► E.D.I.T.O. L’impact de l’annulation d’Essen

L‘annulation d’Essen puis de la Gen Con a sonné le glas des grandes messes ludiques pour 2020. À l’heure où les boutiques ont relancé leurs activités mais les cafés-jeux restent portes closes et doivent trouver d’autres solutions pour exister (comme la livraison de jeux en location), nous vous avons entendu vous questionner : quels impacts ont ces annulations d’événements majeurs sur l’activité des éditeurs de jeux ? Vont-ils revoir encore leur planning ? Ces immenses salons sont-ils réellement indispensables ? 

Quelques éléments de réponse… 

 

Des B to B à reschedule

Essen, pour un acteur professionnel du milieu ludique, est souvent présenté comme un événement incontournable. Même, par exemple, pour un distributeur 100% francophone, comme Atalia : « Techniquement, vu qu’on distribue en France et en Belgique, on n’a pas vraiment besoin d’un stand à Essen. Mais c’est l’une des occasions les plus importantes pour découvrir plein de nouveautés à distribuer ou à localiser en français, en discutant avec les éditeurs qu’on connaît déjà et en en découvrant des nouveaux. C’est une excellente opportunité pour entretenir son réseaux de connaissance à niveau international. » explique Cesare Mainardi, fondateur d’Atalia. 

C’est en effet souvent à Essen que les éditeurs et distributeurs peuvent sourcer leurs jeux pour les mois à venir, si bien que l’impact de cette annulation se sentira peut-être dans les sorties de l’année prochaine. Essen, c’est aussi bien sûr là que les éditeurs rencontrent des nouveaux auteurs & illustrateurs pour de futurs projets, et c’est là encore qu’ils voient des partenaires pour des localisations, mais aussi des fournisseurs, etc. « Pas mal de rendez-vous professionnels sont organisés pendant l’événement et ils devront être annulés ou reportés. » nous confirme Julien Deroubaix, responsable événementiel de Repos Prod. 

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Spielwarenmesse


Le fait est qu’il se profile encore deux gros autres rendez-vous professionnels pour début 2021 (si tout va bien !), la foire professionnelle Spielwarenmesse de Nuremberg (27 au 31 janvier) et la Toy Fair de New York (13-16 février). Si ces événements sont maintenus, le vide laissé par Essen pourra vite être comblé. Césare d’Atalia nous précise : « Il sera particulièrement important que le salon de Nuremberg, autre rendez-vous international fondamental, puisse se tenir normalement sinon il sera plus difficile de découvrir des nouveaux jeux pour la suite de l’année prochaine. La seule annulation d’Essen, donc, nous affecte plus sur le plan du plaisir qu’on prend chaque année à s’y rendre, que sur d’autres choses. »

Du plaisir, il y en a en effet, pour ces équipes qui bien souvent ne se voient pas si souvent au complet en dehors de ces grands rendez-vous. « Oui c’est vraiment un chouette moment de team building ! On arrive à passer une semaine bien chargée tous ensemble et à ne pas se détester à la fin ! » s’amuse Magali Moreno de Matagot.

 

Un voyage rentable

Par ailleurs, pour un bon nombre d’éditeurs, aller à Essen, malgré les importants coûts engagés, reste intéressant d’un point de vue financier. Ce n’est pas si souvent le cas avec les salons en général. Le FIJ par exemple, parvient à rassembler 110 000 visiteurs, mais de fait, son entrée gratuite draine bon nombre de curieux et de néophytes qui ne sont pas forcément venus pour alléger leur compte en banque. Ce n’est pas le même contexte à Essen, qui compte quasiment le double de visiteurs, et rien que des passionnés venus parfois de loin avec souvent la très ferme attention de repartir chargés de jeux introuvables et d’avant-premières. Essen est en effet réputé pour être le sanctuaire de la nouveauté où les connaisseurs viennent assouvir leur soif de découvertes. L’an dernier, pas moins de 1 247 nouveaux jeux auront tenté d’exister à travers des tuyaux de communication qui s’avèrent de plus en plus encombrés (Cf E.D.I.T.O.). 

tweet spiel 2019

Vincent Vergonjeanne de Lucky Duck Games témoigne : « Essen, c’est l’un des rares événement qui est extrêmement rentable pour nous. C’est le plus cher (un coût moyen de 15 000 euros entre le stand, les hôtels, le transport, etc) mais on arrive souvent à tripler ce chiffre en revenus. Donc c’est une perte financière pour nous de ne pas y aller. »

« Oui, Essen coûte cher mais je suis content de dépenser ces sous ! » nous dit aussi Florent Toscano des Jeux Opla. « Là, je ne vais pas voir tous les partenaires et potentiels partenaires étrangers. C’est déjà très compliqué pour moi de licencier mes jeux à l’étranger, alors sans ce moment dédié ça va être encore plus compliqué… ».

