MECHS VS MINIONS : Des Mechs et des Minions

Alors comme d’habitude, mon intro est beaucoup trop longue pour l’immense majorité d’entre vous qui veut juste savoir de quoi parle le jeu, et si c’est votre cas, je vous propose de cliquer ici.

Lorsqu’on a traîné ses guêtres aussi longtemps que la plupart de la testing team l’a fait dans le monde ludique, on a acquis pas mal de certitudes. Les certitudes version « je suis un spécialiste », voyez. On a tout vu, tout entendu, on connait tout le monde, on est blasés, quoi. Comme diraient les Wriggles : « on se la pète, grave ».

Et pourtant, Dieu sait qu’on aime les nouveautés, les petits coups de frais, les coups de pieds dans la fourmilière ludique. L’occasion de se remettre en question, de revisiter les positions qu’on croyait inébranlables, comme « les Chvatil sont tous top », « les jeux de Cathala sont quand même un peu froids », « Faidutti fait que du léger », etc.

Lorsqu’on a commencé à parler de Mechs vs Minions, tous les voyants étaient au rouge : 

  • Adaptation d’un jeu vidéo (art extrêmement difficile, parfois réussi, parfois complètement raté…). Il s’agit ici de League of Legends, qui est l’un des jeux vidéo en ligne les plus profitables de ces dernières années, suivi par une communauté incroyable.
  • Des auteurs dont c’est le premier jeu, qui ne mettent absolument pas leurs noms en avant, Chris Cantrell, Rick Ernst, Stone Librande, Prashant Saraswat, Nathan Tiras. Bon bah là c’est clair, je n’en connais aucun. Déjà que les adaptations de jeux vidéo par des pointures du domaine c’est souvent difficile, alors par des débutants…
  • Un éditeur qui n’est autre que l’éditeur du jeu vidéo en question, Riot Games. Mouais. Ça sent le pognon facile.
  • Un circuit de distribution inédit : le jeu ne sera pas vendu en boutique, ne sera pas vendu sur Amazon, et attention les yeux, ne fera pas l’objet d’une campagne Kickstarter ! Alors là tout fout le camp. Bref, le méchant éditeur qui veut maîtriser à mort le circuit de distribution et qui ne laissera pas les pauvres boutiques faire un peu de marge dessus. C’est moche.

 

Donc pour reprendre une phrase chère à mon coeur en cette saison de décès inopinés et massifs d’icônes des années 80 : « Tout cela ne me dit rien qui vaille ».

Un deuxième élément est venu compliquer les choses. L’éditeur du jeu a bien sur envoyé pas mal de copies de versions assez préliminaires aux personnes médiatiques les plus influentes de notre beau hobby : Tom Vasel, Richard Ham aka Rahdo, les tarés de Secret Cabal, Rodney Smith, et moi. Non, je déconne, pas moi.

Ils ont bien sûr exploité leurs retours techniques mais par contre, ils leur ont interdit de parler du jeu de quelque manière que ce soit avant la fin de l’embargo. On n’a donc absolument rien eu à se mettre sous la dent question infos jusqu’au jour où l’accord de confidentialité en béton armé renforcé de tiges de titanes galvanisé à dégivrage convexe a été levé. Et là, la déferlante, on en a pris de partout : des How To Play, des déboitages, des revues, des critiques, c’est parti dans tous les sens.

Alors bon, quand on est un acheteur compulsif qui achète avec sa colonne vertébrale, branchée directement sur le clic droit un chroniqueur Ludovox consciencieux, on se doit de se faire une opinion en première main, comme on dit. Du coup, environ 3 dixième de secondes après l’ouverture des pré-commandes un peu nonchalamment j’ai commandé le jeu sur le site internet, et je l’ai reçu WAVE ONE BABY assez rapidement.

À quel moment on parle du matos ? 

Pour une fois je pense qu’il faut commencer par ça, parce que c’est vraiment la première expérience qu’on a lorsqu’on ouvre le jeu, et elle vaut son pesant d’or ici. Le jeu coûte 75€. Pour ce prix là, je n’ai jamais vu autant de matériel ; d’une telle qualité, dans une boîte de jeu. Point.

C’est juste totalement incroyable. Ce jeu a totalement redéfini ce qu’un jeu de société peut apporter en matière de matériel. Alors on peut aller voir l’une des nombreuses vidéos de déboitage (unboxing) qui trainent sur Youtube, dont celle là, si on veut se faire une idée. Je n’ai presque pas envie de coller des images du matériel ici, surtout parce qu’elles ne peuvent pas rendre justice à l’incroyable qualité du contenu de cette boîte.
C’est le plus beau jeu, de la meilleure qualité, que j’aie jamais vu. Les figurines des héros sont immenses, très bien peintes, et les minions ont reçu un lavis qui fait ressortir les ombres du plus bel effet. Les planches sont colorées, certains éléments du jeu sont en métal, enfin on est dans le délire le plus total.

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C’est bien simple, quand j’ai ouvert la boîte, il a fallu que je m’assoie, tellement j’étais abasourdi. Je ne sais absolument pas comment l’éditeur a réussi à offrir aux joueurs un contenu aussi incroyablement qualitatif en restant à ce niveau de prix.

Scythe peut aller se rhabiller, et Kingdom Death Monster peut retourner se tripoter la figurine dans son coin, au moins en termes de rapport qualité / prix. 

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Evidemment, la boîte pèse deux tonnes et est absolument énorme. Elle sera compliquée à transporter, amoureux des deux roues, faites plutôt venir vos potes chez vous pour y jouer (ou, comme moi, résolvez vous la mort dans l’âme, mais quand même un peu moins par ces journées hivernales, à vous mettre à 4 roues).

Par ailleurs, il y a aussi quelque chose que les plus furieux d’entre nous vont trouver important : la qualité de l’insert. S’il y a bien un aspect qui montre à quel point ce jeu est une déclaration d’amour à notre hobby et à ses plus acharnés fanatiques, c’est bien l’insert. Car MvM est livré avec LE MEILLEUR INSERT DE TOUS LES TEMPS. Evidemment, pour mettre tout ce beau matos dans une boîte, même énorme, il fallait un minimum d’organisation. Je ne sais pas si je vous ai dit, mais par exemple, les minions qui sont tous absolument identiques du point de vue des mécaniques de jeu, viennent en plusieurs modèles de figurine. Comme ça. Juste parce que ça fera plus joli et moins monotone sur votre table de jeu.

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Alors les modèles de figurines différents, c’est bien, mais quand il s’agit de les ranger dans un insert, on a un peu l’impression de jouer à une deuxième jeu que seul un esprit totalement retors aura pu imaginer (la perle de la médaille du summum de la perversité revient en la matière à Earth Reborn, super jeu doté d’une quantité juste déraisonnable de matos, et d’un insert qui en a fait partir plus d’un en dépression nerveuse).

