Participatif, la sélection naturelle du lundi 5 février 2018
Salutations ludico-participatives !
► La saison 2018 du participatif ludique a bel et bien commencé. Le nombre de campagnes en cours est encore raisonnable, mais il suffit de regarder celles qui sont prévues et d’y ajouter mentalement celles qui ne manqueront pas de sortir de nulle part pour voir que je ne vais pas chômer dans les semaines à venir.
► La semaine qui vient de s’écouler a été marquée par l’annonce du rachat par Monolith des droits de Mythic Battles à Mythic Games. On sait qu’il y avait entre les deux sociétés de l’eau dans le gaz, mais cela semble bien s’être réglé à l’amiable. Autre intéressante nouvelle, la naissance d’une plateforme américaine uniquement dédiée à ce qui nous intéresse ici, à savoir le financement participatif ludique. Future concurrente de Kickstarter, elle est déjà fin prête mais pas encore lancée, en attente de quelques projets assez porteurs pour lui donner de la visibilité. Vous pouvez toujours mettre son adresse en favori, ça devrait bientôt servir : https://breadmakergames.com/
N’oubliez pas d’aller jeter un œil à la chronique hebdomadaire sur le participatif de Thierry sur Cwowd.
Je vous souhaite une bonne lecture, et vous dis « À la semaine prochaine ! ».
Chronique N°64
Ça s’est passé la semaine dernière…
Les lancements de campagnes
Après la (relative) gamelle en fin d’année dernière de Evil High Priest, le petit père Sandy nous revient avec un nouveau jeu : Planet Apocalypse (Sandy Petersen Games). La première chose qui frappe, c’est qu’il n’y a pas l’ombre d’une tentacule Cthulhesque. Que ce soit dans le pitch ou sur les illustrations montrées, pas de Grands Anciens, nulle mention d’Azathoth, Nyarlathotep et autres Shub-Niggurath. Ça change, limite ça fait bizarre même.
Bon, je vous rassure tout de même, Sandy n’a pas viré sa cuti et reste malgré tout dans un registre très « monstres qui n’ont d’autre but que d’asservir l’humanité ». En l’occurrence, ladite humanité aura à faire aux hordes sorties des enfers. Pourquoi ? Comment ? Nul ne le sait point. Et en fait, on s’en tamponne gravement le coquillard. Ce qui compte c’est qu’il va falloir, pour les joueurs (ou le joueur, ça marche aussi en solo) coopérer et élaborer des stratégies, le jeu étant décrit comme un « coopératif stratégique ». J’ai un peu peur que l’adjectif « stratégique » soit un tantinet galvaudé, mais bon, on va dire que cela fait partie de la présentation à l’américaine, où l’exagération est bien présente quand elle n’est pas carrément de mise.
Mais comment cela marche-t-il donc ? En gros, il faut que les héros tuent le Grand Méchant en Chef, tout en empêchant les grosses bébêtes infernales (infernales au propre comme au figuré d’ailleurs) qui sortent du portail des enfers de cheminer tranquillement sur un plateau, en forme de S ou de cercle, en se plaçant (stratégiquement donc) sur leur route. Oui, comme un castle defense. Parce que c’en est un, habilement dissimulé certes, et ce même si le terme n’est jamais utilisé sur la page de la campagne. Rien de rédhibitoire à cela en soi, c’est un genre comme un autre, avec ses réussites et ses gros ratés. Afin d’arriver à leurs fins, les joueurs doivent à leur tour choisir entre des actions de support (soins, aide aux autres joueurs, recrutement et amélioration des héros) et de combat (préparation d’embuscades, attaque des démons) au cours de 3 phases de jeu. En gros, actions de coopération des joueurs, attaques des héros, mouvement et attaque des démons.
Les jeux SPG nous ont habitué (outre les monstrueux retards et autres désagréabletés) aux énormes figurines qui claquent. Planet Apocalypse ne fait pas exception, avec des tailles allant de 28 (les héros) à 104 mm (le portail des Enfers), en passant par le 60 et le 90 mm (les monstres). On ne devrait pas avoir de peine à les distinguer sur le plateau de jeu, sauf à être du genre à partir en balade avec Labrador et canne blanche. Les sculptures sont de très bonne qualité mais ce qu’elles représentent sera par contre sujet à discussion. On aime, ou pas. Passons sur la représentation des héros, de facture classique et de bon aloi. Les monstres sont eux beaucoup plus dérangeants. L’imaginaire n’ayant dans leur cas ni cadre ni limite, il serait stupide d’émettre un avis sur le bien fondé de telle ou telle sculpture car il variera selon l’idée que chacun se fait de ce qu’est un démon infernal. Le subjectif joue ici à plein et je le redis, cela plaît ou pas.
