On a beaucoup joué lors du salon pro de Vichy du 17 au 19 septembre, mais voila quand même notre dernière partie des reportages. Vous pouvez retrouver la première, deuxième et troisième partie des jeux déjà couverts. Nous vous parlons de certains d’entre eux, et d’autres dans ces vidéos : partie une, deux, trois, d’autres sont à venir.

De nombreux éditeurs, de nombreux jeux, jugez plutôt :

Star Wars Unlimited

Star Wars, on en bouffe de partout. Au ciné, à la télé, dans les jeux. Et je ne sais pas vous, et je respecte votre opinion, mais moi, je m’en carre un peu, à vrai dire. C’est surtout pour vous signifier que j’aborde ce Star Wars Unlimited avec peu de sympathie. On va parler ici d’un jeu de cartes à collectionner d’affrontement pour deux joueurs. Pour votre paquet, vous devez sélectionner un leader et une base. L’assemblage des deux vous donne le droit de jouer un certain nombre de cartes parmi tout le pool disponible (et j’imagine qu’on verra des bases avec des pouvoirs mais moins de santé, ou autres, à la façon des Identités d’Android Netrunner). Le leader aura une capacité activable et une mini-mission à remplir pour descendre sur le champ de bataille, transformé sur son autre face.

Question but, il faut simplement descendre la base de l’autre à 0 santé, et, question jeu, on écarte une carte de sa main par tour pour en faire une ressource (Lorcana-style et Altered-style). Ensuite, les joueurs jouent des unités et/ou les activent. Mais plutôt que de faire tout son tour d’un coup, on exécute une seule et unique action, puis notre adversaire rétorque avec une action de son cru. On enchaîne donc les actions de façon très dynamique, répondant au plan adverse en permanence. Bien entendu, nous allons jouer des unités (terrestres ou spatiales), qui peuvent toutes attaquer la base ou s’attaquer entre elles, mais les unités spatiales ne peuvent attaquer que les spatiales, et il en va de même pour les terrestres, qui ne peuvent pas attaquer les spatiales. Les actions se jouent d’un coup d’un seul avant d’être défaussées et celles que nous avons vues semblaient truculentes (hurler “je suis ton père” en pleine partie, et entendre l’autre joueur rétorquer “Non !”, tout ceci ayant un effet en jeu, était vraiment fun). Et, en fin de tour, on pioche tous deux cartes.

Le système est vraiment accessible (loin des effets complexes d’un Flesh and Blood ou de la richesse du card pool d’un Magic), mais très réactif. Question originalité, on évitera d’avoir des attentes trop fortes sur ce premier set (et si c’est ce que vous cherchez, Altered sera plus votre tasse de thé).

Je crains toutefois le modèle économique derrière Unlimited mais je n’ai pas plus de détails, je vous laisserai donc avec un paquet d’incertitudes et une opinion plutôt favorable de ce gameplay décidément très interactif.

-Umberling

Edité par Fantasy Flight Games
Distribué par Asmodee

Sortie prévue pour 2024

Les toits de paris

Quand d’autres s’endorment, nous devenons pour la nuit les pies 🙂

Les pies comme les Cats Eyes sont des voleurs et voleuses d’œuvres d’art, mais la ressemblance s’arrête là car nous ne sommes pas dans un coopératif, mais dans un stop ou encore compétitif avec de la majorité. En fin de partie, celui qui a le plus de cartes vertes gagne x points par exemple.

