Viticulture, boire un petit coup c’est agréa-able

Un jeu sur le vin, c’est toujours un bon thème, tant qu’il n’est pas plaqué cela dit. Ce n’est pas encore un sujet rabâché comme les zombies, alors profitons-en.

De mémoire comme ça, on pense surtout à Vinhos, des amis plus calés que moi ont mentionné Grand Cru, et il y a donc aussi depuis peu Vignobles, dont Atom nous parlait récemment.
Quoique, la catégorie « wine games » de BGG comporte quand même 8 pages, dont les « incontournables » Monopoly : Beaujolais et Trivial Pursuit : édition des vins 😉

 
Et 1, je retire le bouchon * – Stonemachin qui ?

stonemaier-logo-copyViticulture nous vient des Américains de Stonemaier Games, à savoir Jamey Stegmaier et Alan Stone. Il s’agit de leur premier jeu.
Il a été financé via Kickstarter en octobre 2012, de façon confortable ($65.980 contre $25.000 nécessaires).
Pour des Américains, Jamey et Alan sont plutôt des Eurogamers, mais ils aiment développer un bon thème autour de leurs jeux.

Jamey, de plus, est quelqu’un qui a parfaitement compris les rouages de Kickstarter. Mais comme il n’est pas égoïste, il partage ses connaissances gratuitement via le site de Stonemaier. Et il a compilé tout cela dans un livre (car il faut bien vivre ma bonne dame).

Plus tard, Stonemaier a sorti Euphoria, qui a connu un grand succès, et l’« hénaurme » extension de Viticulture, Tuscany, sur laquelle j’aurai l’occasion de revenir dans un article futur.
Le Treasure Chest a bien fonctionné aussi, il s’agissait de ressources génériques (bois, or, pierre, gemme) pouvant convenir à différents jeux de gestion et qui étaient absolument magnifiques.

Récemment, Between Two Cities, le premier jeu édité par SG à ne pas être une création d’un des deux fondateurs, a été Kickstarté avec succès.

Et puis il y a Scythe, que j’attends personnellement avec beaucoup d’impatience, et qui débutait sur KS le 13-10-2015 (hé oui, au retour d’Essen, comme si on n’avait pas déjà les poches assez vides comme ça…). La campagne a été leur plus profitable avec pas moins de $1.810.294 !

 

Et 2, je mets un p’tit glaçon* – Le matériel

Bon, revenons à nos mout… vignerons.

Viticulture est un jeu de placement d’ouvriers de 2 à 6 joueurs, dans lequel chacun va faire prospérer son vignoble afin d’arriver à 20 points de victoire. Il s’agit donc d’une course, ce qui peut un peu dérouter le « placeur d’ouvriers » professionnel, qui est plus habitué à un nombre fixe de tours.

Chacun dispose donc d’un plateau individuel, sur lequel il développera son exploitation, et le plateau central servira à placer lesdits ouvriers.

Plateau individuel

Plateau individuel

 

Le plateau central est très joli, dans un style bucolique avec un petit côté impressionniste, pas mal de petits détails pittoresques comme des personnages vaquant à leurs occupations.
Il est double face. Les illustrations sont les mêmes des deux côtés, mais un des deux ne reprend pas toutes les annotations de ce que fait chaque bâtiment. Entre joueurs expérimentés, on peut donc jouer avec la face B, pour mieux profiter des dessins. Il en va de même pour les plateaux individuels.

Plateau central côté pile

Plateau central côté pile

 

Les illustrations des cartes sont assez inégales. Il y a trois artistes différents crédités pour ce jeu et on remarque clairement que certains sont meilleurs que d’autres. Enfin, question de goût aussi bien sûr. Vous pouvez en voir quelques exemples plus bas.

Il faut ici savoir que, chez Stonemaier, on voue un culte au meeple, et en bois, pas ces pâles copies en plastique qu’on voit malheureusement de plus en plus. Et du meeple custom, vous allez en bouffer !
Chaque bâtiment a son meeple, du moulin à vent à la charrue, du comptoir de dégustation à la cave à vin.