Hors les figurines, la direction artistique fait elle aussi débat. En ce qui concerne les bleuâtres fiches de monstres et autres petits plateaux de jeu pâlots, cela a fait tellement débat que l’on sait désormais que le tout va être revu et corrigé. Pour le reste, tout est affaire de goût mais je trouve personnellement qu’on est dans du classique pour le genre : ni exceptionnellement beau, ni vraiment moche.
Comme il semble être désormais de règle en ce début 2018, le jeu a financé rapidement en trouvant les 100 000 $ nécessaires (avec un petit rab’ de 5 000 $) dès le premier jour, apportés par 760 soutiens. La suite a été un peu moins enthousiasmante puisque le rythme est tombé en quatre jours à une grosse trentaine de souscripteurs quotidiens. Ce n’est pas catastrophique, mais ce n’est pas terrible non plus. À voir l’évolution dans les jours à venir, mais les backers potentiels vont être de plus en plus sollicités par d’alléchants projets dans un futur très proche. Le jeu est disponible intégralement en français (actuellement 175 500 / 100 000 $ et 1 300 soutiens. Fin le mardi 27 février à 03h00).
Allez, zou ! On passe au reprint + extension(s) de la semaine avec Xia : Embers of a Forsaken Star & Xia : Missions And Powers par Far Off Games. Shanouillette vous en causait la semaine dernière par là. Autant le dire tout de suite, ça cartonne sévère. Visiblement le jeu a ses aficionados. J’en ai d’ailleurs trouvé un en la très estimable (et estimée) personne de Thierry, le boss de Cwowd. Grand fan de jeux au thème SF devant l’Éternel, je lui ai demandé ce qu’il pensait de Xia. Je le cite : « C’est LE jeu de SF dont je rêvais depuis 3 décennies ». Et si en plus j’ajoute que Xia collectionne depuis sa sortie les prix et les nominations, on peut considérer que tout est dit quant à ses qualités intrinsèques.
Mais qu’est-ce donc que ce jeu, graal ludique de notre bien-aimé Chef de chez Cwowd à nous qu’on a ? Je ne vais pas avoir des kilomètres de texte à écrire pour expliquer les tenants et les aboutissants du gameplay. Xia est un sandbox SF. Point. Rapide hein ? Vous voulez quand même que je précise un peu ? OK, la direction de Ludovox ne recule devant aucun sacrifice pour contenter la clientèle.
Or donc, les joueurs sont des Capitaines de vaisseaux interplanétaires. Le but du jeu est d’accumuler un certain nombre de points et les méthodes pour arriver à cette fin sont totalement libres. Les joueurs auront des missions à remplir et pour cela pourront commercer, explorer, devenir pirates, contrebandiers ou au contraire agir dans la plus stricte légalité. Les vaisseaux peuvent être améliorés en fonction de la façon de jouer choisie (plus résistants, plus rapide, mieux armés, doté d’une meilleure détection, etc).
Je ne vais pas détailler les règles, mais je dirai juste que nous sommes en présence d’un jeu à très haute teneur en aléatoire hasardeux. Avec tout ce que cela implique de (moult) jets de dés moulus ou, au contraire, foireux et de réactions en adéquation avec l’intensité de la réussite ou de l’échec. En gros, amateurs de jeux contrôlés au millipoil : « fuyez, pauvres fous ! ». Si vous désirez en savoir beaucoup plus sur le jeu afin de vous forger un avis éclairé, je vous invite fortement à aller lire l’excellent et exhaustif « Just Played », du non moins excellent TSR, juste ici, là.
A titre personnel (à mon avis à moi donc) je trouve la direction artistique générale du jeu très belle. On est entre le style « réaliste » et celui que je qualifierais de « BD ». La colorimétrie n’est pas trop sombre, comme dans trop de jeux SF, mais ne tombe pas non plus dans le fluo outrancier, comme dans trop de jeux SF. Un bon équilibre quoi. L’esthétique des cartes et des pions en cartons (marqueurs et autres) ne leur permettra certainement jamais d’être exposés au Musée Guggenheim, mais on va dire que ça fait le job. Le reste du matériel est très joli. Plateau de jeu, constitué de triacontagones (je vous laisse chercher ce que c’est, gniark gniark !) que l’on assemble, pions vaisseaux et comètes prépeints, pièces de monnaie en métal, cubes et autres marqueurs en plastique, tout cela est vraiment de bonne facture et donne un petit côté « DeLuxe » au jeu, bien que n’étant absolument pas présentés comme tel. Globalement, le matériel donne très envie de jouer.
