Illustré par David Sitbon
Edité par Sorry, We Are French (SWAF)
Distribué par Gigamic
Langue et traductions : Français
Date de sortie : 2021-00-00
De 2 à 4 joueurs
A partir de 14 ans
Durée d'une partie entre 60 et 90 minutes
Thèmes : Asie, Médiéval
Mécanismes : Cartes personnages, Collection/famille, Draft
Types de jeu : Jeu de plateau
Complexité du jeu : Amateur, Expert
Iki est un jeu de Kaota Yamada, il a été lancé sur kickstarter en 2016, et a connu un bon succès. Il est édité chez Utsuroi, la boîte d’édition de l’auteur. En 2021 il est ressorti chez Sorry We Are French dans une nouvelle édition.
Si l’on dit nouvelle édition, c’est que le jeu a subi une véritable cure de jouvence, visuellement mais aussi mécaniquement. On en parlait dans cette interview avec Matthieu Verdier et David Sitbon. Vous pouvez aussi lire le Just Played.
Le but du jeu est de traverser les 4 saisons d’une année et de devenir le meilleur Edokko (« l’enfant d’Edo »). Les joueurs vont recruter des artisans et des commerçants et vont les faire progresser avec de l’argent et de la nourriture. Ce faisant, les joueurs récolteront des points d’IKI.
Si vous voulez voir plus en détail la mécanique vous avez un Ludochrono.
J’ai découvert Iki avec la version japonaise, malgré quelques défauts principalement ergonomiques, c’est un jeu que j’adore pour de multiples raisons. Nous l’avons testé dans toutes les configurations, 2, 3 et 4 joueurs et avec des pratiquants de profils différents, plutôt des joueurs habitués tout de même, mais aussi en famille avec mon fils (qui est bien gamer, je précise).
ACCESSIBILITE DES REGLES 16
Il m'est bien difficile de juger de la qualité du livret des règles d'un jeu qui a rejoint ma table plus de vingt parties dans sa version actuelle et une bonne dizaine de l'ancienne édition. Toutefois, elle me semble bien organisée avec après le but du jeu en premier lieu les principaux concepts avant de s'attaquer à un tour de jeu. Tout est bien chapitré avec les points de fin de parties, les conditions à deux joueurs, etc. En fin de livret une annexe avec l'explication de chaque bâtiment, pipe, tabac, etc. J'ai rarement besoin de m'y replonger, grandement aidé par l'iconographie et l'ergonomie, les aides de jeu, mais je m'y retrouve très rapidement quand c'est le cas. Je me souviens avoir eu des difficultés sur l'ancienne version.
QUALITE DU MATERIEL 15,5
La version originale (et originelle) avait une identité visuelle un peu surannée, qui ma foi lui donnait une âme malgré tout. On pouvait regretter une ergonomie contre intuitive et malgré le nombre de parties il arrivait que l’on fasse des erreurs, des petits oublis.
La nouvelle édition est beaucoup plus claire et moins proche des estampes d'origine. Mais surtout elle a connu un vrai travail ergonomique : la piste du temps qui est un calendrier découpé en 4 saisons prend plus de place et comprend les différentes phases que l’on pouvait oublier. La piste de points de victoire est raccourcie au bénéfice d’un bloc note où on ajoute nos points de victoire de fin de partie. Enfin, dans cette version nous avons un plateau joueur par personne où nous est rappelé l’ordre du tour, mais aussi les différents scorings, ce qui n’était pas le cas de la version originale. Les meeples (kobun) que l’on pose sur nos cartes se déplacent de bas en haut pour signifier leur expérience, dans la version originale ils se déplaçaient de gauche à droite et cela occasionnait des erreurs selon notre placement autour de la table.
Une véritable cure de jouvence aussi au niveau du matériel, tous les meeples sont ciselés avec une forme spéciale et sérigraphiés. Les plateaux joueurs se plient et peuvent se fragiliser avec le temps, je conseille de bien les caler au moment du rangement pour éviter ce genre de désagrément.
THEME 16,5
Le jeu de Koota Yamada est un tout thématique et nous plonge dans une époque située entre 1603 et 1863 : nous déambulons dans le marché de Nihonbashi pour y recruter des artisans, acheter pipes et tabac, construire des bâtiments afin de gagner le plus de points de Iki. Ce Iki symbolise un idéal de vie, une forme de raffinement à la japonaise. L’auteur s’est documenté afin que son jeu soit le plus fidèle à cette époque, allant jusqu'à intégrer les différents incendies qui venaient troubler la quiétude de ces commerçants.
