À quoi tu joues ? Bubbly – Lying Pirates – Mega jackpot – Mixart – Pan Am – The Same Game – Umbrella

« À quoi tu joues ? » se veut mensuelle. Une rubrique alimentée par notre équipe de vaillants chroniqueurs, mais aussi la rédaction. 

On peut parler des jeux que l’on a découverts au détour d’un salon, ou dans un bar à jeux, à la maison, entre amis. Cela peut être des nouveautés, les jeux tout chauds sortis du four, mais aussi des jeux plus anciens qui reviennent sur nos tables, ou d’autres qui selon nous méritent un petit coup de projecteur. Des jeux qui nous ont enflammés ou au contraire refroidis.

« À quoi tu joues » se présente comme un format court et punchy, condensé et basé sur le ressenti. Ce qui n’interdit pas d’y revenir plus tard dans un Just Played ou un Test, quand le temps nous le permettra.

Le Just Played quant à lui est un format de décorticage, d’analyse, qui nécessite plusieurs parties et de longues heures de travail en amont.

 

Pan Am

 

Jeu du collectif Prospero Hall (Vilainous/ Goonies/Dents de la mer…), cette commande (?) rend hommage à la célèbre compagnie aérienne. À la base, c’est un peu comme Les Aventuriers du rail : on collectionne les cartes destination pour relier deux points et on utilise différents avions selon la distance. Le jeu s’éloigne de son « modèle » grâce à quelques subtilités. Chaque tour voit un événement auquel il faut prêter une oreille attentive. Suivant un ordre balisé du plateau, on pourra construire un aéroport (partir d’où on veut), acheter des destinations, un meilleur avion (pour de plus grandes distances), se placer pour réaliser des vols et prendre des cartes bonus assez puissantes (trajet gratuit, amélioration d’avion…).

Pan am est un joueur fantôme qui achète certaines lignes. Et si à votre tour, vous décidiez d’investir dans les actions de Pan am (les PV de fin de partie) ? La bourse qui s’occupe des prix des actions est par contre assez sage, et, contrairement à un Back Friday (F. Friese), on n’a pas vraiment senti la pression du marché. Placement, surenchère (on peut virer un pion placé en payant plus cher), validation de trajets, observation de ceux qui restent plus le jeu avance, il y a de quoi faire. On aurait aimé que les pays et leur lignes aient une singularité car finalement Paris ou Tokyo, ce sont juste des noms (peut-être cela aurait-il compliqué le déroulement?). Le livret est superbe, collant à l’époque et le jeu, s’il n’est pas expert, n’est pas non plus de tout repos.

Prospero Hall parvient une fois encore à proposer quelque chose avec une certaine originalité. Dommage que PH n’ait pas (pu?) poussé un peu plus loin certains mécanismes. Le baptême de l’air est néanmoins à tenter.

 

-Morlockbob

Un jeu de Prospero Hall
Edité par Funko Games

Lying Pirates

Tu as envie de claquer 120 € pour jouer au Perudo, c’est possible. Le KS dans toute sa splendeur, surproduit et clinquant, avec ses gobelets en bambou, son plateau magnétique, ses dés gravés, ses pièces métal et ses cartes vernies dorées. Pfiou, ça en jette ! Tout ça pour lancer des poignées de dés… Tout comme le Perudo, on agite son gobelet, on regarde les valeurs et on parie. Combien de 2 autour de la table ? Là où le jeu va plus loin (faut quand même un plus) c’est que le résultat des enchères induit un combat entre les capitaines, une avancée de navire sur le plateau et l’effet de la tuile sur laquelle le bateau s’arrête. Ces tuiles sont magnétiques et on peut donc créer son parcours à chaque partie. Les effets sont multiples, bénéfiques ou non. On peut gagner des membres d’équipage comme en perdre. Des cartes sont là pour contrer les événements, aider ou attaquer. Cela reste bien entendu un jeu de hasard, et il vaut mieux y jouer nombreux.

