VOX ON THE ROAD : ESSEN17 (JOUR 3)

Jour 3. Samedi, jour où le public est traditionnellement bien plus familial et plus nombreux que les jours précédents. Nous redoutions un peu la foule de ce jour béni du week-end puisque notre stand à nous est sur roulettes et doit se frayer un chemin coûte que coûte dans les allée pour pouvoir filmer aux 4 coins du salon. 

Un brouhaha de tonnerre roule en permanence dans les halles, les pieds se précipitent et avancent en direction des tables de jeu bondées. Ne vous aventurez pas dans les galeries si vous êtes agoraphobe !

On remarque une chose au grès de nos déplacements : certains halls (les nouveaux, principalement) commencent à ressembler fortement à ceux de la GenCon. Entre stands d’objets dérivés (parfois très dérivés…), gros jeux ameristrash, figurines par paquets de cent dans des kickstarters, il semble que les US viennent à l’Europe !

 

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The Master’s Trials: Wrath of Magmaroth chez Artipia

 

C’est parti pour la troisième journée de tournage avec les grecs d’Artipia ! En partant du système de Dice City, ils sortent cette année un jeu de « dungeon crawling » light en donjon et riche en développement de personnage avec The Master’s Trials: Wrath of Magmaroth.

Entre gestion, allocation & réallocation de dés, on s’y frottera à des créatures de lave pas très aimables. Dispo en anglais pour le moment, distribué dans le monde par AEG, on espère peut-être une sortie française un jour. Mais pour l’instant, les peut-être sont des peut-être. En tout cas, ça nous a plutôt donné envie d’essayer, quant à Atom il l’a déjà joué et vous en parlait là

 

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Kitchen rush

 

Kitchen Rush nous prolonge dans la coopération, mais cette fois-ci en temps limité. Etes-vous prêts pour le « coup de feu » des cuisines ? Dans les manches de quatre minutes, les joueurs vont effectuer du placement d’ouvriers avec des sabliers qu’on ne pourra ôter de leur emplacement que quand ils seront écoulés. Frénétique, probablement éminemment fun, il s’adapte aussi à son public. Une belle table géante conçue sur mesure permettait d’attirer le regard du chaland avec succès. Ceux qui ont essayé en disent du bien, mais on revient dessus de façon plus poussée bientôt. 

 

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Peak Oil

 

Peak Oil est un jeu plutôt disons sérieux. Les mécaniques contemporaines utilisées ici veulent clairement faire passer un message politique. Elles vous placent dans l’univers boueux des compagnies pétrolières. Et on va s’amuser à se salir les mains en se redorant le blason : comme on arrive en pénurie de pétrole, on va chercher à se renouveler en misant sur les énergies durables, dans l’éthique la plus profonde bien sûr. Oui enfin. Presque. Le jeu se veut cynique, causer de l’inconfort dans ce qu’on fait si l’on y pense, tout en gardant une bonne dose de fun en jeu. Nous nous avouons assez respectueux devant la démarche. Reste à voir si l’essai se transforme à la table d’un point de vue ludique. Ça tombe bien, on a pris une boîte.  

 

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Fugitive

 

Fugitive fait partie des petits buzz indé du salon, de ceux dont on entend parler une fois, deux fois, trois fois, au détour des couloirs. Ce jeu de Fowers Games est une sorte de Netrunner-lite : jeu de fuite pour un des deux joueurs, jeu de déduction pour l’autre. Tim Fowers avait envie de s’amuser un peu avec l’asymétrie et hop ! Ça fait des Fugitive. Burgle Bros n’a qu’à bien se tenir. 

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Small detectives

 

Présenté avec brio par un duo d’auteurs bien connu, Small Detectives emprunte son principe au Cluedo mais s’appuie sur les concepts matériels malins de Charles Chevallier et les pouvoirs de personnage chers à Bruno Faidutti. Cela devrait être ma foi marrant, surtout si on se loupe dans ses déductions !

