Kutná Hora: The City of Silver, le nouveau Czech Games fait de l’argent

Sonnez, trompettes et clairons !

Czech Games a annoncé sa prochaine sortie prévue pour Essen 2023 : Kutná Hora: The City of Silver, signé Ondrej Bystron, Petr Cáslava & Pavel Jarosch. 

Dans ce titre, deux à quatre joueurs construiront la ville de Bohême, Kutna Hora (le « trésor du pays »), célèbre en raison de ses mines d’argent d’où provenait, au Moyen Âge, jusqu’au tiers de la production européenne.

 

 

Ainsi, dans Kutna Hora, vous allez fondre de l’argent, développer une cité médiévale, ériger sa cathédrale gothique mais surtout jouer à un jeu économique qui semble à première vue aussi exigeant qu’interactif.

À chaque tour, les joueuses choisissent des actions dans une main de cartes recto-verso (chaque carte comporte deux actions et les joueurs ne peuvent sélectionner qu’une action à la fois sur une carte) pour engager leurs stratégies : exploitation minière (allons creuser pour trouver des points via un jeu de majorité de fin de partie), achat de parcelles de terre sur lesquelles bâtir après être passé par l’obtention de permis (ha l’administration…), puis construction de bâtiments de guildes (asymétriques : toutes les joueuses ne peuvent pas accéder aux mêmes bâtiments), après avoir payé le coût en ressources, ce qui vous permettra in fine d’augmenter vos revenus.
De plus, dès lors que vous construisez un bâtiment de guilde sur le plateau principal, vous le représentez en déposant un de vos Meeples bâtiments provenant de votre plateau perso et à chaque fois que vous en retirez un de votre plateau de la sorte, vous gagnez un bonus différent.

Poser un bâtiment sur le plateau central ou aller à la mine nécessitera de bien prendre en compte vos chers voisins : le coût de votre action dépendra de ce qui a déjà été posé (de manière adjacente). D’ailleurs les questions de voisinage compteront significativement dans le décompte final. À la mine, plus on aura creusé, plus on aura potentiellement augmenter les points à gagner ici, mais le départage se jouera via un jeu de majorité. Sur le plateau central, on décomptera les points finaux en additionnant l’adjacence de petits icônes de même famille. S’ajoute aussi des bâtiments publics, qui n’appartiennent par définition à personne, mais qui apportent leur lot d’icônes juteuses (les construire coûte cher, mais ils donnent une compensation au moment de la pose). 

Autre option possible, un peu plus pis-aller semble-t-il, mais qui peut finir par rapporter gros : aller ériger la cathédrale Ste Barbara pour récupérer son bonus one shot. Pour ce faire, vous devez dépenser un jeton Pélican (et oui !) qui se gagnera via certains bâtiments. 

 

Plus intriguant que tout cela, qui reste un peu classique, les auteurs (Ondřej Bystroň, Petr Caslava & Pavel Jarosch) souhaitent ici simuler une expérience économique “réelle” de l’offre et la demande, en proposant un système où tout est connecté (ho on pense à Brass), et où il faudra inéluctablement faire prospérer les autres pour espérer tirer son épingle du jeu. Impossible de jouer sans aider un peu les adversaires, êtes-vous prêt·e psychologiquement ?

Le marché dynamique des ressources est donc la particularité du jeu, capable de répondre à l’offre et à la demande : Lorsqu’un bâtiment est ajouté au plateau central, sa production augmente l’offre et est donc susceptible de faire baisser le prix de cette ressource. En parallèle, les bâtiments renforcent également l’attrait de la ville, de sorte que la population augmente, ce qui est susceptible d’accroître la demande. Tout cela est géré par un système de cartes insérées dans un « ordinateur » en carton (nous y reviendrons). 

On peut en apprendre un peu plus à ce propos sur le blog de l’éditeur : « Beaucoup d’Euros classiques ont tendance à inciter les joueurs à élaborer et à exécuter leurs propres plans à chaque tour, sans grande interaction ou connexion entre ce qu’ils font et ce que font leurs adversaires. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, mais les concepteurs de Kutná Hora: The City of Silver ont voulu créer une expérience “heavy euro” très différente. »

« À Kutná Hora, tout est lié par un système économique dynamique d’offre et de demande qui permet un voyage en perpétuel mouvement à mesure que la ville évolue au cours du jeu. Chaque action d’un joueur affecte d’une manière ou d’une autre la quasi-totalité des autres joueurs sur le plateau de jeu, et ce cycle prend des directions différentes d’un tour à l’autre. Il en résulte des parties très interactives où vous devez surveiller de près ce que font les autres joueurs et être prêt à pivoter si vous voulez rester dans la course. »

Il s’agira donc de planifier votre stratégie de manière à ce que les actions de construction ne soient pas trop coûteuses et que les actions de revenu vous rapportent une somme d’argent suffisante pour les tours suivants. Mais vous ne contrôlez pas ce que feront les autres !

 

Lorsque quelqu’un construit plusieurs bâtiments du même type et inonde le marché d’une ressource particulière, par exemple, le prix de cette ressource baisse, ce qui peut aider ou nuire à d’autres, selon les circonstances. Toutefois, au fur et à mesure que les habitants de la ville se multiplient et que la population augmente, le prix de cette ressource dévaluée remonte lentement… « Les choses sont toujours en mouvement ». Tant et si bien que “trouver un moyen d’aider les joueurs à suivre facilement le flux de l’économie dynamique au cours du jeu s’est avéré être un défi qui a nécessité plusieurs années d’itération pour le relever.” racontent les auteurs. Ces recherches ont finalement pu aboutir à un système de roues astucieux qui s’est peu à peu muté en support comportant des jeux de cartes insérables, baptisé “ordinateur” (en carton donc ^^) :

L’ordi en carton, pas mal comme idée !

 

« Nous avons dû changer notre mentalité pour travailler avec les ordinateurs en carton, mais cela nous permet de faire beaucoup plus de choses avec le système par rapport à la conception des roues », explique Petr.

Autre particularité du game design pour faciliter la lecture de tout cela : Quelque soit la ressource que vous gagnez ou dépensez, vous la manipulerez sous forme d’une seule monnaie, à savoir les pièces. Ainsi, lorsque vous effectuez une action Revenu, vous recevez la valeur actuelle de chaque ressource multipliée par le nombre de cette ressource sur votre plateau de joueur.

Nul doute que la proposition intrigue, non ?

L’éditeur Czech Games (TTA, Narak, Codenames…) sait créer de l’attente autour de ses titres, souvent originaux et captivants, mais c’est lorsque l’on tombe dans les commentaires du teaser sur : “Vlaada [Chvatil] a testé Kutna Hora et a apporté de bonnes contributions” que l’on est définitivement hypés 😉 

MàJ : une localisation est prévue par Iello 

MàJ : Le jeu arrive via Iello début mars 2024

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5 Commentaires

  1. Carton 10/08/2023
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    Bonjour. Une sortie vf est elle pressentie?

  2. Shanouillette 08/03/2024
    Répondre

    Le jeu sort en ce moment du coup !

  3. Morlockbob 08/03/2024
    Répondre

    Beau travail d édition et un bon jeu, bien fait, bien pensé,mais pas un coup de coeur.

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