L’événementiel : l’un des premiers touchés

Si les éditeurs regrettent l’annulation du rendez-vous, ce ne fut en revanche pas vraiment une surprise et certains avaient déjà un peu anticipé ce qui allait se passer. En réalité le plus gros manque à gagner se situe… au niveau des organisateurs des dits événements et des professionnels liés à l’événementiel. Avec le coronavirus, tout ce secteur traverse une grande crise, et ce malgré les aides promises par l’Etat, bien loin de pallier le manque d’activité (aujourd’hui, seulement 33% des entreprises du secteur de l’événementiel ont reçu les 1500€ du fond de solidarité – source). De fait, aujourd’hui, l’Union des métiers de l’événementiel (Unimev) accuse une perte de 15 milliards d’euros suite à la crise du Covid-19. 

Dans un contexte déjà bien morose et incertain (cf notre itw de Maxime Fihey des Nomades du Jeu), l’annonce de l’annulation d’Essen a résonné comme un gong de fin. Kevin de l’agence Ludendi raconte : « Avec l’annulation d’Essen, c’est quasi toute l’année événementielle qui est annulée. Certains festivals de l’automne espèrent un maintien, comme Orléans Joue, Octogones, le Palais du Jeu et Jouet à Toulon, Vichy ou les Jeux du Stan à Nancy. Néanmoins, le signal donné par l’annulation d’Essen a mis un gros coup de poing dans la figure des animateurs qui comprennent maintenant que 2020 sera une année blanche (ou noire, c’est selon). Beaucoup de gens essayaient de s’accrocher à l’espoir de reprendre en septembre et octobre, et là cette annonce met fin à pratiquement tous leurs espoirs. Je le sens dans mes échanges quotidiens avec mes collègues et les animateurs professionnels que je côtoie que tout le monde est un peu KO debout. »


Adaptation, le maître mot

Cette crise bouscule et force à repenser les façons de travailler. On l’a vu (CF E.D.I.T.O.), pour les éditeurs, le télétravail est devenu la norme, les tests des jeux se déroulent en table virtuelle ou mieux, par le biais de pnp envoyés par les auteurs, tandis que les rendez-vous professionnels se jouent tous en visioconférence. Cette remise en cause des habitudes n’épargnent pas les animateurs (de festivals comme de cafés-jeux) qui vont devoir réinventer leurs façons de travailler avec toutes les contraintes que la pandémie impose, un peu à l’instar de ce que l’on peut observer actuellement dans les médiathèques : Respect des gestes barrières, animateurs masqués et munis de visière, gel hydroalcoolique pour tous avant la partie, jeux mis en quarantaine après utilisation… Une logistique de distanciel dans le présentiel en quelque sorte.
Par ailleurs, les éditeurs se tournent de plus en plus vers des solutions « on line » pour faire jouer leurs jeux, avec toutes les limites que cela peut aussi inclure, au premier rang desquelles, le ciblage niche (pour ne pas dire « geek ») du public touché. 

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Wingspan sur Tabletop Simulator.com


Toutes ces solutions ne semblent pas optimales pour les uns comme pour les autres. De fait, le virtuel ne remplacera jamais la vraie rencontre, que ce soit pour jouer ou pour faire du business. En ce sens, les salons sont toujours des moments humainement très riches.
« Il va falloir trouver d’autres moyens pour faire des nouvelles rencontres de partenariats » nous dit Magali Moreno de Matagot « car les gros salons permettent les rencontres impromptues, et ça c’est plus difficile à remplacer ». Tout comme une négociation par téléphone ne remplacera jamais la discussion de visu, ce qui a un vrai impact notamment du côté des accords entre partenaires. « Un rendez-vous commercial par téléphone ne vaudra jamais un rendez-vous en tête à tête » confie Gaetan Beaujannot des agences d’auteurs ForgeNext et d’éditeurs Insta Play. 

