Participatif, la sélection naturelle N° 163 du 1er mars 2021

 

 

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N° 163

 

Salutations ludico participatives !

► Bon, cette fois c’est clair… les vannes sont ouvertes ! En grand ! Les projets arrivent en pagaille, plutôt modestes en majorité. Et des extensions, plein aussi. Mais comme de bien entendu, j’ai beau être en convalescence mon temps est toujours compté et celui que je peux consacrer à cette chronique l’est mécaniquement tout autant.

Du coup, plutôt que d’élaguer à outrance le nombre de campagnes chroniquées, j’ai préféré limiter ma prose pour chacune de celles que j’ai sélectionnées.

 

Bonne lecture, à la semaine prochaine (ou celle d’après 😉 )

et surtout continuez à faire attention à vous !

 

 

 

 

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Évolution des campagnes en cours la semaine passée

 

► Celles qui se terminent cette semaine…

 

fr  La campagne de Kingdom Rush: Elemental Uprising par Lucky Duck Games, actuellement sur Gamefound je le rappelle, est loin du résultat de l’opus précédent sur Kickstarter. Il est en effet à craindre qu’elle termine loin des 12 000 souscripteurs de Rift in Time. Ce n’est pas pour autant un échec, loin s’en faut, bien d’autres campagnes se satisferaient de son sort. Mais à mon avis on devrait voir une campagne de reprint dans le futur, quand l’alignement des astres sera plus propice (actuellement 623 800/50 000 $ et 5 460 soutiens. Fin le 04 mars).

Plus de 2000 soutiens supplémentaires en une semaine avec jamais moins de 200 par jour, c’est une affaire qui roule pour la campagne de Terraforming Mars: Ares Expedition par Stronghold Game, mais qui en doutait ? Et le rappel des 48 heures n’est que dans deux jours ! Le tapis rouge est déployé pour la version dés, à venir dans un futur relativement proche. Ne manque plus que la fanfare, mais elle se prépare (actuellement 844 400/20 000 $ et 12 000 soutiens. Fin le 05 mars).

 

Et les autres…

 

La campagne de Zombicide : Undead Or Alive par CMON a continué de dérouler « tranquillement » à un petit rythme de croisière pépère, entre 220 et 350 nouveaux soutiens chaque jour ! Plus 2 000 soutiens au final, et une possibilité non négligeable de terminer au-delà des 20 000 contributeurs (actuellement 1 722 000/150 000 $ et 14 000 soutiens. Fin le 11 mars).

La campagne de Stroganov par Game Brewer ne boxe évidemment pas dans la même catégorie que celle de CMON, mais à son modeste niveau, elle s’en tire mieux que bien. Le rythme quotidien est près de dix fois inférieur et c’est logiquement un peu plus de 200 nouveaux soutiens qui ont été gagnés la semaine passée. Les 2 000 ont été largement dépassés (actuellement 137 000/40 000 € et 2 420 soutiens. Fin le 12 mars).

 

Malgré le fait que la campagne de Bloodstone était financée à près de deux fois, le résultat ne devait pas être à la hauteur des attentes de Druid City Games qui l’a annulée, pour un retour annoncé pour cet été. À voir au reboot donc (annulée à 294 639/150 000 $ et 2 695 soutiens).

fr  La même décision mériterait certainement d’être prise pour Lawklivya: Vengeance par Filtered Reality Entertainment car la semaine qui vient de passer a été plutôt violente, avec une alternance de jours positifs et négatifs pour un gain final de 5 souscripteurs. Alors certes, il reste deux semaines de campagne, mais elles risquent fort d’être très très longues… (actuellement 12 145/10 000 CA$ et 170 soutiens. Fin le 17 mars).

 

 

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Les projets qui ont attiré mon attention

 

 

fr  Par manque de temps, je ne vous avais pas mentionné la semaine dernière Forest of Radgost par Ivan, tout premier jeu de ce nouvel éditeur serbe, et je m’empresse de le faire ici car la campagne arrive à son terme. Elle devrait être rentrée dans ses deux derniers jours quand vous lirez ces lignes.