DSCN0767

L’armée des meeples.

Il y en a tellement qu’il faut parfois faire attention à ne pas mettre le cottage sur la cave à vin et inversement, que l’irrigation n’est pas pareille que le comptoir. Mais c’est un détail, car vous êtes après tout au Paradis du Meeple !

La monnaie dans les photos est celle en métal qui était un add-on du KS. Je n’y ai moi-même pas participé, mais j’ai pu faire récemment l’acquisition de l’édition collector, qui regroupe Viticulture et Tuscany dans une pseudo-caisse à vin (mais en carton, la caisse).

 

Je dois dire qu’il s’agit de la plus belle réussite que je connaisse pour ce qui est de pièces en métal pour un jeu. Elles sont bien gravées, faciles à reconnaître et lourdes : on a l’impression d’avoir de la vraie monnaie en main.

DSCN0769

[Pour ceux qui se procureraient Viticulture en version de base, on peut peut-être encore trouver ces pièces en métal sur Amazon UK (enfin, à voir, car épuisé au moment où j’écris cet article, et les autres sources étant aux Etats-Unis). J’ai réalisé un comparatif des différentes éditions de Viticulture en fin d’article.

Les « marqueurs raisin et vin » sont des demi-sphères en verre qui se placent à côté du fouloir et dans le cellier pour indiquer, respectivement, la quantité de grappes de raisin de chaque sorte et le nombre et la qualité des bouteilles disponibles.

Le livret de règles est excellent, très clair, aéré, avec beaucoup d’illustrations et d’exemples.

DSCN0773

 

 

Et 3, je verse la boisson*
Déroulement du jeu

On commence avec 3 lires (je crois que nos amis américains ont un peu surévalué l’ex-monnaie italienne 😉 ), trois ouvriers dont un « grande meeple » (ce n’est pas une faute d’orthographe, c’est voulu et c’est à prononcer à l’italienne j’imagine), une carte visiteur de l’été, une carte cépage de pinot, d’une valeur de 1 en vin rouge et 1 en vin blanc. Et des meeples pour chaque bâtiment à construire.

Le jeu se jouera en un certain nombre d’années (selon la rapidité du premier joueur à atteindre les 20 PV), chacune subdivisée en quatre phases/saisons.

Le printempsDSCN0757

1 seul placement possible ici.

À l’extrême gauche du plateau est dessinée une « piste de réveil » dont l’inspiration peut sans doute se retrouver du côté de Fresco.
À partir d’un premier joueur tiré au sort, chacun place son meeple coq plus ou moins haut sur la piste.

Celui levé le plus tôt reçoit toute l’estime des autres, et quand même le droit de jouer en premier à toutes les phases de l’année qui débute.
Les suivants reçoivent des bonus de plus en plus intéressants au plus ils se placent bas dans l’ordre du tour.

Cela va de piocher une carte cépage ou visiteur à une lire en plus, un PV ou, en dernier, un meeple gris « intérimaire », qui ne servira que durant cette année-là de jeu.

 

L’été
DSCN0758
On entre dans le vif du sujet avec la partie gauche du plateau et tous les emplacements jaunes.
Chacun, à tour de rôle, va placer un ouvrier sur le plateau ou passer, car les ouvriers dont on dispose au début de l’année vont servir au placement sur tout le plateau (hiver aussi), on ne va les récupérer qu’à la fin de l’année.

Chaque endroit où on peut se placer dispose de trois emplacements, mais ceux-ci seront utilisables ou non selon le nombre de joueurs. Seul l’emplacement de gauche sera disponible à deux joueurs, celui du milieu à partir de 3-4 joueurs et celui de droite à 5-6. Il y aura donc pas mal de blocage.

Les choses deviennent intéressantes à 3-4 joueurs, car l’emplacement du milieu recèle un bonus pour celui qui vient s’y placer en premier.
Selon l’endroit, il peut s’agir d’une réduction d’une lire sur une construction, d’un point de victoire ou de la pioche d’une carte supplémentaire, etc.

Les « grande meeples » permettent en fait de se placer sur une action qui serait autrement bloquée, à garder donc de préférence pour vos derniers placements.