La qualité se paye généralement plus cher, mais Far Off Games a le bon goût de demander des sommes tout à fait raisonnables pour Xia, même si relativement élevées dans l’absolu. Des sommes, car ce sont pas moins de 10 pledges qui sont proposés afin de satisfaire tout le panel de joueurs intéressés, de ceux qui ont déjà tout ce qui a été édité auparavant et veulent juste les nouveautés à ceux qui n’ont rien et ne veulent pas nécessairement tout.
À noter que l’éditeur ne profite pas du succès de son jeu pour en augmenter le prix à l’occasion de ce reprint. L’auteur derrière Far Off Games est un passionné dont Xia est la seule œuvre et il a à cœur de la faire vivre. Ceci explique certainement cela.
Je l’ai déjà dit plusieurs fois, pour proposer un reprint sur Kickstarter il faut l’accompagner de nouveauté. Le jeu de base ayant été financé en 2013 et la première extension « Embers of a Fosaken Star » en 2016, qu’y a-t-il donc de nouveau dans la nouvelle extension « Missions and Powers » ici proposée ? Et bien pas grand-chose au final, une cinquantaine de cartes apportant de nouvelles capacités pour les vaisseaux et de nouvelles missions. Totalement inutile pour qui a le jeu et la première extension, et donc parfaitement indispensable. Et même si elle a comme un arrière-goût de simple justification à l’autorisation du lancement de la campagne du reprint, le fan de la série ne boudera pas son plaisir et celui qui attendait impatiemment de pouvoir un jour se payer le jeu encore moins.
J’en ai brièvement parlé plus haut, le lancement a été un gros succès. Pour 55 000 $ de financement demandé, c’est le triple qui a été rassemblé le premier jour, apporté par plus de 2 800 soutiens. La dynamique qui a suivi est remarquable puisqu’elle s’est stabilisée largement au-dessus des 200 soutiens quotidiens, permettant ainsi de dépasser les 4 500 contributeurs en moins d’une semaine.
Xia semble donc une valeur sûre, mais il me faut malheureusement terminer par une note négative (pour certains). Le matériel, tant le plateau de jeu que les cartes, est blindé de texte en anglais. Ce sont même des paragraphes entiers que l’on trouve sur les cartes de missions. Une bonne maîtrise de cette langue est donc plus que largement recommandée pour jouer, bien plus que dans d’autres jeux où des notions scolaires alliées à une connaissance du vocabulaire ludique peuvent permettre au plus grand nombre de s’en sortir. Pour les autres, pas d’hésitation si vous aimez le genre : all-in !! (actuellement 263 000 / 55 000 $ et 4 500 soutiens. Fin le mercredi 21 février à 05h00).
Encore un jeu qui débarque sans crier gare, c’est la mode en ce début d’année. Mesdames et Messieurs, voici donc devant vos yeux ébahis Agents of Mayhem : Pride of Babylon par Academy Games. Avec ce jeu, Academy Games sort de sa zone de confort, lui qui s’est fait une spécialité de ce que l’on nomme désormais, entre gens qui s’y connaissent, les « Warteaux ». Mot créé de toutes pièces, subtil mélange des termes « Wargame » et « Plateau » et qui tend à désigner un jeu dont le thème le rapproche du wargame (le vrai, avec les hexagones sur une carte marronâtre, les 2 000 pions carrés en carton aux indications imbitables et les règles en 6 tomes) et dont la présentation et les mécaniques générales le classeraient plutôt dans le jeu de plateau. Chez Academy Games, on citera 1775 – Rebellion, Mare Nostrum ou 878 – Vikings.
