LES PETITS JOUEURS #37 : Le pique nique de facteur souris – Dragomino – Anes olympiques
Chaque mois, notre chronique Petits joueurs vous propose plusieurs jeux pour différents âges de l’enfance. Joués entre parents chroniqueurs et enfants.
Maxiloutre : 8 ans, nourri aux cubes en bois par son papa voxien & auteur de jeu, Maxiloutre a commencé à baigner dans les jeux de société dès 2 ans. Jouant principalement à deux avec papa ou maman, il refuse rarement une partie.
Axelosaurus : 5 ans, suit activement son grand frère Maxiloutre dans la découverte des jeux modernes, n’hésite pas à essayer des jeux pour bien plus grand, pour faire comme le frangin.
Roxy : 4 ans. Trop petite pour jouer à la majorité des jeux, mais saute sur les genoux de ses parents dès qu’un jeu est sur la table. Alors, toujours partante pour les jeux de son âge.
Tutur : 8 ans qui a joué avec son papa. Biberonné aux jeux, ses deux parents sont fanas, il les voit jouer depuis la maternité. Il a toujours très envie de jouer aux jeux de grands, d’avoir ses cartes, et de manipuler le matériel. Bon public, il aime à peu près tout.
Le pique nique de facteur souris
Le pique nique du facteur souris est un jeu coopératif de pose de tuiles, adapté d’une série de livre jeunesse, que j’avoue humblement ne pas connaître. On va devoir créer un chemin qui va permettre au facteur souris de délivrer des lettres d’invitation à un pique nique. Les tuiles que l’on va piocher vont nous permettre de créer le chemin, de déplacer le facteur souris et ses amis, et de monter une tente pour se protéger de l’averse. Et oui, car en cas d’averse (sur une tuile), il faut rentrer à la maison. Or le temps est compté, car les invitations doivent être remises avant que la nuit ne tombe (là aussi représentée par des tuiles). Plus de détails sur le fonctionnement dans le ludochrono.
Évidemment, on ne peut que penser au Trésor des Lutins quand on joue à ce jeu. On retrouve le fait de créer un chemin avec des tuiles en passant par des points de passages, et surtout la même cible, un peu à partir de 4 ans. Mais là où le Trésor des Lutins était très épuré, le facteur souris propose plus de choses. D’abord les effets des tuiles qui sont assez nombreux. À cela on rajoute le fait que certaines cases du plateau sont interdites. Et que les dos des tuiles donnent des indications sur ce qu’il y a derrière. Et que certaines tuiles reviennent dans la pioche et qu’il faudra se rappeler où elles se trouvent, sauf quand on devra secouer la boîte. Ah, et je vous ai aussi dit que l’on pouvait choisir de garder une tuile plutôt que la jouer ? Que le plateau était recto-verso ? Bref, cela fait beaucoup de choses en plus. On pourrait se dire ok, une version plus riche du Trésor des lutins, dans une plus petite boîte en plus, c’est chouette ça. Et quelque part oui… mais alors pas à partir de 4 ans. Tous ces éléments font beaucoup trop de choses à gérer pour Roxy, qui a du mal à profiter de toutes les règles et à vraiment voir ce qu’elle peut faire ou pas. Le fait de mettre une tuile de côté est aussi trop difficile à jouer, même si c’est nécessaire. À cet âge là, c’est probablement dépendant des enfants, mais il faut le noter.
De plus, le jeu propose une extension avec un dragon qui nous court après et auquel on doit échapper. Bon, conceptuellement j’ai un peu du mal avec l’idée derrière : si on fuit le dragon, c’est parce qu’il est enrhumé et qu’il pourrait brûler les lettres par accident, et puis il n’est pas invité au pique nique. Je ne suis pas certain du message passé ici. Reste que l’on rajoute encore une couche de règles, ce qui n’est pas grave car on peut s’en passer. Par contre le tri des tuiles à chaque partie est un peu pénible.
La cible de 4 ans me paraît donc discutable. Pour plus âgé, je pense que le jeu marcherait mieux.
Paradoxalement, le plateau est aussi un peu étriqué, et on a peu de choix quant au chemin que l’on va faire, et les parties vont toutes un peu se ressembler.
Je ne suis donc pas complètement convaincu par ce facteur souris, donc le design global me laisse en plus assez froid. Je garde mon Trésor des lutins, mais si vous trouvez ce dernier un peu trop simple, peut-être que ce jeu là vous plaira.
Aujourd’hui avec Axelosaurus, on vous parle de Dragomino. C’est loin d’être une nouveauté (2020), mais nous n’avions jamais traité le jeu dans nos colonnes des Petits Joueurs, mais nous en parlions dans ce test. Le jeu s’est installé instantanément comme un classique, après avoir gagné l’As d’or et le KinderSpiel la même année.
