Small is beautiful # 38 : Objection, Spicy, Rettet Rapunzel, Mandragora, Kodachi, Velonimo, Tapikekoi…

Des fois on croit bien faire et puis… Bitoku en japonais signifie vertu, un jeu zen où en tant qu’esprit vous parcourez la forêt pour aider les âmes égarées. La version solo a été confiée à David Turczi, bref nous sommes loin d’une potacherie du 1 er avril. On se demande bien ce que va devenir le titre si jamais ce jeu arrive chez nous. Après l’Arnak des Lost Ruins devenu Narak, une nouvelle tendance pour faire le buzz 🙂

 

 

SPICY (Heidelbar Games)

Spicy est un jeu de cartes avec des tigres, de la sauce chili, du wasabi et du poivre. Oui. Il est noté comme ayant fait partie de la liste des jeux recommandés pour le Spiel 2020. Si j’en parle, c’est que la Fraaaaance a des vues sur lui, une gamme de petites boites a priori. Si c’est le cas (normalement en juillet), et bien, c’est Ludovox qui vous l’aura présenté en premier et sinon, vous vous coucherez moins bête.

 

 

Niveau matériel, les cartes sont peu épaisses mais graphiquement magnifiques : belles illustrations et vernis étincelant sur le dos. 
Pour jouer, pas la peine d’avoir la rage du tigre, il vaut mieux en avoir l’œil. Partez avec six cartes. Les valeurs vont de 1 à 10 en trois couleurs/familles, les sauces citées précédemment. Le but : à la fois de se débarrasser de sa main pour gagner un trophée (bonus de + 10 et condition de victoire), mais surtout ramasser les cartes des adversaires pour marquer 1 point par prise à la fin de la manche. 
Le joueur actif pose face cachée une carte et doit annoncer une valeur de 1/2/3 et une épice. Exemple : je pose le 2 wasabi. Dans l’ordre du tour chacun monte : 5 wasabi, 9 wasabi… Bien sûr on peut mentir. Et on peut se faire prendre si quelqu’un vous challenge ! Petit twist du jeu, on ne peut vous accuser que sur un élément : le bon chiffre ou la bonne sauce. Ce stratagème peut vous sauver. Le gagnant ramasse les cartes, celui qui a menti en pioche deux et c’est reparti. Quand arrive la carte fin du monde, la manche s’arrête. Combien ai-je d’épices en stock ? 

 

Étincelantes sous la lumière

 

Tigrou ou tigré ?

À la lecture de la règle on se dit que ça ne va pas voler haut : mettre une carte en mentant ou pas, on connaît déjà et ça s’appelle le poker menteur. 
La petite différence est ce double choix : fromage ou dessert, valeur ou épice, qui marche plutôt bien. Il ne faut pas hésiter à défier l’adversaire pour récupérer des cartes, c’est ce tas que vous décompterez pour marquer des points. Alors on bluffe, on prend des risques, on se fait avoir et c’est ça qui est bon.  
Des variantes sont incluses (glisser une ou deux cartes de votre main quand vous posez un cinq/repartir à 1 après le 8 ou 9…). Les illustrations sont un vrai plus, elles contrebalancent un thème inexistant. On n’y croyait pas trop, on a pourtant passé un très bon moment et on continue d’y jouer plus d’un mois après sa découverte.
Pour le moment en VO uniquement, avec une règle simple et pas de texte sur les cartes.

 

MANDRAGORA (Studio H)

 

 

Aujourd’hui, ce sont les soldes (le black magic friday !!) et votre assistant va aller faire des emplettes. Des sacs, des t-shirts ? Non, des grimoires et des ingrédients magiques. Les sorcières n’ont que faire des baskets sneakers à la mode. Sur un plateau circulaire composé de tuiles, le pion assistant pourra, en tournant dans le sens horaire, s’arrêter sur un bâtiment et prendre les cartes qui s’y trouvent ( face cachée ou non). Pourquoi celles là et pas les autres ? Il faut s’équiper de grimoires afin de collecter des ingrédients, de la même couleur, si possible. Vous pouvez joindre une mandragore qui sert de joker. Évitez de ramasser les parchemins maudits, si vous en avez la majorité, vous perdrez deux points en fin de partie. Vous êtes le roi du shopping et vous avez une série de plusieurs ingrédients identiques… Posez les et achetez des sortilèges selon la grandeur de la série : rejouez un tour, échangez une carte, allez chercher une carte dans un bâtiment… Quand la pioche des ingrédients est terminée, il vous reste trois tours pour achever vos courses, vous délester des couleurs en trop et compter les points.