Mais revenons à nos agents du désordre. Point de thème historique donc, mais de la bonne SF, bien imaginaire comme on aime (ou pas). Alors, il paraît que le jeu est tiré d’une licence de jeu vidéo. Possible, certain même puisqu’ils le disent et que le jeu en question (vidéo, faut suivre) est disponible en add-on. Moi, je n’en n’avais strictement jamais entendu parler. Il faut dire à ma décharge qu’à la maison Nintendo est Roi, que s’il devait y avoir un dieu par chez nous (je vous rassure, ce n’est pas le cas) il s’appellerait Mario, que j’ai un fiston qui a créé un petit autel à côté de son lit dédié à Saint Myamoto et que actuellement, hors la Switch point de Salut (ou alors un p’tit coup de N64, mais tout vite hein…). Bref, tout ça pour dire que je ne connais pas.
Alors, de quoi s’agit-il ? Qu’est donc cette fierté babylonienne qui pousse un éditeur à sortir des sentiers battus ? Eh bien je n’en sais rien, puisqu’il semblerait bien que le visiteur de la page soit sensé être un fan de la série et que par conséquent se risquer à y expliquer le background du jeu pourrait être ressenti par lui comme insultant. Enfin j’imagine, ne voyant pas d’autre raison valable. De ce que j’en lis et en vois, je dirais que le cœur de l’histoire est l’affrontement de deux factions dans une ville futuriste. Mais à l’extrême limite, peu importe. L’important est que nous sommes en présence d’un jeu d’affrontement avec de la stratégie dedans, avec figurines et plateau de jeu en 3D. Après Uboot, peut-être tenons-nous la une nouvelle tendance de la collection hiver-printemps 2018.
Ce qui m’amène, efficace transition, à parler du matériel du jeu. Une chose saute aux yeux en regardant la page de la campagne, c’est la couleur dominante. Le jeu aurait été sous-titré Deep Purple que cela n’aurait pas été choquant tant cette couleur (le pourpre pour les non-anglophones qui ne font pas d’effort) se retrouve un peu partout en plus ou moins grande quantité. J’imagine que c’est aussi le cas du jeu vidéo, ceci expliquerait alors cela.
La deuxième chose que l’on remarque, c’est ce fameux plateau en 3D. Le jeu se déroulant en ville, ce sont les bâtiment qui sont en 3D, chaque « tuile étage » étant au-dessus de celle de dessous, maintenue par des « poteaux » en plastique aux 4 coins. Je vous ai mis une photo pour vous faire une idée exacte du truc. Je trouve que le rendu est fort sympathique, reste à espérer que ce ne soit pas qu’un effet plus esthétique qu’autre chose et que cela apporte une vraie plus-value au gameplay.
Autre élément important du jeu, les figurines. Elles sont annoncées comme très détaillées et aptes à satisfaire le peintre qui sommeille en beaucoup de joueurs. Et je trouve que c’est une excellente idée de le préciser, parce que cela ne saute pas spontanément aux yeux, si vous voyez ce que je veux dire. Ce sont seulement des renders qui sont montrés et on ne peut pas dire qu’on reste scotché à l’écran par la magnificence des sculptures. C’est loin d’être laid, mais on voit régulièrement bien mieux. Disons qu’en l’état, il n’y aura pas beaucoup de monde pour pledger seulement pour les figurines. L’esthétique du reste du matériel est à l’avenant, pas moche mais qui ne provoque pas l’enthousiasme non plus. Par contre, connaissant la maniaquerie de l’éditeur, on est en droit de s’attendre à de la qualité top moumoute.
Ainsi que cela semble être devenu la norme en ce début d’année, la campagne a financé rapidement en récoltant au premier jour presque le double des 30 000 $ demandés. Les jours qui ont suivi ont connu d’importantes et curieuses fluctuations, mais on est tout de même sur une moyenne d’environ 150 soutiens quotidiens, ce qui est déjà très bien. Les barres des 100 000 $ et des 1 000 contributeurs viennent d’être franchies quasi simultanément (actuellement 100 100 / 30 000 $ et 1 160 soutiens. Fin le mardi 27 février à 17h21).
Les nouvelles campagnes, en bref…
Pulp Detective par AV Studio Games est un jeu d’enquêtes à base de cartes, plutôt orienté solo, mais jouable également à deux en coopératif. Très inspiré des populaires magazines pulp des années 30, lesquels proposaient chaque semaine une histoire basée sur une enquête criminelle et présentée sous une forme que l’on pourrait décrire comme un mix’ entre le roman photo et la BD.
Afin de coller au plus près à l’ambiance de ces magazines, les droits de pas moins de 58 couvertures originales ont été acquis, dont les illustrations se retrouvent sur les cartes du jeu. Alliées à la mise en page donnant une impression de papier vieilli par le temps, de l’ensemble se dégage un charme suranné qui plonge immédiatement le(s) joueur(s) dans l’ambiance. De ce côté là, c’est une franche réussite.