Il s’agit d’un jeu d’aventure narratif coopératif dans un univers qui ne nous est pas familier, celui des mythes et légendes slaves. Les joueurs (de 1 à 7 !) sont des villageois qui, dirigés par leur druide, vont s’enfoncer dans la forêt de Radgost au milieu de laquelle ont disparus deux enfants. Mais cette forêt est habitée par des êtres étranges (tels que le Psoglav, le Lesnik ou le Todorci) dont le points commun est, outre un nom rigolo, qu’ils n’apprécient que très moyennement l’intrusion des êtres humains dans leur domaine.

Chaque joueur incarne un personnage différent qu’il va pouvoir faire évoluer au gré de ses pérégrinations dans la forêt. Moult rencontres devront être gérées et, bien entendu, des actions des joueurs dépendra la suite du déroulement de l’histoire. Le but étant de résoudre une sorte d’énigme pour comprendre où sont passés les enfants. Les résultats de ces rencontres se trouvent dans un livre de rencontre dont le nombre des embranchements autoriserait une grande rejouabilité, celle-ci étant encore amplifiée par des cartes qui modifient le plateau de jeu et multiplient de fait les possibilités.

La direction artistique est très particulière, les magnifiques illustrations plongent le joueur dans une ambiance de livre de contes pour enfants, mais pour adultes. Si vous voyez ce que je veux dire. Dans le « gros » pledge les héros et monstres sont représentés par des figurines, a priori de bonnes factures (à voir ce que cela donner en réalité) et par des standees en couleur (que, pour une fois, je préfère largement aux dites figurines) dans le pledge de base. Pledge de base que du coup je conseillerais plutôt.

Les prix vont dans mon sens puisque des 64$ (54 €) de la boîte de base on passe à 99 $ (83 €) pour celle avec du plastique dedans. Est-ce que les figurines valent les 33 $ d’écart ? Pour les non-peintres comme moi, j’crois qu’la question elle est vite répondue (actuellement 241 430/75 000 $ et 2 356 soutiens. Fin le 03 mars).

 

 

fr  Paladins of the West Kingdoms: City of Crown par Garphill Games est une extension pour le jeu éponyme qui ajoute un aspect de diplomatie aux parties.

Votre cité est toujours la cible de vilain-pas-beaux qui font rien qu’à vouloir la piller et vous auriez bien besoin du soutien actif des nobles locaux. Mais c’est que ces bougres là ne bougent pas sans qu’on ait su habilement les en convaincre, et c’est tout le cœur de cette extension.

Concrètement, cela ajoute au jeu de base des plateaux additionnels tant à celui central que ceux des joueurs, un nouvel attribut Diplomatie à gérer en partie, une centaine de nouvelles cartes et de nouveaux meeples.

Cette campagne propose également une Big Box, étudiée pour accueillir tout ce qui existe pour Paladins of the West Kingdoms. Il est même précisé et montré que l’insert est prévu pour les cartes sleevées. Garphill est un éditeur qui pense aux gens soigneux 😉 .

Avec la Big Box vient une mini extension de 10 cartes et 8 meeples jaunes, lesquels si j’ai bien compris, sont une sorte de joker que l’on peut placer où on veut. Sympa, mais on va pas l’acheter rien que pour ça.

Je passe sur la direction artistique dans la lignée des autres jeux de la gamme (et heureusement) avec toujours The Mico aux pinceaux pour embrayer directement sur le prix des pledges, fort raisonnables ma foi. 38 NZ$ pour l’extension seule (23 €), 70 NZ$ avec la Big Box (43 €) ou 329 NZ$ (198 €) pour le méga all-in de la mort qui tue qu’il y a toute la série des Paladins dedans. À noter que chacun de ces pledges est disponible en français, Pixie Games étant toujours de la partie (actuellement 449 000/23 000 NZ$ et 4 520 soutiens. Fin le 05 mars).