Les  différentes actions disponibles en été :

  • Piocher une carte cépage (verte) ; bonus : piocher une seconde carte verte
  • Jouer une carte visiteur de l’été (jaune) ; bonus : jouer une seconde carte jaune
  • Construire un bâtiment sur son plateau individuel (les coûts sont mentionnés sur ledit plateau) ; bonus : 1 lire de réduction
  • Donner une visite guidée de son vignoble pour 2 lires ; bonus : +1 lire
  • Planter une vigne dans un des trois champs du plateau individuel ; bonus : planter une seconde vigne
  • Vendre une grappe de raisins pour 1 à 3 lires, selon la maturation;  bonus : en vendre deux

 

Quelques précisions :

Cartes cépage

Chaque carte verte reprend une valeur de vin de 1 à 4, soit en blanc, soit en rouge, soit un peu des deux.

En haut à gauche se trouve également le dessin du « bâtiment » (technologie ici dirait-on) requis avant de pouvoir le planter : treillis ou irrigation, ou les deux pour les meilleures cartes

DSCN0778

 

Plantation
Chaque plateau individuel comprend trois champs. On peut planter plusieurs cartes vertes dans le même champ, mais la valeur totale (blanc+ rouge) des cartes ne peut excéder 6 par champ. La charrue, à construire sur le plateau individuel, permet, entre autres, de retirer une carte verte d’un champ.

Cartes visiteurs de l’été (jaunes)

Ils donnent des actions gratuites et des réductions sur certaines actions spécifiques à l’été.

Vendre du raisin

Nécessite d’avoir fait au moins une fois l’action de vendanges dans la phase hiver. Le prix de vente est indiqué à côté du fouloir, en regard du niveau où se trouve le marqueur raisin (que l’on retire alors du plateau). C’est une façon de récupérer un peu d’argent, peut-être pour pouvoir construire un bâtiment, mais cela retarde donc la future production de vin.

DSCN0775

L’automne

Tout comme le printemps, il s’agit d’une phase très courte, on a le choix de piocher un visiteur de l’hiver ou de l’été.
Si on a construit le cottage sur son plateau individuel, on peut, à ce moment-là, piocher une seconde carte au choix.

L’hiver
DSCN0759
Semblable à l’été, la partie droite du plateau est la seconde occasion de procéder à du placement d’ouvriers.

Les  différentes actions disponibles en hiver :

  • Piocher une carte commande (mauve) ; bonus : piocher une seconde carte mauve
  • Jouer une carte visiteur de l’hiver (bleue) ; bonus : jouer une seconde carte bleue
  • Faire les vendanges d’un champ de son plateau individuel ; bonus : idem pour un second champ
  • Produire jusqu’à deux bouteilles de vin et les placer dans sa cave ; bonus : jusqu’à trois bouteilles
  • Recruter un nouvel ouvrier pour 4 lires (pour un force de travail maximum de 5 meeples classiques + 1 « grande »), qui sera disponible à partir de l’année suivante ; bonus : 1 lire de réduction
  • Remplir une commande en défaussant un certain nombre de bouteilles et scorant les PV de la carte ; bonus : 1 PV supplémentaire
  • Gagner 1 lire ; pas de bonus, mais c’est le seul emplacement du jeu qui peut accueillir un nombre illimité d’ouvriers

 

Quelques précisions :

Cartes visiteurs de l’hiver (bleues)

Elles donnent des actions gratuites et des réductions sur certaines actions spécifiques à l’hiver.

Vendanges

Les cartes vins restent dans les champs, mais le produit des vendanges est représenté par des demi-sphères en verre, avec lesquelles on va indiquer la quantité récoltée dans le fouloir (« crush pad »). On additionne simplement les niveaux de rouge et de blanc du champ, et on les marque respectivement avec une demi-sphère, qu’on appellera ici « marqueur raisin » de chaque côté du fouloir.
Si on récolte plusieurs champs en même temps, on ne fait pas avancer la demi-sphère du champ précédent plus loin, mais on en prend une nouvelle, c’est ce qui permettra de produire plusieurs bouteilles à la fois à l’étape suivante.