 

 

Ça tourne ou ça tourne en rond ?

Mandragora marque le retour de Pierô aux pinceaux. Il est en forme, les illustrations sont soignées. Tout comme l’ensemble, qui affiche une mécanique bien huilée. Mais voilà, une mécanique ne fait pas un jeu. À mon sens il manque ici ce supplément d’âme qui  amène autre chose. On ne contrôle pas grand-chose, il y a plusieurs personnes qui déplacent l’assistant avant vous, qui remettent des cartes, et c’est seulement à son tour que l’on voit ce que l’on peut faire. Les sortilèges auraient pu mettre l’ambiance mais ils restent bien sages et ne bouleversent pas vraiment les tours. 
Nous voilà donc avec quelque chose de fonctionnel mais pas très rigolo, ni très punchy… 
On attendait mieux qu’un titre passe-partout de l’alliance d’un éditeur As doré et deux auteurs réputés (Bruno Cathala, Florian Sirieix). Avec la même mécanique nous lui préférons Merchants of Dunhuang (à venir dans le prochain Small !).

 

RETTET RAPUNZEL (Steffen spiele)

 

 

Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple, voire très simple ? Rapunzel est le nom allemand de Raiponce, la fille coincée dans la tour qui passe son temps à se peigner. Votre but : la délivrer. Comment ? En dégommant à coups de pichenette les étages qui composent la tour, tout simplement. Chaque étage vous rapporte un point, faire tomber l’édifice vous faire perdre vos gains et détruire le dernier étage compte double. 
Alors on s’arrête parce qu’on n’est pas sûr de soi, parce que l’édifice penche dangereusement et qu’un cadeau empoisonné à l’adversaire est un beau cadeau, ou on continue ? Voilà le principe de ce jeu signé Torsten Marold & Steffen Mühlhäuser.

 

 

Jeu ultra simple, rapide, il n’y a que neuf étages, c’est uniquement votre adresse qui fera la différence. Et si vous voulez savoir pourquoi il y a un jeton rouge et un vert, c’est parce que l’éditeur, dont nous avions déjà parlé avec Kaito, s’est trompé dans la couleur et a décidé de laisser les deux jetons. Autre chose à dire ? Non. J’ai une tour à faire tomber.

 

OBJECTION ! (Rock Mannor)

 

 

Si vous vous imaginez debout au milieu du prétoire, la langue aiguisée et les yeux dans ceux du jury, vous avez tout faux. Ce jeu n’est pas un jeu de discussion. Vous pouvez la jouer role play en lisant avec ferveur les textes d’ambiance, mais vos cours d’impro ne vous serviront que peu pour gagner. Ce jeu habilement caché sous un thème original est un jeu de pose de cartes, d’activation de symboles et de tir à la corde. Noyé sous un vocabulaire juridique où l’on s’affronte à coups d’arguments, de préjugés, de procédures, d’objections et de témoins, on est en réalité en face de quelque chose de très classique : Un paquet de cartes affilié à sa condition de juge (l’accusation ou la défense) mi construit suite à un draft et mi imposé. Il faut poser des cartes avec les bons symboles et créer un chaînage pour éviter d’être bloqué, il faut activer parfois des pouvoirs et surtout avoir la valeur la plus haute pour remporter la manche.
C’est bien sûr un peu plus subtil que ça puisque l’on peut jouer sur des effets différés et la couleur de son rang (rouge/accusation – bleu/défense – gris/neutre). Sans rentrer dans le détail, chaque témoin est à récupérer, pas tant pour lui-même que pour l’écart des points glanés durant la manche entre vous et votre adversaire. Ces points vous allez les redistribuer aux jurés et ainsi faire bouger leur opinion vers votre couleur ou ramener votre concurrent au centre et minimiser son pouvoir. Tout cela afin de gagner le procès.