Le gameplay est simple. Le(s) joueur(s) incarne(nt) un détective qui n’a que 24 heures pour résoudre une affaire criminelle. Chaque tour de jeu se compose de deux phases : “Histoire” puis “Enquête”. Au cours de la phase “Histoire”, 3 cartes sont tirées, une est défaussée, une autre est gardée et la troisième retourne dans le deck. Ces cartes permettent d’obtenir de nouveaux articles, gagner de l’endurance ou découvrir un nouvel indice. Au cours de la phase suivante, des cartes sont utilisées pour réaliser la tâche de la carte choisie à l’étape précédente, action dont la réussite dépend de jets de dés. Il faut trouver ainsi 4 indices et, si possible, affronter le grand méchant pour gagner la partie.
Jeu narratif oblige, l’énorme défaut de celui-ci (pour moi) est qu’il est blindé de textes en anglais. Mais il semblerait que certains membres de Pixie Games en soient devenus fans suite à de nombreuses parties sur le prototype, et que des discussions avec l’éditeur pour une coopération entre les deux sociétés soient en cours… Pour les anglophobes, patience donc !
Le lancement de la campagne a été très bon, plus du double des 7 000 $ demandés ayant été rassemblés au premier jour. S’en est suivi une excellente dynamique d’environ 120 soutiens quotidiens. À ce rythme, la barre des 1 000 devrait être rapidement franchie (actuellement 29 700 / 7 000 $ et 870 soutiens. Fin le mercredi 28 février à 23h57).
Le petit reprint de la semaine est Endeavor : Age of Sail, un jeu d’exploration et de gestion déjà édité en 2012 par Z-Man Games. Il s’est depuis gagné une fanbase qui a poussé Burnt Island Games a reprendre le flambeau et a en proposer une version revue et corrigée sur Kickstarter.
Je passe sur le jeu lui-même, d’une part parce que je n’y ai jamais joué, et d’autre part parce que nombre d’informations sont disponibles un peu partout sur la toile et notamment sur la fiche Ludovox de l’édition d’origine. Vous avez même à disposition une vidéorègle de l’excellent Yahndrev.
Les modifications apportées sont peu nombreuses mais susceptibles de faire craquer le joueur déjà en possession de la précédente édition. En vrac, les règles ont été refondues pour plus de clarté, les graphismes ont été refaits et le plateau de jeu est désormais double-face.
Mais surtout, un vrai mode deux joueurs a été développé (ce qui semble être une des lacunes majeures de l’édition originelle) et un ajout a été fait : les “Exploits”. Ce mode de jeu, au demeurant parfaitement optionnel mais décrit comme tout à fait indispensable une fois qu’on y a goûté, est un ensemble d’objectifs à atteindre au cours du jeu en remplissant plusieurs conditions et qui, une fois remplis, apportent bien évidemment des avantages au joueur qui en bénéficie. La fiche de jeu de cette V2 est par ici.
La campagne a très bien débuté et si elle n’a pas réussi à rassembler le double des 75 000 CA$ demandés, avec “seulement” 120 000 CA$ au premier jour, elle peut s’enorgueillir d’une belle dynamique qui semble vouloir rester autour de la grosse centaine de soutiens quotidiens. La barre des 2 000 contributeurs a été très largement franchie (actuellement 221 200 / 75 000 CA$ et 2 470 soutiens. Fin le vendredi 2 mars à 03h00).
Suivi des campagnes précédemment lancées
Je disais la semaine dernière que la dynamique de The Scarlet Pimpernel : Signature Edition par Gryphon & Eagle Games était très faible et risquait de passer en négatif. Eh bien, les faits m’ont très rapidement donné raison puisque dès lundi la campagne est passée en négatif et y est restée toute la semaine, hormis 2 jours à +2 soutiens. Le résultat est évidemment une balance négative de -25 contributeurs et surtout de pratiquement -2 000 $. Cela reste encore largement financé, mais il faudrait rapidement enrayer cette chute (actuellement 50 400 / 15 000 $ et 745 soutiens. Fin le mardi 13 février à 19h21).