Produire du vin

Selon de quoi on dispose dans le fouloir, on peut convertir chaque marqueur raisin en une bouteille de blanc/rouge de même valeur = « marqueur vin ». En pratique, on transfère la demi-sphère du fouloir au cellier.
C’est également à ce moment qu’on peut, à la place, décider de produire du rosé ou du champagne.
1 marqueur raisin de rouge + 1 marqueur raisin de blanc = 1 bouteille de rosé (à condition que le total des 2 marqueurs atteigne 4 au minimum) et 1 marqueur raisin de rouge + 2 marqueurs raisin de blanc = 1 bouteille de champagne (à condition que le total des 3 marqueurs atteigne minimum 7).

DSCN0780

Attention, si vous n’avez pas amélioré votre cellier, votre bouteille ne pourra dépasser 3 ans d’âge, peu importent les circonstances.

Cartes commandes

Chaque carte mauve reprend un certain nombre de bouteilles à livrer, de quel vin il doit s’agir (on a donc 4 possibilités ici, avec le rosé et le champagne en plus) et quel âge minimum le vin doit avoir.
Si les conditions sont complétées, on défausse les marqueurs vin dans le cellier, on marque les PV repris sur la carte mauve et on fait avancer le marqueur de « paiements résiduels », en bas à droite du plateau, de la valeur indiquée. Cela représente l’argent que vous toucherez dès à présent à la fin de chaque tour.

 

Après l’hiver vient la clôture de l’année :

On récupère ses ouvriers, on reçoit son niveau de payements résiduels en lires et on fait âger à la fois le raisin dans le fouloir et le vin dans les caves (en pratique donc, tous les marqueurs raisin et vin avancent de 1, en tenant compte des limites du cellier). On défausse ensuite des cartes en main si on en a plus que le maximum de 7 et on fait tourner le premier joueur dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

Lorsque quelqu’un atteint ou dépasse les 20 points, on finit l’année en cours, puis le jeu est terminé. Les autres joueurs ont donc la possibilité de le rejoindre ou de le dépasser.

DSCN0776

 

Et 4 je me rince le siphon* – Verdict : grand cru ou piquette ?

DSCN0779

Visiteurs d’été

Attention, je donne ici mon avis sur la seconde édition (petite explication au bas de cet article) !
Personnellement, j’aime beaucoup ce jeu.

J’y suis déjà plutôt prédisposé, le placement d’ouvriers étant un de mes mécanismes favoris, mais c’est renforcé par le thème, ici très présent, ce qui n’est pas toujours le fort des jeux de ce genre (malgré quelques incongruités, genre les vendanges en hiver).

En plus, quand le thème plaît au joueur, pourquoi s’en priver ? Le jeu idéal pour nos collègues de Vin d’Jeu, qui, je crois, l’apprécient aussi beaucoup.

Malgré le chiffre de 6 joueurs qui peut faire peur, c’est tout à fait jouable dans un temps « raisonnable » (disons plus de deux heures quand même, à condition que les joueurs ne traînent pas) car les actions sont bien claires et on peut réfléchir à sa stratégie à l’avance, puisqu’au moins une action est imblocable grâce au « grande meeple ».

Le jeu à au moins 3 joueurs est plus amusant suite à l’utilisation du bonus pour le premier placé dans un lieu.

Ce qu’on peut tout de même lui reprocher :

Le hasard (de la pioche) très présent.

Et il y en a des pioches : visiteurs de l’été, de l’hiver, cépages, cartes commandes.

Du coup, il faut par exemple un peu de chance pour trouver le vin qui complète parfaitement son champ (valeur max de 6 par champ, pour rappel), mais c’est compensé par le fait qu’on peut tirer deux cartes vertes plutôt qu’une si on prend le bonus, qu’on a trois champs sur lesquels répartir les différents et qu’on peut toujours déplanter une carte cépage avec la charrue (qu’il faut quand même construire au préalable).

