Astérix & Compagnie : ad augusta per angusta

Nom d’un menhir ! Plus célèbre que Vercingétorix ou Brennos, Astérix est un pilier de la bande dessinée française qui a su conquérir toute la planète (oui même le petit village d’irréductibles). Avec plus de 400 millions d’exemplaires vendus, elle est la BD la plus diffusée après One Piece. Accessible dans plus de cent langues et dialectes, elle est également la plus traduite au monde. Des chiffres pharaoniques que ne renieraient pas Cléopâtre. Depuis fin avril, une série Netflix reprend la narration du « Combat des chefs » avec Alain Chabat aux commandes (un grand fan des irréductibles gaulois, on se souvient de son film Astérix Mission Cléopâtre, un chef d’œuvre à voir et à revoir).

Niveau jeu de société, nous avons surtout eu le droit à des variantes de jeux grand public comme Cluedo Astérix, Labyrinthe Astérix, Risk Astérix …
J’ai toutefois repéré deux titres crées tout spécialement pour notre bande de joyeux fêtards : L’empire de César, un jeu de placement et Astérix les défis, un jeu d’ambiance. Si vous en voyez d’autres, n’hésitez pas à commenter, par Grannos.

Des amis bien connus.

Heureusement Matagot vient en partie combler ce vide avec ce nouveau jeu de cartes familial, Astérix & Compagnie créé par Jean Marc Tribet et François Rouzé. Ce dernier est notamment l’auteur de Room 25, un jeu semi-coopératif inspiré du film Cube. Le même binôme avait déjà crée Reload (ambiance Batte royal) en 2022.

Le principe d’Astérix & Compagnie : jouer nos cartes représentants les personnages de la saga Astérix sur des albums du célèbre gaulois pour remporter ces derniers dès que le score de 15 est atteint ou dépassé.

Grossebaf ? Présent

Astérix & compagnie est un jeu de cartes accompagné de quelques jetons.

Gaulois versus Romains : des effets sympa.

La boîte attire joliment l’œil avec la représentation de nos deux compères distributeurs de baffes, dans un design connu et reconnu.

Nous allons nous battre pour conquérir des albums d’Astérix et Obélix. Un album est placé entre chaque joueur avec d’un côté les gaulois, de l’autre les romains.
Les joueurs vont jouer chacun leur tour l’une des trois actions possibles :

Jouer une carte de sa main : chaque carte représente l’un des personnages de la grande saga gauloise. Elle possède une couleur (bleu pour gaulois, rouge pour romain ou violet pour un personnage neutre), une force et une capacité appliquée lors de son entrée en jeu (ou un malus pour les cartes avec une force importante).

Les effets sont divers et variés mais toujours simples à comprendre, parfait pour un jeu familial. D’autant que la licence Astérix peut amener Tante Yvette a quitter sa table de Tarot pour jouer à autre chose. Le design est très punchy et les effets des personnages ont dû bénéficier d’un soin tout particulier car ils correspondent à merveille aux cartes jouées (Obélix ne peut pas boire de potion magique ^^).

Jouer un jeton bonus et piocher. Il y a trois types de jetons : le poisson (frais, venus tout droit de Lutèce) qui met KO un personnage (il est alors retourné face cachée), la potion magique qui double la force d’un personnage et l’immunise du KO, et le sanglier qui permet de réveiller un personnage KO ou de réactiver le pouvoir d’un personnage joué. Si sur nos premières parties nous étions surtout focus sur la potion magique, par la suite nous avons mieux cerné la subtilité des autres pions.
Une couche stratégique bienvenue pour rendre le jeu plus palpitant. L’effet de pioche est également un paramètre intéressant : le dos des cartes est soit rouge (romain) soit bleu gaulois). Nous savons donc potentiellement quelle faction va être piochée et ce que nos adversaires ont en main. Rappelons que certains personnages sont neutres, mais peuvent être de verso bleu ou rouge pour leurrer les adversaires.

Enfin nous pouvons défausser des cartes puis compléter notre main à 5 cartes.

Ces règles ont le mérite d’être simples, faciles, et rapides à expliquer, tout en offrant des choix tactiques. Les auteurs ont fait mouche pour ce type de jeu.