U-Boot : The Board Game par Phalanx a entamé sa période ventre mou. Très mou même. Comme si, après les pledges enthousiastes du début, les soutiens potentiels étaient dans le doute. Et on les comprend, ce jeu n’étant vraiment pas fait pour tout le monde derrière sa magnifique présentation comme je vous le disais la semaine dernière. Le rythme est lentement tombé sous la vingtaine de nouveaux soutiens. Phalanx n’est tout de même pas à plaindre, la barre des 7 000 soutiens vient d’être franchie… Une version intégralement en français est disponible au cours de la campagne grâce à Asyncron (actuellement 505 700 / 65 000 £ et 7 200 soutiens. Fin le jeudi 15 février à 06h00).
Étonnant succès pour Seize the Bean par Quality Beast. Ce jeu allemand sorti de nulle part et qui est le premier projet d’un éditeur allemand lui aussi sorti de nulle part a vu sa dynamique se maintenir la semaine passée au très bon niveau de la précédente. Pas l’ombre d’une baisse, on navigue toujours aux environs d’une grosse cinquantaine de soutiens, ce qui est excellent. Le jeu a déjà financé à largement plus de trois fois, et les 1 500 soutiens sont eux aussi largement dépassés (actuellement 66 800 / 20 000 € et 1 640 soutiens. Fin le jeudi 15 février à 16h53).
La dynamique de la campagne de Dead Men Tales No Tales par Minion Games a été particulièrement chaotique toute la semaine passée, et de surcroît à un niveau de dynamique assez faiblard (de 4 à 27 soutiens au maximum). Pas de négatif, et c’est le principal. Mais à ce rythme, la barre des 1 000 soutiens va être longue à atteindre (actuellement 66 100 / 50 000 $ et 850 soutiens. Fin le vendredi 16 février à 05h00). Juste played du jeu de base à lire par là.
Warriors of Jogu : Feint par Moonsoon Publishing a enfin réussi a atteindre son financement. Ce fut long et pénible, mais c’est fait. Reste que ce n’est pas pour cela que la dynamique a repris des couleurs. Elle est un peu moins en négatif, mais même les jours en positif n’incitent pas à une béate satisfaction avec une moyenne royale de 3 soutiens quotidiens. Le financement est encore très fragile (actuellement 8 300 / 8 000 € et 160 soutiens. Fin le vendredi 16 février à 10h07).
Sans que cela soit dramatique, le rythme a baissé lentement tout au long de la semaine passée pour la campagne de Gentes – Deluxified Edition par Tasty Minstrel Games. Ce sont encore environ 130 soutiens en moyenne qui viennent quotidiennement apporter leur obole, permettant ainsi à la campagne de largement dépasser les 4 500 contributeurs Le jeu est disponible en français intégral (actuellement 260 000 / 40 000 $ et 4 750 soutiens. Fin le samedi 17 février à 06h00).
Petite, toute petite semaine passée pour Isles of Terror par Voodoo Games. On était resté la semaine passée sur une stabilisation autour d’une vingtaine de soutiens, mais ce chiffre n’a pas tenu et la dynamique est tombée au ras des pâquerettes tout au long de la semaine, et même en dessous d’ailleurs. Là aussi, la barre des 1 000 contributeurs va être pénible à atteindre (actuellement 59 000 / 25 000 € et 881 soutiens. Fin le mardi 20 février à 21h00).
La semaine passée a été également très (très) moyenne pour Rambo : The Board Game par Everything Epic. Un début de semaine avec une quinzaine de soutiens par jour, puis une brusque baisse pour se stabiliser nettement en-dessous de la dizaine. On frôle chaque jour le négatif et les 1 000 contributeurs risquent fort de rester à l’état d’espoir si rien n’est fait pour relancer la machine. Quoi qu’il en soit, si l’éditeur pensait s’en mettre plein les poches avec cette licence, c’est a priori raté. (actuellement 75 600 / 50 000 £ et 644 soutiens. Fin le jeudi 22 février à 21h15).
Dicetopia par All Or None Games a, quant à lui, connu des résultats corrects toute la semaine, avec une vingtaine de soutiens quotidiens. Pas de quoi non plus faire péter le Champomy, mais pour le premier jeu d’un éditeur inconnu, de surcroît d’un pays pas particulièrement reconnu pour sa production ludique, on peut dire sans problème que ce n’est pas si mal (actuellement 132 700 / 40 000 SEK et 440 soutiens. Fin le dimanche 25 février à 11h01).