Pour les visiteurs, c’est assez délicat aussi, n’agissant la plupart du temps que sur une action (vendanges, construction, etc), leur aide est donc très situationnelle, mais néanmoins précieuse car leur bonus est toujours intéressant.

De plus, la main étant limitée à 7 cartes, contenant donc visiteurs de l’été, de l’hiver, cépages et commandes, c’est parfois très difficile de décider de quelle carte se débarrasser en fin d’année.

Il y a aussi un certain déséquilibre entre certaines cartes, pourquoi le forgeron donne-t-il 2 lires de réduction pour une construction, alors que l’architecte en donne 3 ?

Disons qu’un jeu avec pas mal de hasard dépassant l’heure de jeu peut ne pas être apprécié par des joueurs qui veulent optimiser leur stratégie.

À ce jeu-ci d’ailleurs, il y a deux stratégies principales, la course « à la loyale » en produisant et livrant du vin le plus rapidement/efficacement possible, ou la course aux PV en se concentrant uniquement sur les actions donnant des PV bonus. Cette dernière stratégie est tout à fait viable en ne produisant quasi pas de vin, mais n’est donc pas très dans le thème.

Plateau central côté face

Plateau central, face.

– Le scoring final avec maximum à 25 PV.

Pour rappel, le jeu se termine à la fin de l’année au cours de laquelle un joueur atteint en premier 20 PV, mais il suffit que plusieurs joueurs se tiennent au score, ce qui n’est pas rare, pour que plusieurs personnes atteignent le maximum de 25 PV.

En effet, les commandes de champagne valent jusqu’à 6 PV, ce qui permet donc aisément d’être plusieurs à 25 PV à la fin du tour final, ce qui est un peu frustrant, le tie breaker se faisant sur l’argent restant, puis la valeur totale des bouteilles dans le cellier, et enfin celle du raisin dans le fouloir.
La fin n’est donc pas très « épique » lorsque seul l’argent fait la différence.

MAIS ces problèmes ont été adressés dans la dernière édition, suivez-moi encore un instant :

 

1ère édition, collector, 2ème édition, Essential, kézako ?

Pour vous permettre de vous y retrouver un peu :

1ère édition :
A priori indisponible, sauf en occasion bien sûr, il s’agissait du tirage du premier Kickstarter.
Les « grande meeples » ne faisaient pas partie de cette version, qui contenait, pour un supplément de $10, l’extension « Arboriculture », qui permet de compléter la production de son vignoble avec des tomates, pommes et huile d’olive. Cette extension fait à présent partie de Tuscany, la grosse extension officielle.
On ne pouvait aussi produire qu’une bouteille de vin à la fois, ce qui n’était pas très pratique et devait rallonger la durée de jeu.

2ème édition :
Provient de la seconde campagne Kickstarter, en fait celle de Tuscany, mais qui permettait d’acquérir la nouvelle version du jeu de base.
Les « grande meeples » répondent à l’appel, on peut à présent produire jusqu’à deux bouteilles à la fois, et « Arboriculture » quitte la boîte de base pour se retrouver dans Tuscany.

Collector’s edition :
Viticulture seconde édition et Tuscany en un colis, dans une « caisse à vins », avec les pièces en métal incluses, édition limitée à 3700 exemplaires.

DSCN0750

Essential Edition :
Cette édition n’était pas prévue au départ, mais un beau jour, Jamey a reçu un coup de fil d’un certain Uwe Rosenberg (excusez du peu), qui lui a dit tout le bien qu’il pensait de Viticulture, mais aussi comment il pouvait être amélioré.
Grâce à la collaboration avec Maître Rosenberg, une nouvelle, « Essential edition » a vu le jour.
Ensemble, Uwe et Jamey ont sélectionné les extensions de Tuscany (qui en compte pas moins d’une douzaine) qui méritaient à leurs yeux d’être directement dans la boîte de base, entre autres :

  • les « Mamas and Papas », qui permettent des débuts de jeu asymétriques
  • la variante « Automa » qui permet de jouer en solo
  • l’extension qui donne des valeurs maximales différentes aux champs (plus toujours 6 par défaut) et qui permet de revendre les champs non-utilisés
  • et surtout les « advanced and new visitors », qui offrent plusieurs bonus parmi lesquels choisir, et sont par conséquent bien plus flexibles dans leur utilisation que ceux de base.

