Small is beautiful # 44 : Ringmaster, Snack Arnaque, Reflect, Monster Expedition, Speed Letters, Stoner Parking Lot, Pirate Box…

Lui, c’est le chat Goodie de 7 Wonders Architects, la version familiale – et réussie – du hit bien connu.

Le chat donc. Le votre n’est sans doute qu’une simple silhouette en carton. Pourquoi votre ludicaire ne vous l’a-t-il pas proposé en 3D ?

 

 

Pour posséder ce Goodie (en quantité très limitée, 6 par magasin), cela impliquait de passer sur une page spécifique fournie par le distributeur (Asmodée) avant la sortie. Mais votre boutique aura peut être refusé de le faire. Peut-être considère-t-elle que son travail consiste d’abord à conseiller et à sélectionner ses jeux en fonction de sa clientèle, pas tant à se transformer en vitrine publicitaire pour un distributeur en particulier. Faut dire, le Goodie c’est toujours la carotte à double tranchant. La boutique ne l’obtient pas gratuitement, il faut commander X exemplaires du jeu. Mais on sait que certains clients n’hésiteront pas à acheter ailleurs si la carte promo ou le jeton premier joueur n’est pas livré avec le jeu. Alors que faire ?
Le chaton aurait déjà été aperçu à prix d’or (20 €) sur certains sites de revente (tout comme les wagons roses des Aventuriers du Rail pourtant opération caritative…).

Miaou.

Revenons plutôt à nos moutons. Bêêêêê !

 

 

SNACK ARNAQUE (Gigamic)

 

 

J’aime bien Gary Kim, son Lièvre et la Tortue, même son Cannon Buster si on change un peu les règles… On va dire qu’il nous fait toujours un peu le même jeu en partant de la base deux cartes de 2, trois cartes de 3, quatre de 4, etc. Ce distributeur de sandwich ne déroge pas à la règle puisque pour gagner, il faudra prendre les majorités en sachant que la majo de 9 rapporte 9 points et que celle de 2… vous devinez. 
Plus vous posez de cartes devant vous, moins vous aurez la possibilité d’en piocher un grand nombre, 9 étant le maximum autorisé. Alors que dois-je faire ? Prendre toutes les cartes d’une valeur ou temporiser et voir ce que l’adversaire engrange ? Il y a des cartes Raton-laveur voleur (pour voler donc), on les utilisera plus pour que les autres ne les prennent pas que par réelle utilité, du moins au début, et des bonus de couleur. Une fois votre carré de 3 x 3 réalisé, votre tour est terminé, mais pas celui des autres. Allez-vous subir la contre-attaque, vous faire piller et perdre vos majorités ?

 

 

Ketchup majo ou merci je fais régime ?

Ce petit jeu reprend donc la structure fétiche l’auteur. Nous sommes cette fois dans un jeu à la fois de veille (attendre pour voir ce que font les adversaires), de prise de risque (la valeur que j’attends va venir, si, si), de calcul léger (il reste xxx 6) et de hasard (ah nooon, c’est chez lui que ça tombe !!).  
Les cartes vol, utiles pour dynamiser le jeu, créent aussi le soupçon de chaos bien utile qui, avouons le, peut agacer – on va donc essayer de les écarter au plus vite. Se faire voler a pourtant un intérêt : moins de cartes posées = plus de cartes à piocher (on prend toujours pour avoir 9 cartes).
Petit format et mécanique amusante, voilà qui aurait fait un jeu parfait pour l’été. On est en saison froide, les mitaines ne devraient pas être un problème.

 

 

RINGMASTER (Iello)

 

 

Petite manigance marketing ou amour du beau, la présentation de ce jeu de cartes ressemble un peu beaucoup à celle de Love Letter. Le jeu quelque part flirte avec l’esprit du hit de Senji Kanaï mais s’en éloigne par un côté plus rentre dedans. Au-delà du sac en tissu, il faut féliciter l’illustrateur pour son magnifique travail d’affiches de cirque tendance Freaks. Une sérigraphie serait du plus bel effet dans votre salon. Avec 34 cartes format Tarot, il faut réussir à finaliser une condition de victoire. Elles sont multiples et ce sera à vous d’être opportuniste pour conclure avant les autres. Au travers de cartes comme Vedette, Événement, Attraction ou Spectacle vous ferez des collections (trois cirques à trois pistes / cinq attractions dans votre zone de jeu…), vous attaquerez vos adversaires en saccageant leur campement ou vous appliquerez des effets comme piocher dans la défausse, etc. Et, brutalement, ce sera la fin, un joueur ayant réussi le contrat gagnant.

 

 

C’est le cirque ou on applaudit ?

