QUOI DE NEUF SUR LA CROISETTE #7 – Enquêtes express, Foxus, Foxy, Funfair, Mech a dream, Mind Up!, Nimbus et Perfect words

Dernier volet, de ces retours du Festival International des Jeux de Cannes 2023, où nous avons fait la découverte de jeux qui sont sortis en début d’année ou qui sortiront bientôt. 

Vous pouvez retrouver sur le site les six autres parties de cette chronique, mais aussi des vidéos de débriefs. On en profite pour remercier chaleureusement nos chroniqueurs qui ont arpenté les allées du festival de Cannes pour nous offrir tous ces retours.

 

Le Festival International des Jeux de Cannes a fait sa mue cette année avec de grosses modifications, à commencer par l’entrée devenue payante. En conséquence, les chiffres de fréquentation sont en baisse, mais le mode de comptage étant différent des années précédentes, il est difficile d’évaluer l’impact de ce changement. Le FIJ a toutefois annoncé une billetterie Sold out dès le samedi.

Les foods trucks à l’extérieur vendaient de quoi se sustenter, mais semblaient sous dimensionnés pour faire face à la charge des visiteurs. Une partie des jeux étaient jouables sous des tentes à l’extérieur, ainsi que le festival off, ce qui n’a là aussi pas été sans causer de problèmes, notamment au Réseau des cafés ludiques qui n’avait pas de raccordement à l’eau pour gérer la buvette. Nul doute que l’organisation du festival prendra ses dispositions pour faire évoluer cette organisation au mieux pour l’an prochain. D’ailleurs vous pouvez déjà sortir vos stylets et graver la date du 22 au 24 février 2024.

Nous allons maintenant prendre le temps d’écrire sur certains de ces titres, que vous pourrez trouver dans des Just Played ou des tests dédiés.

Dans cet article, notre équipe vous livre ses retours sur Nimbus et Stratus, Funfair, Perfects Words, Foxy, Focus, Enquêtes Express, Mech a dream, Mind Up, Dracula vs Van Helsing (prototype).

 

Nimbus – Stratus

Nimbus et Stratus sont les versions jeune public de Ricochet (respectivement à partir de 7 ans et 10 ans). Cette fois, il faudra recouvrir la grille avec des tetramino nuages et le jeton qui leur est associé. Les tétraminos ont une orientation fixe qui nous guide pour le placement. Ils doivent recouvrir quatre images (dans Nimbus) ou quatre mots adjacents (dans Stratus) qui ont un lien entre eux .

À la fin, il ne restera que quelques images en forme de lettre qui composent un mot ou une série de mots qui forment un rébus (comme dans Ricochet).

 

 

L’utilisation des tetramino est une excellente idée pour simplifier la déduction et la résolution de la grille et l’adapter à un plus jeune public. Stratus ne fait pas appel à de la culture générale parfois pointue comme c’était le cas pour Ricochet, mais le niveau de difficulté reste suffisamment élevé pour être intéressant aussi pour les adultes. Quant à Nimbus il m’a agréablement surpris : les trois grilles que j’ai jouées avaient toutes un petit twist qui leur était propre et qui maintient l’intérêt du jeu aussi pour le parent qui voudrait accompagner son enfant.

La boite contiendra 25 grilles de difficulté progressive. Je guetterai sa sortie.

Manu

Un jeu de Cyril BlondelPaul-Henri Argiot
Edité par Flip Flap Editions

Sortie prévue fin juin

 

Funfair

Construire des parcs d’attractions est en vogue en ce moment dans le jeu de société. On parlait dernièrement de Dice Theme Park. Funfair nous propose un jeu de cartes à combo avec des objectifs. À son tour on peut récupérer une carte dans la rivière, ou jouer une carte devant nous. Celles-ci sont posées devant nous et nous offrent un bonus à la pose et un revenu en fin de manche. Nos attractions vont être améliorées pour être plus attractives et rapporter plus d’argent ou de points en fin de partie. Plusieurs fois dans la partie on peut prendre des cartes objectifs, qu’il nous faudra réussir impérativement pour gagner des points, au risque d’en perdre sinon. On agence donc son parc en fonction de ses objectifs. On termine par une petite salade de points, afin de connaître le gagnant. Funfair est sympathique, mais pas novateur pour un sou, et un brin répétitif. 

