C-Cross : hêtre ou ne pas hêtre ?

Quelque part dans un petit village du beaujolais, un auteur lutte encore et toujours pour mener à bien son projet machiavélique : tenter de faire découvrir au monde entier son jeu ! Faites rentrer les enfants à l’intérieur de vos maisons, prévoyez des stocks de nourriture, construisez un abri anti-atomique : le C-Cross est une véritable pandémie qui déferle sur les continents…

 

Un chouette* coffre au trésor!

« Que faisons-nous ce soir Cortex ? La même chose que tous les soirs Minus, tenter de conquérir le monde ! ». Et pour cela, l’éditeur Clemens Gerhards a mis les petits plats dans les grands en proposant un luxueux plateau de jeu en bois massif (du hêtre !). Sur celui-ci sont gravés des emplacements délimitant l’espace de l’affrontement ludique (malheureusement aucun petit « picot » pour maintenir les pions, ceci pour améliorer le rendu visuel), et pouvant accueillir des morceaux de bois en forme de C (aucun rapport avec le nom du jeu bien entendu) aux couleurs blanches et vertes. Un petit sachet en tissu contenant des pions (également blancs et verts : comme quoi, la vie est bien faite) trône également dans la boîte.

 

* Les habitants de Saint Just d’Avray (village dans lequel réside l’auteur) sont surnommés les chouettes.

 

     

Une vue du matériel impeccable et de la boîte qui l’est moins…

 

Parlons justement de cette boîte… C’est pour moi le gros point noir du matériel, car elle ne rend pas hommage au reste des composants du jeu, et dénote complètement dans le visuel global. Pourquoi ne pas avoir opté pour un coffre en bois avec fermoir métallique ? C’est probablement pour ne pas faire gonfler d’avantage le prix de l’objet ludique (60 euros tout de même), mais c’est vraiment dommage… Du coup, on est entre deux chaises avec un matériel classe pour un contenant qui l’est beaucoup moins. Pour ma part, j’avoue espérer une version moins onéreuse en plastique, certes moins prestigieuse, mais également plus accessible au commun des joueurs.

 

Pousses-toi de là que je m’y mette !

Ludovic Gimet nous propose un jeu dit de connexions, bien que je trouve le jeu plutôt orienté placement et prise de territoires : le but est néanmoins bien de créer une liaison entre deux bords du plateau avec ses propres pièces en bois. Pour cela, il faut prendre le contrôle des différentes zones à l’aide de ses pions, sachant qu’on peut poser de 1 à 2 pions à son tour de jeu (pour peu qu’ils soient positionnés de manière adjacente et sur deux zones différentes si on choisit la deuxième option).

Les blancs à l’ouverture (on ne pose qu’un pion en début de partie).

 

Dans le cas où on parvient à placer trois pions à sa couleur dans la même zone (pouvant en contenir cinq au maximum), victoire, nous pouvons déposer notre fameuse pièce de bois en forme de C !

 

Première pose de C.

 

 

Après un rude combat de tranchées sur la bande centrale du plateau, les blancs sont en position de placer leur première pièce, ouvrant ainsi les hostilités. Cependant, on constate que les verts sont également très bien placés pour faire de même, même si leur adversaire a judicieusement placé ses pions sur les zones qu’il convoitait.

 

 

 

 

 

 

Du coup, rien de plus simple que de remporter la partie ! Sauf que l’originalité du jeu réside dans le fait que acquérir une zone où sont présents des pions adversaires donne lieu à une contre-partie… Mais pourquoi est-il aussi méchant ?! Pour tout pion à la couleur de votre opposant ludique que vous retirez du plateau, il va falloir pouvoir offrir en sacrifice des pions de sa propre couleur, quelque soit sa position. Hop, vos pions deviennent des pièces adversaires, pouvant par la même, renforcer sa position dans une autre zone.

 

Le contre des verts.

 

 

 

La réaction des verts ne s’est pas fait attendre, et ils s’emparent à leur tour d’une zone du plateau. Malheureusement pour eux, un pion blanc était placé sur cette zone, et il va leur falloir offrir une compensation à leur adversaire.

La chose est peu aisée, et après de longues hésitations, les verts décident d’affaiblir leur position dans l’axe du plateau de jeu : cela est risqué car les blancs ont maintenant une possibilité de se développer sur cet axe…

 

 

 

 

 

Et là, vous saisissez toute la subtilité du jeu : savoir quand remporter une zone sans trop avantager votre adversaire, qui fourbe comme il est, pourrait en profiter pour se diriger vers la victoire. Ainsi, on se retrouve à alterner des coups offensifs et des coups défensifs.

 

Victoire des blancs.

 

 

Les blancs l’emportent !

Ils ont bien su exploiter l’opportunité offerte par les verts, et ont accentué leur pression sur la largeur du plateau.

Les verts auront tout tenté pour revenir dans la partie en rassemblant leurs forces en bas à gauche du plateau, mais il était trop tard.

 

 

 

C-cross, C la classe !

C-Cross est une véritable petite pépite ludique : parties rapides, dynamiques, fluides et nerveuses (propices au format tournoi, comme on a pu le constater au festival des jeux des Vendanges Ludiques de Saint Vincent de Boisset (42) en septembre 2015), un matériel de qualité (non, je ne remettrai pas une nouvelle fois en cause l’emballage) et une règle aux petits oignons.

La durée des parties, de l’ordre de 15 à 20 minutes, fait qu’on a immédiatement envie de prendre sa revanche (personnellement, je conseille de régler un affrontement au meilleur des trois manches). Dans la catégorie des jeux abstraits, il a tout ce qu’il faut pour s’afficher au côté des meilleurs, sur le devant de la scène ludique.

J’espère simplement qu’il se renouvelle suffisamment et que les tactiques envisageables soient variées : mais après une vingtaine de parties à mon actif jusqu’à présent, pour l’instant, c’est du tout bon et on en redemande !

Vous savez ce qu’il vous reste à faire si vous n’avez pas encore eu l’occasion de vous y frotter… Et si après l’avoir essayé, vous décidez de l’adopter, rendez-vous sur le site de Clemens Gerhards ( > acheter C-Cross ) ou contactez l’auteur sur son blog ( Joindre Ludo le Gars ).

 

 

Si vous êtes intéressé par le développement de ce jeu, ne ratez sous aucun prétexte, les carnets de conception de C-Cross sur le site de son auteur :

De la genèse à l’édition, partie 1

De la genèse à l’édition, partie 2

De la genèse à l’édition, partie 3

De la genèse à l’édition, partie 4

 

  

C-Cross

Un jeu de Ludovic Gimet
Edité par Clemens Gerhards
Date de sortie : 09-2015
Pour deux joueurs seulement
A partir de 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 25 minutes

 

Merci à GraphLSD pour les photos et illustrations de l’article

 

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3 Commentaires

  1. morlockbob 21/04/2016
    Répondre

    très beau travail… mais effectivement il faut être fan de jeux abstraits pour se fendre de 60e. En tous cas, tu as bien fait de mettre ce jeu en avant

  2. Djinn42 21/04/2016
    Répondre

    Ludo le Gars et l’association de Saint Just d’Avray sont à Saint Vincent de Boisset (42120) samedi de 14h à minuit. Il y aura certainement un C-Cross ou deux qui traînent.

  3. Alendar 24/04/2016
    Répondre

    Précision de l’auteur en ces lieux, avant mise à jour du lien dans l’article: si vous souhaitez un C-Cross dédicacé, il est préférable de passer par ICI (commander C-Cross)

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