La Boîte de Jeu est une société d’édition qui monte depuis 2014 (avec la parution d’Invazions), chaque année ils proposent des jeux plutôt ambitieux, que ça soit Outlive (voir notre article) en 2017 ou Clash of Rage en 2018 (itw Benoit Bannier par ici). Neta-Tanka est le prochain jeu de pose d’ouvriers qui sera sur Kickstarter ce soir.
À la baguette, Hervé Rigal qui officiait déjà sur Shakespeare le dernier opus d’Ystari.
Neta-Tanka est un jeu pour 1 à 5 indiens de 14 ans et plus (les papooses ne sont pas autorisés). Les illustrations sont signées de Quentin Regnes, dont c’est la première collaboration ludique.

Le Neta-Tanka va bientôt rejoindre les chasses éternelles

Sur les bords de la grande rivière vit la tribu des castors gelés (j’avoue c’est moi qui l’ai inventé, puisque leur nom définitif n’était pas encore fixé par l’éditeur au moment d’écrire ces lignes). Une tribu qui vit en harmonie avec la nature, au rythme des saisons, dirigée par leur chef le grand Neta-Tanka. Mais celui-ci se fait vieux et va bientôt rejoindre les chasses éternelles, il faudra donc lui trouver un successeur digne de ce nom (le coup classique). Serez-vous le prochain Neta-Tanka ?

Pour cela, il faudra nourrir sa tribu, construire des tentes, ériger le plus grand Totem et fabriquer des objets artisanaux, sans oublier son objectif secret ( voir exemple plus bas).

Comment ça marche ?

Neta-Tanka se joue en 5 à 10 tours selon le nombre de joueurs.
Le tour est composé de 3 phases :

Une phase de placement où chaque joueur dispose ses nomades sur le plateau, une phase de résolution où l’on résout toutes les actions joueur par joueur (en commençant par le premier) et une dernière phase d’entretien pour clôturer le tour (tous les joueurs reprennent leurs ouvriers, on change de premier joueur, etc).

Neta-Tanka est un jeu de pose d’ouvriers avec une interaction maline et originale, puisqu’ici certaines actions ne seront pas possibles si un autre joueur n’a pas réalisé une action au préalable. Par exemple, pas de viande au fumoir si personne n’a dépecé d’animaux avant. Voici un eurogame où les actions des autres ont un impact sur les vôtres et vice-versa.

Comme dans bon nombre des jeux de pose d’ouvriers, certains lieux ne peuvent contenir qu’un seul amérindien, premier arrivé premier servi !

Mais, premier twist, d’autres lieux fonctionnent différemment, je l’annonçais, plus haut, si le jeu est compétitif, ce que vous faites profite directement à la communauté. Le buffle a donné sa vie pour nourrir la tribu, c’est pas pour être gaspillé. Si vous allez chasser, vous réaliser une action, mais vous en ferez profiter un autre joueur si par exemple il va tanner la peau. On ne tanne pas la peau du buffle avant de l’avoir chassé, c’est bien connu. 

Mais il y a un second twist : si l’on n’a pas le droit d’avoir plusieurs ouvriers de sa couleur sur un même lieu du plateau, on a un bonus si l’on place des ouvriers sur des actions qui sont liées entre elles. Comme dans l’exemple ci-dessous où le joueur vert gagne un bois de plus parce que les lieux sont connectés :

Les actions de plus près

Nous allons chasser, transformer la viande au fumoir, ramasser des champignons, faire des offrandes, récupérer du bois ou des peaux, nourrir nos nomades, construire les tentes. On peut aller voir le Neta-Tanka avant qu’il ne passe l’arme à gauche, on gagnera une carte parmi 5 disponibles (ça nous coûtera un peu de viande ou de champignons en échange d’un pouvoir). Enfin, il est possible de confectionner de l’artisanat, source de points de victoire.

Pour gagner des points, qui sont ici des points de générosité, il faudra prouver que l’on est le meilleur chef de clan. À la fin de la partie vous gagnerez des points si vous avez bien nourri votre tribu, construit des tentes ou édifier le plus beau totem. Sans oublier un objectif secret : dans l’exemple ci-dessous, Si vous avez complété deux cartes artisanats différentes et  que votre totem comporte au moins 4 bois cela vous rapporte 5 points de générosité.

J’aime bien le côté communauté indienne autosuffisante, un thème humaniste si j’ose dire, car ici, les indiens ne se battent pas, et ils ne prennent pas plus à la nature que ce qu’ils ont besoin. On peut même au début d’un tour donner des ressources à un joueur qui en manque et on gagnera un point de générosité en échange. Plutôt original, non ? Sur le papier, j’aime bien cette mécanique qui nous force à collaborer avec les autres joueurs, cependant reste à voir comment elle rendra en jeu.

Neta-Tanka est lancé ce soir sur Kickstarter, il devrait y avoir une version classique (44 €) et une version collector (56€) avec comme pour Outlive un retrait en boutique possible au lieu d’une livraison à la maison, économie pour vous des frais de port, mais aussi plus écologique (tout le monde y gagne, non ?)

Si le jeu est financé, il devrait voir le jour en boutique au prix conseillé de 50 €.

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