 

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Folklore: the Affliction

 

Folklore: the Affliction propose une version low-fantasy d’une invasion de monstres dans un jeu assez inspiré du jeu de rôle. On incarne une bande de paysans en mal de gloire qui se met en tête de latter les-dits monstres.
On aura donc un système de jeu de rôle allégé, avec des choix, et des scénarios à la fin pas forcément nette. On progressera à coups d’échecs et si jamais on venait à décéder, on se muera en fantômes. De quoi pimenter le jeu avec un gameplay différent !

 

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Dized

 

Matthieu Bonin, l’inénarrable, nous présente Dized en images avec une application que notre Mathieu (à nous) a trouvé assez convaincante, notamment le rule overlook qui permet d’accéder à des points de règles très facilement avec pas mal de petites animations réalisées pour l’occasion en utilisant les visuels du jeu. Si vous n’avez pas bien compris un système de jeu, Dized vous mettra à l’épreuve de façon ludique. Combinant système d’abonnement, contenu gratuit à débloquer mensuellement et déblocage des règles de jeu à la demande, Dized se veut devenir le « Netflix des règles de jeu de société ». Suite des aventures l’an prochain quand l’appli sortira…

 

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Raids

 

Raids, un futur Iello, est un jeu où (devinez quoi ?) on fait des raids vikings (surprise surprise, le thème viking frétille encore pour 2018 !), le tout chapeauté par les brillants auteurs d’Elysium (M Dunstan & B Gilbert), ça n’augure que du bon. Votre drakkar partira du port pour faire un petit tour en mer avec les escales que vous déciderez, pour chacune d’elles vous gagnerez un avantage en nature, à moins qu’un adversaire ne vienne vous tirer dans les pattes ! Auquel cas un combat frontal devra s’engager… Il s’agit de bien se placer, de choisir ce dont on a besoin avec soin, et d’améliorer son bateau (plateau personnel) pour gagner un max de points (lointains arômes de Piratoons ?).
Jorvik, Paris, préparez vos murailles, on arrive !

 

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Fairy tile

 

Fairy Tile reprend les mêmes auteurs (duo prolifique et passionné, fruit d’une amitié alchimique, à en croire Matthew Dunstan) que le jeu précédent mais s’y voit adjoint le pinceau d’un Miguel Coimbra sublimé par une direction artistique aux antipodes de ce qu’il produit habituellement. Bref, nos gusta mucho.

De quoi s’agit-il ? D’un jeu d’objectifs secrets dans un univers de contes médiévales. À votre tour, déplacez la figurine d’un des trois personnages ou élargissez le terrain en posant des tuiles afin de parfaire une combinaison permettant d’accomplir un de vos objectifs. Mis bout à bout ceux-ci développent une histoire que vous pourrez lire à voix haute. Un joli jeu familial qui s’annonce.

 

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Cherry tree

 

La légende du cerisier qui fleurit tous les dix ans ne sortira pas pour la prochaine floraison de l’arbre mythique mais bel et bien pour le début de l’an prochain. Dans ce jeu très joliment illustré et réalisé, on cherchera à récupérer des petites perles dans un sac afin de jouer des combinaisons qui nous permettront de marquer un max de points. On vous expliquait déjà tout par iciThe Legend of the Cherry Tree that Blossoms Every Ten Years ou « Cherry tree » pour les plus pressés d’entre vous avait séduit Atom à l’époque où il l’avait découvert. 

 

Les retours de parties jouées ! 

► Montana

On a commencé par la conquête de l’Ouest, le dernier jeu de Rudiger Dorn chez White Goblin. Le but du jeu est d’être le premier à placer ses 8 tuiles « campement ». Pour cela il faut recruter des travailleurs, récolter des ressources dans la montagne : du bois et de la pierre ou, au village, du blé, des citrouilles, ou de l’argent à la banque.