 

le juge, le témoin et au fond le jury

 

J’accuse ou j’accuse le coup ?

Le contenu de la boîte est conséquent. Il y a deux affaires qui serviront d’ossature aux affrontements. Chaque affaire part d’un scénario de base et pourra être étoffée. L’enrobage est vraiment réussi avec ces pièces à conviction que l’on peut sortir au bon moment, ces indices qui viennent chambouler votre discours… Tout cela est virtuel mais soutient bien le jeu si vous entrez dans votre rôle. La partie peut être vivante, ce jeu se voulant également narratif. Avec un peu de pratique, le draft prendra une tournure plus stratégique puisque vous pouvez aussi éliminer des preuves, arguments… qui vous seraient défavorables.

gros plan pour mieux comprendre le système de chaînage. Le rapport Bray ne peut être collé au rapport Vermeer, aucun symbole n’est en commun.

 

Cinq procès plus tard, les ressentis sont mitigés suivant les joueurs avec qui on a partagé la salle d’audience. Pour une moitié, trop de cartes composent le paquet, ce qui pousse à un manque de contrôle (du moins dans la façon dont elles arrivent). Il arrive de déclarer forfait car on sait qu’on ne pourra faire mieux que l’adversaire, on n’a tout simplement pas les bons symboles qui s’enchaînent ou les valeurs suffisantes. Le sentiment est surtout celui de subir le jeu. 
Pour d’autres, il y a un côté Watergate dans le sens où il faut savoir abandonner par moment pour revenir plus tard. On peut perdre un témoin ou deux, il ne faut pas que cela devienne une habitude. On peut très bien se faire mener en début de partie et revenir.
Qui suivre ? Un peu les deux. Certains passages de la partie peuvent sembler plats car on n’est pas armé contre l’adversaire, d’autres vous donneront un sentiment de puissance en retournant la situation. Un déroulement en dents de scie qui peut déplaire.
Objection est un jeu qui demande un peu de pratique et d’effort car il n’est pas destiné à tout le monde, surtout quand on quitte le scénario de base pour enrichir l’affaire. Si vous aimez vous frotter à des jeux à deux qui piquent un peu, affuter votre code civil et pousser la porte de la salle d’audience, vous pourriez bien révéler le tacticien qui sommeille en vous.

Et si vous accrochez, deux extensions pointent déjà leur nez : Le procès de la sorcière et Le parrain.

 

TAPIKEKOI ? (Djeco)

 

 

Le memory, on a l’impression que c’est le truc dont personne ne veux plus entendre parler. Trop vu, trop joué, mais l’air de rien, un peu comme la dinde à Noël, il revient chaque année. La preuve une fois encore avec ce titre signé Romaric Galonnier & Laurent Toulouse qui s’adresse aux petits dès 5 ans.
Au cœur de la maison, c’est-à-dire dans le salon, la chambre, le jardin et la cuisine, les joueurs vont poser une douzaine d’objet tirés du sac (il y en a 36). Vous pouvez les mettre n’importe où, ce qui rendra la tache de la famille un peu plus compliquée, ou les poser dans les lieux correspondants aux couleurs des jetons : les magazines sur la table du salon, la brouette dans le jardin, les crayons dans la chambre, etc.
Passe le voleur qui va en voler huit. La Famille, autrement dit, le joueur qui a fermé les yeux pendant que le voleur officiait, va devoir se rappeler ce qui a disparu.

 

Va falloir penser à ranger !!

 

AppelmoiDory ou mémoirdélephant ?

