Participatif, la sélection naturelle du 04/10/2016
Et voici venir la rubrique du fringant Gougou qui nous vient de Cwowd : Quoi de beau sur les plateformes participatives en ce moment ? Regardons cela tout de suite !
Chronique N°3
La star de la semaine : BattleCon
BattleCon est un système de jeu pour 2 joueurs dont l’ambition est de retranscrire sur plateau les sensations des jeux vidéos de baston à la « Street Fighter ».
La saga à débuté sur KS en 2011, avec la campagne de BattleCon premier du nom. Un succès d’estime, avec 205 contributeurs. Mais le jeu se crée une petite communauté de fans et en 2012 la campagne pour la suite BattleCon : Devastation of Indines bénéficie d’une tout autre réussite : 1222 contributeurs et 154.000$ récoltés pour 30.000 demandés.
Pour la troisième campagne BattleCon : War of Indies, qui apporte 18 combattants supplémentaires, confirme le succès du système de jeu avec 1860 contributeurs et 250.000$ récoltés pour 30.000 demandés.
La campagne actuellement en cours pour la quatrième itération BattleCon : Trial of Indines semble partie pour attirer autant de soutiens que la précédente (un peu plus de 1000 au moment où j’écris ces lignes, financée à plus de 200 % et 12 jours de campagne restants).
Comment ça marche ?
Le principe du jeu est très simple. Chaque joueur a un combattant qui se déplace sur une ligne de cases dont le départ est situé en opposition à chaque extrémité. Chacun à un capital de 20 points de vie, le but étant de tuer l’autre ou d’être celui auquel il reste le plus grand nombre de points de vie à l’issue d’un certain nombre de tours. Dans BattleCon, le « skill » est remplacé par la réflexion.
Les attaques et esquives sont matérialisées par deux paquets de cartes par joueur :
Un paquet de cartes « Style », identique pour les deux joueurs, qui permet d’indiquer la posture du combattant (esquive, attaque à distance, coup de poing, etc.). Ces cartes ont chacune une valeur de portée (distance à laquelle la cible est touchée), de dégâts (infligés en cas de touche) et de vitesse d’exécution.
Un paquet de cartes « Attaque » propre au personnage joué, lesquelles possèdent également une valeur de portée, dégâts et vitesse d’exécution. Ces valeurs peuvent éventuellement être négatives.
À chaque round, chaque joueur crée une paire face cachée composée d’une carte de chaque paquet. Par exemple, prendre le style « punch » avec l’attaque « enflammée » pour créer un « coup de point enflammé ». Les appellations des cartes sont bien choisies pour obtenir des noms d’attaque qui claquent.
Les paires sont ensuite révélées et on additionne les valeurs de chaque carte pour obtenir celle de l’attaque. Par exemple, un style d’attaque à distance avec une portée de [2-4] auquel est ajouté une attaque avec une portée de +1 donne une attaque finale d’une portée de 3 à 5 cases. La même règle s’applique aux dégâts et à la vitesse.
Le combattant possédant la valeur de vitesse d’exécution la plus haute joue en premier. On vérifie s’il touche et on applique les dégâts et les divers effets le cas échéant. Une multitude d’effets peuvent se déclencher, lesquels sont gérés par un très efficace système de mot-clés. Puis le second joueur effectue son attaque s’il le peut.
Les cartes utilisées pour former une paires sont mises de côté à la fin du round et ne seront récupérées que deux rounds plus tard, ce qui oblige à des choix stratégiques. Le nombre de cartes en main et de choix disponibles est donc limité et à tout moment chaque joueur connaît sa main, mais aussi celle de son adversaire. C’est à chacun de trouver la combinaison la plus efficace. Par cet aspect, le jeu peut devenir assez cérébral, le hasard n’y ayant absolument pas sa place.
Les combattants sont très différents (grosses brutes lentes mais qui tapent fort, petits rapides, ceux qui font de la magie, spécialistes du corps à corps ou de la distance, ceux qui se téléportent, ceux qui ont un animal de compagnie qui aide au combat, ceux qui posent des pièges…) et proposent vraiment des expériences de jeux également différentes et, par là même, une très grand rejouabilité.
Depuis la 1ère édition du jeu jusqu’à maintenant, il doit y avoir plus de cinquante combattants existants et il n’y en a aucun qui ressort du lot comme étant particulièrement plus fort car ils sont tous parfaitement équilibrés. Chacun d’entre-eux possède points forts et faiblesses, aux joueurs de bien les exploiter.