 

 

Atom

Un jeu de Joel Finch
Illustré par David Forest, Lina Cossette, Nicole Castles, Philippe Poirier
Edité par Good Games Publishing, Lucky Duck Games

Ludochrono

En boutique

 

Perfect words

 

Peut-on encore trouver à jouer avec des mots de façon différente ? C’est la promesse de Perfect words, qui va nous faire manipuler des mots dans une grille, afin que l’équipe tende vers les mêmes mots. Devant nous une série de mots, chacun son tour, nous en choisissons un que nous ajoutons à la suite d’un autre en ligne ou en colonne avec pour idée de préciser un peu le contour de l’idée, du mot précis que nous définirons chacun de son côté en fin de partie, ou bien nous ouvrons une nouvelle idée. Ainsi, nous allons construire comme une grille de mots croisés de dix idées, chacune étant composée de un à plusieurs mots agglutinés. 

Il est intéressant de choisir ses mots afin d’entraîner nos collègues vers le même mot de cibler au plus juste, de penser à exactement la même chose. Parmi le choix des mots disponibles, il y a toute une gamme de possibilités. Et si l’idée n’est pas définie par avance, elle se dessine au fur et à mesure de la construction commune. 

 

 

Une fois les dix idées ouvertes, nous prendrons chacun un papier et donnerons le mot qui correspond visiblement le mieux à notre contour. Le mot qui relie Belgique + alcool vous l’avez ? OK. Mais arbre + forêt + pompier ? Feu ou Incendie, et oui, il faudra penser pareil, et surtout bien préciser les choses.

Un mot fléché coopératif : le pari est gagné, nous avons bien découvert un nouveau type de jeu de mots, offert par le co-auteur de Nimbus ce Ricochet pour les plus jeunes. 

 

Natosaurus

Un jeu de Paul-Henri Argiot
Illustré par Christine Alcouffe
Edité par TIKI Editions

Sortie prévue fin juillet

 

Foxy

Comme vous le savez, si vous avez regardé les vidéos de mes camarades, cette année le thème le plus représenté est “nature ». En voici donc un aux illustrations toutes mignonnes qui plaira à toute la famille.

Foxy est un jeu de mémoire où vous allez devoir compter des animaux. On va retourner successivement 20 cartes. À chaque fois, il y a entre un et trois animaux. Chaque joueuse a un petit plateau avec 20 cases où elle devra noter combien de fois ce ou ces animaux sont apparus depuis le début. Si on se trompe par excès, on ne marque pas de points, sinon on marque le nombre qu’on a écrit. Il vaut donc mieux légèrement sous-estimer le nombre si on a un doute, plutôt que de risquer de ne rien marquer. 

 

On pourrait rapprocher Foxy de Poule poule (tiens, encore des animaux), mais ici on se fait moins de nœuds au cerveau, et le rythme de la partie est nettement plus calme. Je trouve qu’il renouvelle bien le genre des jeux de mémoire, qui consiste souvent à se souvenir la position des éléments de jeux, ou des détails d’une image.

Manu

Un jeu de David Spada
Illustré par Stefano Tartarotti
Edité par La Boite De Jeu

Sortie prévue en juin

 

Focus

Nous avons été gâtés cette année en termes de jeux coop pour deux. Dans Focus, nous allons devoir faire deviner à notre partenaire une image parmi les 16 posées sur la table en lui donnant comme indice une autre carte choisie parmi ces mêmes 16 images. Le jeu se termine par un succès s’il ne reste au centre de la table que les deux cartes des joueurs, et une défaite si l’un d’eux retire la carte de son partenaire.

Avec une mécanique extrêmement simple, ce Focus procure des sensations différentes des autres jeux de communication par l’image. Si lors des premiers tours on choisit les images qui nous semblent le mieux coller à notre carte (ce qui n’est pas toujours évident avec le choix à disposition), au bout d’un moment on commencera à choisir ce qu’on retire en fonction de ce qu’on pense ne pas être la carte du partenaire, au risque de brouiller le message qu’on envoie à l’autre joueur.

La boite contiendra trois modes de jeu pour varier les plaisirs.