À notre tour, on va révéler une carte et décider si on continue ou si on s’arrête. Plus on continue et plus on pourra gagner de cartes, mais le risque c’est que certaines cartes vont faire avancer le Commissaire Rossignol et l’on risque de rentrer bredouille. Petit twist qui a son importance, une fois que l’on a choisi la ou les cartes que l’on désire, les autres joueurs vont pouvoir se servir aussi, ou plutôt je devrais dire, vont devoir se servir. C’est que certaines cartes comportent des alarmes, et quand on en cumule trois dans une couleur, on défausse toutes les cartes de la couleur (fallait pas déclencher l’alarme). Il en résulte un jeu malin de stop ou encore avec une prise de risque à bien prendre en compte, mais aussi un jeu fourbe et méchant, car parfois on se débrouille pour laisser à notre adversaire la carte qui lui fait perdre toutes les cartes et les points avec. Malin et un peu méchant, suffisamment rapide pour passer l’éponge, j’adore !

-Atom

Un jeu de Christine Alcouffe, Ludovic Maublanc
Illustré par Christine Alcouffe
Edité par KYF Edition

Ludochrono

En boutique

La fabrique à rêve

La fabrique à rêves (par les rêveurs Romaric Galonnier et Antonin Boccara) est un jeu coopératif d’association d’idées et de mots que l’on a pu testé sous sa forme Work In Progress sur le stand de FunnyFox.  Nous avons pour objectif d’envoyer des rêves aux dormeurs, avec la contrainte d’une thématique imposée. Par exemple, “nuit du bruit : il faut que ça chante, que ça grogne, que ça craque… soyez bruyants !” ou “nuit noire : les rêves les plus sombres possibles”, ou encore “nuit historique : revivre les grands moments de l’histoire !”, etc. Avec cette contrainte thématique, nous allons ensuite devoir remplir plusieurs colonnes de cartes mots que l’on trouvera dans plusieurs piles. Sachant que l’on peut s’aider de quelques pouvoirs et que l’on passera son tour quand on ne verra plus aucun mot à ajouter dans aucune colonne. 

Les mots réunis entre eux donneront une idée, et celle-ci devra être la même pour tous les joueurs, par association. On vérifiera cela en écrivant nos idées pour chaque colonne sur un petit tableau effaçable. 

Le moteur de création fait bien penser à Perfect Words, mais l’approche est ici moins sèche avec une grosse attention portée sur les thématiques, sublimée par le travail d’illustration de Maud Chalmel. J’ai personnellement beaucoup aimé et serait bien partie pour fabriquer d’autres rêves avec plaisir !                                          

     – Shanouillette

Un jeu de Antonin Boccara, Romaric Galonnier
Illustré par Maud Chalmel
Edité par Funnyfox

Sortie prévue pour Cannes 2024

Skate legend

La rose noire nous propose Skate Legend, ayant fait un peu de skate dans ma jeunesse (sur console, parce qu’en vrai mon équilibre n’était pas des plus optimum), j’ai été ravi de découvrir leur nouveau jeu.

Un jeu de Anthony Perone, Corentin Lebrat
Illustré par Olivier Chevillon
Edité par Rose Noire

En boutique

Mind map

Mind map est un autre jeu de Funnyfox mais cette fois-ci en collaboration avec SWAF, car les éditeurs ont craqué tous les deux pour l’idée de Yohan Goh (Fold it), Hope S. Hwang (Ganymede), Gary Kim (Koryo).
Dans Mind map, chaque équipe va tenter de deviner les mots des autres joueurs grâce au placement de jetons selon deux critères croisés façon abscisse et ordonnée. La table présente en effet la zone de placement libre, suivant une abscisse et ordonnée qui sont déterminées par des cartes tirées au hasard. Là aussi, tout le sel de jeu est lié au travail de recherche des mots. Par exemple, vous voudrez que vos partenaires devinent que votre mot est “café expresso” sur l’abscisse “le cliché du retraité” et l’ordonné “à une longue durée de vie”. Un mot “repère” est placé au départ, histoire de pouvoir mieux se situer. Votre café a une durée de vie très courte, et n’est pas spécialement un gros cliché du retraité, vous le placerez donc pas très loin ni sur l’abscisse ni sur l’ordonnée. C’est une logique de positionnement dans l’espace qui nécessitera peut-être un tour pour être saisie. Vous tenterez de deviner les mots de vos camarades pour gagner le plus de points.
On pense à un Profiler, mais en deux dimensions. Ce qui est le plus amusant n’est pas tant le placement en soi que la discussion qui peut en découler ensuite, quand on tente de comprendre ou de défendre les choix faits. 