Les 80% du financement ont été dépassés pour Brigantin par Frédéric Lamy. Plus que 2 000 € à trouver, ce qui est tout à fait jouable pour ce petit jeu plein de qualités avec encore un mois de campagne à venir. Rappelons qu’il est en financement sur Ulule et que les « règles » de cette plateforme sont bien éloignées de ce que l’on voit sur Kickstarter. Et 80% sur Ulule après deux semaines, c’est un résultat fort correct ! (actuellement 5 900 / 7 000 € et 148 soutiens. Fin le samedi 3 mars à 23h59).
Vous trouverez une sélection plus importante de projets en cours sur la page dédiée de Cwowd.
Ils se terminent cette semaine
L’insolente réussite de Nemesis Board Game par Awaken Realms ne s’est pas démentie tout au long de la semaine passée, avec une moyenne quotidienne largement supérieure à 500 soutiens. Les 2 400 000 $ ainsi que les 25 000 souscripteurs viennent juste d’être dépassés.
Les 52 stretch-goals débloqués font plus que compléter la boîte de base. Jugez plutôt : outre les traditionnels nouveaux éléments plus ou moins dispensables tels que sculptures alternatives, artbook et autres améliorations de la qualité du matériel, les soutiens vont avoir en plus dans leur boîte le matériel pour un 5ème joueur, pour un mode coopératif, pour jouer du côté des aliens, deux extensions et une troisième en cours de déblocage. Cette campagne serait siglée CMON qu’on ne dirait rien si ce n’est que, contrairement à lui, les précédentes campagnes ne sont toujours pas (complètement ou en partie) livrées. Jeu disponible en français intégral (actuellement 2 418 000 / 50 000 £ et 25 600 soutiens. Fin le mercredi 7 février à 16h59).
La semaine dernière, un intéressant update a permis d’en savoir plus sur le genèse de Valeria : Card Kingdoms – Shadowvale par Daily Magic Games. Il s’avère que le jeu était à l’origine prévu pour être uniquement vendu dans une grande chaîne de magasins aux US. Il a été développé dans l’optique d’initier des joueurs plutôt « casual » et a pour cela pris une base « dégradée » de Valeria : Card Kigdoms à laquelle a été adjointe quelques nouveautés. Ce jeu ayant au final été refusé par la chaîne car « trop sombre », DMG l’a retravaillé et l’a transformé en extension.
La semaine a été plutôt moyenne, on sent que la campagne entre dans son ventre mou. Malgré tout, les 2 000 contributeurs devraient être une réalité au moment où vous lirez ces lignes.
Ah, et un léger détail que j’ai omis la semaine dernière : l’extension disponible en français grâce à Pixie Games (actuellement 69 700 / 15 000 $ et 1 950 soutiens. Fin le mercredi 7 février à 16h59).
Le million de dollars vient tout juste d’être péniblement passé pour la campagne de Hate par CMON. Même en tenant compte des spécificités du jeu, c’est un résultat pour le moins faible. Ce sera déjà bien beau si la campagne arrive à attirer 10 000 soutiens d’ici la fin. Heureusement qu’un petit sursaut se fait sentir ces deux derniers jours, mais pas sûr que le rappel des 48 heures procure l’effet de boost habituel.
Hate est certainement une des plus mauvaises, sinon LA plus mauvaise, campagne de l’histoire de la société. Avec cette particularité qui est que si jamais le jeu s’avère bon au point de devenir recherché il pourrait, du fait de sa relative rareté, se transformer en l’un des meilleurs investissements ludique de ces dernières années (actuellement 1 076 000 / 200 000 $ et 7 760 soutiens. Fin le jeudi 8 février à 00h00).
Deja-vu : Fragments of Memory par Asteria Games s’est tranquillement maintenu autour de la trentaine de soutiens quotidiens tout au long de la semaine passée, avec certes des variations sensibles (à ce niveau, plus ou moins 10 soutiens fait méchamment varier les pourcentages). Le résultat n’est pas fantastique, les 1 500 soutiens ne seront peut-être pas atteints, mais on ne peut pas ne pas remarquer que l’on va aller au-delà de 10 fois les 60 000 HK$ du financement. Peu de projets peuvent en dire autant. News Ludovox par là. (actuellement 548 000 / 60 000 HK$ et 1 230 soutiens. Fin le jeudi 8 février à 15h55).