 

 

fr  Le nom de LMS Lite ne vous dit peut-être pas grand chose, et c’est un peu normal puisque jusqu’ici cet éditeur n’a sorti qu’un seul jeu, Sherwood Bandits. Mais si vous vous penchez un peu plus sur les initiales qui le compose, ça devient nettement plus intéressant : LMS pour Ludus Magnus Studio, éditeur de, entre autres, Nova Aetas, Sine Tempore et surtout Black Rose Wars. LMS Lite, c’est la marque des jeux destinés in fine aux rayons des boutiques. Voici donc le deuxième de la gamme,Chamber of Wonders, par Stefano Castelli & Diego Cerreti.

Ici, vous êtes un riche aristocrate britannique dans le Londres victorien et vous cédez à une nouvelle mode de votre milieu : créer son propre petit musée perso de curiosités diverses. Pour cela, vous allez envoyer des agents parcourir les rues de la ville (découpée en plusieurs zones) et faire fonctionner vos contacts pour trouver les objets les plus incongrus susceptibles de vous apporter l’admiration jalouse de vos pairs.

Nous sommes donc sur un jeu avec une mécanique centrale de collection pour des parties d’une durée annoncée plutôt courte, puisque de 20 à 40 minutes selon le nombre de joueurs. Le gros point fort du jeu vient de ce que chaque partie est dépendante de la mise en place initiale, laquelle change à chaque fois. Et avec 150 combinaisons possibles, on imagine qu’il y a de quoi faire.

L’accent (que dis-je, le paquet !) a été mis sur l’aspect visuel. De la direction artistique (Giovanni Pirrotta) presque glauque au matériel lui-même, tout a été étudié pour attirer le regard. Et à l’évidence, on déteste ou on adore le résultat mais il est difficile de rester de marbre. Le plateau de jeu est en trois dimensions grâce aux gros standees de bâtiments emblématiques des zones à explorer, les personnages sont représentés par de très beaux meeples imprimés et chaque joueur a son petit plateau perso lui aussi en 3D pour faciliter la mise en place.

Une version Deluxe est bien entendu proposée, qui diffère de la version de base uniquement par son contenant, composé d’une boîte en bois gravée au laser et d’un système de rangement également en bois. À voir si pour vous cela justifie un tarif quasiment trois fois plus élevé.

En effet, le pledge de base est à un tarif très attractif de 35 €, alors que la version Deluxe est proposée à 99 €. Les frais de port sont à un prix désormais correct, 15 €. La règle en français sera fournie en PDF, le matériel étant totalement indépendant de la langue (actuellement 54 200/10 000 € et 1 170 soutiens. Fin le 11 mars).

 

 

Oyez, oyez !! Amateur de Tetris, de 3D et de beaux jeux, viendez voir Block and Key de David Van Drunen édité par InsideUp Games.

Un Tetris en 3D et sur deux étages, voilà ce qui résume le mieux ce qu’est ce jeu. Chaque joueur doit placer des polyominos, en 3D eux-aussi, de façon à remplir des objectifs indiqués sur une carte.

Je déteste tout ce qui ressemble de près ou de loin à un casse-tête (j’aime pas réfléchir, c’est fatiguant !) et du coup le gameplay tel qu’il est décrit (en anglais en plus) provoque chez moi  autant de frissons qu’un jour de pluie en période de confinement. Je ne vous en dirai donc pas plus à ce sujet. En deux mots : les joueurs et les joueuses placent des blocs en 3D dans une zone de jeu surélevée centralisée, dans le but de remplir leurs cartes d’objectifs . Le défi est censément d’autant plus intéressant que chaque joueur est limité à son point de vue « 2D ».