DUREE DE VIE 16
Les parties se différencient plutôt bien en fonction des stratégies que l’on désire mettre en place... Mais aussi et surtout en fonction des joueurs, Iki est un jeu qui possède son écosystème mécanique, en effet on ne joue pas dans son coin, mais on place nos artisans de sorte que les autres les utilisent pour notre profit personnel (cela les fait vieillir et nous offre des bonus plus intéressants à la fin de la saison).
Cette édition ajoute aussi de nouvelles cartes bâtiments, au lieu d’avoir toujours les six mêmes bâtiments nous en avons 4 de plus avec des bâtiments que l’on a envie de construire plus tôt dans la partie pour bénéficier de leur gain régulier au risque de les voir brûler pendant un incendie. Cela génère une occupation de l’espace différent en fonction des sessions.
Désormais, il existe aussi un mode deux joueurs, configuration qui n'était pas très intéressante avant. Ce mode deux joueurs a le mérite d’exister, cela fonctionne, mais Iki est résolument un jeu pour 3 et 4 joueurs. C’est dans ces configurations là qu'il donne toute sa saveur.
MECANISMES 16
Le jeu est fluide : à notre tour on peut recruter un artisan, ou récupérer 4 Mons (la monnaie du jeu). L’artisan va être placé sur le plateau dans le marché. Ensuite on déplace notre Oyakata et on réalise l’action d’un artisan, qu’il soit à nous ou à un autre joueur. Epuré.
L’interaction de ce jeu est de type écosystème, on joue avec les autres joueurs, on active leurs personnages, ce qui leur offre des avantages, mais ils feront de même avec les nôtres. On peut aussi utiliser les autres joueurs pour se protéger de l’incendie : en effet quand un incendie survient (trois fois dans la partie) il se déclenche dans un des coins du marché, et si l’on dispose du niveau d'incendie nécessaire celui-ci s'arrête. On peut très bien “se planquer” derrière un joueur qui maîtrise l’incendie, avec le risque toutefois que son artisan ne parte en retraite avant !
Ces incendies sont un petit élément de hasard qui enrichit le jeu et lui donne de la vie, il faut absolument en tenir compte, et il existe plusieurs moyens de s’en prémunir.
Côté stratégie, il y a plusieurs axes (pipes et tabacs, poissons, collection de personnage, placement dans les nagayas, batiments, etc). Certes on essaie de construire une voie en début de partie en fonction des bâtiments, mais c’est surtout un jeu où l’on doit s’adapter : à l’offre d’artisans, aux autres joueurs, aux bâtiments qui sont en jeu, etc .
Le système d’ordre de tour est très intelligent : être premier joueur ne signifie pas que l’on va jouer en premier, on va juste choisir le nombre de déplacements que l’on va réaliser. Cela peut être important d'être premier, mais pas forcément prépondérant, cela dépend du moment, par exemple le joueur avant moi aura pu placer un artisan que je vais pouvoir désormais activer à mon tour et qui va me donner le sac de riz qui me manquait.
Iki était un coup de cœur dans sa version japonaise d'origine et je dois dire que j'étais très content quand j'ai appris qu'il allait être localisé. D'autant plus que ce n'est pas juste une simple localisation ici, mais une vraie réédition qui profite des quelques années passées pour apporter de légères modifications mécaniques en plus d'un beau travail sur l'ergonomie et le visuel. Sans oublier des ajouts de bâtiments qui offrent un peu plus de variabilité.
Pour un jeu de ce calibre, Iki s'explique facilement. J'apprécie aussi particulièrement son interaction, quand on joue à Iki on ne reste pas figé sur son plateau, mais on discute, on parle, on peut râler aussi ! Il y a de la vie, j'ai d'ailleurs quelques parties dont je me souviens très bien. En général on a envie d'en refaire une.
J'adore Iki et j'aime toujours autant le faire découvrir avec sa mécanique élégante de déplacement autour du marché, son interaction subtile et son thème bien présent.
- Une ergonomie revue en profondeur
- Fluide
- parties variées
- les ajouts de batiments.
- mode deux joueurs moins intéressant.
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