On en remet une couche sur la beauté visuelle de ce jeu, un must. Niveau ressenti, c’est chaotique, opportuniste, on croit qu’on va gagner et on se fait coiffer au poteau par le voisin. Net et sans bavure. Ce jeu rappelle Fluxx, pas de condition de victoire de départ, on peut planifier, il faudra s’adapter. Rapide, dynamique, ce jeu se laisse jouer si vous êtes prêt·e à accepter la mort subite. Un jeu d’apéro taquin, incontrôlable, et c’est pour ces raisons qu’on l’appréciera.

 

 

REFLECT (Professeur puzzle)

 

Bizarrerie de la nature, ce jeu du Professeur Puzzle (mais d’où sort-il ce prof ?) intrigue de part sa boîte sobre. À l’intérieur, des labyrinthes basiques ou en forme d’oiseau, de note de musique, en spirale, avec des angles droits partout…
Une centaine de défis qui se glissent dans une pochette plastique. Le but : dessiner en suivant le chemin du labyrinthe. Les yeux fermés ? Même pas. Vous suivrez votre parcours dans un miroir. Mais, mais… pourquoi je reste coincé dans ce virage ?

Mais pourquoi ces gribouillis !!!

 

Miroir mon beau miroir ou ça donne à réfléchir ?

Reflect est une expérience qui malmène votre cerveau. Comment croire en regardant un tracé dans un simple miroir qu’on puisse se débrouiller aussi mal, être immobilisé car on n’arrive pas à diriger son crayon dans la bonne direction ? Le ressenti est assez incroyable et on se sent bête de se laisser manipuler ainsi ! La surprise est au rendez-vous.  
La partie se joue en cinq manches, et… c’est beaucoup. Suivant le niveau, vous finissez épuisé·e. Je ne sais pas si Reflect est vraiment un jeu, c’est un exercice mental, un OLNI… Que l’on vous conseille fortement d’essayer.
On reprochera par contre la très faible qualité du matériel : le feutre bleu est vraiment salissant et les structures en carton plume se décollent dès la première partie. C’est dommage.

 

 

 

MONSTER EXPEDITION (Gigamic)

 

 

Basé dans l’univers de Carnival of Monsters, ce jeu en reprend bien entendu le thème : la chasse aux monstres. Exit le draft du premier épisode, ce jeu se veut plus familial avec un principe de stop ou encore via des lancers de dés. En fonction de la couleur du campement choisi (jaune, vert, bleu) vous ne pourrez capturer que des créatures liées à ce terrain/couleur. Pour les attraper, il faut atteindre leur valeur. Le jeu va donc être exponentiel puisqu’en collectionnant les couleurs et en affichant certains chiffres, vous augmenterez le nombre de dés à jeter. Certaines bestioles vous donneront des pouvoirs et si vous n’êtes pas trop en veine vous pourrez vous rabattre sur des monstres déjà en cage, mais ils rapportent moins par contre. 
Vous pouvez également parier sur la fin de la partie en posant des jetons de votre faction sur des cartes monstres. Si personne ne les a récupérées, elles seront à vous gratuitement.

 

 

Expédition perdue ou l’aventurier contre tout guerrier ?

Pas très fan du jeu de base, je ne dois mon essai qu’à la vue du nom de l’auteur de Maracaïbo et Great Western (en fait, j’aurais quand même essayé mais plus tard). Œuvre de commande, proto rethématisé, amour de Richard Garfield … Je n’ai aucune info sur le sujet. C’est un petit jeu, un peu répétitif avec du hasard et un soupçon de stratégie.
Il faut donc bien regarder la valeur que l’on peut atteindre et la bonne couleur du campement d’où l’on part pour ne pas se faire surprendre. La bonne idée est celle du nombre de dés qui augmente, plus on en a, plus on peut viser haut mais plus le risque de faire des valeurs identiques (et c’est alors un échec qui force à défausser son dé le plus fort) est grand. Pour le reste, on vole chez le voisin, on collectionne, on lance du dé…
Un jeu peu interactif, qui, malgré une courbe de progression ascendante, manque de tension. Il fait gentiment le job. On peut s’y amuser, mais s’il n’existait pas, il ne manquerait pas comme on dit.

 

STONER PARKING LOT (Mondo Games)

 

 

Vous êtes en virée avec vos potes et vous voilà à traîner en attendant le concert. Qu’est-ce qu’on peut faire ? Mais oui, chercher de la bière, de la pizza et de la weed ! Se défoncer en écoutant une bonne vieille K7, quelle bonne idée, youhou. Ce jeu de cartes pour 3-7 joueurs vous demande en effet de reconstituer l’intérieur d’un Van avec des objets précis. Les règles sont ultra basiques et sans surprises : prendre une carte de la pioche ou défausse ou poser. Une fois votre collection de six cartes achevée, faites discrètement signe à votre équipier. Attention de ne pas attirer l’attention des stups.

