Le bal des chaudrons : la cuvette est pleine de bouillon !

Whirling Witchcraft d’Erik Andersson Sundén, est sorti l’année dernière en anglais, et cette année en français sous le nom du Bal des chaudrons chez Bad Boom Games. J’étais bien aguiché par l’illustration sur la boîte signée Weberson Santiago et par le thème de la sorcellerie. Néanmoins, j’avoue qu’il était passé sous mon radar, et quand une amie m’a proposé de me le prêter, je me suis laissé convaincre sans trop savoir ce que ce chaudron proposait.

 

 

Des potions et des explosions

Nous sommes des sorcières et réalisons des cartes potions avec les ingrédients qui sont sur notre paillasse, pas pour le plaisir de la cuisine, mais pour submerger le plateau de notre adversaire de gauche, qui lui va faire de même avec son voisin de gauche, etc, tout cela en draftant des cartes jusqu’à la fin de la partie.

 

Nom d’un hibou, j’ai un philtre d’amour !

 

Nous avons tous un plateau personnel (notre paillasse) avec des cubes de couleurs crapauds, araignées, champignons vénéneux, mandragores ou encore du cœur obscur. Tous en même temps, nous jouons une de nos cartes en main, puis nous allons préparer nos potions en utilisant les ressources présentes sur notre plateau. Le résultat de nos concoctions ira sur le plateau de notre adversaire, à moins qu’il ne puisse les stocker, dans ce cas, cela viendra sur notre cercle démoniaque. Dès qu’un joueur obtient cinq ressources dans son cercle démoniaque, il remporte la partie.

Si au début nous n’avons qu’une seule carte, au deuxième tour, nous en auront deux, puis trois, puis quatre, etc. Pour réaliser une potion, nous avons besoin de ressources, et ces ressources dépendent de notre voisin de droite. Nous pourrons aussi utiliser le résultat d’une de nos cartes potion pour en réaliser une autre.

 

Les ressources présentes sur mon plateau peuvent être utilisées afin de réaliser mes cartes potions. Que Merlin nous vienne en aide !

 

On construit donc un moteur de jeu en fonction de nos cartes, mais aussi de ce que notre voisin de droite nous envoie. Nous sommes dans un jeu hautement interactif, c’est une course effrénée. On va aussi surveiller ce que mitonne notre voisin de droite, par exemple il m’envoie 5 araignées par tour sur ma paillasse, je dois donc réussir à les utiliser pour ne pas exploser mon chaudron. Il faut aussi que je sois attentif au plateau de mon adversaire afin de lui envoyer les ressources qui vont le saturer lui.

Un jeu basé sur le conflit on peut le dire, où on est à la fois dans l’attaque d’un côté, et à la défense de l’autre. Au bout de quelques tours, notre jeu prend de l’ampleur et on n’envoie pas 2 ou 3 cubes, mais 7 ou 8, ce qui nous amène au point de rupture.

Le jeu reste fluide grâce à un principe finalement simple et une mécanique de draft simultanée. Quelques cartes peuvent nous donner des pouvoirs nous aidant quand la situation est mal engagée (les arcanes). En tout cas, non seulement la mécanique est simple, mais elle est aussi très satisfaisante, plus les tours avancent, et plus on déchaîne nos combos.

Mille Gorgones, voici de jolies cartes ou je ne m’y connais pas

 

Notre sorcière bien aimée ?

Le bal des chaudrons est sublimé par le travail artistique de Weberson Santiago, mais aussi par tout le travail éditorial, à commencer par ces chaudrons en trois dimensions qui donnent un certain cachet au jeu et permettent une belle immersion thématique. La boite est un peu grande, mais nous avons un insert où tout est à sa place et prêt à jouer. D’aucuns auraient souhaité de belles illustrations sur les cartes, mais ça serait au détriment de l’ergonomie. L’aide de jeu sous forme de cartes double face est parfaite pour rappeler les pouvoirs des arcanes.

 

Sac à gargouilles, comme c’est bien rangé !

 

Avec son côté attaque frontale, on pourrait croire que le jeu soit taillé pour le duel, et en fait pas vraiment, dans cette configuration ça peut traîner en longueur, car on va avoir tendance à s’annuler, s’équilibrer. Tandis qu’à trois (ou plus) on ne pourra jamais gérer totalement ce que nous envoie le joueur de gauche qui lui dépend aussi du joueur à sa gauche.
La partie est très dépendante du niveau de votre adversaire, si un joueur joue en dilettante sans trop faire attention à ce qu’il transmet à son voisin, il peut malgré lui faciliter la partie, ce qui peut induire une forme de frustration. La chance aussi (ou plutôt la malchance) peut avoir de l’impact, par exemple vous êtes saturé en champignons vénéneux et vous n’avez pas une carte qui vous permet de vous en défaire. Ça peut râler ! 

Pour renouveler le jeu, on peut choisir des cartes sorcières de départ avec des pouvoirs et ressources. Certaines demandent une gestion du risque un peu plus osé, d’autres un pouvoir à utiliser une fois mais qui peut faire la différence.

 

Malheur de sphinx, ça sent le bouillon par ici

 

Les parties sont rapides, en général au bout de cinq tours c’est plié. Un jeu plaisant à découvrir, mais dont on perçoit rapidement les limites, pourtant paradoxalement quand on termine une partie, on a envie d’en refaire une, en essayant une nouvelle carte personnage avec son pouvoir et ses ressources de départ. On retrouve un peu les sensations de Bullet, en beaucoup plus simple et sans le temps réel. On en ressort charmé et envoûté, une bonne petite surprise qui donne envie de faire des soupes. 

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3 Commentaires

  1. Morlockbob 25/09/2023
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    Très chouette jeu qui met l ambiance, trop vite occulté. A decouvrir

  2. Alexandre 26/09/2023
    Répondre

    Vu/lu dans le poulpe. 🙂

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