Bonus poisson, potion, sanglier, et casques de centurion (3 PV) et légionnaire (1 PV).

Veni Vidi Vici

Pour l’emporter il faut avoir 50 sesterces (les points de victoire). Chaque Album remporté accorde 15 sesterces. Un casque de légionnaire octroie 1 sesterce et un casque de centurion 3 sesterces.

Nous allons donc nous battre pour l’octroie des albums. Pour l’emporter il faut que la somme de nos personnages atteignent une force de 15 ou plus. Dans ce cas je gagne l’album, et mon malheureux adversaire choisit un jeton bonus en compensation, mais également dans quel sens placer le nouvel album. Nous pouvons donc nous retrouver avec deux albums côté gaulois, l’un avec mon voisin de gauche et l’autre avec ma voisine de droite. C’est là que l’importance des dos de cartes prend son envol tel le romain après une baffe. Si mon adversaire n’a que des cartes à dos bleu en main, lui mettre un album côté romain va limiter ses choix. Il aura toujours la possibilité à son tour de défausser sa main et de repiocher (et ainsi perdre du temps niark niark), ou de jouer sur l’album qu’il partage avec un autre adversaire.

Partie à 3 joueurs, 3 albums en jeu.

Chaque carte Album représente l’une des bandes dessinées d’Astérix et Obélix et possède une particularité en rapport avec l’épisode. Ainsi sur l’album L’Odyssée d’Astérix, il est impossible d’utiliser un pion sanglier (Obélix se plaignant tout le long de l’album de l’absence de son plat préféré).
C’est une des grandes réussites de ce jeu : le respect de l’œuvre d’Uderzo et Goscinny. Car si son gameplay est agréable, c’est surtout l’exploitation de sa licence qui en fait l’attrait, telle la cerise sur le gâteau, le chef sur son bouclier, le menhir sur la place publique, le nez sur le visage de Cléopâtre.

Chaque tour je vais pouvoir choisir sur quel album ajouter une carte, faire un effet bonus, enlever une carte à un adversaire, combiner, taquiner. En plus de l’ immersion dans cet univers, on prend plaisir à monter ses coups. Il faudra bien savoir sur quel album jouer, ne pas perdre des forces inutilement, mais résister contre l’adversaire, ne pas le laisser facilement remporter son troisième album. En voyant les cartes qui lui restent, on peut estimer si nous pouvons attendre le prochain tour pour jouer sur cet album ou s’il faut intervenir de suite. Le timing est important, c’est aussi un jeu d’attente.

Les derniers sesterces après trois albums gagnés viendront des casques de légionnaire ou centurion que l’on remporte uniquement grâce aux cartes posées côté romain lors de la résolution de l’album, que l’on soit romain ou gaulois. Un élément important à prendre en compte. Ces casques sont des points à construire également tout au long de la partie, et le personnage de César demandera d’en dépenser un pour être joué. Il est possible de gagner avec deux albums et beaucouuuuup de casques, ou bien quatre albums, mais ne vous leurrez pas, les adversaires ne vous laisseront pas faire. Si tu ne veux pas d’interactions, passe ton chemin, romain !

Tout est dit.

J’ai pris un grand plaisir à jouer à Astérix & Compagnie. Pour pinailler un peu, je note que quelques points de règle auraient mérité plus de précisions, mais dès la première partie on comprend les petits manques en y jouant.

La hasard de la pioche va bien sûr influencer la partie, c’est un format de jeu opportuniste, mais qui se maîtrise. La partie est relativement courte (35 mn dit la boîte), rigolo, et on sera heureux de gagner la grande baston, tant qu’il y a un banquet à la fin ^^.

Banquet de fin

Belle réussite que ce jeu Astérix et compagnie. Il nous immerge dans ce petit village d’irréductibles, avec un gameplay simple mais intéressant qui séduira un grand nombre de joueurs. Mon fils de 9 ans a découvert Astérix grâce au film Astérix Mission Cléopâtre. Il a joué au jeu avec envie, reconnaissant certains personnages. Depuis il enchaîne la lecture des BD pour prouver sa connaissance Astérixienne lors de nos parties.

Et si vous ne connaissez pas encore tous les personnages secondaires, n’hésitez jamais à lire leurs noms à voix haute ! 😉

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