 

 

Queen of the Stoned Age ou sur le parking des anges ?

Ce jeu sulfureux n’est en réalité qu’un Kem’s déguisé (ou noyé dans la fumée). La différence est que les membres de l’équipe ne connaissent pas le signe de ralliement de leur partenaire. Pour le reste c’est kif (!) kif. C’est bien entendu le thème qui fait tout : bière drogue et rock’n’roll. Détail classe, les jetons points de victoire sont des médiators ! Même si on nous assure qu’on peut jouer avec les enfants en changeant les noms, la bière devenant du soda, la weed de la nourriture… les images sont parlantes et ne blufferont personne. Une potacherie inutile qui tient dans la poche, idéale si vous partez en tournée ou si vous collectionnez les produits ludiques incongrus.

 

 

SPEED LETTERS (Le droit de perdre)

 

 

Tout est dans le titre. Voilà un jeu de lettres où il n’est pas utile d’être lettré. Pas de connaissance quizzesque, de gymnastique savante, plutôt de l’écoute et de la rapidité. Prenez un mot (plus ou moins compliqué ou long selon l’avancée du tour), montrez-le aux autres et au top départ, saisissez-vous de votre paquet de lettres (normalement vous en avez 26) et jetez dans la boîte les lettres composant le mot que l’on vous a montré. Une fois que tout le monde a passé, dépilez. Ceux qui auront placé leurs lettres tardivement gagneront plus de points mais attention, il ne faut pas faire de doublon sous peine de malus.

 

Sous speed ou surévalué ?

Comme on dit dans les critiques culinaires, ce produit réussit à merveille l’alliance du goût et de la texture. Ici, l’association parfaite du jeu de lettres (dans une certaine mesure) et du jeu d’ambiance. Tout va très vite et chacun, fouillant frénétiquement, vous crie des « A », « O », « T » dans les oreilles. Concentré que vous êtes, vous ne faites pas forcément attention. Le O est-il tombé ? Tant pis, je mets le mien. Rapidité, mémoire, prise de risque, ce cousin lettré de Loadinget Ligrettone réveillera pas forcément en vous l’écrivain qui sommeille mais procurera tension et rigolade (surtout quand on s’attaque à la Bretagne et l’Alsace !).

 

 

PIRATE BOX (Blue Orange)

 

 

Quand Blue Orange débarque avec sa valise de nouveautés, on ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé. C’est un peu buffet à volonté sur l’autoroute du soleil. A priori l’éditeur devrait être moins large dans ses sorties futures, préférant qualité à quantité. À suivre.
Pirate Box se situe dans la bonne moitié. La boîte est un peu quelconque de prime abord, le matériel existe sans en faire trop et la mécanique est simple : un memory avec placement commun. Mémorisez les symboles de dés et placez ensuite vos jetons sur la grille aux endroits correspondants. Certains éléments comme les bouteilles ou l’association couronne/diamant rapportent des PV. Les masques vous en font perdre sauf si vous en avez beaucoup, mais vos adversaires vont-ils vous laisser faire ou un courageux se sacrifiera-t-il pour vous stopper ?

 

 

Pirate au court- bouillon ou on embarque ?

Après explications, on peut s’entendre dire « c’est tout ? ». Le jeu propose du léger, mais celui-là aura le mérite de se transformer par la seule force des joueurs. Ce sont vraiment eux qui vont faire la partie. Avez-vous de la mémoire, réussirez-vous à vous placer de la bonne façon tout en empêchant les autres de marquer des points ? Bien sûr, la grille n’étant pas extensible et le nombre de jetons diminuant suivant le nombre des participants, il sera plus facile de marquer si l’on est moins. On risque les masques, on essaie de s’adapter car on se fait voler la place… On verra vite les limites du jeu après quelques parties, mais ne boudons pas notre plaisir, ce coffre au trésor est rempli d’un bon familial.

 

 

ON AURAIT AUSSI PU VOUS PARLER DE…

 

 

 

MINI ROGUE (Nuts)

Un donjon qui tient dans la main, c’est faisable. Un donjon qui contient tout ce qu’on aime, du guerrier au gobelin, des XP, des potions et des corridors, servi par des illustrations sobres et efficaces, c’est ici. Il faut retourner des cartes constituant la zone à explorer, gérer les pièges, les monstres et récupérer des trésors. Vous avez le choix entre deux directions et donc deux ambiances avant d’aller affronter le boss de fin de niveau. Un jeu solo ou à deux (mode coopératif) qui retranscrit bien l’univers duquel il s’inspire. Avec un peu d’habitude vous pourrez corser les difficultés et même vous lancer dans une campagne avec texte et chapitres. Moins fumant que son collègue One Deck Dungeon (chez le même éditeur), cette quête ne vous laissera pourtant pas tranquille. Bien lire les règles, un peu dispersées. Deux extensions sont disponibles : Profondeurs damnés et Précieux trésors. Pour aller plus loin allez lire l’article de mister Groule