Perso, je ne suis pas du tout convaincu de la lisibilité du jeu avec ce système de deux étages… mais je peux parfaitement me tromper. En tout cas le matériel a l’air sympa, il faut bien le dire.

Le thème est tellement plaqué qu’il n’est même pas mentionné sur la page de campagne (une histoire d’exploration de temple Aztec il semblerait), mais du coup la direction artistique (par Edu Valls) est très agréable et donne même un certain cachet au jeu.

Bref, si à l’inverse de moi-même vous aimez les jeux de réflexion, qui plus est à plusieurs, regardez d’un œil attentif ce Block and Key, d’autant plus que le prix de l’unique pledge est plutôt raisonnable : 54 CA$, soit à peu près 36 de nos Euros. Il faudra toutefois et comme d’habitude y ajouter une quinzaine d’Euros de frais de port (16 US$) (actuellement 80 800/32 514 CA$ et 1 400 soutiens. Fin le 11 mars).

 

 

Il est là, il est parmi nous. Je parle de notre Aeon’s End annuel, Aeon’s End: Legacy of Gravehold par Sydney Engelstein et Nick Little édité chez Indie Boards & Cards. Il y a deux ans, Aeon’s End Legacy a été très bien accueilli (Test) et c’est donc reparti pour un tour.

Nous sommes donc tout simplement sur un Aeon’s End Legacy 2 qui se veut la conclusion de l’aventure. Si évidemment le système de jeu ne change pas, l’aventure elle-même est annoncée comme bien plus consistante, le double de la précédente exactement.

Il n’y a d’ailleurs pas que l’aventure elle-même qui prend de l’embonpoint puisque le nombre de mages et de nemesis présents dans le jeu double par rapport à tous les autres Aeon’s End déjà commercialisés ! Et concernant les autres cartes, c’est 50 % de plus ! Cela devient presque trop ! De fait, il y aura dans la boîte pas loin de 900 cartes.

Bien sûr, inutile de parler de la direction artistique, c’est strictement la même que celle des précédents opus. La campagne propose plusieurs pledges qui mélangent Legacy of Gravehold à différents titres de la série, mais celui qui nous intéresse est à 79 $ (66 €), ce qui me semble tout à fait raisonnable. En revanche, les frais de port salent méchamment la note : 30 $. Sauf à être un fan absolu anglophone qui veut tout tout de suite, on attendra patiemment que Matagot nous localise tout ça. Avec la bande moche sur le côté :mrgreen: (actuellement 380 000/50 000 $ et 3 300 soutiens. Fin le 12 mars).

 

 

fr  Ares Games est un éditeur italien présent depuis 2013 avec des jeux lesquels, s’il n’ont jamais soulevé l’enthousiasme des foules, ont tout de même eu leur petit succès d’estime. Le voici qui nous revient avec Orconomics 2nd Edition.

Qui dit seconde édition dit qu’il y en a eu une première, quelque part à un moment donné. Tout comme à vous, ce nom ne me disait rien et je remercie BGG de m’avoir permis de découvrir qu’il s’agit d’un jeu de deux auteurs russes (Timofey Bokarev et Fedor Korzhenkov), édité en russe et uniquement en russie par Igrology, un éditeur… russe, c’est ça. La boucle est bouclée.

Ares a donc repris le jeu et en a profiter pour effectuer quelques changements qu’on ne peut que supposer comme étant bienvenus, vu qu’en général le but de la manœuvre est d’améliorer l’existant et non l’inverse.

Mais de quoi k’est-ce qu’il s’agit donc ?! D’une simulation économique. Pour gagner chaque joueur va devoir essayer de créer 10 entreprises dans 10 secteurs économiques différents. Et pour faire passer la pilule d’un thème aussi prenant qu’un discours de Jean Casteix, on a placé le truc dans l’univers des Orcs. Et AMHAAMQJA, c’est une bonne idée.