À cet égard, il existe une anecdote amusante : l’éditeur avait fait une update sympa en disant que pendant leur test, un combattant gagnait systématiquement. Ils en ont fait part à l’auteur qui est venu, a affronté différents joueurs qui prenaient le combattant soit-disant trop fort, et les a battu à chaque fois.
Par contre, certains combattants sont plus facile à appréhender que d’autres, c’est pourquoi on trouve dans la boîte une recommandation expliquant quels combattants choisir pour débuter.
Pour conclure, il faut savoir qu’il existe un grand nombre de variantes (des arènes qui changent les règles, par exemple), et des mods 2vs1, 2vs2 ou 3vs1 pour jouer à plus de deux. L’éditeur fourni également des kits pour organiser des tournois facilement.
Pour en savoir (beaucoup) plus sur ce jeu, je vous conseille l’article de TSR, un passionné du jeu, déjà paru il y a juste 2 ans sur Ludovox. Remerciements à Romn pour sa grande contribution à la rédaction de cette partie de l’article.
Ils se terminent…
Brides & Bribes :
Gênes au 16ème siècle. 2 à 5 joueurs s’affrontent pour devenir le nouveau Doge. Derrière ce thème d’une folle originalité (encore que cela change des zombies et autres Chtulhu) se cachent quelques mécaniques bien plus novatrices. Les ouvriers sont des tuiles représentant les différents membres de chaque famille qui vont devoir recruter de meilleurs alliés, empoisonner leurs ennemis, enrichir l’empire commercial familial et se frayer un chemin (le jeu semble riche en interactions) vers leur objectif : un mariage favorable.
Si la campagne n’a pas déchaîné l’enthousiasme des foules en délire, le projet est au moins financé. Ce qui n’est pas une évidence en cette rentrée du participatif.
Fin le 4 octobre à 23h30.
- La page KS
- La page Cwowd
- Fiche de jeu
Vengeance :
Vengeance, on en parlait il y a 20 jours, est l’oeuvre des créateurs de Posthuman, lequel avait reçu un accueil pour le moins mitigé. Les critiques concernaient surtout la longueur des parties et les règles écrites avec les pieds et qui généraient énormément de soucis. C’est peut-être un détail pour vous, mais pour nous, cela veut dire « méfiance ».
Vengeance a pour ambition de nous faire revivre l’ambiance des films « pulp » tels que Kill Bill ou Old Boy. On part donc sur un thème très fort, qui demande au joueur de la finesse et de la réflexion 😉 : votre héros est transformé en une véritable machine à tuer qui pénètre dans l’antre d’un gang de gens très très méchants et qui y fait le ménage par le vide.
De la castagne donc ? Oui, mais non. Nous avons là un jeu de gestion et de planification qui demande à chaque tour d’utiliser de façon optimale les résultats des dés, mais avec des figs ! Notons également des illustrations magnifiques. Un thème fort, de la gestion, des figs et des beaux graphismes : la sauce semble avoir bien pris puisque le jeu est financé à presque 3 fois la somme demandée.
À noter, la disponibilité annoncée des règles en Français en PDF.
Fin le 5 octobre à 8h00
- La page KS
- La page Cwowd
- Fiche Ludovox
Endangered Orphans of Condyle Cove :
La campagne phénomène dont on parlait la dernière fois est sur le point de se terminer. Un thème pas évident magistralement mis en scène par des porteurs de projets tout simplement géniaux, un show comme on en voit guère, et voici que ce qui n’est jamais qu’un bon petit jeu d’apéro se transforme en « must have ».
Pour 4000$ de financement demandés, nous en sommes à l’heure où j’écris ces lignes à prés de 245.000$ récoltés. On est pas au niveau des chatons explosifs, mais l’éditeur ne part pas avec la même renommée non plus. Espérons que le porteur du projet saura gérer cette prodigieuse réussite non prévue au programme et que la fête continuera au-delà de la fin de la campagne, le 6 octobre à 06h50 pétantes. À noter : une version en Français est proposée, mais qui augmente encore le prix du jeu.
Originz – The Super Powered Card Game :
Des super-héros qui affrontent des super-vilains, image de la vision du monde manichéenne classique bien américaine. Rien de neuf sous le soleil quant au thème donc. En résulte un jeu de cartes accessible pour 2 à 8 joueurs dans lequel les protagonistes de ces combats sont des êtres dotés de super-pouvoirs delamorkituçarasse que l’on « construits » à l’aide d’un deck de 24 cartes créé à partir des 264 que compte le jeu. C’est financé petitement, mais c’est financé.
Fin le 6 octobre à 17h30.