Au départ, l’action avait lieu dans l’univers de Jack et du haricot magique, elle s’est déplacée dans des lieux plus connus, cela aident les jeunes joueurs à s’y retrouver. Dans un premier temps, les enfants prennent un soin minutieux à bien positionner l’objet à la bonne place, ici pas de brouette dans la cuisine, au mieux un vase dans le jardin. Le challenge, propos du jeu, est de se souvenir, ce qui n’est pas le plus rigolo. Le plus amusant est de voler les jetons est de voir si la Famille s’en souvient. Même si le jeu n’est pas coopératif, un petit coup de main est le bienvenu quand on sèche. Quant aux points ou à la victoire, ils passent au second plan, ce qui prouve que l’intérêt ludique prime. C’est plutôt est une bonne chose puisqu’on est là pour s’amuser ! Et faut reconnaître que les enfants adorent. D’ailleurs, le jeu est recommandé par le Kinderspiel des Jahres 2021.

 

KODACHI (Tiki)

En 2011, il y a donc un siècle, sortait Ninjato (Dan Schnake, Adam West), un jeu d’infiltration au temps des ninjas et des samouraïs. Il fallait pénétrer dans les maisons et vaincre les gardes par la force ou la ruse. Iello, l’éditeur de la VF, avait effectué un beau travail et le jeu avait de l’allure avec son large plateau et ses illustrations soignées. 2019 (2021 en VF) voici venir Kodachi qu’on aurait pu appeler Ninjato cartes. Même auteur puisqu’on retrouve Adam West qui officie cette fois tout seul, et même univers médiéval japonais, illustrations et mécaniques similaires. Sans plateau.

 

La classe de l’édition originale

 

Kodachi mélange à la fois le stop-ou-encore, le deck-building et le principe de collection. À votre tour, vous devez attaquer les clans, ce qui signifie vaincre le(s) garde(s) afin de remporter des récompenses. Il faudra choisir pour toute la manche, si vous y allez en finesse (aligner des valeurs inférieures à celle du garde) ou en force (supérieure). Vous avez en votre possession un paquet de départ, il faut le gérer et avoir un peu de chance car pour garder un maximum de trésors, il faut valider beaucoup de missions et donc en accepter beaucoup. C’est le côté stop-ou-encore du jeu. 
Pas de pitié bien sûr, si on  rate un combat, on perd tout.
Pour éviter le pire, la partie avançant, on pourra acquérir de nouvelles cartes et de nouvelles compétences (le côté deck-building). Les adversaires, quoiqu’il arrive, récupéreront une carte. Cela aide le jeu à se développer. Les différents pouvoirs vous aideront à mieux combattre mais aussi à gagner des points et s’emparer des jetons de prestige qui déclenchent également la fin de la partie.

 

 

Ka raté ou ka réussi ?

Ce mélange de stop-ou-encore allié à un deck-building est un mélange original. Surtout que la boîte, même si on aurait aimé qu’elle puisse se glisser dans un sac, a été réduite par rapport à son ainée pour en conserver l’esprit et la mécanique.  
L’univers, les illustrations lui donnent du cachet. Tout y est mais la gestion du jeu est en dents de scie. De bons effets permettent d’améliorer son paquet, mais, à moins de récupérer les bonnes cartes lors de votre tour d’attaque, vous êtes tributaire de la pioche. Le stop-ou-encore, avec sa part importante de hasard (valeur des cartes combat par rapport à la puissance des gardes) peut tourner court. Parfois on ira loin, parfois on s’arrêtera au bout de deux missions. La bonne idée est que vous piochez une carte durant le tour de vos adversaires, évitant le tour à vide et de creuser un trop grand écart avec les voisins.