Alors que dire sur ce jeu. Oui c’est la version enfant du désormais célèbre Kingdomino, et l’adaptation pour les plus petits est plutôt très bien faite. C’était loin d’être gagné puisque Kingdomino est déjà accessible dès 7 ans environ. Il fallait donc aller chercher une tranche encore plus jeune tout en restant intéressant.
Les coups sont assez évidents pour que l’enfant arrive à voir facilement comment scorer. Même si pas mal soumis à la chance du tirage, le jeu fait bien son office avec le sentiment de construction et donc des options de jeu qui progresse petit à petit. Les enfants prennent plaisir à récupérer les tuiles, mais surtout éprouvent un sentiment d’excitation à l’idée de révéler le verso du jeton et de découvrir si oui ou non un dragon est présent. Les points réellement scorés en fin de partie sont assez mineurs pour l’enfant, le jeu est vraiment de découvrir les dragons tout le long de la partie.
Au final, je recommande auprès des enfants de 4 à 5 ans, mais dès 6 ans, ils pourront aller lorgner du côté de la version classique Kingdomino.
Avec mes deux enfants Maxiloutre et Axelosaurus, nous nous sommes initiés à une partie d’ânes Olympiques. J’avais pour l’instant fait l’impasse sur les autres jeux de l’éditeur « Le jeu Français », qui fait des jeux Made In France, au coût élevé, mais celui-ci me faisait un peu de l’œil, alors nous avons tenté notre chance.
Il s’agit d’un jeu de parcours, dans lequel on lance des dés, qui nous indiquent quelles valeurs d’une carte à déclencher, et ainsi nous avancerons sur le parcours, et le premier joueur à atteindre la ligne d’arrivée remporte la partie. C’est classique, mais pas de soucis pour un jeu enfant.
Côté édition, c’est plutôt bien illustré, et il y a vraiment beaucoup de cartes, mais j’y reviendrai.
On choisit une carte parmi 3, qui représente 6 effets différents selon les 6 faces des dés, puis on lance un dé pour savoir quels effet de la carte on active. Puis on défausse sa carte et on en révèle une nouvelle, et ainsi de suite. le système de jeu est compliqué pour rien. Le jeu nous offre une illusion de choix entre les cartes, alors qu’au final tout se joue aux dés. On comprend l’intérêt puisque plutôt que de juste subir un dé à 6 faces, on va un peu pouvoir choisir quelles faces de dés on aura. Un peu comme choisir son dé. Le soucis c’est que pour cela, on a un tas de cartes ÉNORME, qui oblige une manipulation constante entre piocher, prendre, défausser à chaque tour. C’est pénible, et c’est forcément le parent qui s’y colle, les enfants ne pensant pas à rafraîchir la pioche. C’est dommage car l’idée sous-jacente était bonne, mais sa réalisation pêche. Il suffisait pourtant que chaque joueur ait 3 cartes différentes assez typées devant lui pour toute la partie, et au début de son tour choisit quelle carte est celle qu’il utilise. Ou mieux, on utilise 3 dés différents et cela suffit à l’ensemble de la partie… Bref, une idée qui semble ne pas être allée au bout pour garantir une bonne ergonomie.
Passons au plateau de jeu, qui comporte de nombreuses cases à effet. Cela fait beaucoup trop à expliquer aux enfants dès le début, d’autant que les deux premiers tiers du plateau sont avalés en 2 ou 3 tours maximum, notamment avec la fausse bonne idée de la carotte, qui permet de doubler son score si on n’est pas en tête, permettant ainsi d’avancer jusqu’à 12 cases d’un coup… Mais outre ces règles trop vite apprises et déjà passées, on rentre alors dans le dernier tiers du jeu : la boue. Cette zone du plateau fait qu’on ne peut pas avancer de beaucoup de cases d’un coup. Un mécanisme utilisé pour rattraper le retard. Alors là je dis oui, mais non ! Car oui on se rattrape, mais c’est l’enfer pour avancer dans cette zone. On avance de case en case, et c’est sans compter tous les coups de sabots que donnent les adversaires pour nous faire reculer d’une case. Nous avons littéralement passé 20 minutes rien que dans les 3 dernières cases du plateau, à tenter de lancer le dé pour avancer, avec beaucoup de chance d’une pauvre case, tout ça pour etre anéanti le tour suivant par un adversaire qui nous fait reculer. Ce n’est ni drôle pour les adultes, ni amusant pour les enfants. C’est juste un calvaire à lancer un dé pour avoir un coup de chance, même les petits chevaux provoquent plus de plaisir car au moins on avance… Bref, ça ne génère que de la frustration.
Cette partie a été la dernière pour les enfants. Désolé, mais c’est un grand non de notre côté, enfants et parents.
morlockbob 30/10/2024
Le facteur a été prêté à l’école et même ressenti, beaucoup trop de choses à gérer