On pourra pester sur l’inutilité de tout ce décor et le coût du jeu, mais il n’empêche que l’immersion et l’amusement sont là. Si votre salon recèle un coffre au trésor, vous pouvez vous laissez tenter.

-Morlockbob

Un jeu de Lucas Vagner, Mikaela Hård, Misha Ahmadi
Edité par Nordic Pirate Games

 

Umbrella

Des chorégraphies et des parapluies. Chaque joueur a seize jetons parapluie bien rangés et en carré s’il vous plaît. Pour l’emporter il faut faire des patterns, des schémas, avec des parapluies d’une même couleur (et varier les couleurs de schéma en schéma bien entendu). Et si vous remplissez un schéma, vous l’envoyez chez votre adversaire !

Mais à son tour, on prendra surtout un parapluie d’une des réserves devant soi, au centre de la table, ou à droite ou à gauche de soi. Mais la provenance du parapluie pris a une incidence : il faut également faire glisser ce parapluie dans notre chorographie par l’endroit où on l’a pris, et pousser un parapluie du côté opposé du carré ! Le système de jeu est malin mais il ne procure que peu de sensations : on est dans l’optimisation brute, à compléter schéma après schéma, à tenter de prendre l’autre de vitesse et à viser des bonus si l’on a de la variété dans notre scoring. La prise de décision est très opportuniste car très diluée. Dommage, car j’avais envie d’aimer ce système à la Onitama qui propose d’offrir aux adversaires ce dont on se débarrasse.

Au final, je retiens que l’effort de projection lié à l’accomplissement de mes objectifs aura été surtout un peu laborieux – pas au sens de la difficulté de réaliser l’objectif, mais plus au sens de “ça manque de fun, cette histoire”. Sans doute que le jeu ne m’a pas parlé parce qu’il ne propose pas de moment où les sensations varient trop, ou explosent.

 

-Umberling

Un jeu de Benoit Turpin, Flavien Dauphin
Illustré par Vincent Dutrait
Edité par Lumberjacks Studio

 

The Same Game

Nommé dans la long list du Spiel des Jahres, ce jeu des similarités ressemble curieusement à un jeu du même auteur : Wavelength / Longueur d’onde sous nos latitudes. Dans The Same Game, il faut, coopérativement, trouver un critère parmi un certain nombre qui vient lier deux objets. Par exemple, entre une boîte d’antibiotiques et un frigidaire, on se dit que le poids n’est pas le critère commun, ni la taille, ni le prix… mais l’importance pour l’humanité, peut-être ? Ah !

On décide ensemble de quels critères éliminer pour marquer des points et progresser sur une piste. Trouver un objet qui corresponde aux critères trouvés peut s’avérer difficile ou bloquant. Mais parvenir à trouver un objet qui réponde à seulement deux critères est plus aisé et débloque un peu les méninges. N’en reste pas moins que trouver le mot idoine est un exercice déroutant (mais pas inintéressant).

Est-ce que j’ai aimé ? Carrément ! Est-ce que c’est le meilleur jeu de Wolfgang Warsch ? Non. Est-ce que l’Autrichien est toujours bon ? Ça oui.

 

-Umberling

Un jeu de Wolfgang Warsch
Illustré par Christian Schupp
Edité par Edition Spielwiese, Pegasus Spiele

 

Mixart

Récupérez des cartes à motif et faites des graffitis en temps réel ! Il faudra valider les graffitis avec des bombes de la même couleur tout en pouvant recouvrir (on n’est pas des chiens). Surprise du chef, les cartes sont double face et vous pouvez les tourner et les retourner, le tout en temps réel pour réaliser le plus de graffitis possible tout en obéissant à des contraintes qui rapportent quelques points en plus. Mieux que cela, vous pouvez également combiner les objectifs et votre ensemble de cartes pour optimiser votre score !

