Si l’on accepte assez communément de dire que tous les sports sont des jeux, peut-on en déduire – par un spectaculaire effet de ping-pong proportionnellement inversé – que tous les jeux sont des sports ?

Oui, je lance le débat, avec ma batte de baseball qui fait clic.

Si le sport se définit par le fait qu’un entrainement puisse être pratiqué, qu’une compétition puisse avoir lieu et par l’observation d’effets physiques sur le corps dans le cadre d’une pratique ludique réglementée, alors le jeu de société, à partir d’un certain niveau de pratique, devient un sport. 

Ça vous parait farfelu ? Vous dites juste ça parce que vous étiez la petite tête d’ampoule malmenée par les quarterbacks à l’école ! À moins que vous ne fussiez le capitaine qui draftait les équipes en laissant le gars à lunettes aller dans les cages, faire le poteau d’un côté, avec son cartable de l’autre…

Pourtant le jeu d’échec est reconnu comme sport par le comité international olympique depuis 1999. Les têtes d’ampoules sont devenues des dieux de l’olympe ! Ne manque plus qu’ils fassent un calendrier. Imaginez un peu ça, mesdames… Ou pas. 

En tournoi, les joueurs d’échecs perdraient jusqu’à 7000 calories par jour. Et vous, quand vous jouez à 7 Wonders pour le fun, vous perdez près de 105 calories par heure !

Le cerveau n’est pas un muscle, mais il est pourtant possible de le muscler.

Les grands joueurs de poker ont une bonne hygiène de vie pour tenir le coup sur les longues compétitions. La mémorisation, l’apprentissage, la concentration, ça en consomme de l’énergie. Moi-même quand je jongle pour organiser des soirées jeux hebdo, j’ai l’impression de tenir un entrainement de longue haleine. Et quand les tests s’intensifient (comme ce week-end où j’étais jury au CNJ) je bois beaucoup (d’eau hein), pour maintenir la machine en alerte. Ça vous fait rire ?

Minute papillon. Notre cerveau est immergé dans un liquide à très forte contenance d’eau : le liquide céphalo-rachidien. Ce liquide permet d’apporter les substances nutritives et de drainer, donc d’éliminer, les toxines produites par l’activité cellulaire, à savoir l’activité des neurones. Dans le cas d’insuffisance d’eau dans l’organisme, la quantité de liquide céphalo-rachidien diminue. Un double effet pervers se développe : le cerveau n’est plus correctement alimenté car l’eau n’apporte plus suffisamment d’éléments nutritifs, et les toxines, qui ont du mal à s’évacuer correctement, produisent leurs effets nocifs sur les cellules neuronales.

Le résultat est une altération plus ou moins prononcée des capacités intellectuelles, notamment au niveau de l’hippocampe, région du cerveau responsable de la mémorisation. Et pas besoin de joueur au memory pour faire appel à sa mémoire. Rien que retenir toutes les règles, sur certains jeux, c’est du challenge. Quand bien même, ne me dites pas que jouer à Looping louie n’est pas plus du sport que l’aviron. L’aviron c’est pas du tout fatiguant. Quand vous êtes le type qui parle dans le haut-parleur. 

Bon je vous laisse, y a le coup d’envoi d’Australie-Fidji tout à l’heure et je dois m’échauffer (les cordes vocales)… 

• On a un petit nouveau sur le Vox ! On l’a rencontré au Bruxelles Games Festival (et oui, c’est un petit nouveau Belge en plus !), il s’appelle Simon Pacoret et on aime bien ses vidéos qui permettent de se rendre compte du fonctionnement d’un jeu avec humour et en moins de 5 minutes. Ça s’appelle Alors, c’est facile, et a commencé avec 7th Continent mais il y en a plein les tiroirs !

• Et puisqu’on parle de vidéos courtes et fun, notre Dap national avait travaillé sur un format un peu délirant, elles ne sont pas postées sur le Vox car on estimait qu’il y avait encore du travail dessus. Mais on veut bien vos avis siouplé ! Ça s’appelle le Ludofocus et le premier épisode concernait Black Fleet, le deuxième Medieval Academy. 

• Niveau articles, on vous gâte cette semaine avec l’analyse de Porta Nigra, un coup d’oeil sur la nouvelle version de Through the Ages, le JP de Codenames (décidément, sacré Chvatil !), du Tournay parce que Pearl games, I hate Zombies le petit jeu de BGG, la 1ere extension de Five Tribes et une nouvelle Autopsie de cover un peu particulière (avec l’illustrateur qui décortique son travail) sur le futur Sabordage…

• « Essen, c’est beau, c’est chaud » comme dirait notre podcasteur préféré ! Il continue de dépiler les jeux qu’il vous faut – ou pas – radariser, un à un, avec patience et passion. Ça dure 5 minutes, vous pouvez faire la vaisselle en l’écoutant, bref aucune raison de passer à côté ! L’épisode 5 du Lugeek News c’est ici. Vous trouverez aussi les plans des halls, si vous vous rendez à Essen, c’est utile. 

• Auteur : mode d’emploi ! Vous avez droit à la conférence qui a eu lieu de week-end au CNJ avec Charles Chevallier (auteur de jeux), Nicolas Sato (auteur de jeux itou), Matthieu d’Epenoux (Cocktail Games) et Adrien Martinot (Days of Wonder). C’est tout naturel 🙂

• Et on conclut cette review de la semaine en mettant décidément l’accent sur les nouveautés ! « La Parenthèse : Entretiens avec… » c’est une série d’interviews un peu différentes, où on se promène et on discute librement, ici avec Nicholas Bodart, game designer chez Morning Players. Deux épisodes sur cinq sont déjà en ligne. Vous saurez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais avoir osé le demander… Et le prochain à passer à la casserole s’appelle Matthieu Bonin de Iello, alors stay tuned !

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