Je passe rapidement sur le gameplay, qui m’a l’air assez sympa, à base de mécanique de placement d’ouvriers et de gestion de main de cartes (mais vous saurez tout après avoir visionné le Ludochrono qui va bien), pour en arriver à l’essentiel, à ce qui, j’en suis sûr, sera la principale raison de pledger : la direction artistique. Vous l’aurez compris, c’est bô !! L’artiste de la version originelle, Anton Kvasovarov, a été conservé et il eut été fort malavisé qu’il en soit autrement tant son travail est juste magnifique ! Fans des orcs, vous êtes morts, c’est auto-pledge rien que pour le look du jeu !

Car de plus, le reste du matériel n’est pas en reste (tiens… elle est pas mal celle-là, faut que je me la note) ! On est sur une édition Premium, donc avec un matériel de qualité mais pour le prix plutôt correct de 49 $, soit environ 41 €. Pour 19 $ de plus vous pourrez, grâce à l’add-on idoine (adonidoine, ch’uis au taquet en ce moment…), « deluxifier » votre exemplaire grâce au pack qui regroupe la monnaie et différents marqueurs du jeu en version métal du meilleur aloi.

Les incontournables frais de port vont bien entendu plomber la note puisqu’ils vont être dans une (grosse) fourchette de 19 à 29 $. Petit détail qui a son importance, une version française est disponible au cours de cette campagne grâce à Bragelonne Games qui se charge de la localisation (actuellement 20 700/10 000 $ et 455 soutiens. Fin le 12 mars).

 

 

Horrible Games est un éditeur italien efficace (Potion explosion, Railroad Ink, Dragon castle et surtout, dont on a dernièrement pas mal entendu parler, Le dilemme du roi) qui a déjà quelques succès sur Kickstarter à son actif. Notamment Railroad Ink Challenge avec ses 10 000 souscripteurs et Dungeon Fighter, cet hybride de jeu d’adresse et de dungeon crawler.

L’éditeur nous revient en ce moment avec Tiny Turbo Cars, un jeu de course (à se demander si ce n’est pas le nouveau thème à la mode) dont le déroulement des parties semble vouloir s’avérer pour le moins chaotique.

En effet, les véhicules déjà complètement déjantés à la base vont être dirigés à l’aide d’une « télécommande » sur laquelle on aura programmé ses mouvements. Cette programmation s’effectue selon la méthode de résolution des puzzles coulissants (ou les Taquins, mais je vous ai mis une image quelque-part en dessous, bien plus parlante ici que des mots) et c’est celui qui a terminé le premier qui effectue ses mouvements. Un jeu casse-tête en temps limité. 

Bon, déjà là moi je suis out. Je l’ai déjà mentionné plus haut, ce type de jeu n’est pas ma tasse de thé, et je sais que j’aurai des envies de meurtre environ 10 minutes après le début de la partie tant les casse-têtes de toutes natures me rendent dingue. Mais je sais aussi que d’autre vont adorer ça, et c’est bien normal. Donc en bref, on crée son circuit (modulable, donc les parties seront différentes), puis chacun pose sa voiture représentée par un joli meeple custom imprimé sur le départ et prend sa télécommande. Et là c’est parti mon kiki !

Evidemment, entre le résultat espéré de sa programmation et celui obtenu il va y avoir souvent un monde, d’où rigolades et moqueries narquoises (Roborally, ça vous parle ?). D’autant que des cartes peuvent être utilisées, ajoutant un peu plus de n’importe quoi à une mécanique générale déjà bien pourvue en la matière. Je passe rapidement sur le but du jeu, arriver le premier, tant il semble secondaire au regard de l’ambiance qu’il va y avoir autour de la table.

La direction artistique (encore Edu Valls) est en parfaite adéquation avec l’aspect portnawak du jeu. Tant les illustrations des improbables véhicules que celles des personnages censés les conduire, ainsi que celles des plateaux, toutes concourent à mettre les joueurs dans une ambiance type « Les Fous du Volant » de mon enfance.