Manu

Un jeu de Antonin BoccaraRomaric Galonnier
Illustré par Simon Caruso
Edité par Oldchap Editions

Sortie prévue fin mai

 

Enquête express

Comme le nom le laisse entendre, Enquêtes express propose trois enquêtes dans trois univers très différents qui se jouent en une vingtaine de minutes. Après avoir lu à haute voix l’intro, on étale face cachée toutes les cartes. On déclenche ensuite un chrono de 5 minutes au cours duquel les joueurs pourront lire toutes les cartes qui ne sont pas de la couleur qui leur est interdite. Chacun n’aura donc qu’une partie des informations. À la fin du sablier, le groupe d’enquêteurs partage les infos qu’il a retenues, essaie de recomposer l’histoire puis lit les questions et essaie d’y répondre. L‘accent est mis sur le dialogue et l’échange d’idées entre les joueurs.

Les illustrations, les thèmes (cirque, contes de fée, école de super héros) et le niveau de difficulté assez léger des enquêtes me font dire que ce jeu s’adresse plutôt à un jeune public. Il devrait trouver sa place entre Detective Charlie et Les animaux de Baker street.

 

Manu

Un jeu de Antonin Boccara
Illustré par Audrey VellardClaire ConanEliot Trouttet
Edité par BLAM !

Ludochrono

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Mech a dream

Mech a dream est un jeu dans lequel il faut construire les meilleures machines à rêve pendant la journée pour que les robots rêvent de moutons mécaniques qui matérialisent les points de victoire. C’est un jeu de pose d’ouvriers et de gestion de ressources, avec la possibilité de faire des combos. Il y a 4 façons d’utiliser ses ouvriers qui évoluent en fonction du moment où on pose l’ouvrier (le matin, l’après-midi ou le soir). On peut soit récupérer des ressources, du temps et des points de victoire, une machine à rêve à construire ou encore construire une de nos machines à rêve

Entre chaque moment de la journée, il y a aussi le temps qui passe qui permet, si on y a dédié un ouvrier, d’avancer la construction d’une de nos machines à rêve. Une fois la journée terminée, en début de soirée, on installe les machines à rêve construites dans notre usine, puis on les active pendant la nuit. Ces machines à rêve vont produire des ressources, des points de victoire ou transformer des ressources en d’autres ressources ou en points de victoire. C’est l’activation des machines qui peut générer des combos puissants.

Les règles du jeu sont assez ardues malgré le nombre limité d’ouvriers (3) et d’actions (4). L’explication des règles m’a semblée assez longue et fastidieuse avec de nombreux points techniques. Il est important de comprendre la logique des actions pour ensuite construire sa stratégie. Ce jeu s’adresse à mon avis plutôt à des joueurs un peu habitués.

Il est très important de noter qu’il n’y a aucune contrainte pour poser nos ouvriers, les emplacements pour les actions peuvent accueillir les ouvriers de tous les joueurs. Cela permet d’organiser sa stratégie sans être gêné ou bloqué par les autres joueurs, mais supprime totalement les interactions entre joueurs. Cela m’a permis d’apprécier la partie alors que je n’aime pas vraiment ce type de jeu. Je n’ai pas ressenti de frustration avec des ressources non accessibles, et j’ai pu organiser mes actions sans avoir à estimer ce qui intéresserait les autres joueurs, sur quoi ils pourraient me bloquer et sur quoi je pourrai les bloquer. L’ordre du tour n’a donc aucune importance. Ainsi ce jeu peut être une introduction « gentille », c’est-à-dire sans agression entre les joueurs, aux jeux de pose d’ouvrier avant d’ajouter les interactions et contraintes dans les choix.

 

 

Les actions sont bien imbriquées et s’organisent avec logique. Cela permet de construire sa stratégie puis de la mettre en œuvre assez simplement. Le jeu « tourne » bien. Après quelques tours de jeux, les joueurs peuvent jouer en simultané chaque moment de la journée et se synchronisent pour les actions de « temps qui passe ». Le jeu est bien rythmé. Sans être séduite, j’ai quand même passé un bon moment.

Helle

Un jeu de Antoni GuillenThomas Dupont
Illustré par Mark Oliver
Edité par Blue Orange Games

Ludochrono

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Mind up !