 

Trop gourmand, la dernière mission échoue, 6 contre 6 ce n’est pas suffisant

 

Auprès de joueurs occasionnels, le jeu remplira bien son rôle : prise de risque, améliorations, effets et bonus de fin vous donneront de quoi alimenter votre partie. Pour les joueurs expérimentés qui cherchent plus de profondeur, ce sera beaucoup trop chaotique. Le hasard fait qu’on s’adapte plus qu’on ne décide. Le pire étant de se retrouver avec des cartes intermédiaires. On pourra reprocher au jeu sa faible interaction, même si ce n’est pas son principal objectif.
Kodachi est loin d’être désagréable, il faut juste savoir ce que vous en attendez. S’il s’agit de se distraire un moment, vous pourrez vous sentir l’âme d’un ninja et apprécier ce mélange de prise de risque et de construction. Si vous êtes plus exigeant, ce titre sans réel contrôle risque de vous pousser à faire seppuku. Seul véritable bémol dans les deux cas, le jeu est trop long pour ce qu’il est et en devient mécanique sur la fin.

 

VELONIMO (Stratosphères)

 

 

Sorti discrètement, ce jeu tiré à 500 exemplaires se voit offrir une deuxième vie, un deuxième souffle quelques mois plus tard. Jeu au thème cycliste signé Cathala où l’on tentera de gagner le maillot petits pois carottes à la fin de six ascensions.

Ici les équipes n’appartiennent à aucun joueur en particulier et le gros du peloton est composé de 7 couleurs aux valeurs 1-7. Six cartes spéciales agrémentent la course : les baroudeurs. Pour être le premier à franchir la ligne d’arrivée, il faut se débarrasser de ses cartes. On peut poser un cycliste, deux, trois, etc. Soit de la même couleur, soit de la même valeur. Leur puissance globale va se calculer de la façon suivante : dix points par carte composant la combinaison + la valeur de la plus petite carte. Les 1 (leader) permettent un échange. Les spéciales sont des poids lourds de 25, 30, 35, 40, 45, 50 points de puissance. C’est bien sûr la combinaison la plus forte qui remporte le pli et qui relance.

 

 

Ce jeu n’est pas un jeu sur le cyclimse

On aime bien quand monsieur Cathala commet ce genre de petits exercices, il a tendance à y exceller. Velonimo pourrait très bien figurer chez Amigo, la gamme qui nous a donné le Six qui prend ou récemment Carro Combo, c’est tout à fait dans l’esprit (sauf que c’est plus joli) : simple à expliquer avec un petit truc malin, familial, hasardeux, mais où il ne faut pourtant pas faire n’importe quoi pour réussir. Ici, il faudra passer au bon moment, être patient et avoir un peu de chance.
On souhaite bonne chance à cet éditeur qui fabrique local pour d’autres échappées aussi sympathiques.

 

ON AURAIT AUSSI PU VOUS PARLER DE …

 

Comme il l’avait déjà fait en proposant des cartes alternatives de Love Letter ou 7 Wonders, notre camarade suisse de Gus and Co vous offre une aventure inédite home made pour Micro Macro Crime City à télécharger en suivant ce lien 🙂

 

DRAGON PARKS (Ankama)

Ankama continue de proposer des jeux qualitatifs mais qui ont du mal à s’imposer, du moins c’est l’impression que j’en ai. Ce Dragon Parks avait toutes ses chances : très beau matériel, une idée maline et visuelle via l’utilisation de cartes transparentes pour couvrir et recouvrir certains endroits de vos parcs. Il faut montrer au public des dragons et créer une grande diversité de races, mais aussi posséder des dragons bleus pour gagner des visiteurs, des jaunes pour avoir un dragon légendaire et aussi le dragon chouchou du moment tout en faisant attention au dragon furieux. Il faut aussi nourrir tout ce beau monde ! Très visuel donc, c’est un bon plaisir de manipulation. Côté tactique, on fait ce que l’on peut avec ce que l’on a, le jeu étant court on ne peut pas vraiment anticiper. Ce sont hélas, la salade de points, les contraintes de décompte peu intuitives et le côté fermé sur soi-même (malgré un léger draft) qui pénalisent ce jeu familial et à destination des enfants. Dommage, on y était presque.
Pour en savoir plus, rdvs sur le Ludochrono et le Test !

