Galactic Cruise de Dennis Northcott, Koltin Thompson, et T.K. King a commencé sa vie publique sur Kickstarter en 2024 quand son éditeur Kinson Key Games a rencontré un certain succès : 8 000 contribs et 807 000 Dollars rassemblés. Il arrive chez nous très bientôt localisé par Super Meeple – l’éditeur spécialisé dans les gros Euros a annoncé ouvrir les préco pour mi-août (avec un brin de retard). 

On en parlait déjà dans cette news et la bête était aussi dans l’article de Shan sur les jeux de la Gencon. 

La croisière s’amuse ?

Vous n’avez jamais rêvé d’organiser des croisières de luxe pour clients ultras riches en manque de sensations ? Et bien voilà. En tant que PDG, vous devez vous assurer que votre entreprise soit rentable, mais aussi attirer les clients qui correspondent le mieux à votre croisière. Voilà le pitch de Galactic Cruise – l’astrocapitalisme a de beaux jours devant lui.

Pour réaliser nos objectifs, à notre tour, on va placer un de nos meeples sur un des lieux du plateau pour réaliser les actions qui seront du genre construire des développements, acheter de la publicité ou des ressources, acquérir des plans de construction pour ensuite bâtir une fusée ou bien encore recruter des ouvriers experts. 

On peut aussi décider de rapeller tous les ouvriers que l’on a placés sur le plateau, on gagnera des revenus en faisant cela.

Dernière option : lancez l’un de nos vaisseaux dans l’hyperespace avec nos touristes à bord. Nous aurons besoin d’un de nos pilotes et des ressources pour nourrir nos clients et leur permettre de respirer (haaaa l’oxygène, sympa ça), mais aussi tout le carburant nécessaire au vol. Il faudra donc bien calculer le temps de ce voyage spatial, car votre pilote ne sera plus disponible jusqu’au retour de la fusée.

Crédit photo : T.K. King BGG

La pose d’ouvriers non bloquante est tendance

Si le lieu où vous placez votre ouvrier est déjà occupé par celui d’un autre joueur, vous le rendez à votre adversaire qui pourra bénéficier d’un bonus au choix sur son plateau. On retrouve cette mécanique de “bump” dans Apiary et surtout dans des titres de Lacerda, j’ai nommé The Gallerist ou House of Fado sorti dernièrement. 

L’ouvrier ainsi placé va pouvoir réaliser deux actions, celles présentes sur le lieu ou celles connectées à un autre lieu, en ayant préalablement réalisé un développement et placé un de ses jetons rouages, et, si vous n’en avez pas, vous pouvez utiliser ceux des autres, mais il faudra les rémunérer (et oui rien n’est gratuit en ce bas monde) et cela en fonction de votre réputation.

Crédit Photo : Devon Boyle BGG.

Une interaction différente qui conviendra à celles et ceux qui n’aiment pas la pose trop bloquante, présente aussi sous forme de course, puisque nous aurons des objectifs qui ne disparaîtront pas une fois qu’un joueur l’a réalisé, mais deviendront plus difficiles pour le suivant (un peu comme les médailles de Fédération).

Et ce n’est pas tout, vous avez une réserve commune de ressources dans laquelle vous pouvez vous servir. Mais en choisissant de la remplir vous allez gagner de précieux crédits et même de la réputation. Mécanique qui nous évoque Arborea. 

En plaçant des éléments sur le plateau commun, vous videz votre plateau perso, ce qui permet de construire un moteur de jeu, de stocker plus de ressources, etc. Vous avez aussi des cartes Agenda qui vous permettent de jouer des actions plus puissantes ou peuvent être défaussées pour une ressource. Bref, le jeu vous offre des possibilités pour vous en sortir.

Crédit Photo : Board Game Shots BGG

Côté matos, l’éditeur n’a pas fait les choses au hasard. On trouve tout d’abord une cover visuellement attrayante, avec une illustration signée Ian O’Toole qui, sur son seul nom, est capable d’attirer grand nombre d’amateurs d’Eurogames. Un premier contact avec le jeu qui nous montre cette fusée prête à partir et suggère les différentes étapes de sa conception. De ce que l’on peut en voir et en lire ici ou là, la boîte est grande, peut-être un peu trop si l’on ne détient que le jeu de base. Mais le tout semble bien organisé grâce à son insert. 
Les composants surtout, sont soulignés par la grande majorité des retours pour être de très bonne qualité : pions en bois sérigraphié, plateaux double couche avec une iconographie claire, cartes en finition lin, plusieurs éléments avec des découpes pratiques… Ian O’Toole ne signe pas n’importe quelle production. Le plateau principal semble grand et lisible, bien que le plateau secondaire soit plus chargé. 

Galactic Cruise est un jeu où le timing et la planification sont primordiaux. Dans quel sens réaliser les actions, à quel moment, aller plus vite que l’adversaire, etc. Comme nous l’explique Barda dans son reportage sur le PAX Unplugged : “Malgré cela, il rate pour moi la partie interaction, mais c’est mon goût ! L’interaction est 100% positive : jamais personne ne vous empêchera d’aller sur un emplacement. Vous donnerez seulement de temps à autre des bonus à vos adversaires.”

Crédit Photo : Paul Wilson BGG.

Un Lacerda like ?

Dans sa Review sur BGG un fan de Lacerda le compare à certains jeux du fameux auteur. La piste de réputation fonctionne comme dans Lisboa ou The Gallerist par exemple. Nous l’avons vu avec la mécanique de « bump ». Il le rapproche aussi de Kanban EV où l’on construit des voitures à base de plans. Toutefois, malgré ces similitudes évidentes, on ne va pas jusqu’à y voir une simple adaptation d’un titre de Lacerda sans inspiration. Galactic Cruise va surtout différer sur le fait qu’il est plus indulgent ; le gameplay se veut plus lâche et permissif. À vous de savoir si c’est une qualité ou un défaut.

Pour info, le jeu sera disponible dans sa version de base, mais vous pouvez aussi acquérir des extensions : Innovations et Adaptations ajoutent de nouveaux segments de fusées, des modules augmentant la variabilité, etc. Seront disponibles aussi des ressources en métal ainsi que des plateaux joueur en néoprène. 

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