Et bien, pour MvM, point de stress. L’insert est tellement bien fait que chaque emplacement de figurine de Minion peut accueillir n’importe quel modèle de Minion. Et toc. Du coup, le rangement est un jeu d’enfant, presque un bonheur pour un gros maniaque comme moi qui range ses jeux en faisant sortir sa langue entre ses dents et en marmonnant « une place pour chaque chose et chaque chose à sa place »… Merci Riot Games, je vous aime d’amour.

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D’accord mais le jeu en lui-même ?

D’abord, commençons par abattre d’une balle entre les deux yeux l’éléphant au milieu de la pièce (oui, c’est ça qui sent bizarre).

Mechs vs Minions n’est pas l’adaptation en jeu de plateau de League of Legends. Voilà, c’est dit. Je suis absolument désolé pour ceux dont cela va détruire la vie.

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Pour ceux qui ont survécu à la lecture de la ligne précédente, réjouissez vous car il y a tout de même un lien de parenté très fort. Personnellement je ne suis pas joueur de LoL, mais je n’ai aucun mépris pour cette frange de la population (je n’ai juste pas le temps, sinon je serai probablement dedans jusqu’au cou).

Je vais quand même vous faire la description clinique du jeu, cela permettra de mieux comprendre ce qui suivra. Pour autant, je vais me contenter de propos liminaires afin d’introduire les concepts du jeu plus en détail un peu plus tard.

Mechs vs Minions est un jeu coopératif pour 1 à 4 joueurs, se déroulant dans l’univers de League of Legends. C’est un jeu s’appuyant sur une mécanique de base et des scénarios spécifiques (10 au total), qui proposeront aux héros de remporter des objectifs spécifiques aux scénarios. La mécanique principale est celle de la programmation (à la RoboRally de Garfield pour ceux qui connaissent) sur la base de cartes d’action draftées en temps limité.

Mechs vs Minions reprend l’univers de League of Legends bien sûr, mais place les joueurs dans une situation bien différente. On reprend 4 héros typiques, mais qui seront ici les étudiants fréquentant une école de conduite de Mechs. Et oui, il faut bien apprendre pour pouvoir conduire ces machines rétives. Mais tout ne va pas comme prévu. 

Le jeu se présente sous la forme d’une série de scénarios qu’il faudra a priori jouer dans l’ordre car leur enchaînement raconte l’histoire de ce groupe de 4 étudiants aux prises avec des événements très étranges se déroulant dans leur école. Les 4 héros sont des héros du monde de League of Legends dont vous pouvez admirer les figurines (et leur échelle !) sur l’image ci-dessous :

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Les scénarios sont scellés dans des enveloppes individuelles, et chaque enveloppe ne doit être ouverte qu’une fois les scénarios précédents effectués. Et cela place le critique que je suis dans la position difficile de vous présenter le jeu sans vous en révéler les secrets que vous aurez bien plus de plaisir à découvrir par vous même (une circonlocution bien lourde pour ne pas utiliser le mot « spoiler », qui, lorsqu’on en enlève le « s », donne « poiler ». Hasard ? je ne crois pas).

Les scénarios se présentent comme une suite d’objectifs pour les joueurs. Lors du déroulement d’un scénario, certains événements déclencheront des « escalations » (parce que chez Ludovox, les néologismes anglicistes ne nous font pas peur, non madame) qui en général viendront compliquer la vie des joueurs en rajoutant des contraintes, des ennemis supplémentaires, des zones qui font des dégâts, etc.

La mécanique au coeur

L’une des forces de MvM est de reposer sur une mécanique extrêmement simple, compréhensible par tous même les plus jeunes, à la limite pas besoin de savoir lire pour jouer à ce jeu mais j’y reviendrai.

Lors d’un tour de jeu, se succèdent les phases suivantes :

  • Distribution aux joueurs des cartes de commande
  • Affectation des cartes de commande sur la ligne de commande par les joueurs
  • Chaque joueur, en commençant par le premier, exécute sa ligne de commande
  • Les Minions (et les autres ennemis du jeu, #NOSPOILER) agissent et se déplacent
  • Les Minions adjacents à des Mechs leur font des dégâts
  • On recommence.

 

Chaque joueur dispose devant lui d’une planche de programmation de 6 cases qui permettent d’y loger (au moins, j’y reviendrai aussi) autant de cartes de contrôle.

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Lors de chaque tour (à l’exception du premier) 5 cartes sont mises en jeu et seront donc draftées : le premier joueur en choisit une parmi 5, le deuxième une parmi les 4 qui restent, etc, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une seule carte puisque le jeu se joue à 4 joueurs maximum.

Avec moins de 4 joueurs, on continue à distribuer des cartes jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’une : ainsi, à 3 joueurs, le premier joueur en aura deux et les deux autres une seule, mais cela n’est pas très grave car le premier joueur change à chaque tour. C’est de cette façon (et de cette façon seulement) que le jeu gère les différents nombres de joueurs possibles. J’y reviendrai. Oui, là-dessus aussi. 

Petit détail : on a le temps d’un sablier (à peu près une minute) pour effectuer ce draft. Si toutes les cartes n’ont pas été distribuées avant la fin du sablier, celles qui restent sont distribuées de manière aléatoire aux joueurs qui n’ont pas eu le temps de choisir la leur, ce qui peut avoir des conséquences assez dramatiques.

Une fois qu’on a une carte, on peut en faire pas mal de choses, mais je m’en vais tout d’abord vous expliquer leur contenu.

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Les cartes sont constituées de 4 éléments possibles : mécanique, feu, électricité, et électronique. Cette classification n’a pas vraiment un sens très important si ce n’est d’un point de vue thématique puisque les actions correspondent en général à la mise en oeuvre de l’élément concerné : « Skewer » sert à empaler un minion sur un éperon pour s’en servir de bouclier minion (pas humain, forcément), « Blaze » permet d’avancer en cramant ce qui se trouve sur les côtés du Mech, « Speed » permet d’avancer très vite, et « OmniStomp » permet de se déplacer normalement mais aussi latéralement.

Toutes les cartes présentes sur l’image ci-dessus correspondent à un type : le déplacement. Il y a 3 types possibles : Déplacement (comme ci-dessus), Rotation (pour changer l’orientation du Mech) et Attaque. Chaque élément présente les 3 types de cartes, on a donc 12 cartes différentes dans le paquet, comme l’illustre la photo ci-dessous :

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Et voilà, ce sont les 12 cartes d’action disponibles pour programmer votre Mech dans MvM. Ca peut paraître peu, mais c’est à mon sens le nombre idéal pour qu’on les connaisse toutes au bout d’une partie, et qu’on puisse commencer à se concentrer sur ce qu’on doit faire plutôt que de lire les cartes. Mais que fait-on de ces maudites cartes ?