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À notre tour, nous pouvons faire une action parmi 3. Recruter ? On fait tourner la roue et on prend les meeples correspondants. Récolter ? Chaque type de meeple est spécialisé sur une action. Dans ce cas on peut placer tous nos ouvriers si on le souhaite, on paye les ressources. Le joueur actif peut déclencher une action marché qui est une sorte d’enchère qui permet d’avoir des ressources améliorées nécessaires pour poser pour certaines tuiles sur le plateau.

Enfin, la dernière action permet de construire des campements. On peut, si on le souhaite, construire jusqu’à 3 campements en un seul tour. Pour cela, il faudra avoir les ressources demandées et être adjacent à une tuile campement déjà construite.

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Le jeu est un mélange de planification, d’optimisation et d’opportunisme, avec de la pose d’ouvriers et de l’enchère (sur le marché). On est dans un calibre moyen : une partie se joue en 1 h, et de façon très fluide s’il vous plaît. Il ne faudra pas trop traîner car c’est une course ! Agréable mais je suis resté un peu sur ma faim, et l’addition est un peu salée pour un jeu de ce calibre (annoncé 50€, vendu 42€ sur le salon) un peu trop opportuniste pour moi.

 

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Loot Island

Et si on partait à la recherche de trésors que des pirates auraient enterrés sur une pile maudite ? Le jeu se joue en 5 tours et 3 phases ; le but avoué est d’être le plus riche à la fin de la partie sans être maudit, car si l’on termine avec 13 cubes malédiction, alors on se fait proprement éliminer du classement.

D’abord nous allons placer des cartes au trésor sur l’île, quand on fait cela on place notre pion boussole. Les cartes doivent être placées par ordre croissant. Quand tout le monde a passé, on réalise la phase de butin : on va résoudre les deux territoires sur la côte où est présent le bateau. On ne résout le territoire que si les joueurs ont placé collectivement 5 cartes ou plus. Ensuite, on étale sur la table autant de trésors que de pions de joueurs + des trésors éventuels présents sur les cartes. Chaque joueur présent va pouvoir se partager les trésors. Pour chaque trésor, il choisit s’il le garde et prend des cubes malédictions, soit il le défausse et se déleste de cubes malédictions. Certains trésors fonctionnent par collection, d’autres par majorité, quand d’autres sont tout simplement des points directs. Pour gagner, il faudra prendre des risques !

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Le jeu se prête à quelques fourberies en douce car on peut aussi, à notre tour de jouer, activer une des tuiles. L’une d’elles donne des cubes malédiction aux autres joueurs, une autre permet de déplacer le bateau (et donc de changer l’endroit du décompte… arghh !).

À la fin de la partie, les joueurs ayant 13 cubes ou plus sont éliminés, les autres peuvent prendre une carte guérisseuse qui permet de payer pour retirer ses cubes malédiction (il faudra tous les payer) – on compte les points pour chaque trésor. Le joueur qui a remporté la partie est celui qui a le plus pris de risques et au vu de mon expérience, cela s’avère vraiment payant.

Différent dans sa mécanique par rapport à ce que fait d’habitude What’s your game?, Loot Island ne jure pas avec un Oddville, dans la même  gamme.

 

Chronicles of crime

J’ai pu tester le futur jeu de Lucky Duck Games, il devrait être lancé sur Kickstarter en janvier. Une sorte d’enquête à la Sherlock Holmes Détective Conseil, avec un plateau, des cartes munies de QR code. À l’aide de notre téléphone, on va scanner les QR codes pour apprendre de nouvelles informations sur notre enquête. Par exemple, nous allons sur le lieu du crime en flashant la victime. L’application nous apprend quelques détails sur la scène du crime en mode narratif. On peut ensuite « discuter » avec un témoin, et lui demander des infos sur la victime (il suffit de flasher le QR code de la victime) ou d’autres indices. On peut aussi faire appel à nos spécialistes en criminologie ou notre expert scientifique toujours de la même façon.

 

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Enfin, le petit gimmick technologique qui m’a bluffé, c’est que l’on peut (façon réalité virtuelle) regarder la scène du crime en 3D avec un petit accessoire que l’on place sur notre téléphone. On pourra regarder autour de la scène du crime, lever les yeux en l’air ou à terre pour trouver des indices, etc.