 

Deux petits, mais importants changements de règle :

  • plus de limite de PV à 25 (ouf !)
  • pour pouvoir utiliser le bonus de PV de la salle de dégustation, il faut au moins une bouteille dans le cellier, ce qui ralentit donc un peu la stratégie PV expliquée ci-dessus et est déjà plus thématique aussi.

 

Cette dernière édition s’impose donc si vous comptez faire l’acquisition de ce très bon jeu.

Cependant, si votre budget est plus conséquent, je n’hésiterais pas à vous conseiller l’ensemble 2ème édition + Tuscany, qui offre encore bien d’autres possibilités au jeu que celles de l’Essential.

Ne serait-ce que pour le plateau de jeu plus grand, comportant une piste de réveil plus complète, une carte de la Toscane pour une possibilité supplémentaire de scoring sur les majorités, les actions réparties équitablement sur les quatre saisons – pas juste l’été et l’hiver – et des PV qui ne sont plus limités (le track allant jusqu’à 40 avec fin de jeu à partir de 25). Rien que pour cela, Tuscany vaut déjà le détour.

En voici un avant-goût :

Plateau de Tuscany, source : BGG, crédit photographique Ender Wiggins

Plateau de Tuscany, source : BGG, crédit photographique Ender Wiggins

On en reparle quand j’aurai eu le temps d’essayer sa dizaine d’autres modules…

Sur ce, santé ! Et à bientôt !

 

Viticulture

Un jeu de Alan Stone, Jamey Stegmaier
Illustré par David Montgomery, Jacqui Davis
Edité par Stonemaier Games
Distribué par Morning family
Date de sortie : 01-2013
De 2 à 6 joueurs
A partir de 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 60 minutes

* Les titres sont un « hommage » voulu à la célèbre chanson des Charlots, rappelez-vous (pour les vieux comme moi) 😉 

LUDOVOX est un site indépendant !

Vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur :

17 Commentaires

  1. M3th 30/12/2015
    Répondre

    Le même jeu dans le thème des whiskys et j’achète de suite:)

    Merci pour l’article il donne vraiment envie de goûter à ces vignobles. Et pourquoi pas d’en acheter une caisse …

    • Wraith75 30/12/2015
      Répondre

      Merci Damien !
      Exact ! Les jeux sur le whisky sont presque inexistants (je viens de jeter un œil à BGG), une idée pour les futurs auteurs. 😉

    • atom 31/12/2015
      Répondre

      Oh punaise tu m’a donné une idée, moi je verrais bien un jeu dans une rhumerie, il y a pleins de potentiel, entre la cueillette de la canne , la transformation en en vésou, le vieillissement etc.

  2. morlockbob 30/12/2015
    Répondre

    aaaah mais pourquoi m’avoir remis cette pauv’ chanson en tête !

    J avais toujours pensé que ce jeu était un truc de 8h supra lourd, mais en fait pas tant que ça… j ‘ai un ami qui l’a ça va être l’occasion. merci pour ces éclaircissements

    • Wraith75 30/12/2015
      Répondre

      Merci Bob !
      Hé hé, j’y ai pensé en écrivant l’article et je n’ai pu m’empêcher. =p
      Non, franchement, Vinhos, ça c’est du lourd par contre. Ici, c’est jouable avec plusieurs types de publics.

  3. atom 30/12/2015
    Répondre

    J’aime beaucoup ce jeu, mais a partir de 3 joueurs, a 2 c’est pas intéressant, son intérêt ça peut être pour découvrir le jeu et donc ne pas se planter avant de lancer une partie dans son club de jeu. L’idée des grands ouvriers qui permet de jamais bloquer une action je trouve ça super, ça permet d’enlever le coté frustrant de ce genre de jeu et du coup de le proposer a des gens qui sont pas forcément des habitués. La chance au tirage aussi des tirages c’est a double tranchant, mais la encore ça permets de faire jouer des gens peu habitués de leur donner une chance de revenir, ça ne me dérange pas si je le sais.