Et ces tranches de rigolade ne sont même pas excessives question tarif, en tout cas pour le jeu de base. Ce dernier est à 25 €, accompagné d’une mini extension. Ce n’est pas tout à fait la même musique pour la version Collector, proposée à 75 €. Oui, un gap de 50 € (deux fois le prix du pledge de base donc) ce n’est pas rien.

Cette différence de prix s’explique par la Big Box exclusive dans laquelle prend place en plus du matériel du pledge de base, deux extensions, le matériel pour 5 et 6 joueurs, quatre plateaux de course double face et les versions bois des jetons et marqueurs en carton. Si vous vous posez la question de l’opportunité de choisir cette version Collector, sachez que d’autres n’ont pas ce genre d’hésitation puisqu’elle rassemble actuellement deux fois plus de soutiens que celle de base. Ha oui, petit détail : le jeu n’est proposé qu’en anglois (actuellement 55 500/30 000 € et 1 020 soutiens. Fin le 16 mars).

 

 

On ne présente plus Root de Leder Games, l’un des rares « gros » jeux à faire l’unanimité tant pour son gameplay originale que sa direction artistique et son matériel (Terraforming Mars si tu me lis, spéciale dédicace à toi !). Il a déjà bénéficié de plusieurs extensions et en voici une nouvelle, Root: The Marauder Expansion.

Cette extension apporte deux nouveaux peuples orientés jeu à deux, un nouveau peuple à combattre (les Hirelings) ce qui permet a priori d’ajouter de la tension dans les parties à peu de joueurs, et enfin, un nouveau système de tirage au sort adapté tant au joueurs occasionnels qu’aux gros fans hardcore qui connaissent tous les détails de toutes les factions sur le bout des doigts. 

C’est tout et c’est largement suffisant pour rendre dingues les amoureux du jeu qui ont tôt fait de transformer cette campagne en gros carton. Pourtant ce n’est pas donné pour une simple extension : 50 $ pour le pledge de base. Ha oui, parce qu’il y a d’autres pledges. Pour 80 $ vous aurez en plus deux packs qui ajoutent encore du gameplay, le Riverfolk Hireling Pack et le Landmarks Park. Mais le vrai fan fera fi de ces petits pledges pour mous du porte-monnaie et se tournera directement vers le vrai pledge de cette campagne, celui à 110 $ !

Pour cette somme modique vous aurez, en plus de tout ce que j’ai cité auparavant, une autre extension nommée Clockwork Expansion 2 qui est, si j’ai bien compris, une sorte d’automa qui se sert des factions précédentes. Et les frais de port pour tout ça ? Et bien ils sont raisonnables, 16 $ pour la France et apparemment quel que soit le pledge. Et bien entendu, pas de français au cours de cette campagne (actuellement 1 352 380/100 000 $ et 14 730 soutiens. Fin le 16 mars).

 

 

Gamelyn Games est un éditeur qui fait quasiment dans le mono-produit, à savoir des jeux qui tiennent dans une petite boîte facilement transportable. Il a bien été tenté de faire une fois un jeu de taille XXL (Heroes of Land, Air and Sea) et deux autre fois à l’inverse un autre en ultra-small (Ultra-Tiny Epic Kingdoms et Ultra-Tiny Epic Galaxies) mais le succès a été moindre.

Mieux vaut rester dans son cœur de métier, surtout lorsque chaque titre sorti est un gage de rentrée en dollars avec un nombre à six chiffres. Avec Tiny Epic Dungeons ce n’est rien de moins que le quatorzième titre de la collection qui nous est proposé par Scott Almes.

Rien qu’au nom vous aurez compris de quoi il s’agit ici. Un nouveau dungeon crawler coopératif. Les Tiny font rarement dans la très grande originalité, celui-ci ne déroge pas à la règle. Il va falloir traverser les salles d’un souterrain pour aller chercher et tuer le boss local. Mais pour avoir l’once d’une chance de succès, il faut l’attirer dans une salle où il sera le plus vulnérable, ce qui bien entendu doit être plus facile à dire qu’à faire. On aura aussi tout avantage à avoir auparavant récupéré ici et là du matériel et de l’équipement un peu plus consistant que ce avec quoi on a débuté l’aventure. 

