Makemaki, votre jeu à la baguette

Makemaki est un jeu d’agilité pour deux joueurs seulement où il faut faire des makis avec des pièces en bois à la finition classieuse. Avec des règles traduites en français (et le tout est trouvable en boutique). Il faut dire, cela tient sur quelques cartes à jouer. Et là, normalement, si vous aimez le poisson cru et le riz vinaigré, vous vous exclamez :

Saumon dieu !

Alors qu’est-ce qu’on fait ?

Des makis. Trois, quatre, cinq, six, d’un étage ou deux. Il faut les faire vite. Pas de sablier ou d’horloge, c’est au premier qui aura réalisé son tour de force culinaire, puisque c’est un jeu pour deux joueurs uniquement, redisons-le. Tout ceci est d’une simplicité désarmante.

Sauf que.

On a oublié un détail.

À quoi servent ces baguettes qu’on doit casser comme des vraies baguettes de restaurant ?

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La plus belle boîte de J2S au monde.

 

À construire. Oui, oui, à construire les makis. C’est sale de toucher la nourriture avec les mains. Vos parents ne vous l’ont jamais dit ? Bon, bah maintenant, vous allez cuisiner comme ça. Avec des baguettes. Bonne chance.

Et donc, comment on fait ?

On galère. On apprend. Les morceaux sont cylindriques, anguleux, glissants. C’est comme si on apprenait à nouveau à manger avec des baguettes (pour ceux qui savent).

Les cartes donnent des ordres pas forcément évidents à suivre avec cette contrainte temporelle : il faut que le dessus des makis à deux étages soit reproduit, mais ce qui est en dessous, on s’en fiche. On rajoute donc une dimension casse-tête légère : de quoi ai-je besoin pour réaliser mon œuvre ? Comment combiner le reste pour ne pas me bloquer ? L’action est plutôt simple, prend peu de temps, mais prend du temps quand même.

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Facile !

 

Alors, d’accord. C’est facile, question règles. Mais question réalisation et matériel, c’est bien plus corsé. On s’échine à tout poser sur son petit tapis à makis avec la frénésie du chef sushi qui vient de recevoir cinquante commandes, à en frôler la tendinite. L’erreur ne pardonne pas. À chaque fin de partie, je me suis demandé pourquoi j’avais arrêté de respirer. À chaque fin de partie, j’avais l’impression d’avoir couru un marathon (en cuisine).

Pour autant, la sensation de jeu laisse un goût étrange. Pas que le poisson ne soit pas frais, ça non, mais au final, ce n’est qu’un jeu prétexte, une friandise qu’on essaie quelques fois pour jouer, mais qui ne possède pas beaucoup de profondeur. Et pourtant, je le sors et le ressors avec plaisir. Je le fais essayer à qui veut. Histoire de faire une performance à base de beaux makis enrobés d’algue. Je remarque au passage une discrète courbe de progression.

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La satisfaction d’avoir fini…

 

Du coup, je m’interroge, sur ce jeu-presque-jouet : s’il me procure autant de plaisir ludique par ce gimmick de construction, pourquoi aurais-je besoin de chercher plus loin ?

Je crois que la réponse à ma question se trouve dans plusieurs facettes. Tout d’abord, il y a le plaisir de manipulation, celui qui pousse à bidouiller les legos qui trainent, celui qui happe lorsqu’on joue avec un Perplexus, celui qui fait des fidget spinner des outils indispensables. Et puis, il y a le plaisir physique, mimétique. La nourriture a ce côté plaisant, bon vivant, et le jeu rappelle combien il m’est agréable de la préparer. 

 

J’aime donc makemaki autant que faire mes makis.

 

Vous voulez lire les articles d’Umberling ? C’est ici.

Plus de jeux d’agilité ? => Junk Art, de la sculpture délicato-rapide

Plus de jeux sur la bouffe ? => Papa Paolo, de la pizza en veux-tu en voilà

 

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2 Commentaires

  1. TheGoodTheBadAndTheMeeple 07/07/2017
    Répondre

    Dommage que ce ne soit que pour deux…

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