Dungeon Petz : à chacun sa monstrerie !
Dungeon Petz est un jeu de Vlaada Chvátil (Space Alert, Mage Knight, Trough the Ages, Codenames…) dans lequel vous allez gérer une monstrerie : il s’agira d’élever des petits monstres pour les vendre à des Maîtres de Donjon en mal de nouveautés… et prendre soin de ces bêtes n’est pas de tout repos !
Vous allez donc devoir gérer votre monstrerie au mieux, et, bien sûr, vous occuper de vos monstres, avec amour et talent, le tout en envoyant les diablotins qui bossent pour vous dans plusieurs lieux du plateau. Par la suite, vous pourrez les présenter à des concours et / ou les vendre à des Maîtres de Donjon.
Terriblement fun à mon sens, ce jeu de gestion présente un matos à la fois beau et bien pensé, jouissant d’une iconographie particulièrement bien faite, de mécaniques fluides, offrant des stratégies diverses, et d’une très belle rejouabilité. Il faut compter au moins deux heures pour une partie, pour deux à quatre gestionnaires. Le thème est drôle et immersif : toutes les actions y participent, et on s’amuse comme des gosses à prendre soin de nos monstres, tandis que notre esprit de stratège réfléchit aux meilleurs choix, avec une certaine dose de planification.
Il faut savoir que le jeu est exigeant ; les règles, bien que bien écrites et avec pas mal d’exemples, ne sont pas évidentes de premier abord, ni simples à expliquer. Il faudra de la patience 🙂 Je le recommande cependant à tout passionné de jeux de plateau qui a envie de voir quelque chose d’original et de très bien pensé.
Matériel
Le matériel est vraiment beau, agréable et bien fait, qu’il s’agisse du plateau avec tous ses détails à la fois graphiques et pratiques, des monstres tout mimis ou même de la règle bourrée d’humour.
Toutes les indications & informations présentes sur le matériel, qui sont données visuellement, le sont de manière utile et bien pensé, comme c’est le cas, par exemple, des aides de jeu présentes sur le paravent du joueur (actions du tour, répartition des cartes, gestion des besoins, etc.).
En plus de ce paravent, les joueurs ont à disposition des diablotins à leur couleur, et une tuile représentant leur monstrerie, sur laquelle ils disposeront les cages pour prendre soin de leurs petits protégés.
On trouve également dans la boîte pas mal de jetons, quelques kubenbois, des cartes et autres tuiles…
Les monstres, quant à eux, se présentent sous forme d’oeuf, avec une image, un certain nombre de bandes de couleurs suivant l’âge et un prix de vente.
Un mécanisme de roulement permet de faire grandir les bestioles façon Tamagotchi et augmente leur nombre de bandes de couleurs. Les monstres trop jeunes ne peuvent pas être vendus. Les bébêtes sont toutes uniques et ont même leur petite histoire à la fin du livret de règles. On n’en attendait pas moins de Chvátil !
Mécaniques
Il y a plusieurs phases de jeu dans une manche :
- La mise en place, avec l’approvisionnement de la ville (en nourriture, cages etc.) et la révélation des futurs concours et acheteurs,
- Les achats (ou actions)
- Les besoins des monstres,
- Le concours et les ventes
- Puis, le temps passe : les monstres grandissent, la nourriture stockée dépérit…
Les groupements de diablotins
Les diablotins à votre disposition vous permettent d’effectuer des actions sur le plateau, façon pose d’ouvriers. Vous allez d’abord créer des groupes de diablotins, derrière votre paravent, et l’ordre de jeu dépendra de la taille de ces groupes chez chacun.
Vous pourrez ajouter de l’or pour grossir le groupe, d’ailleurs certaine actions, comme acheter un monstre, nécessitent un pion jaune. Il faut aussi, par exemple, au moins deux diablotins pour prendre une cage.
Le groupe le plus important choisira son action en premier. Chaque groupe va permettre de réaliser une action. Et les places sont limitées sur le plateau !
Une action permet d’aller chercher les copains en attente, ce qui veut dire que vous n’avez pas tous les diablotins de dispo dès le début, mais que vous pourrez en ajouter à votre petit business à un moment ou à un autre.
Les actions du plateau sont les suivantes…
Acheter une cage, acheter un monstre, acheter une amélioration de cage, prendre un artefact, chercher de la nourriture, tricher au concours, aller à l’infirmerie (pour récupérer les diablotins blessés – ceux qui ont essayé de calmer la colère d’un monstre) ou au marché noir (pour vendre les montres un peu plus cher)… de quoi s’occuper et avoir, littéralement, l’embarras du choix !
Gérer les besoins de ses monstres
Une fois les actions effectuées, il est temps de s’occuper de nos petites bébêtes ! On va les placer dans une de nos cages (toutes les monstreries en ont déjà une de base), ou bien les déplacer d’une cage à une autre, pour nettoyer le caca ou le placer dans une cage correspondant mieux à ses besoins.
En effet, chaque monstre a des besoins, exprimés sur leur oeuf par des bandes de couleurs.
Pour chaque besoin, on va tirer une carte de la même couleur. Les différents symboles sur les cartes représentent la colère, la faim, l’amusement, le caca, la maladie ou une mutation génétique. L’idée va être d’assigner des cartes qui correspondront aux besoins et d’y subvenir. En gros, si je joue une carte avec le symbole de la faim, il faut que je puisse nourrir mon monstre ; pour l’amuser, il faut soit une cage adaptée, soit assigner un diablotin à la tâche, etc. À savoir que si les besoins ne sont pas satisfaits, les monstres peuvent en souffrir (et ça, c’est mal !)