De même, les tests des jeux en virtuel ne convainquent pas totalement non plus, les éditeurs semblent préférer l’option des print and play qu’ils reçoivent et impriment directement chez eux, pour y jouer « en vrai » entre collègues. Gaetan Beaujannot : « J’adore les plateformes virtuelles, mais ça ne remplacera jamais une partie avec des gens autour d’une table. Cela permet d’avoir les mécaniques du jeu, oui, mais on perd beaucoup de l’aspect humain, qui est pourtant essentiel dans l’expérience ». Ainsi, pouvoir recevoir les règles du prototype et le print and play s’avère plus satisfaisant : « Au final, ce n’est parfois pas si mal, car ça nous met face au jeu tel qu’il est réellement, sans l’auteur, qui connaît son bébé par cœur et qui sait le faire vivre que ce soit pour expliquer les règles ou pour animer la partie. Là, on se retrouve seuls avec le jeu, tout a intérêt d’être bien pensé. Et techniquement, on a tout ce qu’il faut au bureau pour concevoir les jeux nous-mêmes à partir des règles et du fichier pnp que les auteurs nous envoient donc c’est pas un problème. » raconte Magali Moreno. 

 

Digital Spiel 

Pour les éditeurs, Essen n’est pas qu’affaire de rendez-vous. C’est aussi bien entendu un excellent moyen de communiquer sur leurs sorties, juste avant la période clef des fêtes de fin d’année. Sur le salon allemand, ils ont accès à une énorme visibilité, grâce aux nombreux médias présents et aux 209 000 visiteurs venus pour jouer. 

« Avoir la chance de rencontrer autant de joueurs, de leur expliquer comment jouer à nos jeux et jouer avec eux, fait partie d’une tradition importante pour assurer un relais de bouche à oreille de nos sorties. » explique Vincent Vergonjeanne des Lucky Duck. Julien de Repos Prod confirme : « Oui, c’est une superbe vitrine pour mettre en avant nos jeux. Aussi bien les nouveautés que les autres jeux de notre gamme. Et, comme beaucoup d’éditeurs, nous avons une nouveauté qui sort au moment du festival et c’est une très belle occasion de le montrer et surtout de le démontrer. » 

Si les plannings ne vont globalement plus être modifiés désormais, l’autre point qui va devoir changer réside donc dans les habitudes des éditeurs pour communiquer. Internet n’aura jamais autant sa carte à jouer. Les rendez-vous ludiques alternatifs sur la toile sont en train de s’inventer tout autour du globe. Par exemple, en Australie, la DEVCON Digital aura lieu le 31 mai, l’éditeur Renegade proposera sa propre convention virtuelle le 5 juin et Portal fera la sienne le 10 juillet, l’Origins Game Fair aura lieu le 19 juin en ligne, la convention BGG enchaînera ensuite le 24 juin, la Gen Con online est fixé au 30 juillet, et même Essen a annoncé un « Spiel digital » aux dates où se tenaient normalement le Messe.

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Et la France n’est pas en reste. Un grand moment de rencontres interactives aura lieu les 4 et 5 juillet pour un week-end rempli de streaming, de capsules vidéos, d’annonces, de défis, de discussions et d’animations. Le tout, impulsé par Ian Parovel et organisé par la UEJ (Union des Editeurs de Jeux de société), rassemblera pas loin de 50 éditeurs sur deux jours. « C’est un galop d’essai qui, s’il rencontre un premier succès, sera surement suivi par d’autres rendez-vous au long de l’année. » nous dit-on du côté de l’organisation. Cette initiative sans précédent s’appellera tout simplement « Bien Ouej ». 

À côté de ça, les équipes de Lucky Duck travaillent sur un autre projet alternatif de festival digital basé lui sur une application. Celle-ci vous proposera une interface où seront visibles plusieurs salles virtuelles où vous pourrez aller jouer en ligne. Le truc en plus ? Un vrai animateur vous accueillera à la table et pourra vous expliquer les règles. Tout cela devrait être disponible gratuitement lors du week-end du 18-19 juillet.   