Ça programme, ça cumule, on se croirait en politique

Evidemment, le modèle de programmation est assez classique, et ceux qui connaissent bien Roborally ont l’habitude de cette mécanique. Mais nos amis de chez Riot Games se sont dits que juste pondre un jeu au matériel incroyable pour coller dessus une mécanique classique serait bien dommage, et je suis assez d’accord avec eux.

Dans un Roborally, à chaque tour, on programme une ligne de commandes à exécuter au prochain tour. Une fois cette ligne exécutée, on en jette les cartes et on recommence.

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Dans MvM, la programmation est cumulative.
Qu’est-ce que ça veut dire ? Cela veut dire qu’on va devoir vivre avec nos choix de programmation pendant assez longtemps, et que tour après tour, votre Mech va exécuter une ligne de commande globalement assez proche de celle du tour précédent. Identique ? Pas tout à fait, puisque LA carte que vous avez récupérée lors du draft en début de tour va vous servir à modifier cette programmation, de 3 façons différentes :

  • Tout d’abord, on peut poser notre carte dans n’importe quel emplacement (« slot ») vide de la ligne de programmation (pour rappel : on a 6 slots sur la ligne de programmation). Cette commande s’exécutera alors normalement lorsque son tour viendra.

 

  • On peut placer notre carte sur un emplacement déjà occupé par une autre carte. À ce moment là, deux options : soit la carte occupant le slot ciblé a une couleur différente de celle que vous voulez poser, et alors, la nouvelle carte remplace purement et simplement l’existante, soit elle est de la même couleur, et là il se passe un truc très drôle : votre nouvelle carte va s’exécuter, mais elle sera plus puissante. Pour prendre un exemple simple : si votre carte « Speed » est seule dans son slot, vous avancez de une ou deux cases. Si elle est posée sur une autre carte « électricité », alors le Mech avancera de 3 ou 4 cases. Posée sur deux autres cartes électricité, vous avancerez de 5 ou 6 cases !

 

  • On peut aussi défausser la carte qu’on vient de prendre pour obtenir l’un des deux bénéfices suivants (selon la carte qu’on défausse) : soit on a le droit de permuter le contenu de deux emplacements non endommagés, soit on peut réparer un emplacement endommagé, ce qui peut se révéler très important.

 

J’ai bien lu « endommagé » ?

Absolument ! Il y a un certain nombre de sources de dégâts dans MvM (la principale étant les Minions eux mêmes, mais d’autres éléments de l’environnement peuvent aussi avoir une grosse envie de rigoler avec votre Mech). Globalement, il faut bien le reconnaître, pour des machines faites pour le combat, nos Mechs sont en carton : au moindre petit heurt, ils se mettent à déconner en mode total n’imp, et il faut que leurs pilotes luttent pour leur faire faire ce qu’ils veulent…

Cette mécanique est assez similaire à celle de Roborally, mais plus riche : pour chaque point de dégât subi, on doit tirer une carte de dégât, qui pourra avoir deux effets :

  • Mettre la grouille de manière instantanée dans votre programmation : permuter deux ou plus emplacements, par exemple. On défausse ensuite la carte de dégât.
  • S’installer confortablement dans l’un de vos emplacements (recouvrant la carte existante), et faire faire totalement n’importe quoi à votre Mech. Cela peut-être un mouvement imposé dont il vous faudra tenir compte dans votre programmation ou (pire !) un mouvement aléatoire que vous ne pourrez connaître qu’au moment de l’effectuer ce qui risque de compliquer un poil vos manoeuvres.

 

Heureusement, comme je l’indiquait plus haut, défausser une carte (mécanique ou feu) peut vous permettre de vous débarrasser d’une carte dégât collée dans votre ligne de commande. 
De la même façon, défausser une carte électricité ou électronique peut vous permettre de permuter deux slots non endommagés de votre ligne. Cette opération pourrait vous être utile pour compenser les effets d’un dégât ou pour vous permettre de modifier votre programmation qui ne vous intéresse vraiment plus.

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Il est important de noter que même si la mécanique de programmation « cumulative » qu’on enrichit d’un tour sur l’autre peut sembler intimidante, elle est au contraire assez malléable et flexible et même si on ne fait pas systématiquement ce qu’on veut, on arrive bon an mal an (lorsqu’on n’est pas trop endommagé) à faire en gros ce qu’on souhaite.

Il existe quelques autres mécaniques de jeu « centrales ». À l’instar d’un Zombicide, le nombre de Minions tués par les joueurs est comptabilisé, et à chaque fois qu’on en tue 5, on monte d’un niveau. Certains pouvoirs des Mechs peuvent ne devenir actifs qu’à partir d’un certain niveau, cette compatibilité est donc importante.

Les sensations de jeu

Comme je l’ai écrit plus haut, chaque scénario aura ses propres objectifs, il est donc difficile de faire beaucoup de généralités, mais on peut tout de même retenir un certain nombre de points :

  • Les Minions, ça croustille sous la roue, et dans la pince c’est fondant : vous allez massacrer beaucoup, beaucoup, beaucoup de Minions. Mais il en arrive en général plus. Comme dans les meilleurs MOBA, vous allez voir des dizaines et des dizaines de Minions envahir le plateau et vous compliquer la tâche. Vis-à-vis d’eux, vous êtes très puissants : lorsqu’un déplacement vous amène sur la case d’un Minion, vous le tuez, les cartes d’attaque permettent en général d’en tuer plusieurs d’un coup, etc. Vous allez donc joyeusement moissonner du Minion et cela fera votre joie.

 

  • Par contre, isolez vous au milieu d’un groupe de Minions, et gare à vos fesses ! Ces petites bêtes peuvent rapidement vous infliger pas mal de dégâts, et leur effet sur votre Mech peut aller du totalement indolore à l’enfer sans nom. Du coup, méfiance !

 

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  • L’intelligence artificielle varie d’un scénario à l’autre, tout en restant systématiquement très basique (pour les Minions, pour les autres ennemis #NOSPOILER). La fin de tour consiste à activer les ennemis, qui se déplacent en général d’une seule case dans une direction donnée, la direction pouvant soit être une direction cardinale, soit une cible mouvante (« le Mech le plus proche »). Dans certains scénarios, les Minions ont un chemin prédéterminé, comme dans les meilleurs Tower Defense. Cette phase n’est pas captivante puisqu’il s’agit d’appliquer une règle décrite par le scénario, et on peut y faire pas mal d’erreurs si on l’a mal lue, il faut donc être un peu attentif, surtout si on s’y met à plusieurs (ce qui est quand même recommandé lorsqu’on doit déplacer plusieurs dizaines de minions).

 

  • Programmer son Mech et appliquer son mouvement est une joie surprenante. On se surprend à être extrêmement satisfait d’une programmation particulièrement futée qui vous permet de faire un gros tour, et à se bidonner de manière assez incontrôlée quand notre Mech se met à faire n’importe quoi, parce qu’on s’est trompé ou à cause des dommages qu’il a subi.