Le gros point fort du jeu, outre son nom, est sa direction artistique (Nikoletta Vaszi, Ian Rosenthaler, Benjamin Shulman) et son matériel. Les Tiny Epic sont généralement visuellement très sympathiques, mais cette version Dungeons est à mon avis de très loin la plus belle. Et elle inaugure une nouvelle nouveauté toute neuve pour la gamme, des figurines ! Si. 8 exactement, en 28 mm.

Et comme à chaque fois avec les Tiny Epic, le prix des pledges est raisonnable. 25 $ pour la version de base dont on se demande bien pourquoi elle existe au vu du prix de la Deluxe : 30 $. Cette Deluxe n’apporte peut-être pas énormément en plus, mais c’est quasiment uniquement du gameplay. Alors pour 5$, pourquoi s’en priver ? Même les frais de port sont raisonnables : 12 $. Les anglophones craqueront facilement, les autres attendront patiemment la localisation en français qui ne saurait manquer d’arriver. Un jour (actuellement 1 121 320/15 000 $ et 21 940 soutiens. Fin le 17 mars).

 

 

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Ils débarquent cette semaine

 

► Theurgy (Reboot) par The Ministry of Meeples – Le 1er mars

Des dieux oubliés vont essayer de raviver la foi des mortels à base de contrôle de territoire.

 

 

 

 

Meeples & Monsters par AEG – Le 02 mars

Un jeu de bag building à base de meeples par l’auteur de Champions of Midgard. Un petit mix entre pose d’ouvriers/bag building avec un petit côté Lords of Waterdeep

 

 

 

Take the Kingdom par Walnut Games – Le 02 mars

Jeu d’affrontement pour 2 à 4 joueurs à base de cartes et  sur le thème du Moyen-âge.

 

 

 

► Ephios par Disto Studio – Le 02 mars (Ulule)

Jeu de cartes tactique pour des parties parties rapides dans un univers distopique, avec de superbes illustrations.

 

 

 

Oil Town par Pio Games – Le 02 mars

Des pionniers cherchent à extraire le pétrole de la concession qui leur a été attribuée. A base de cartes et de placement de dés.

 

 

 

Uranus ! par The Dark Imp – Le 02 mars

Jeu coopératif dans lequel les races aliens d’Uranus doivent s’unir pour se protéger des pluies d’astéroïdes et essayer de fuir la planète avant d’être réduites en poussière.

 

Dealing Dungeons par Dark Keep Games (reboot) – Le 03 mars

Dungeon crawler à base de cartes qui propose plusieurs modes de jeu.

 

 

 

 

 

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Légende des symboles utilisés

coeur rouge: Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette.

coeur bleu: Désigne les campagnes conseillées par Gougou69.

fr: Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français.

€ : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier.

Attention 2: Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.