Les concours et les ventes
Après avoir assigné des besoins aux monstres, on va pouvoir les faire participer à un concours et / ou les vendre. Pour cela, on va regarder les cartes que l’on vient d’utiliser pour les besoins et on va les comparer aux demandes du concours ou de l’acheteur. Gagner un concours rapporte des points de victoire, la vente aussi, mais avec de l’argent en plus.
Rejouabilité et hasard
Il y a plusieurs façons de gagner, et donc de jouer. On peut miser sur les concours (et éventuellement utiliser l’action « triche » à l’occasion), se faire une belle monstrerie avec des super cages, élever les monstres d’une certaine manière, miser sur les artefacts… tout est bon pour arriver à la victoire ! Le jeu offre ainsi une bonne rejouabilité, et on y revient avec plaisir, en essayant différents chemins.
De plus, le matériel est en quantité suffisante pour renouveler les parties : on trouve un grand nombre de monstres avec des besoins différents. Les artefacts peuvent aussi changer la donne.
Pour ce qui est du hasard, il ne concerne que ce qui est disponible sur le plateau et les cartes que l’on pioche pour les besoins des monstres.
Tout le reste est décidé par le joueur. Le hasard participe ainsi dans une certaine mesure à la rejouabilité du jeu, depuis la mise en place aléatoire aux éléments disponibles à tels ou tels moments.
À propos de l’interaction
L’interaction entre les joueurs est peu présente dans le jeu, il n’y a pas de possibilité d’agir sur la monstrerie de quelqu’un d’autre, par exemple.
Cependant, la course aux actions est tout de même importante : il n’y aura pas forcément de cage ou de nourriture pour tous ! On se focalise donc sur sa gestion personnelle, mais on doit compter, composer, avec la présence et les choix des autres joueurs.
Un mot sur l’extension
Pour info, l’extension « Marché Noir » apporte pas mal de nouveautés bien sympathiques. Elle n’est pas nécessaire au jeu, mais elle ajoute un vrai plus à ceux qui ont beaucoup joué et qui ont envie de faire faire d’autres actions à leurs diablotins.
On y trouve du matériel en plus (de nouveaux monstres, artefacts, clients et concours, cages et améliorations), une extension du plateau progression, et un nouveau plateau représentant les bas quartiers.
A partir de celui-ci, on pourra notamment embaucher un garde du corps (diablotin en plus), consulter la diseuse de bonne aventure (regarder les prochains clients à venir), ou encore visiter la zone industrielle pour profiter de ses établissements, entre autres. C’est aussi avec cette extension que l’on va pouvoir créer des sucettes et des boîtes de conserve, mais aussi envoyer un monstre chez le psy pour apaiser ses souffrances et mutations !
Conclusion
Le système d’enchères secrètes est assez novateur et renouvelle le concept classique de pose d’ouvriers. Le thème, franchement sympa, est très présent, et doublé de l’humour de l’auteur, il en résulte un jeu vraiment agréable. Un jeu de gestion avec un thème aussi immersif, c’est une vraie bouffée d’air frais. On en redemande ! 🙂
Bien sûr, le jeu est exigeant, les mécanismes peuvent sembler lourds, surtout au début, et certains ne franchiront pas le pas. Mais, pour tous les autres, ce jeu a un tel charme, avec la patte que l’on connait de Chvatil, qu’il serait dommage de passer à côté.
Ceci est le premier article de Tielcalys ! Bienvenue à bord 🙂
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Un jeu de Vladimír Chvátil
Illustré par David Cochard
Edité par iello
Date de sortie : 22-11-2011
De 2 à 4 joueurs
A partir de 12 ans
Durée moyenne d’une partie : 90 minutes
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atom 21/06/2017
Bienvenu sur le vox ^^
Super Jp sur un super jeu que je ne sors pas assez a mon gout. Je me suis offert l’extension, mais elle est toujours dans sa boite il faut vraiment que je l’essaye. J’adore Chvatil il a le don de mettre de la vie dans ses jeux, alors certes il pose ça et la pleins de petits détails qui alourdissent la règle, mais comme chaque chose a un sens ce n’est pas grave.
Dr. Jacoby 21/06/2017
Les jeux de Chvatil c’est un peu comme tes premières cuites au Malibu ou au Get 27, tu trouves ça génial le jour même, par contre quand tu reprends tes esprits le lendemain, impossible d’y retoucher pour le restant de tes jours !
Albu 23/06/2017
Marrant, moi c’est l’inverse (outre le fait que j’ai immédiatement vomi ma première gorgée de Get 27…)
Les jeux de Chvatil, je les trouve imbitables, bordéliques et foutraques à la première partie, mais ils finissent toujours par me faire revenir et après je ne les quitte plus !
-Nem- 22/06/2017
Très chouette just played. Je connais pas le jeu mais ça me donne très envi de l’essayer !
Gile 22/06/2017
Au début Je l’ai trouvé très amusant, vraiment original, avec un super univers..puis par la suite après 4 parties , qu’est ce qu’il est lourd! beaucoup de règles, d’exceptions, mise en place entre chaque tour….des parties à 2 joueurs en 2H presque incompressible… je l’ai revendu
Angie 28/06/2017
Moi aussi j’adore, enfin j’avais adoré, ça me donne envie de refaire