources misées à l’enchère, retourne la tuile menacée et désormais, il perd son scoring et ses pouvoirs. Et en compensation il gagne une amélioration.

On avance dans la partie en brûlant tranquillement son domaine (ok, ça brûle TRÈS vite, cette affaire, vos 150 points de victoire initiaux vont fondre à vitesse grand V). Mais entre la génération de ressources bon an mal an qui permettent de respirer, les enchères en économie fermée, les petits power up qu’on gagne ou qu’on achète, il y a de la destruction et du développement. Deux mélodies qui frottent l’une contre l’autre, qui causent de l’émotion : un mélange de satisfaction, d’angoisse existentielle saupoudré d’un soupçon de malice et de ressentiment contre les autres joueurs.
Empire’s End malmène ses joueurs et joueuses, il joue avec comme un chat avec ses jouets. Et pour ça, j’ai envie de dire : banco. C’est discordant, c’est métal, c’est un peu expérimental, c’est tout sauf universel, mais ça a le mérite de faire un truc fou. »
 
Pour en savoir plus :  vous avez le test. Vous pouvez aussi visionner le DLV et le Ludochrono

Un jeu de John D. Clair
Illustré par Kwanchai Moriya
Edité par Lucky Duck Games

 

► Coup de cœur spécial Atom : Les Rats de Wistar

« Les Rats de Wistar se sont échappés d’un laboratoire, les expériences qu’on a leur a fait subir (pauvres petites bêtes) ont au moins eu un bénéfice puisqu’ils se retrouvent dotés d’intelligence. Ils vont ainsi partir explorer la maison voisine, y construire de nouveaux terriers, de nouveaux lits, afin de peupler leur colonie et fabriquer des tas de bidules ! Une mécanique à la fois classique puisque c’est de la pose d’ouvriers, mais avec une roue d’action originale.

Les illustrations de Candida Corsi et Sara Valentino aident bien à entrer dans le thème qui est un peu plus léger que d’habitude et ce n’est pas pour me déplaire, d’autant qu’il est plutôt bien intégré. On a plaisir à explorer cette maison pour ramasser de nouveaux objets, construire des inventions qui seront des moteurs de jeu ou de points de victoire. 

Là où beaucoup d’Eurogames jouent la carte de la complexité à outrance, celui-ci réussit un savant équilibre et reste tendu et interactif, mais aussi amusant avec une belle courbe de progression quand on commence à maîtriser le jeu. Un coup de cœur doit tenir dans le temps, et je pense que j’aurais encore envie d’y jouer dans quelques années. »

Pour en savoir plus : vous avez le Just Played.

Un jeu de Danilo Sabia, Simone Luciani
Illustré par Candida Corsi, Sara Valentino
Edité par Cranio Creations, Intrafin Games

 

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Vous pouvez aussi revoir nos Coups de coeur 2020 – Coups de coeur 2021 Coups de coeur 2022 –  Coups de coeur 2023

 

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2 Commentaires

  1. Doc.Fusion il y a 1 jour
    Répondre

    Une très belle sélection.

  2. ihmotep il y a 22 heures
    Répondre

    Les 3 jeux qui sortent clairement du lot cette année pour moi serait Harmonies, Wonderland Wars et Evolution of Ideas ^^

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