Sorte de Dictopia avec des patterns, Mixart bénéficie d’un fort capital sympathie pour moi : j’avais beaucoup aimé Dictopia (même auteur), des illustrations chapeautées par la talentueuse Christine Alcouffe et avec d’autres participations toutes plus inspirées les unes que les autres. Mais la mayo n’a pas pris, je me suis un peu ennuyé dans ce jeu. Peut-être parce que le casse-tête me semblait moins créatif que celui qui se cache derrière un jeu de lettres et de mots, peut-être parce que je ne suis pas un aficionado des alignements couleur symbole, peut-être parce que je n’ai pas ressenti l’émotion du graffeur dans le jeu ni un message que j’attendais sûrement un peu trop, peut-être un peu de tout ça à la fois.

 

-Umberling

Un jeu de Alexandre Aguilar, Jeremy Partinico
Illustré par Christine Alcouffe, Pauline Detraz
Edité par Subverti

 

Méga jackpot

Vous aimez jouer avec la chance et prendre des risques, mais vous préférez ne pas tout perdre au casino ? Méga jackpot pourrait bien vous procurer ces sensations de prise de risque un peu poussées sans dépenser plus que le coût de la boite du jeu. Vous voyez le principe du bandit manchot ? Trois symboles identiques et c’est gagné. C’est le même principe : vous retourner deux cartes de la pioche et les superposer aux tas de cartes déjà existants et si trois mêmes symboles apparaissent, vous remportez les cartes, et en fonction du symbole elles apportent plus ou moins de points. Pas de chance ce tour-ci ? mais vous pouvez dépenser une carte pour retenter votre chance, et encore une autre de valeur différente. Tout ça pour tenter le méga jackpot. Si vous faites jackpot, vous pouvez non pas remporter ces cartes mais les dépenser pour retourner l’une des quatre tuiles, l’une d’entre elle est un génie, et alors vous empocher toutes les cartes dépensées dans l’un des deux côtés. C’est là que se joue la partie, la grosse récompense après la grosse prise de risque.

Un jeu qui procure sa dose d’adrénaline quand le tirage est au rendez-vous. Certaines parties sont moins trépidantes, pas grave, on y retourne volontiers.

-Natosaurus

 

 

-Natosaurus

Un jeu de Erwan Morin, Yann Morin
Illustré par Vidu
Edité par TIKI Editions

Bubbly

Dans Bubbly un joueur joue une bulle de savon et doit se maintenir dans les airs. Les autres joueurs doivent la faire chuter.Nous allons faire monter ou descendre cette bulle avec des cartes et si la bulle arrive tout en bas, elle explose et c’est la fin.

Pour cela le premier joueur joue 3 cartes en vertical, le joueur bulle doit jouer une carte du type tout en haut par exemple un papillon s’il y a un papillon. S’il ne peut pas (ou ne veut pas)  il joue face cachée une carte de son choix au niveau inférieur. Attention la bulle descend. Le tour suivant un autre joueur joue 3 cartes de main en colonne. La bulle pourra se maintenir ou monter d’un niveau en jouant une carte correspondant au niveau suivant.Et ainsi de suite on comptera les points en fonction de l’avancée de la bulle, plus elle arrive à se maintenir et plus on gagne de points. Chaque joueur autour de la table jouera la bulle et celui qui a le plus de points l’emporte.

 

 

Bubbly sous ces côtés mignons requiert un peu de gestion de main, un peu de bluff et d’anticipation. Enfin je nuance, tout dépend du public avec qui on joue. Entre adultes les coups sont un peu trop évidents, et on s’en lasse rapidement. Cela fonctionne mieux avec des enfants qui peuvent se laisser charmer par cette bulle qui ne veut pas tomber. Bref on s’est moins éclaté que la bulle.

-Atom

Un jeu de Tobia Botta
Illustré par Clara San Millàn
Edité par Helvetiq

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