 

  • Comme à Roborally, l’environnement est capital et il faudra faire attention où l’on passe ! Mention spéciale aux cases contenant des runes, puisque leur effet varie d’une partie à l’autre, et même parfois au cours d’une partie !

 

C’est un jeu en coopération, non ?

Oui, je n’ai pas beaucoup abordé cet aspect pour l’instant, mais c’est bien l’un des points forts du jeu. Ce que je déteste dans Roborally, c’est le sentiment de double peine qu’on ressent quand on est au milieu de la mêlée avec d’autres joueurs et qu’invariablement, on sait que quoi qu’on programme, à un moment on va percuter un autre robot, qu’un autre robot va nous percuter, et que notre belle programmation partira direct dans les toilettes et qu’on finira en vrac, pendant que les joueurs qui ont réussi à s’extirper rapidement de la mêlée caracolent tranquillement devant, sans être gênés par leurs collègues.

Evidemment, on se débarrasse de ce problème dans un jeu coopératif. Par ailleurs, la structure du tour est elle aussi différente, puisque chaque Mech exécute l’intégralité de sa ligne de commande, puis un autre, plutôt que carte par carte comme pour Roborally.

L’une des découvertes que j’ai faites c’est que dans ce jeu on se concentre beaucoup plus sur la stratégie que sur la tactique, incroyablement. Dans mon groupe, on décide avant de voir les cartes, ce que globalement on veut faire dans le tour en question, puis on traduit ça en « quelles cartes il me faudrait pour que ça marche bien », de sorte à ce que lorsque les cartes sont révélées, globalement le draft se passe rapidement et sans dispute. En effet une minute, c’est quand même super court, et si on n’est pas d’accord sur ce qu’on veut faire au moment où on découvre les cartes, cela va être la foire d’empoigne et partir en sucette rapidos.

 

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J’ai été très surpris par le niveau de coopération qu’on arrive à atteindre dans MvM. Il faut discuter, identifier quelles sont les urgences, comment on va gérer les problèmes en équipe, etc. Je m’attendais à un jeu beaucoup plus foutraque, je dois l’avouer, et j’ai été très agréablement surpris. Lorsqu’on progresse dans les scénarios, de nouveaux pouvoirs sont débloqués pour les joueurs et ils sont souvent intéressants dans les interactions entre joueurs qu’ils créent.

Bref : MvM est un vrai coop, comme je les aime.

Les scénarios et l’évolution de la « campagne » 

Les 10 scénarios livrés dans la boîte se suivent en une trame narrative cohérente. Par contre, on passe à un scénario lorsqu’on a réussi le précédent, point. La façon dont on a procédé, à quel point on a été bons, tout cela n’a absolument aucun impact sur le scénario suivant.

De la même façon, on a une évolution des avatars qui deviennent de plus en plus personnalisés (par opposition à leurs postures tout à fait interchangeables en début de jeu), mais cette évolution est, elle aussi, totalement scriptée, au point que les « nouveaux pouvoirs » sont souvent très utiles pour le scénario pour lequel ils apparaissent. On peut aussi voir ça comme une occasion de bien comprendre comment ils fonctionnent pour la suite de la campagne, puisque les pouvoirs sont cumulatifs scénario après scénario.

Donc on est très loin d’un jeu à campagne à la Descent V2 / Assaut sur l’Empire, pas vraiment de dimension « RPG » où on ferait progresser son personnage avec des arbres de compétences, du nouveau matériel, etc. Rien de tout cela dans MvM.

Par contre, la mise en scène au niveau du matériel est réellement somptueuse ; chaque nouveau scénario arrive dans une enveloppe cachetée dans laquelle on découvre un briefing, des nouveaux éléments de jeu et c’est vraiment un peu Noël lorsqu’on ouvre ces nouveaux scénarios.

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Mais tout n’est pas parfait

Il existe effectivement quelques points d’attention dans MvM, qui pourraient gêner certains :

  • Il n’y a que 10 scénarios. Chaque scénario est rejouable, bien sûr, puisqu’on n’est pas dans un jeu Legacy ici, et donc aucun élément de jeu n’est altéré de manière définitive. Cependant, force est de constater qu’une fois qu’on a réussi un scénario, souvent une stratégie bien particulière est beaucoup plus efficace, et lorsqu’on l’a trouvée, le scénario devient particulièrement facile. Un bon exemple est le deuxième scénario qui devient très facile une fois qu’on a compris le truc.

 

  • Globalement, c’est plutôt un jeu de difficulté moyenne, ce qui pose toujours un peu problème dans un coop. En ce qui me concerne, avec les 10 scénarios, je suis content de mon achat. J’ai joué chaque scénario plusieurs fois (pas tous) et je me suis amusé à chaque fois – mais il faut reconnaître que les groupes de joueurs changeaient aussi, et je me vois mal rejouer un niveau avec le même groupe. Il semblerait donc que le jeu soit un peu à durée de vie limitée de ce point de vue. Il est cependant totalement imaginable que Riot Games publie de nouveaux scénarios utilisant le contenu de la boite, cela serait le truc le plus facile du monde.

 

  • Sur le papier, MvM est un jeu de 1 à 4 joueurs, puisque le nombre de cartes distribuées à chaque tour est le même quel que soit le nombre de joueurs. Cela ne fonctionne pas totalement, notamment dans les scénarios où il faut jouer la « défense de zone » pour protéger un élément par exemple, pendant que vos collègues vont faire autre chose à l’autre bout du plateau. Bref, certains scénarios sont BEAUCOUP plus difficiles à 1 ou 2. Globalement, à 3 ou 4 joueurs, cela se passe très bien.

 

  • La phase des ennemis peut être un peu pénible – même si jamais très longue. Il faut un peu de méthode et de discipline pour être sûr que chaque ennemi a été déplacé une et une seule fois, et les erreurs arrivent assez souvent. On est dans un coop, donc ce n’est pas très grave en général. 😉

 

  • Au chapitre « les joueurs d’aujourd’hui sont des enfants gâtés » on aurait pu souhaiter que les 4 Mechs soient plus différents dès le départ. Le choix du personnage n’a aucune espèce d’importance pour les premiers scénarios où les 4 personnages sont complètement interchangeables. Même plus tard, les pouvoirs spéciaux sont sympathiques, mais pas totalement déterminants (ou quand ils le sont, ils sont à usage unique).

 

  • À ma connaissance, il n’y a pas de VF prévue, même si les règles et les scénarios sont disponibles en français sur le site de l’éditeur. Les cartes, elles, à ma connaissance encore une fois, ne sont pas disponibles dans notre langue, ce qui est dommage pour un jeu à vocation plutôt familiale.

 

La conclusion

Mechs vs Minions est une énorme claque. Le jeu fonctionne très bien, il est très drôle, on peut y jouer avec des enfants relativement jeunes, puisqu’il n’y a que 12 cartes et qu’elles sont assimilées assez vite. Fondamentalement, même un enfant qui ne sait pas lire, correctement encadré par un adulte, peut tout à fait jouer à ce jeu.