Une bien belle semaine pour la campagne de Tiny Epic Zombies par Gamelyn Games dont la dynamique a tourné tranquillement autour des 450 nouveaux soutiens quotidiens. Les 20 000 soutiens vont être dépassés sans problème, et la campagne et d’ores et déjà la plus grande réussite de la série des Tiny Machintruc. Et comme à l’accoutumée, les anglophobes attendrons patiemment que Pixie Games sorte le jeu en boutique et en français en même temps que les backers recevront leurs boîtes. (actuellement 698 000 / 16 170 $ et 19 200 soutiens. Fin le vendredi 9 février à 07h59).
Le financement à 20 fois les 10 000 $ demandés est effectif depuis peu pour Neanderthal + Greenland par Sierra Madre Games. Inutile de dire que la semaine n’a pas été mauvaise du tout, avec sa soixantaine de soutiens quotidiens en moyenne. Un très très beau résultat donc, les 3 200 soutiens sont dépassés et les 4 000 sont parfaitement envisageables au final (actuellement 207 800 / 10 000 $ et 3 250 soutiens. Fin le vendredi 9 février à 18h01).
À venir cette semaine
Ca y est, cela semble bien parti pour de bon, la liste des campagnes à venir s’allonge singulièrement.
Lundi 05 février
Worldwide Football par Worldwide Games (Ulule)
Jeu de cartes sur le thème du football. Les retours des divers salons où il a été montré sont plutôt positifs. Just played dans les pipes !
Treasure Mountain par August Games
Des nains sont en compétition pour trouver des richesses dans une mine, sur des mécaniques de pose de tuiles et d’ouvriers.
Prehistory par A-Games
Vous êtes le chef d’une tribu préhistorique et vous allez devoir la faire prospérer en partant à la découverte des environs, la nourriture venant à manquer localement.
Fields of Agincourt par Logos Games
La célèbre bataille de la guerre de cent ans d’Azincourt (où les anglais nous on mis une branlée mémorable, dont d’ailleurs on se souvient) traitée au moyen d’une mécanique de pose de tuiles pour le moins originale.
CO2 – Second Chance par Giochix (Giochistarter)
Reprint légèrement remanié par son auteur du jeu originel.
Planetopia par Mangrove Games
Chaque joueur EST une planète, et se doit d’attirer le plus possible d’habitants. Pour en savoir plus, vous pouvez regarder la vidéo de Davy ici.
A4 Quest et Page Quest par Board & Dice
Un jeu d’aventure solo également proposé en PnP.
Mardi 06 février
Arena Bots par Happy Games Factory
Jeu d’affrontement à figurine en « free for all ».
Samedi 10 février
Beneath par Dark Hand Games
Beneath est un dungeon-crawler compétitif dans lequel des nains doivent creuser une mine et s’enrichir (c’est la semaine visiblement !) pour devenir le Roi du trône de pierre.
Ce PG concerne la boîte de base plus les deux extensions et est porté par Val2partajeux, que nous remercions chaleureusement. Tarifs du PG : Le tarif est de 28 € FdPIn (au lieu de 43 €) et pourrait même descendre à 21.50 € si le nombre de participants monte à 48. Rajoutez environ 7 € pour un envoi via Mondial Relay si vous ne pouvez pas aller chercher votre bien chez Val. : Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette. : Désigne les campagnes conseillées par Gougou69. : Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français. € : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier. : Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement. Les pledges groupés en cours !
Rappel des pledges groupés en cours sur le forum de Cwowd
► Déjà-vu : Fragments of Memory par Asteria Games €
On les attend de pied ferme
On les attend de pied ferme
Légende des symboles utilisés
Le lexique du participatif
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morlockbob 05/02/2018
Bonjour…une trace quelque part d’une VF possible des règles de Endeavor. merci
J’avais pas vu les FAQ de suite… donc je m auto réponds avec une possibilité de versions étrangères à télécharger…
Meeple_Cam 05/02/2018
Qui a commencé cette semaine, nous avons aussi l’extension de Fields of green. Oui, c’est l’extension d’un jeu de ferme, donc j’en parle :). Ce KS intéressera probablement que ceux qui ont pledgé au jeu original en septembre 2016 dernier. Les autres attendront une possible sortie Française, le jeu venant d’être disponible dans nos boutiques sous le nom « Au temps des moissons ». Cette extension rajoute une course de tracteurs ! Alors les autres KS avec des figurines partout, vous pouvez rentrer chez vous. Une course de tracteur, par Uwe !
https://www.kickstarter.com/projects/241478362/fields-of-green-grand-fair?lang=fr