 

Essen : incontournable ? 

On le voit, l’impact du Covid sur l’organisation de chacun et la logistique des sociétés est palpable, avec des conséquences multiples, parfois insoupçonnées. Gaetan Beaujannot : « Les récompenses comme l’As d’or n’ont jamais eu autant d’importances pour le positionnement des jeux en boutique qu’en ce moment. Les boutiques n’ont pas envie de se tromper. » 

Quant aux retombées économiques, elles se feront sentir plus tard et il est encore trop tôt pour les mesurer. Essen n’est bien sûr pas un événement isolé, il s’inscrit dans un écosystème qui est actuellement entièrement ébranlé. « On est en train de traverser un gros reboot du monde du jeu » nous confie Gaetan Beaujannot. 

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Oui, nous sommes en train de vivre un tournant majeur. En nous rendant compte que ces grands rendez-vous qui déplacent des centaines de milliers de personnes venant des quatre coins du monde ne sont plus tenables et peuvent être remplacés par d’autres moyens, même si imparfaits. En nous rendant compte qu’à l’heure des crises planétaires, du réchauffement climatique et de la catastrophe écologique en cours, nous devons repenser nos priorités et nos habitudes. Le mot “crise” délivre en ce moment tout son double sens étymologique : à la fois changement brusque mais aussi jugement et décision.  

La suspension d’Essen, au fond, résonne comme un symbole fort au moment où le monde entier* semble réaliser que le consumérisme qui battait son plein jusqu’au Covid n’est plus souhaitable. Les acteurs du milieu sont déterminés à faire vibrer leurs cordes ludiques de tout leur soûl, et sont prêts à se réinventer, même si la transformation se joue parfois dans la douleur. Dans le monde d’après, s’il advient, les plus petits festivals locaux pourront toujours relayer le jeu auprès de leur public. Dans le monde d’après, s’il advient, peut-être sera-t-il plus raisonnable pour nous de faire le deuil de ces grands villages internationaux, aussi incontournables nous semblent-il aujourd’hui. 

Sur Ludovox, c’est bien cet aspect « village mondial du jeu » qui nous a toujours saisi à Essen. Cette occasion unique d’observer le jeu tel qu’il est fait sous d’autres latitudes, et de pouvoir rendre visibles et palpables, dans la physionomie même du salon, les transformations profondes du secteur, année après année. C’est avant tout cet éclairage qui nous manquera. Pour le reste, soyons francs : vu notre situation économique aujourd’hui, s’exonérer des dépenses liées à cette couverture s’avère malheureusement pour nous un répit bienvenu…  

Et vous ? En tant que joueurs, êtes-vous frustrés de ne pas aller à Essen cette année ? Comment voyez-vous l’avenir de ces grands rendez-vous internationaux ? 

 

*(hum, oui bon, laissez-moi espérer) 

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8 Commentaires

  1. Natosaurus 27/05/2020
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    Triste bien sûr de ne pas vivre un Essen cette année, mais c’est peut être pas tant un attachement à ce salon en particulier qu’un salon /festival de plus annulé. Les festivals sont non évidement un moyen de découvrir les jeux, mais surtout de faire des rencontres, de retrouver plein de gens, futurs copains. Après PEL, le FLIP , il restait un espoir avec Chamboultou qui vient à son tour de jeter l’éponge. Les initiatives en ligne c’est une bonne idée, ça sera des RV sympa, mais vivement 2021.

  2. fouilloux 27/05/2020
    Répondre

    Tiens, le dernier paragraphe me permet de rebondir sur un truc: moi qui n’ai vécu que deux ESSEN, c’est bien le côté « village mondial » qui m’a manqué. Ce n’est pas que le coté international soit absent c’est plus qu’il est très… occidental. Il y a bien quelques éditeurs/visiteurs asiatiques, mais pas tant que ça. Où sont les pays du moyen Orient (Je crois que le stand Iranien a eu des soucis l’an dernier pour pouvoir venir) , d’Amérique du sud, d’Afrique? Pour parler un peu crument, on croise très peu de personnes à la peau noire sur le salon.