S’il y a un jeu sorti ces dernières années où on peut dire qu’on sent l’amour qu’y ont mis ses auteurs, c’est bien celui là. Oui, c’est Riot Games, et donc ils ne sont pas soumis aux mêmes impératifs économiques que les autres éditeurs du domaine, c’est relativement clair quand on voit le rapport qualité du matos / prix qui EXPLOSE de très très, mais alors vraiment très très loin tout ce qui s’est fait jusqu’à aujourdhui. Point. Trait. 

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Riot Games aurait pu bâcler un jeu rapido en profitant de l’immense popularité de la licence League of Legends. Que nenni. Ils nous ont livré l’un des coop les plus amusants de ces dernières années. Pas le plus profond, pas celui qui propose le challenge le plus relevé, certes, mais une expérience de jeu vraiment convaincante, dans une boîte qui me fait encore briller les yeux à chaque fois que je l’ouvre.

Et ça, ça n’a pas de prix.

Ah bah si, 75 euros.

Zut, conclusion foirée.

Mechs vs Minions

Un jeu de Chris Cantrell, Nathan Tiras, Prashant Saraswat, Stone Librande
Edité par Riot Games
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 01-1970
De 2 à 4 joueurs , Optimisé à 2 joueurs
A partir de 12 ans
Durée d’une partie entre 60 et 90 minutes

 

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55 Commentaires

  1. TheGoodTheBadAndTheMeeple 10/01/2017
    Répondre

    Un jeu a part qui donne a repenser un peu le hobby quand on a une grosse puissance de feu. Ankama a ouvert la voix en traduisant Dofus, et Riot Games enchaine avec du tres lourd.

    Apres j’imagine qu’un editeur de ce calibre sort des pelles de produits dérivés et a donc des contrats et connaissances larges avec des fournisseurs de fig qualité collectionnable, ça fait tout de suite la différence.

    La seconde chose qui fait la différence est la gestion de la communication. Au contraire de l’etalage du making off actuel, c’est le salve final et la plus belle qui sort et a Noel, exit Gencon/Essen. Intéressant.

    Quant au moyen de distribution il est efficace et très consumériste. A cela s’ajoute le fait qu’ils ont du faire un tres gros tirage…

     

    Perso je me le note pour dans 1 an ou le prix sera encore plus bas ! Car il reste hyper allechant.

  2. motlockbob 10/01/2017
    Répondre

    La référence à robot rally aurait tendance à me refroidir mais on sent la joie du joueur dans cet article, je le note donc dans un coin

    • TSR 10/01/2017
      Répondre

      Hello, c’est vraiment beaucoup plus fun que Roborally. Le fait que ce soit en coopération change tout, globalement il est assez facile de ne pas se marcher sur les pieds les uns les autres et on arrive à très bien coopérer.

      Ensuite, si la notion même de mouvement programmé te file des boutons, mieux vaut effectivement passer son chemin. A essayer, tout au plus 🙂

  3. Simon Murat 10/01/2017
    Répondre

    Très rèc houette jeu. Je l’ai acheté les yeux fermés sans même savoir quel type de jeu c’était.
    Depuis c’est la franche rigolade.
    Oui c’est une sorte de Roborally coop, pas très dur, mais fun.
    Oui c’est très grand public et la règle pêche par moment.
    Oui c’est 10 scénario mais on rejouera a volonté nos préférés.

    Oui niveau matos c’est une tuerie (hahaha A feast for odin vaut le même prix hahaha).

    Bref, très bon article, très bon jeu, étonnant de la part d’un éditeur qui n’a pas les codes du monde du jeu. Comme quoi, les temps changent !

  4. Sha-Man 10/01/2017
    Répondre

    La vague 1 (ce jeu donc), c’est terminé. Plus achetable. Pas de retail. Finito.

    La vague 2 est en vente sur le site de Riot en précommande, livraison juillet 2017.

    Le jeu ne sera à priori pas le même. Dans quelle mesure ? Je ne sais pas. Mais en tout cas, à moins de le trouver d’occasion, ce n’est plus possible d’acheter ce jeu-ci en particulier…

    Je préviens juste, puisque j’ai essayé…

    • Sha-Man 10/01/2017
      Répondre

      Ouais ok c’est bon je me tais j’ai dit que des conneries.

      C’est en fait vague 2 « d’envoi ».

      On peut l’acheter ici : https://euw.merch.riotgames.com/fr/other/board-games.html

      75€, les frais de port sont à 5€ désormais (ils doivent envoyer depuis entrepot EU parce qu’il y a la TVA FR aussi)

      Les règles dans d’autres langues téléchargeables ici : http://na.leagueoflegends.com/fr/featured/mechs-vs-minions

      • TSR 10/01/2017
        Répondre

        C’est cool tu as lu ma réponse à ton email entre temps :-p

  5. Wraith75 10/01/2017
    Répondre

    Je confirme, excellent, le meilleur jeu qualité matos/prix de tous les temps, bien foutu et très fun en plus.
    Les frais de port ont toujours été à 5€, c’est évidemment EU-friendly (pas de risque de frais de douane), mais pour cela, soyez bien sûr de choisir le shop EU de Riot (le lien de Sha-Man ci-dessus).

  6. ARES 10/01/2017
    Répondre

    Pour « le méchant éditeur » c’était ironique ?

    • TSR 10/01/2017
      Répondre

      Je suis un peu circonspect sur ces business models très disruptifs, je pense qu’un monde où il n’y a plus de boutique de jeu est globalement un monde moins gai. Après, avec le poids de la marque Riot Games, ils auraient eu tort de faire autrement, et il faut reconnaitre que cela a probablement permis de sortir le jeu bcp plus tot, et à un moindre prix. Difficile de se plaindre.

      • ARES 10/01/2017
        Répondre

        Il y a donc contradiction je trouve. Avec une mise en avant de la qualité hautement amélioré du matériel par rapport aux jeux en général. Dans le circuit classique l’éditeur doit réduire considérablement le prix de vente au distributeur qui lui le revendra plus chers aux boutiques.

        Pour faire un jeu de cette qualité à ce prix il n’y a donc pas le choix, il faut s’affranchir des intermédiaires.

        Personnellement je trouve que les gagnants sont les joueurs donc le monde des joueurs ne s’en sortira pas plus mal ainsi.

        En résumé, s’affranchir du circuit classique permet soit d’avoir un contenu bien plus important pour un même tarif pour les joueurs ou bien un contenu avec une haute qualité matériel comme pour Mechs & Minions.

        Il y a certes ici aussi les moyens important dont dispose l’éditeur et la production de 30000 exemplaires.

        Le marché classique se dirige tout droit vers un marché dit « casual » et donc les boutiques existeront toujours mais pour les jeux davantage « core gamer » la concurrence étant ce quelle est, pour se démarquer il n’y aura pas d’autres choix pour eux que de s’affranchir des intermédiaire et internet permet cela.