 

 

PROJECT L (Boardcubator)

KS superbement édité avec plateau en relief et polyominos en plastique soignés, ce jeu propose des contrats à remplir avec les pièces que vous possédez devant vous. Mais ces pièces, il va falloir les gagner et les améliorer afin d’aller plus vite et d’avoir accès à des formes qui rapportent plus de points et couvrent plus de surface. Une sorte de Splendor pour Tetris, introverti mais qui fonctionne parfaitement. Le jeu devrait sortir en français. Sera-t-il aussi qualitatif dans sa présentation ?

 

 

 

CRAZY DUCKS (Djeco)

L’illustrateur de Cheese Rescue aura dirigé mes pas vers ce jeu de déduction et de comptage. Les canards ont deux pattes, sauf le votre (couleur secrète) qui en a trois. La tortue à quatre pattes, le flamant une seule. Alignez les cartes, demandez au voisin combien de pattes se trouvent dans la colonne et déduisez alors sa couleur (au voisin). C’est un peu lourd à expliquer, tout comme le jeu, limite contre-intuitif et pas tellement amusant. Et pis les dessins sont moins beaux qu’avec les fromages. Au coin coin !

 

 

 

ZERZURA (Bragelonne)

Zerzura c’est une oasis peuplée d’oiseaux, de djins et de lampes magiques. C’est un endroit où l’on fait son marché pour collectionner tous ces symboles. On se sert, on en protège un, on se fait voler l’autre et on prend son tour pour stocker ses cartes dans le but de marquer des points et les mettre à l’abri. Zerzura est un jeu de collection avec des scorings différents selon les produits. Deux barèmes sont possibles selon le niveau de difficulté choisi, ce qui offre une certaine rejouabilité. Le matériel est joli, mais au bout de trois tours on a l’impression d’en avoir fait le tour justement. Le jeu manque surtout de punch et de rebondissements. À l’heure de la concurrence féroce, cette aventure est un peu trop sage. Alors Zerzura ? Ben non, Zerzura pas.  

 

 

 

BUURN (Morning)

Jeu de collection et d’enchères, il faut réunir des familles d’ingrédients mais aussi prendre des cartes spéciales. Tout se fait à la rapidité. Quand vous pensez que la somme, décomptée à voix haute par un joueur, vous convient, attrapez le totem en bois sur le plateau. Vos adversaires se jettent sur les autres. Vous gardez les ingrédients, eux prennent des sous, cartes spéciales ou paient pour acheter des ingrédients de la pioche. Dynamique, avec un système d’enchères pour les gens qui n’aiment pas les enchères, ce deuxième épisode, après Kill the Unicorns, est bien drôle. Si vous aviez manqué l’article qui lui est dédié, c’est ici ! Et vous avez même un Ludochrono

 

 

C’EST EVIDENT  (Gigamic)

Jeu d’ambiance coopératif sur le principe d’association d’images. Chaque joueur est le détenteur de deux images. Il va falloir, sans rien dire, qu’il en associe une avec une autre commune à tous, située au centre de la table et numérotée. C’est simple si vous avez une montre et que sur la table se trouve un métronome par exemple. C’est plus difficile si un joueur a un tambour. Il va donc falloir se faire comprendre des autres sans être trop précis, à l’aide de phrases neutres comme «  mon choix est tiré par les cheveux », « je m’associe à quelque chose qui n’a rien à voir avec mon sujet » ou « Chez moi, c’est évident ! » . On vote et on vérifie les résultats. Quelques tours plus tard, on a l’impression de passer plus de temps à ne pas se répéter et à trouver des phrases pour faire passer le message que de chercher les associations. C’est évident est loin de l’être. Le principe de communication minimum est ici un frein au dynamisme de son déroulement plutôt qu’un ressort ludique. Le cadre du jeu est peut être trop serré ? 

 

 

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2 Commentaires

  1. AtomChris 20/05/2021
    Répondre

    C’est tout con. Mais même sans un cheveu sur la langue, le « zersurai pas »… ben j’aime bien !

  2. depart 22/05/2021
    Répondre

    Bonjour. Quelqu’un a une info de la future édition en français du jeu Spicy ?

    ludiquement  Laurent

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