Le jeu n’est pas en temps réel, mais chaque action que l’on effectue dépense notre précieux temps pour trouver le criminel. Ce n’était qu’une démo, mais c’est fichtrement malin, la direction artistique est réussie, certains personnages me font penser à des comics (des personnages humains de Spawn, par exemple). Le téléphone est plus qu’un accessoire et fait partie de la mécanique, en apportant un vrai plus, entre autres grâce à la narration. Je m’admets très curieux de voir ce que cela peut donner, d’autant plus que l’auteur a des idées de scénarios et d’univers plutôt intéressantes.

 

Edamame

Cette fois nous sommes des Edamame, des graines de soja. Pour survivre, ils ont besoin de l’énergie de dragons. Le but du jeu est de « crafter » ses dragons pour les rendre plus puissants (avec des symboles éclairs) plus rapide (avec des plumes) ou plus résistant (avec des coeurs). À la fin de la partie, nous allons confronter nos dragons : pour chaque combat gagné on récolte 3 points de victoire, pour un match nul un point de victoire.

 

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Visuels non définitifs

 

Chaque joueur a devant lui deux Edamames qui vont produire des ressources (les mêmes pour tous les joueurs) et un deck de cartes. À notre tour, nous jouons une carte. Elles permettent de recruter de nouveaux edamames, de faire travailler un de nos edamame (et aussi un edamame de nos concurrents si on le souhaite), ou de construire une partie de notre dragon. Une dernière carte permet de reprendre toutes nos cartes en mains.

 

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Visuels non définitifs

 

À chaque nouvelle construction de dragon, le tour avance inexorablement. La partie se termine après 3 phases de scoring qui vont ponctuer la partie, la dernière enclenchant le combat final.

Edamame propose un mélange de gestion de ressources, de construction de bâtiments de dragons pour optimiser son jeu afin d’attaquer les autres, tout en résistant à leurs charges. Les combats sont importants, mais on peut aussi remporter la partie d’une autre manière. La mécanique est simple et interactive. Le jeu devrait sortir chez Pixie. Je n’ai testé qu’une version proto très avancée. La direction artistique était sympathique bien que que clivante, mais c’est encore en cours de finalisation… À suivre !

 

► Wendake

Meeple Cam a eu l’occasion d’essayer Wendake : « À chaque Essen, je rapporte mon jeu de gestion un peu velu du salon. Cette année, c’est Wendake. Sur une thématique qui me plaît beaucoup (les Amérindiens du 17eme siècle), on va gérer notre petite tribu en allant chasser, faire des rituels, commercer… On marquera les points sur 4 pistes de scores où ce sont les deux plus faibles uniquement qui rapporteront à la fin. Jusque là, rien de bien neuf.

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Wendake

 

La bonne idée vient avec les 9 actions propres à chaque joueur, qui évoluent au cours de la partie. Ajoutez à cela un peu d’interaction pour le contrôle de territoires, un peu de majorité. Un design coloré qui m’attire beaucoup plus que l’habituelle froideur de ce genre de jeux. Vous aurez deux bonnes heures de jeux. Personnellement, mon jeu de gestion du Spiel 2017. La final touch : c’était un chef indien qui expliquait le jeu (avec un léger accent italien) ! »

 

 

Et voilà pour aujourd’hui ! On se retrouve demain pour le dernier jour du salon… Tchuss les amis !

La Rédac

 

 

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3 Commentaires

  1. Gougou69 29/10/2017
    Répondre

    Tout moubourré par The Master’s Trial je suis ! Il y a du texte sur le matériel ou une fantrad suffirait à y jouer sans problème ?

    • atom 01/11/2017
      Répondre

      Il y a du texte, mais c’est pas très compliqué.

  2. ZARIN 29/10/2017
    Répondre

    On a fait également une demi partie de Wendake et on a hâte de le jouer en entier pour confirmer notre bonne impression.

     

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