        Je ne pense pas qu’il y ai donc à avoir peur de ce genre d’évolution, au contraire même pour les joueurs core gamer cela ouvre un champ de possibilité immense.

        Ce ne sont pas les joueurs core gamer qui nourriront les boutiques (encore que, car ce sont des gros consommateurs de jeux) mais c’est bien  les joueurs « casual » toujours de plus en plus nombreux, il n’ y a qu’a observer les chiffres pour s’en rendre compte.

        Un méchant éditeur serait un éditeur qui profitent de la désintermédiation pour sortir le même type de jeu qu’en circuit classique, je pourrais citer quelques nom d’éditeurs mais ça ferait polémique donc autant s’abstenir car ce n’est pas le but de mon message.

        Merci de m’avoir lu jusqu’au bout 😉

        • TSR 10/01/2017
          Répondre

          En fait la question que je me pose, c’est bien de savoir s’il est salutaire pour l’industrie que ce jeu sorte à un prix si faible. Parce que c’est Riot Games, parce que ce n’est pas leur business, ils peuvent se permettre de vendre le jeu sans marge. L’ont-il fait ? Je n’en sais rien mais ça ne m’étonnerait pas. Les revenus associés à ce jeu vont être tellement ridicules face au chiffre d’affaire généré par Lol que cela pourrait être le cas.

          Et du coup, on nous vend du rêve mais c’est un leurre. Aucun autre éditeur ne pourrait se permettre de faire la même chose, même en vente directe, parce que pour eux c’est leur gagne pain. Et ça, ça me gêne.

          Alors on finira peut-être dans une situation où les boutiques vendront Time’s Up et Catane (alors pourquoi aller dans une boutique ? La Grande Récré peut vendre ça très bien, et Amazon encore mieux) et des KS et de la vente directe pour les jeux plus spécialisés ? Berk. Ca va dans le sens inverse de la démocratisation des jeux spécialisés et ça non plus ça ne me plait pas.

           

          • Sha-Man 10/01/2017

            @TSR : il faut bien voir que généralement il y a 40-50% de marge pour le revendeur final (boutique) donc ça fait une sacrée différence pour un gros jeu FFG à 100€ en prix public par exemple.

            FFG (ou Asmodée) va vendre à 50€ environ le jeu à la boutique, bon si maintenant ces distributeurs (grossistes dans les autres milieux) vendent en direct et bien en dehors des coûts de livraison légèrement différents du fait de ne plus pouvoir rassembler et faire du colisage optimisé, n’importe quel prix entre 50€ et 100€ est super rentable (puisque d’habitude ils vendent 50€ aux boutiques).

             

            Si on veut savoir si Riot a perdu de l’argent en vendant le jeu 75€, on peut se poser la question (au vu de leur modèle) : « est-ce que ce jeu vaudrait 150€ en boutique ? (75€ x 2 pour ceux qui ont pas suivi, si on était dans un cas classique 50% de marge) ».

            Franchement je pense pas. Après pour des jeux comme ceux-là, au-delà de la rentabilité sur le matériel et la prod, il y a la question des coûts de dev et là c’est question du volume vendu. Si tu alloues 1€ par boîte vendue pour amortir ton investissement en développement, au bout de combien de boîtes tu l’amortis ? C’est là où pour faire un test ou t’installer dans un marché tu peux t’en foutre. Mais si tu mises sur la taille de ta base de fans tu peux te rogner toutes tes marges, mettre le paquet en développement parce que ça va se vendre à gogo et même à coup de 1€ ça payera tous les graphistes et game designers qu’on veut.

             

            Les cerises sur le gâteau pour Riot c’est que « les auteurs » sont surement des « game designers » internes et donc y a pas de droits d’auteur en % pour eux et la marge ne doit en être que meilleure et de plus le volume de prod (30 000 apparemement en vague 1 et ils ont fait une vague 2 déjà en plus) leur permet surement d’optimiser à mort les coûts de production de la boîte.

             

            @Ares : attention tes 2 derniers paragraphes se contredisent car d’un côté tu dis que les boutiques vont survivre en étant core et de l’autre que ce ne sont pas les core gamers qui vont nourrir les boutiques. Du coup je ne sais pas lequel de ces 2 messages tu soutiens.

            Est-ce que ces pratiques et leur généralisation sont une bonne chose pour les joueurs ? Personne n’a la réponse. Parce que oui ce sera moins cher et à court terme on est super gagnant, mais si on réfléchit à long terme et à force de « dés-intermédiariser » (je pense que ce mot n’existe pas en fait) les chaînes de vente et de production et bien on marche dans des rues vides avec des résidences et des agences immobilières partout à la place des boutiques.

             

            J’ai habité dans un village comme ça où y restait 1 boulangerie, 1 coiffeur, 1 tabac et 3 agences immo. Et quand on pourra visiter en réalité virtuelle avec un assistant informatique les maisons, on pourra virer 3 trucs inutiles de plus là-bas.

            Pour le moment, c’est mineur et le volume de ventes n’est pas significatif à l’échelle du marché mais les canaux alternatifs peuvent faire très mal s’ils s’agrègent, s’optimisent et se généralisent.

            Là on rigolera moins quand on regardera google map : « la boutique la plus proche est à 128km » et sans être dans le Larzac !

          • ARES 10/01/2017

            @Sha-Man : Après relecture je ne vois pas où je me contredis, peut être que tu as lu trop vite. Ton résumé sur ce que j’ai dis ne correspond pas à mon discours donc normal que tu trouves contradiction.

          • ARES 10/01/2017

            @TSR : M Vs M est un cas extrême car aucun éditeur en place n’a les mêmes moyens, c’est sûr. Ce n’est donc pas vraiment comparable. Mais les core gamers iront naturellement vers des jeux qui proposent plus que le secteur classique habituel. La démocratisation des jeux passent par les jeux « casual » et les distributeurs l’ont bien compris et vont dans ce sens de toute façon, qu’on le veuillent ou non.
            Il y a tellement de jeux qui sortent constamment que c’est la concurrence qui veut ça. Les core gamers préféreront de toute façon plus de contenu et/ou de qualité pour leur jeux et seront de plus en plus exigeant. Les deux « marché » peuvent exister, l’un ne va pas tuer l’autre tellement le monde ludique est en pleine explosion.

            je ne défends pas l’un par rapport à l’autre, et surtout n’y vois aucun problème.

             

          • Sha-Man 10/01/2017

            C’est ces 2 parties ensemble que je ne comprends pas :

            Le marché classique se dirige tout droit vers un marché dit « casual » et donc les boutiques existeront toujours mais pour les jeux davantage « core gamer

            et

            Ce ne sont pas les joueurs core gamer qui nourriront les boutiques

            et je répondais sinon à :

            Personnellement je trouve que les gagnants sont les joueurs donc le monde des joueurs ne s’en sortira pas plus mal ainsi.