     – Shanouillette

Un jeu de Gary Kim, Hope S. Hwang, Yohan Goh
Illustré par Ulric Maes
Edité par Funnyfox, Sorry, We Are French (SWAF)

Sortie prévue pour Cannes 2024

Quicksand

Les jeux avec sablier sont peu fréquents, mais cette année on en a vu apparaître plusieurs, Time of Empire, Kites et Quicksand. Les deux derniers sont assez proches. Ils nous proposent tous les deux un défi frénétique et coopératif, jouer des cartes de couleur appropriée pour retourner le sabler et aller ainsi au bout de la partie. Quicksand a des arguments supplémentaires : les sabliers ont un but, on les retourne pour les faire avancer le long d’un chemin, le but étant de les faire tous dépasser la ligne d’arrivée. Chacun son tour, nous pouvons jouer l’une de nos trois cartes en main pour faire avancer tous les sabliers qui se trouvent sur la couleur ou le symbole de la carte. Il faut évidemment gérer l’écoulement du sable, si un sablier n’en a plus, ce n’est pas encore perdu, il faudra le sauver à l’aide d’un joker, mais ça nous presse à surveiller sans cesse le sable. Tous ces éléments m’ont donné l’impression que j’allais pouvoir abandonner Kites pour un horizon bien plus complexe, surtout que le jeu vient avec plus de vingt niveaux de difficulté. Une fois passée la difficulté de la découverte et de l’organisation de ce nouveau système, nous n’avons pas eu de difficulté dans les niveaux un peu élevés du jeu, il faut dire que nous avons un  bon entraînement à Kites, mais la ferveur en est retombée. Cela n’enlève en rien les qualités du jeu, j’en attendais qu’il m’emmène une marche ou deux au-dessus de Kites, ce n’est pas le cas, mais le jeu est agréable, tout autant que Kites. Découvrez-en au moins un des deux.

-Natosaurus

Un jeu de Hjalmar Hach, Lorenzo Silva
Illustré par Maxime Morin
Edité par Hobby Japan, Horrible Guild, Iello

Sortie prévue en novembre

Une vie 

C’est un projet qui vient juste d’aboutir entre auteurs et éditeur, mais on a très envie de partager cette découverte. Julien et Tom Prothière nous proposent de retracer une histoire, celle d’un enfant. Je ne vous dévoilerai rien de plus sur son histoire car c’est le but du jeu : comprendre ce qui se passe, ce qu’il vit, afin de mettre l’histoire dans l’ordre. Nous avons des cartes en main qui sont des moments de son histoire, des moments illustrés en noir & blanc, et nous allons construire le strip pas à pas, en communiquant sur les images que nous avons en main. Chacun a une partie de la vie de l’enfant, il nous faut maintenant comprendre son histoire pour l’ordonner.

Cette explication de règles pourrait faire penser à Sherlock Q system, mais il ne s’agit pas d’une enquête, ou alors à Echoes qui est également un puzzle de moments (audio) à ordonner. Une vie est un peu des deux mécaniquement, mais c’est une vie qui se révèle pas à pas dans nos imaginations et nous saisit d’émotion quand elle se dévoile. Le style de dessin qui fait penser à Hugo Pratt, la ligne simple qui met en avant des éléments qui nous guident vers la compréhension, rend l’expérience unique.

Une vie est un projet développé par Lumberjack, on a hâte de vivre la suite. L’histoire complète se révélera en quatre chapitres, mais il faudra attendre encore de nombreux mois.

-Natosaurus

C’est sur ce beau projet que nous terminons notre série de reportage du salon pro de Vichy 2023.

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