La revue de la semaine du 18 novembre

En fin de semaine, on vous donne rendez-vous dans cette rubrique. Petit ajout, désormais dans : Sur le Grill, on parle des jeux découverts dans la semaine, dans un format rapide et condensé, ce qui n’interdit pas d’y revenir plus tard dans un Just Played.

Les brèves concernent les annonces marquantes de ces derniers jours, les rééditions, ce qui est passé dans notre radar. On jette un coup d’œil sur les festivals, les prix ludiques, mais aussi ce qui se passe hors du jeu, parce qu’il n’y a pas que le jeu dans la vie. Sans oublier le Quizz de Grovast, le dernier cette fois.

On termine sur les articles de la semaine, ce qui est passé sur Ludovox à l’écrit ou en vidéo, et ce que nous vous proposons la semaine prochaine. 

 

Sur le Grill

il faut cultiver son jardin

Nous sommes les jardiniers du roi qui, comme tout monarque, a ses exigences. The Gardeners est un jeu de pose de tuiles en temps réel et coopératif. Tous en même temps, on doit poser des tuiles dans un carré de 6*6. Comment ? Au début de la manche, un joueur a tiré une carte avec une condition, les autres joueurs connaissent le type de condition, mais pas la condition elle-même. Aux joueurs de se coordonner pour réaliser les désidératas du souverain. Ils peuvent enlever une tuile et la proposer à un autre joueur, en espérant qu’il ait compris. 

Cela semble simple ? Sur le papier, ça l’est, mais ajoutez à cela qu’une fois la condition réalisée, un autre joueur tire une nouvelle carte qui s’ajoute à celle en cours, ça devient de suite plus complexe. Puis une troisième. Encore. Le but du jeu est de marquer le plus de points en 15 minutes, oui parce que ce pervers autocrate nous met sous pression en plus.

 

 

Si la première condition peut être rapidement comprise (ok, je vois que tu mets tous les bancs au milieu du carré, compris), dès la deuxième, ça devient compliqué, car elles interagissent entres elles : en plus de devoir être au centre, nos bancs doivent avoir un arbre violet en ligne de vue.

L’auteur de Magic Maze s’amuse avec nos nerfs, conscient de la difficulté, Kasper Lapp nous propose une graduation avec pas moins de trois exercices avant de nous jeter dans le grand bain, ainsi on ajoute doucement de nouvelles cartes et notre carré passe de 4*4 à 5*5 puis 6*6. Le genre de jeu assez vite clivant, et qui ne conviendra pas à tout le monde, en revanche ceux qui baignent dans la gestion du stress peuvent apprécier le projet ludique. On en reparlera plus en détail dans un article dédié.

 

Orichalque : Oriclaque ?

Quand j’ai vu la boite, ça ne m’a pas vraiment donné envie d’y jouer, sans savoir pourquoi, peut-être le personnage au centre de la boite, ou l’univers. Pourtant Orichalque est plutôt original avec sa mécanique bien tendue. Le but du jeu est de marquer 5 points de victoire, c’est une course, c’est à dire que quand cela arrive le jeu se termine immédiatement. Plus de règles en vidéo.

C’est un peu étrange de le dire comme ça, mais Orichalque c’est un 4X, mais uniquement sur son plateau. À son tour, le joueur actif prend une des cartes de la rivière avec la tuile présente dessus. La tuile sera placée sur son territoire, adjacente à ses autres tuiles (de l’exploration), et la carte permet de faire une action : construire un bâtiment, ou un médaillon d’orichalque (1 point de victoire), un temple (un point de victoire) etc, produire de l’orichalque pour chaque mine présente sur son plateau, ou des soldats avec ses camps, et la dernière action c’est combattre un monstre. 

 

 

Celle-ci ne se fait jamais avec les autres joueurs, mais sur son plateau, certaines tuiles viennent avec des monstres mythiques qu’il faudra tuer à coup de dés : un dé, plus autant d’Hoplites que l’on envoie au combat.

Le placement de ses tuiles est important, trois tuiles d’un même type de terrain permet de faire venir un Titan. Deux avantages à cela : chaque Titan a un pouvoir à activer, et c’est également un point de victoire, mais attention ils sont versatiles et peuvent aller sur le plateau d’un autre joueur. On peut aussi construire des temples qui donnent un point de victoire. Une fois par tour, on peut rejouer une action (moyennant la dépense de ressources).

Simple à expliquer, hypertendu, l’interaction n’est pas sur les plateaux adverses, mais n’allez pas croire qu’elle n’existe pas pour autant, chaque choix doit être mûrement réfléchi, car la fin arrive de manière très sèche. Petit détail que j’apprécie beaucoup, les plateaux sont double face, une facile et une plus complexe, que l’on peut mixer, ainsi vous pouvez jouer avec votre enfant.