          • ARES 12/01/2017

            @Sha-Man j’ai juste zappé un point pour être plus clair (après « les boutiques existeront toujours »)  mais j’ai bien dit « mais » et non « même »

            Et voici ce que ça donne avec un point :

            Le marché classique se dirige tout droit vers un marché dit « casual » et donc les boutiques existeront toujours.

            Mais pour les jeux davantage « core gamer » la concurrence étant ce quelle est, pour se démarquer il n’y aura pas d’autres choix pour eux que de s’affranchir des intermédiaire et internet permet cela.

             

             

  7. fouilloux 10/01/2017
    Répondre

    TSR, permet moi de te faire une déclaration de guerre. J’ai vu ce jeu, de loin, je me suis dit bah c’est pas pour moi, c’est un jeu d’affrontement, et il est sorti de mon esprit.

    Et là toi, paf tu viens nous en parler nous dire que c’est coop, qu’il y a des figurines PEINTES, des scénarios, des enveloppes scellées… Arggggg je le veux! Pas merci hein! Dans ton prochain article tu es gentil tu nous parles d’un jeu tout pourris ok?

    • TSR 10/01/2017
      Répondre

      Je fais des efforts, je prends des jeux au hasard dans la liste de la rédac chef ! Mais bon celui-là, il n’est pas arrivé chez moi par hasard :-).

      Je crois que je dois encore à Sha-Man un JP de « Conan le Jeu de Cartes » qui pourrait convenir :-p. J’ai juste pas le courage de refaire les 2 ou 3 parties nécessaires pour écrire dessus !

    • Sha-Man 10/01/2017
      Répondre

      T’inquiète je l’ai acheté on y jouera ensemble.

      Ou mieux on y jouera avec @fredovox comme c’est un coop il te dégoutera et ce sera réglé.

  8. Alendar 10/01/2017
    Répondre

    « À ma connaissance, il n’y a pas de VF prévue, »

    La seule qui m’a retenu jusqu’à présent… snif ouin snif!
    Ah oui, peut-être aussi le banquier qui est moins patient qu’avant!

  9. LeGrub 10/01/2017
    Répondre

    Hello !
    Un point sur le « Il n’y a pas de VF prévue » :
    Pour compléter l’article, je fais partie de ceux qui jouent (beaucoup trop) à LoL et qui ont littéralement halluciné quand on a appris la nouvelle quant à la parution de ce jeu et encore plus en voyant les unboxing.
    C’est bien simple, on était plusieurs à avoir déjà craqué dans nos têtes. On avait pris le PC exprès en allant  à Essen (le début de la vente était le jeudi soir je crois bien), on a checké la connexion … etc … tout était prêt !…

    Mais au final on ne l’a pas pris ! 🙂

    En effet, dès le début, Riot a communiqué en ce sens :

    What languages is Mechs vs Minions available in? The first wave will be in English and Simplified Chinese, with hopes to expand to more languages in the future!

    Et, en voyant du texte sur les cartes (qui plus est en les voyant traduite dans les règles VF quand certaines sont utilisées en illustration) et avec l’objectif de jouer avec nos nains, on s’est tous dit qu’une VF serait plus sympa, malgré la peur d’une rupture du jeu.

    Finalement, on s’aperçoit qu’il n’y a pas de rupture voire mieux :

    Depuis, de mon côté, j’ai contacté le SAV de Riot pour avoir des infos sur une éventuelle VF mais en gros ils n’en savaient rien bla bla bla bla … me conseillant de poster sur le forum bla bla bla …

    Du coup j’ai eu l’idée d’aller voir sur BGG … Et en fait il y a une mine d’or d’infos déjà dans le forum du jeu, avec quelqu’un de chez Riot, Chris Cantrell, qui est très présent pour répondre aux questions (Wave 1, wave 1.5, 2, 3, shipment, traductions, etc …)

    Donc, j’ai fait le point fin décembre sur les sujets et voici de mémoire ce que j’en avais retenu :
    . Ils étaient entrain de gérer la fin de leur Wave 1 avec la 1.5 et la deuxième phase d’envoi.
    . Ils prévoient des Wave soit disant « tant qu’un joueur demandera à avoir le jeu »
    . Ils prévoient une Wave 2 en Juillet 2017 avec commande à partir du printemps avec divers petits correctifs/aménagements sur les cartes et les règles et vont ‘peut-être’ profiter de cette Wave 2 pour s’attaquer aux autres langues en faisant une version Allemande afin de tester la demande.
    Le Français et l’Espagnol n’arriveraient qu’après (et sous-entendu, suivant comment va marcher la version Allemande) dans une Wave 3 : donc non seulement c’est pas sûr … mais en plus, vu les délais de la Wave 2 : 7 mois environ par rapport à Wave 1, j’imagine que la Wave 3 sera encore plus loin genre octobre/décembre 2017, voire plus …
    . A priori, dans la Wave 3, ils prévoient également quelques modifications dans la boîte (il semble qu’il y ait des problèmes avec le rangement d’une certaine fig … pas tout suivi …) : En gros, j’ai l’impression qu’ils bichonnent vraiment leur truc … et sur le long terme ! C’est en tout cas l’impression que ça m’a donné.
    . Devant l’attente, beaucoup dans les forums de BGG militent pour un simple pack d’Upgrade localisé histoire d’accélérer les choses : En gros, t’achètes le jeu de base en Anglais et si tu veux tu peux commander le paquet de cartes dans ta langue : ils ne semblent pas sourds à la proposition mais on sent bien que autant en Anglais ils ne se posent pas de questions sur la quantité … autant pour les versions localisées on sent que l’impact financier suivant le succès ou non quelque soit le mode de distribution (boite compète ou upgrade) est vraiment étudié de prêt … Ce qui peut faire pencher la balance d’un côté ou d’un autre …
    . La principale revendication des intervenants sur la localisation est principalement pour que ce soit plus agréable/abordable pour les enfants et les joueurs non-hardcore … Bref … comme moi quoi …

    Voilà le point que j’en avais fait pour l’éventuelle VF à venir il y a 3 semaines.

    N’hésitez pas si ça vous intéresse à aller sur les forums BGG du jeu supplier Chris Cantrell de faire une VF du jeu … histoire de dépasser les Allemands ! 🙂

    Du coup, moi, j’attends la Wave 3 … et si c’est rupture et gros fail … bah je jouerai avec celui d’un copain qui a un frère tellement sympa que ça a été son cadeau de Noël surprise !!

     

    • TheGoodTheBadAndTheMeeple 11/01/2017
      Répondre

      Merci pour ton giga update !

      Sache que si peu de décalage entre les vagues de reprint est juste ahurissant dans le jeu de société 🙂 une VA pour cet été, c’est déjà bon signe. J’imagine qu’ils vont déjà voir en interne, mais si c’est pour traduire un pack de carte, l’update est beaucoup moins risqué que le print de 10k boites allemandes ou francaises.