    Ce n’est néanmoins qu’un reflet du monde de jeu qui, malgré tout, n’est pas toujours aussi multiculturel qu’on le souhaiterait (même si ce n’est qu’une constatation, n’ayant aucune explication de pourquoi c’est ainsi)

  3. Ludo le gars 28/05/2020
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    Ah Essen…

    Mon lieu de pèlerinage annuel par excellence… depuis 2002, un seul raté en 2010 pour cause de bébé arrivatn à la maison…

    Ah, Essen… Un lieu mythique où nous devions aller en famille cette année…

    Essen, une parenthèse dans le monde habituel. Une sorte de double-importance, de moment non ratable, de momens clés dans l’année.

    Essen, un mélange de rencontres super vivantes, super riches, super stupides, juste pour le plaisir.

    Ah, Essen, et le Kebab de tous les soirs ou presque.

    Ah, Essen, et ces nouveautés asiatiques mais pas que…

    Ah, Essen encore, et ces rencontres auteur / éditeur / webmaster, des choses qui me manqueront fortement cette année…

    Essen, c’est un peu tout ça, Essen, c’est un but annuel, Essen, comment faire sans ?

    Oui, certes, je sais, rien n’est essentiel dans Essen. Mais dans essentiel il y a essen 🙂

  4. salmanazar 28/05/2020
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    Vu de mon petit prisme personnel,

    Pour la 1ère fois depuis plus de 10 ans, je ne mangerai pas un hot dog avec oignons, cornichons et moutarde allemande dans la galeria. Comme dit Ludo Le gars, c’est le côté pélerinage entre potes et les rencontres avec les acteurs du monde qui vont me manquer.

  5. MATTHIEU d\’EPENOUX 28/05/2020
    Répondre

    Pour moi, l’annulation d’Essen est une excellente nouvelle. On marche sur la tête depuis plusieurs mois avec un nombre de sorties aberrant et sans corrélation avec une augmentation de la demande clients. Tout le monde va gaiement dans le mur en continuant avec un rythme de sorties effréné et débile. Et la vidéo de cette semaine du Passe Temps est édifiante puisqu’il n’y a pas moins de 20 nouveautés. C’est fou.
    Souhaitons que les éditeurs reviennent à la raison et calment le jeu plutôt que de sortir coup sur coup et à la vitesse de la rafale d’une mitraillette leurs produits. L’annulation de ces deux manifestations devrait peut-être inciter tout le secteur à se questionner sérieusement sur son devenir.

     

    • fouilloux 29/05/2020
      Répondre

      C’est intéressant, je suis plutôt d’accord avec le constat. Mais bon, je ne vois pas trop ce que les éditeurs devraient faire? Peuvent ils vraiment se permettre de sortir moins de jeux? (C’est une vrai question) Et est ce que c’est que les éditeurs sortent trop de jeux, ou qu’il y a plus d’éditeurs qu’avant? Mais alors lesquels devrait fermer boutique?

      • Umberling 30/05/2020
        Répondre

        Je ne sais pas si l’annulation d’Essen va calmer les sorties : c’est un peu comme la rentrée littéraire pour le livre : les portefeuilles sont « régénérés » et les gens ont consommé les œuvres en retard pendant les vacances (il n’y a pas d’événement majeur en automne dans le livre et pourtant on a 30% des sorties annuelles sur un mois). Il y a aussi tout l’entraînement, à partir de mi-octobre, pour sortir, buzzer et établir sa présence avant Noël… C’est sûrement très pessimiste de ma part, mais je pense que cela ne changera pas trop les publications dans le trimestre automnal. En revanche, on n’aura pas toutes les dates de sorties concentrées sur 15 jours, et c’est plutôt heureux si vous voulez mon avis. Je serais en tout cas ravi de voir ce modèle changer.

  6. Steph le koala 29/05/2020
    Répondre

    Vu de ma Martinique, Essen était effectivement un pèlerinage qu’on se délectait de faire à nouveau, car c’est un événement qui rythmait nos voyages annuels et nos rencontres avec tant de copains de jeu…;qu’on a aucune occasion de voir autrement, isolé qu’on est « la bas » loin des festivals et des joueurs…(bon ok soit, au soleil…)

    bref, Essen nous manquera énormément pour le plaisir qu’il nous procurait et pour le trip que nous adorions faire…(meme si la facture carbone associée était pourrie certes….) vivement qu’il Revienne !

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