 

 

CARTZZLE (Opla)

En plein renouveau du puzzle, Cartzzle la joue fine et intelligente en lâchant ses paquets de cartes à assembler dans les boutiques. Si la méthode est la même : assembler, recouvrir, retourner… les morceaux d’images pour donner vie à une illustration et leur niveau peut être différent, avec plus ou moins de détails. Des défis pour jouer ensemble sont également inclus. Si le paquet tient dans la poche, il faudra une grande table pour s’étaler. L’exercice n’est pas si facile, mais, par exemple, moi qui ne trouve pas beaucoup de plaisir à réaliser un puzzle, j’ai adhéré facilement à Cartzzle. Répétons-le, le challenge n’est pas de tout repos pour autant, surtout qu’il y a des niveaux de difficulté.

 

 

 

 

 

DEADLIES (Iello)

Il y a parfois des ententes vraiment cordiales entre ludicaire et éditeur, quand ils habitent la même ville ou presque et se croisent et que l’un est à l’écoute de l’autre. Je vous avais parlé de ce petit jeu dans le Small n° 28, un jeu sur les 7 pêchés capitaux avec un déroulé tout simple mais amusant. The Deadlies a maintenant sa VF. Les textes sont clairs avec une bonne traduction, et pour baisser sa jauge de points, des petites roues ont été ajoutées et remplacent les cartes. Un bon numéro à ajouter à la gamme Mini de Iello.

 

 

 

 

 

HINT ( Bezzerwizzer Studio)

Totalement repensée pour cette sortie, la présentation en boite carrée classique avec plateau est devenue cylindrique et design pour ce jeu mêlant mime, dessin, blabla et chanson. Une petite contrainte permet un soupçon d’originalité : plus vous refusez une proposition, plus vous avez une chance de vous la prendre plus tard et d’être obligé de la faire alors qu’en vrai vous ne vouliez pas vraiment. Tout ça parce que les cartes se déplacent, cylindre oblige. Entre Cranium, Time’s up et Creativity, ce jeu sorti début septembre est le gros succès, là-bas, chez les Scandinaves, nous dit-on. Les thèmes oscillent entre modernité et patrimoine, on cite aussi bien la tour Eiffel que Stromae. La structure de la boîte est originale, agréable à regarder autant qu’à manipuler. Si vous n’avez aucun jeu d’ambiance chez vous ou si vous avez usé le votre jusqu’à la corde, celui-là fera parfaitement l’affaire ! Sinon, est-ce bien la peine de cumuler ?

 

 

 

 LITTLE FACTORY (Iello)

Celles et ceux qui aimaient se promener dans Little Town risquent fort de trouver le travail trop dur en ouvrant la porte de cette Factory. Malgré une imagerie mignonne, du moins sur la couverture, les cartes présentent un visuel pauvre, et le niveau du jeu n’est plus le même. On passe dans un jeu de développement avec création de moteur à effets et à points – le premier ayant atteint la barre de 10 est le vainqueur. Pour ce faire, les cartes ressources, bien différenciées grâce à leur couleur, peuvent être utilisées sous forme de monnaie ou de symbole pour acheter d’autres cartes. Le but est de posséder des bâtiments, d’activer leur pouvoir pour vous faciliter la vie (prendre une ressource à la place d’une autre, etc) et d’engranger les PV. Plutôt malin, on peut quand même se faire avoir par la pioche. On table sur un produit, il ne vient pas ou on se le fait voler sous le nez. Votre stratégie peut vite être mise à mal. Certaines cartes comme celles de transformation de ressources semblent obligatoires pour ne pas galérer. Un jeu d’optimisation avec de l’anticipation, du timing et une petite interaction indirecte. Un titre qui fait le grand écart avec le titre précédent. À acquérir en connaissance de cause.

 

 

 

OLÉMAINS ! (olémains)

Comme le dit la boîte, ce jeu est un carton des applis mobiles, nous proposant de donner nos impressions sur Instagram et Tiktok (trop styyyyylé !!) et validé par les youtubeurs du moment. Belle présentation, jolies illustrations, les propositions font le grand écart entre les quarantenaires et la jeunesse (de J.J. Goldman à Kenji Girac) reprenant la recette d’un Cranium, Time’s up et consorts. On mime des chansons, on termine des phrases, on fredonne des airs connus, on fait deviner des personnalités… Une méthode éprouvée qui fonctionne pourtant toujours autant. Pas d’efforts révolutionnaires dans les propositions mais dire qu’on ne s’est pas amusés serait vous mentir !

 

 

 

 

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