      • TSR 11/01/2017
        Répondre

        Non mais honnêtement, c’est un faux débat cette histoire de VF.

        Tous les livres sont disponibles au téléchargement en Français sur le site de Riot Games, ainsi que chacun des dossiers (les différentes missions).

        Je n’ai pas encore trouvé la fameuse page contenant les 12 cartes en français mais elle doit être quelque part. Il n’y a que 12 cartes dans le jeu, c’est pas compliqué du tout de se souvenir de ce qu’elles font. Une fois que ça c’est bon, on a quasiment un jeu en VF, puisqu’en dehors des cartes il n’y a pas de texte sur les éléments de jeu.

        Et encore une fois, c’est pas un deckbuilder avec 300 cartes différentes et des effets de jeu incroyablement qui compliqués qui combotent entre eux. J’ai joué avec des gamins de 8 ans qui ne parlent pas anglais, ça s’est très bien passé, puisque le premier scénario n’est pas en temps limité on prend bien le temps de lire les cartes, et après ça roule juste tout seul.

        • LeGrub 11/01/2017
          Répondre

          Ah mais moi j’oblige personne à attendre une hypothétique vraie VF ! 😉

          C’était juste pour informer tout le monde : Je suis d’accord avec tout ce que tu dis vu que c’est ce qui ressortait quand mon ami a joué avec le sien : après chacun fait comme il veut.

          • TSR 11/01/2017

            Oui oui ! Et d’ailleurs merci beaucoup pour ton post fort complet.

            il faut vraiment qu’il fassent le A4 sur les 12 cartes en français et ce sera parfait.

    • Vlan 14/01/2017
      Répondre

      On a la famille qu’on mérite 😉
      J’aurais bien fait une réponse plus longue, mais il faut que j’aille jouer au jeu que m’a offert mon frère…

  10. Fredovox 11/01/2017
    Répondre

    « Et ça, ça n’a pas de prix.

    Ah bah si, 75 euros.

    Zut, conclusion foirée. »

    J’ai ri !!!

  11. fa 11/01/2017
    Répondre

    bonsoir, je n’arrive pas à télécharger les scénarios… quelqu’un les a ?  merci

  12. Naelhind 12/01/2017
    Répondre

    Le lien pour les docs en français :

    http://na.leagueoflegends.com/en/featured/mechs-vs-minions

    Il faut descendre sur la page : il  y a les règles et les dossiers missions

    cordialement

     

  13. fa 12/01/2017
    Répondre

    bonjour, lorsque je clique sur le lien download dossier, rien ne se passe…..

  14. Varlsack 12/01/2017
    Répondre

    Comme d’habitude avec TSR : 1 article = 1 jeu sur ma wishlist ^^
    Et c’est pas faute de vouloir y résister tant je fais de la résistance à Riot (étant joueur de Dota :p)

    Bref, vu le poids de la bête, on va attendre le prochain déménagement avant de craquer… mais ce n’est que repousser l’inéluctable !

    Encore merci pour cette qualité d’analyse et de rédaction quasi unique dans le monde ludique 🙂

    • TSR 15/01/2017
      Répondre

      Même si -évidemment- je n’ai aucun intérêt particulier vis à vis du nombre de boites vendues, je suis toujours ravi de voir que j’ai réussi à partager ma passion. Merci pour le feedback !

  15. davy 19/01/2017
    Répondre

    merci pour l’article même si j’ai craqué sans 😉 ma claque de début d’année pour moi,j’avais résisté,arrivé en 5 jours,le matos est énorme ,et comme dit dans l’article ,la ou ils auraient pu faire un jeu sans rien derrière en profitant juste de la License,non il y a un jeu bien fichu,c’est pas un poids lourd c’est normal mais parfait pour la cible.

    j’ai fait un résumé en reprenant l’aide de jeu sur BGG pour voir la trad des cartes ici

    https://www.dropbox.com/s/gn2q5rgj2byy7wg/d%C3%A9scription%20des%20carte%20Vf1.0%20Deludik.pdf?dl=0

    j’ai fait un petit unboxing sur ma chaîne même si il y en avait déjà ,je tenais a le faire .

    Sinon sur BGG il y a deja aussi une mission 11 fan made .

    • fa 19/01/2017
      Répondre

      bonjour Davy, as tu les scénarios en français ? merci

      • davy 19/01/2017
        Répondre

        tout est sur le site de riot games en telechargement ainsi que la regle VF 😉

  16. fa 19/01/2017
    Répondre

    je sais… justement, lorsque je clique sur scénarios, aucun téléchargement ne s’enclenche….

  17. davy 19/01/2017
    Répondre
  18. Alendar 22/01/2017
    Répondre

    Il y en a ici qui sont de vils tentateurs! 😛

  19. -Nem- 27/01/2017
    Répondre

    Bon c’est juste pour dire que j’ai été faible, je me suis fais tenter… Mais merci !

    Je regrette vraiment pas, j’avais pas de jeu de ce genre et pour le moment on se marre vraiment bien (et puis malgré la grosseur de la boite + l’anglais, il est facile à sortir étonnamment).

  20. Zonzon 13/09/2017
    Répondre

    Quelques infos de BGG:
    Chris Cantrell (Riot Kades): I believe we are currently manufacturing a French version. French, Italian, Spanish, Czech, and Korean are all getting a small print run to better understand international demand. This is in addition to English, German, and Chinese that we are already printing. Hopefully, these new languages will be out by the end of the year.

    • Alendar 14/09/2017
      Répondre

      Un grand espoir pour Noël du coup?
      Même si je note: « believe », « hopefully », et « small print run »…

  21. dorian 20/11/2017
    Répondre

    j’ai attendu, j’ai regretté, j’ai hésité, j’ai ré-attendu, re-hésité,re-regretté, et là, oui, la VF je viens de la commander :-)))

  22. Alendar 01/04/2018
    Répondre

    Je suis retourné consulter la FAQ sur le site de League of Legends, et j’ai découvert le Graal!

    Il y a des pistes audio en français qui sont très sympas et qui mettent encore plus dans l’ambiance déjantée du jeu.
    Vous avez également des musiques d’ambiance.
    Pour finir, vous pouvez faire chauffer vos neurones avec des puzzles/enigmes (5 sont traduites en FR sur les 10 disponibles).
    C’est vraiment du super boulot! Merci à Riot Games!

  23. DrikC 18/08/2018
    Répondre

    Quelqu’un a des nouvelles sur une éventuelle nouvelle version française ?

    • fouilloux 27/08/2018
      Répondre

      Oui, tu peux la commander sur le site 🙂

      • DrikC 22/09/2018
        Répondre

        (réponse un peu tardive) mais sur le site seule la vague 3 de la version anglaise est dispo.  🙁

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