Battalia : the stormgates :
Une extension pour le jeu Battalia qui propose 2 nouvelles factions pour jouer jusqu’à 6 ainsi qu’un mode coopératif, en plus de nombreuses options supplémentaires. Ce jeu a des fans et cela se voit : le financement frôle les 200% avec prés de 1200 souscripteurs. Nous sommes dans un jeu de deckbuilding riche et costaud, avec un large panel d’actions et de décisions à prendre. Pour en savoir plus sur Battalia lisez ce Just Played. Pour en savoir plus sur cette campagne, lisez cette news !
Fin le 6 octobre à 21h00.
Kill the King :
Kill the King est un Kriegspiel classique où deux armées s’affrontant avec des règles inspirées des échecs.
Ce jeu norvégien semble avoir trouvé son public, avec presque 300 % de financement réalisé.
Fin le 6 octobre à 23h00.
Quartermaster General : 1914 :
Rejeton de Quartermaster General premier du nom (édité en Français par Asyncron), QG : 1914 reprend les mêmes recettes mais transposées dans le contexte de la première guerre mondiale. Un wargamme de card driven accessible qui a sa petite communauté de fidèles, le financement a déjà atteint quasiment les 600%. Plus que trois jours avant la fin de la campagne.
Fin le 7 octobre à 13h30.
Les nouveaux projets de la semaine
Les projets présentés ci-dessous sont ceux dont les porteurs ont daigné annoncer à l’avance la sortie. Encore trop souvent les campagnes ne sont annoncées que quelques jours, voire quelques heures avant leur lancement, quand ce n’est pas purement et simplement sans aucune annonce préalable.
10-Minutes Heist :
10 Minutes Heist serait un petit jeu de type « set collection » associant vitesse (le premier qui termine reçoit un bonus) et constitution de séries d’objets (on vise des majorités). Ici, des œuvres d’art, des fossiles et des bijoux, les joueurs étant des voleurs lâchés dans un musée. Par l’auteur de King’s Forge.
Lancement le 4 octobre.
- Fiche Ludovox
Unmasked Dracula’s Feast :
Dracula’s Feast est un jeu de bluff et déduction rapide (10 minutes) pour 4-8 joueurs. Sorcière, Loki, Cthulhu, Van Helsing sont quelques uns des rôles cachés proposés par le jeu. Vous voilà tous invités à une fête mais les choses tournent mal… Chacun cherche à deviner qui est qui tout en ayant ses propres conditions de victoire.
Lancement le 4 octobre.
- Fiche Ludovox
Land of Zion :
Land of Zion est un jeu de cartes sur plateau où chaque joueur contrôle un groupe d’aventuriers (généralement 3) qui s’affrontent entre eux. Cela semble très rudimentaire à première vue et les auteurs parlent de « jeu de cartes à collectionner ».
Lancement le 4 octobre.
Fiche Ludovox
Rising 5 Runes of Asteros :
Rising 5: Runes of Asteros ressemble fort à un Mastermind coopératif pour 1-5 joueurs, avec utilisation d’une tablette/téléphone. Jeu Coréen avec Vincent Dutrait aux illustrations .
Lancement le 6 octobre.
- Fiche Ludovox
Le lexique du participatif :
Backer : Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
Early Birds : Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
FdPI : Acronyme de « Frais de Port Inclus »
Backer (aussi utilisé « Pledger ») : Soutien, contributeur. Personne qui avance de l’argent pour qu’un projet puisse se réaliser.
KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
Pledge : Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
Pledge Groupé (ou PG) : Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
Pledger : Voir « Backer ».
Reboot : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet esssaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
Stretch Goals : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces Stretch Goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
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Wraith75 04/10/2016
Hello,
Merci pour le tour d’horizon, quoique je me dis que je ne devrais pas lire ça, c’est pas comme si je ne me ruinais pas déjà assez sans en lire plus. =p
Et forcément, après avoir parlé de Vengeance la dernière fois, je l’ai backé…
A propos de l’anecdote de Battlecon, ça me paraît un peu bizarre, vu que l’auteur et l’éditeur sont la même personne, Brad Talton étant le boss de Level 99.
Gougou69 04/10/2016
Concernant l’anecdote de BattleCon, je pense que tu es dans le vrai. C’est un truc que l’on m’a rapporté mais je pense que, comme tu le fais justement remarquer, l’éditeur et l’auteur ne faisant qu’un cela n’a pas du se passer exactement tel que je le relate.
trode 04/10/2016
Haaaa, justice est rendue au prestigieux BattleCON (nom de jeu qui prend tout son charme prononcé ici dans le sud).
Ce jeu a besoin de médiatisation, tant le public français est passé à côté alors qu’il roxxe du poney.