Le lexique du participatif
  • Add-on : (Nom m.) Ajouts optionnels et néanmoins payants proposés au cours de la campagne. Cela peut-être des packs de figurines, des extensions, des dés plus jolis, mais aussi des objets beaucoup plus dispensables tels que des t-Shirts ou des mugs, voire des pin’s (si si !). Dans tous les cas, les sommes collectées par ce biais participent à l’augmentation de la cagnotte et à atteindre les paliers des stretch goals.
  • Backer [bakeur] : (nom m.) Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
  • Box Upgrade : Modifications apportées tout au long de la campagne (souvent dans le cadre des stretch goals) qui permettent d’améliorer la qualité du matériel du jeu (cartes plus épaisses, carton de la boîte plus fort, dés spéciaux, etc…).
  • CAD$ : Dollars Canadiens (cours bien inférieur au Dollar US)
  • Campagne : Période au cours de laquelle le projet est proposé au souscripteurs. Généralement de 2 à 4 semaines, mais cela peut être moins ou beaucoup plus. Cette durée n’est pas anodine et ne doit pas être choisie au hasard par le porteur du projet. En effet, de celle-ci dépend la forme et la dynamique de la campagne.
  • CMoN : Initiales de l’éditeur “Cool Mini or Not”. Afin de briller en société et avoir l’air du mec (ou de la meuf) qui s’y connait, on le prononcera “Simone” (oui, comme la tata du même nom) et on proscrira les “kmone” ou, pire, les “komone”.
  • DPG : Initiales de l’éditeur “Devil Pig Games”.
  • Early Birds [eurli beurdz] : (Nom m.) Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) ou avec un bonus proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
  • FdPI : Initiales de « Frais de Port Inclus »
  • KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
  • KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
  • Mougeon : (Nom m.) Race animale grégaire endémique sur Kickstarter, mi-mouton mi-pigeon. Les spécimens qui la compose ont pour particularité d’avoir, au cours de certaines périodes de l’année qui correspondent peu ou prou à la durée des campagnes de financement les plus en vue, une capacité de discernement inversement proportionnelle à la taille de leur compte en banque.
  • Pledge [plèdj] : (Nom m.) Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
  • Pledge groupé (ou PG) : (Nom m.) Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
  • Pledger : [plédjé] (Verbe) Action de sélectionner un niveau de soutien et d’autoriser le débit de son compte de la somme correspondant en cas de réussite de la campagne.
  • Pledger : [plédjeur] (Nom m.) Voir « Backer ».
  • PnP : Initiales de « Print and Play ». Il s’agit d’un fichier (généralement PDF) gratuit ou payant, permettant d’imprimer les composants du jeu qui s’y prêtent et ainsi de le tester avant la fin de la campagne.
  • Reboot [rebout] : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet essaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
  • Reminder [wemeyndeur] : Option qui vous averti par mail de l’entrée d’une campagne dans ses dernières 48 heures et vous permet ainsi de juger de la pertinence d’y participer. Utile lorsque l’on est pas certain d’être intéressé en l’état en début de campagne.
  • Reprint : Nouveau tirage d’un jeu qui fait parfois l’objet d’une campagne participative.
  • ROW : Acronyme de “Rest Of the World”. Indique l’ensemble des zones géographiques concernées par des frais de port qui n’ont pas été déjà détaillées.
  • SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
  • Stretch Goals [strètch golz] : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces stretch goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
  • UE Friendly : Définit un projet dont le porteur s’est assuré que les colis de son jeu arriveront dans notre boîte aux lettres sans surcoût lié au passage en douane.

 

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4 Commentaires

  1. Bagheera 02/03/2021
    Répondre

    « On ne présente plus Root de Leder Games, l’un des rares « gros » jeux à faire l’unanimité tant pour son gameplay originale que sa direction artistique et son matériel »

    Tu prêches un convaincu, mais j’ai l’impression que c’est un jeu qui divise plus qu’il ne fait l’unanimité. Sa très forte asymétrie en a quand même rebuté plus d’un !

    Merci encore pour cette chronique 🙂

    • Gougou69 02/03/2021
      Répondre

      Certes, mais je ne lis pas beaucoup (pas du tout en fait) de retours négatifs sur le jeu lui-même, d’où ma notion d’unanimité. Car on peut très bien considérer que Root n’est pas pour soi à cause de cette fameuse asymétrie, laquelle clairement limite son public, sans remettre en cause le fait que le jeu est bon, voire très bon.

      • keerka 02/03/2021
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        Un peu comme Terraforming Mars ? 😀

        • Gougou69 02/03/2021
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          C’est ça, complètement ! Mais en moins moche, de meilleure qualité et avec un éditeur autrement plus respectueux de ses soutiens 😉

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