  4. atom 30/12/2015
    Répondre

    Il y a ça aussi : http://www.philibertnet.com/fr/stonemaier-games/38119-viticulture-essential-upgrade-pack-2100000221370.html

    Apparemment ça permet de mettre a jour son viticulture 2éme édition pour avoir la même chose que l’essential. Je vais peut être en faire l’acquisition ça changera peut être un peu plus les parties.

    • Wraith75 30/12/2015
      Répondre

      Merci pour le lien Atom, effectivement, c’est bien pratique l’upgrade pack.
      Et d’accord qu’à deux, c’est moins gai.

  5. Zuton 30/12/2015
    Répondre

    Bon, j’avais peur de rester saoul après les fêtes et la lecture de cette article mais il n’en est rien : j’ai décuvé d’un coup et veux jouer à Viticulture, même s’il ne me semble pas facile d’accès. (C’est normalement prévu pour 2016 avec Chris.)

    Bravo Wraith pour ce bel et sobre article ! Le résumé des différentes versions permet aussi d’y voir plus clair !

    Juste un truc, si je peux me permettre, [mode alcoolo franchouillard ON] mettre un glaçon dans le vin, c’est mal , même pour un vin italien ! Les charlots : ils sont belges ou français ? [mode alcoolo franchouillard OFF] 🙂

  6. Wraith75 30/12/2015
    Répondre

    Mais oui, je te le conseille vivement !
    Je sais et je ne le fais jamais, et ce sont des alcoolos franchouillards bien français, hé hé (mais dans la chanson, ils ne parlent pas de vin non plus 😉 ).

  7. Dr. Jacoby 31/12/2015
    Répondre

    Quelle heureuse coicidence j’ai reçu mon exemplaire de ce jeu pas plus tard que ce matin !!!

  8. zedzed 31/12/2015
    Répondre

    J’adore ce double plateau avec/sans les aides, pas con du tout !

     

    En tout cas, chaque KS de Stonemaier Games est suivi de près tant ce qui est proposé est attirant. C’est toujours rondement mené et ils savent appuyer là où il faut, en l’occurrence le matériel. J’aurai bien co-pledgé pour Scythe juste pour récupérer les pièces métalliques en addon, leur rapport qualité prix est incomparable.

    Les versions retail restent bien fournies et profitent un minimum des SG tout en gardant un tarif peu éloigné du KS. Avec l’arrivée de Morning Players/Family, on va pouvoir profiter de versions FR. Peut-être faciliteront-ils également l’accès aux divers addons proposés lors des campagnes.

    • Wraith75 31/12/2015
      Répondre

      Stonemaier a une politique de pas d’exclusivités KS, les SG sont soit dans toutes les boîtes, soit dispos à part.
      Contrairement à Cool Mini or Not, où un jeu dans le commerce est bien moins intéressant vu la tonne d’exclusivités de la campagne.
      Il suffit de voir The Others : 7 Sins, avec les SG, les 7 péchés ont été débloqués et seront dans la version KS sans supplément, tandis que dans la version dans le commerce, il y aura 2 péchés, et chaque autre dans une boîte à part en extra. En plus, acheter un jeu qui s’appelle 7 Sins et n’en avoir que deux pour le prix, …
      Du coup, là, je n’ai pu m’empêcher de pledger.  😉

      Pour revenir à Viticulture et Morning, il était question de faire une version française, mais moins chère, et donc avec quelques aménagements, genre plus de meeples customs.
      Je ne sais pas où en est le projet actuellement.

  9. Nicholas 05/01/2016
    Répondre

     

    Merci Wraith pour ton « petit » article.

    Et au plaisir de te revoir prochainement lorsque je reviens à Bruxelles.

    N.

  10. Wraith75 07/01/2016
    Répondre

    Avec grand plaisir Nicholas !

  11. Umberling 19/01/2016
    Répondre

    Il me tente toujours autant, ce Viticulture !

Laisser un commentaire