En bref

Puerto Rico de Andréas Seyfarth, c’est un peu un vénérable, un grand ancien (20 ans déjà), le genre de jeu qui pour certains ne prend pas de ride, et reste bon malgré les années. Mais c’est aussi Puerto Rico qui a lancé la polémique de ces jeux qui parlent de colonisation, un mot pour dire que l’on a exproprié les habitants d’une terre pour s’accaparer leurs richesses, et plus si affinités. Il ne s’agit pas de réécrire l’histoire, elle nous appartient, qu’elle soit belle, ou moins belle. mais au moins de ne pas l’enjoliver.

Je peux jouer avec des thèmes qui peuvent être problématiques, mais j’apprécie que l’on ne prenne pas les joueurs pour des imbéciles, et quitte à choisir ces thèmes là, autant les présenter, les contextualiser. Un peu comme le fait Wendake de Danilo Sabia, qui nous présente les différents indiens, les coutumes, le commerce avec les visages pâles, qui au passage, refilaient la variole gratuitement 🙂

 

Ravensburger sort une nouvelle version : Puerto Rico 1897, celle-ci s’éloigne de ce passé colonial,. En effet, l’histoire se passe une fois que le pays a obtenu son autonomie, nous jouons des travailleurs et non plus des colons. J’avoue que connaissant le jeu, je verrai toujours des esclaves et des plantations de coton.

Si en 2022, on peut décoloniser notre imaginaire et proposer d’autres thèmes plus originaux, je prends. Maintenant est-ce que changer le thème d’un jeu est pertinent, ça se discute.

 

Au fait qu’apporte cette nouvelle version ?  

BdPhilou chroniqueur sur le blog Geeklette.fr est un grand fan du jeu, il annonce en avoir fait plus de 200 parties. Il fait le tour de la question et nous présente cette nouvelle version avec ses changements et ses ajouts dans son article.

 

Ces jeux qui nous laissent volontairement dans le brouillard

Acariâtre s’est posée la question de ces jeux qui dissimulent la progression des joueurs et joueuses, quand on ne sait pas avant la fin de la partie qui est le prétendant à la victoire. Un bon moyen pour tenir en haleine, mais n’y a t’il pas un risque de décrochage si on ne sait pas où l’on en est ?

Quel est l’intérêt ludique de cet élément mécanique ? Pour le savoir lisez le dossier 🙂

Les prix ludiques

Au Portugal, depuis 2006, le Jogo do Ano récompense des eurogames aux mécaniques exigeantes. Étaient nommés : Arko Nova, Golem, Messina 1347, Coffee Traders et Imperial Steam. c’est ce dernier qui remporte le prix.

 

Imperial Steam est un gros jeu de Alexander Huemer, qui est sorti ce mois-ci en français, localisé par Super Meeple. Nous en reparlerons très bientôt.

 

La sélection Double 6 prix du public de la ville de Saint Herblain est dévoilée

 

 

  • Akropolis de Jules Messaud, illustré par Pauline Détraz et édité par Gigamic
  • Complices de Antonin Boccara, Jules Messaud et Arthur Anguilla, illustré par Pauline Berdal et édité par OldChap Games
  • Cubosaurs de Fabien Tanguy, illustré par Kristiaan Der Nederlanden et édité par Catch Up Games
  • Paquet de Chips de Mathieu Aubert et Théo Rivière, illustré par Hervine et édité par Mixlore
  • Pas vu pas pris, de Phil Vizcarro et Amine Mohamed Rahmani, illustré par Sylvain Aublin et édité par Letheia Games
  • Sea Salt & Paper, de Bruno Cathala et Théo Rivière , illustré par Pierre-Yves Gallard et Lucien Derainne et édité par Bombyx

 

Le résultat sera connu lors du Festival des Jeux de Saint-Herblain, les 11 et 12 février 2023.

 

Quoi de neuf cette semaine ?

Cette semaine, retour de l’actu du participatif, construction d’un parc à dinosaures avec des dinosaures dedans bien sûr avec Dinosaur Rawr’n write. Umberling nous relate, sans spoil, une enquête dans l’univers de Batman avec la mécanique de Détective. MeepleCam a emprunté la ligne ferroviaire qui accueille le train le plus rapide du monde, le Shinkansen.

La semaine prochaine ?

Nous parlerons de wargame la semaine prochaine, mais également de Sleeping Gods, de La Bête et de World Championship Russian Roulette.

Avez vous lu ?

Woodcraft de Vladimir Suchy est annoncé en français pour févier 2023, en attendant vous pouvez relire l’article de Umberling.

 

 

Quizz

Grovast nous a proposé le temps de dix épisodes de trouver l’intrus parmi 8 boites de jeux, il fallait se triturer les méninges pour trouver ce qui les rassemblait tous, et en déduire l’intrus. Toutes les bonnes choses ont une fin, c’était le dernier épisode.

 

 

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