Mind up ! est un jeu de collection. Une première ligne de cartes numérotées (autant que de joueurs) est placée sur la table dans l’ordre croissant. Chacun choisit une carte de sa main puis la révèle simultanément. Les cartes sont placées elles aussi par ordre croissant, sous la première ligne. Chaque joueur récupère la carte au dessus de celle qu’il a joué et la place dans sa zone de scoring. D’abord à gauche, puis s’il s’agit d’une nouvelle couleur, il crée une nouvelle colonne à droite et ainsi de suite. Pour chaque colonne, les cartes rapportent en fin de manche entre un et cinq points. À chaque tour, on va donc récupérer une carte qui a été jouée au tour précédent. Certaines cartes ont aussi des bonus ou malus de un ou deux points. On va essayer de remplir les colonnes qui nous rapportent le plus de points donc essayer de récupérer certaines couleurs plus que d’autres. On voit les couleurs convoitées par nos adversaires, on peut donc tenter de prévoir s’ils joueront une carte faible ou élevée.

On retrouve la mécanique du 6 qui prend mais en mode survitaminé. On ne visera pas tous la même carte puisque selon la couleur, chaque joueur ne la placera pas au même endroit (telle carte vaudra 1 point chez moi car elle est en deuxième colonne, mais 5 points chez mon voisin car il la placera dans sa première colonne). 

Il est encore plus incertain que dans 6 qui prend de savoir où on se situera dans la ligne, mais cette part de hasard participe au plaisir de la partie. Il doit être pris pour ce qu’il est : un jeu de collection chaotique et amusant.

Manu

Un jeu de Maxime Rambourg
Illustré par Christine Alcouffe
Edité par Catch Up Games

Sortie prévue en mai

 

Dracula Vs Van Helsing (prototype)

Le duo d’auteurs de The Loop (Théo Rivière et Maxime Rambourg) revient avec un jeu d’affrontement asymétrique pour deux joueurs. Chacun a un chevalet avec cinq cartes (allant de 1 à 8 dans quatre couleurs possibles). À son tour, le joueur pioche une carte et choisit entre la jouer pour son pouvoir, ou la ranger sur son chevalet à la place d’une de ses cartes et jouer celle-ci. À chaque valeur correspond un pouvoir : par exemple échanger la position de ses cartes ou révéler une carte de l’adversaire, changer l’atout ou encore mettre fin à la manche.

Quand la manche se termine, les joueurs comparent les cartes une à une avec celle de l’adversaire se trouvant en face. (Il y a une couleur atout, et sinon en cas d’égalité on regarde l’ordre de priorité sur le plateau). C’est là où l’asymétrie apparaît. Van Helsing retire un cube de sang à Dracula pour chaque duel remporté (il gagne quand il lui a retiré tous ses points de vie), tandis que Dracula fait une victime et retourne un jeton dans les quartiers où il remporte le duel. Pour gagner la partie, il doit faire quatre victimes dans le même quartier, il ne peut donc pas gagner avant la quatrième manche (mais il gagne aussi à la fin de la cinquième manche si Van Helsing n’a pas atteint sa condition de victoire).

L’affrontement est très serré et la partie a été remportée sur le fil. La tension monte quand Dracula a déjà fait trois victimes dans deux quartiers différents. Il y a aussi des retournements de situation quand on change l’atout en sa faveur, ou que l’on découvre que l’adversaire n’a pas du tout mis ses cartes fortes là où on le pensait. Les illustrations de Weberson Santiago se prêtent fort bien  à cet univers sombre de vampires. Le jeu était au stade de proto, la sortie n’est pas prévue pour tout de suite.

Manu

 

 

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2 Commentaires

  1. morlockbob 10/03/2023
    Répondre

    Merci a tous, toutes, pour ce panorama ludique.

    je trouve ça pas facile moi, Enquêtes express, faut se souvenir du moindre détail…

    • atom 13/03/2023
      Répondre

      Je suis d’accord avec toi, je les ai faite avec ma fille et j’ai trouvé ça dur, mais je suis vraiment pas bon dans les jeux d’enquêtes et elle non plus je crois 🙂

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