Vindication : Campagne pour une rédemption

Vindication de Marc Neidlinger est un Kickstarter de 2017, paru chez Orange Nebula. Il a connu quelques cahots au démarrage. Lancé sous le nom d’Epoch : The Awakening, il n’a pas su convaincre le public des financements participatifs, la faute à un manque de communication, probablement. Après un reboot, il revient sous le nom de Vindication et il parvient désormais à toucher plus de 3 300 contributeurs… comme quoi, il faut persévérer. Faut dire aussi que le jeu a été livré l’été dernier et les retours sont plutôt positifs, voire même très positifs.
En ce moment, une nouvelle campagne est en cours. Une bonne occasion de vous en parler avant la fin de la campagne, non ?

Eurogation 

Vindication est ce que l’on pourrait appeler un eurogame avec de l’exploration, du contrôle de zones et des combos de cartes, et même de la majorité, tous ces mécanismes semblent bien intégrés avec une thématique forte. Un monde médiéval-fantastique. Vous incarnez des raclures, des êtres de la pire espèce, vous inspirez tellement peu confiance que votre équipage vous a balancé par-dessus bord. Par chance, vous vous échouez sur une île. Il est temps de vous racheter ! Le joueur qui aura le plus de points d’honneur à la fin de la partie remportera celle-ci. La fin de partie se déclenche quand les joueurs ont réalisé une des deux cartes objectif. Celles-ci sont tirées au hasard pour chaque partie. Pour chaque zone du plateau (6), le joueur majoritaire en cartes correspondant à la zone remportera la tuile de maîtrise, ce qui équivaut à 7 points de victoire.

Pour gagner des points de vict… heu de l’honneur, pardon, vous utiliserez les compétences de vos compagnons, contrôlerez des zones, mais aussi combattrez des monstres, gagnerez des reliques, etc. Chaque héros commence sur une partie du plateau commun et un plateau personnel avec des cubes qui vont être le coeur de la mécanique.

Le plateau joueur est divisé en 3 zones, à gauche notre potentiel, au milieu, l’influence que l’on va utiliser pour accomplir nos actions et à droite, la conviction qui permet de prendre le contrôle d’un territoire. Ces cubes sont une ressource qui va être déposée sur le plateau central et dépensée pour réaliser des actions. Si je dépose ces cubes sur la zone de force, je peux, en les dépensant, réaliser une action liée à la force. Une fois consommés ils vont revenir dans notre zone d’influence. Certaines actions nous permettront de déplacer des cubes d’une zone vers une autre, un peu comme dans Terra Mystica avec le système des bols, mais la comparaison s’arrête là, bien entendu.

En résumé

À notre tour, nous pouvons réaliser ces 3 actions dans l’ordre de notre choix :

On peut activer son personnage pour augmenter une capacité de base ou placer un cube d’influence sur une de nos cartes compagnon pour activer sa compétence.

On peut se déplacer sur le plateau, si au début le déplacement est limité à 2 cases, on pourra augmenter sa capacité grâce à des cartes. En voyageant sur le plateau, nous allons explorer l’île et découvrir de nouvelles zones d’action (on piochera une tuile dans le sac pour le signifier).

Enfin, on peut visiter un territoire. Cela consiste à réaliser l’effet d’une tuile adjacente à sa figurine. Par exemple, à la bibliothèque, on gagnera + 2 en connaissance. C’est ainsi que nous allons placer des cubes sur les zones du plateau central.

Ces zones (représentant l’inspiration, la force et la connaissance, la vision, le courage et la sagesse) sont des influences spécialisées et elles demandent une conversion. Si vous ne visitez pas de territoires, vous pouvez déplacer un de vos cubes sur votre plateau personnel.

En dépensant ces cubes, nous pouvons gagner des cartes, et ces cartes sont le deuxième mécanisme du jeu. Elles servent de moteur de jeu et nous permettent de gagner des bonus à activer, rendus permanents grâce aux compagnons. Par exemple, la carte compagnon « Oneth » empêche vos adversaires de vous prendre le contrôle d’un territoire si vous lui êtes adjacent. Il s’agit aussi d’une source de points de victoire avec les monstres ou les traits : par exemple, la dévotion peut donner un point de victoire à chaque utilisation de conviction.

En plus de ces actions de base, nous avons aussi la possibilité d’accomplir des actions bonus, comme gagner des aptitudes, prendre le contrôle d’un territoire (pour un gain immédiat de 2 points, mais cela vous en rapportera aussi à chaque fois qu’un adversaire utilisera une zone que vous contrôlez). À lui de s’en passer ou d’en reprendre le contrôle, mais il lui en coûtera des cubes de sa zone de conviction (un pour vous déloger, un pour prendre le contrôle).

Et ce n’est pas tout, puisque si vous arrivez à atteindre les 25 points de victoire et que vous avez vidé tous les cubes de votre zone de gauche (potentiel) vous atteignez la transcendance et votre personnage devient plus puissant. C’est l’action qui donne son nom au jeu : Vindication (ou Justification dans la langue de Poquelin).

Le jeu de base semble offrir une bonne rejouabilité. Vous pouvez, quand vous connaissez le jeu, ajouter des quêtes secrètes pour chaque joueur, ajouter des monuments, de nouvelles tuiles de territoire, des mythes et des merveilles, des familiers…
Vous aimez l’interaction vacharde ? Et si vous intégriez l’extension trahison ? Comme vous le voyez, vous n’avez que l’embarras du choix pour composer l’expérience de jeu à votre guise.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, réimpression sur Kickstarter oblige, Vindication est proposé avec une extension : Leaders & Alliances ajoute encore un mécanisme qui devrait encore augmenter la rejouabilité du titre. Comme son nom l’indique, elle offrira six leaders qui orienteront notre jeu dans une direction stratégique différente à chaque fois.

Vindication à l’odeur d’un ameritrash avec son thème bien imprégné, mais c’est un eurogame expert avec un hasard maîtrisable, un peu d’interaction, beaucoup de combos et un ensemble mécanique plutôt original. Vous le voyez, on est plutôt hypés. 

Il vous en coûtera entre 80 et 100 $ selon si vous prenez les extensions. Les frais de port sont assez élevés, par contre (comptez 20 €). Le Kickstarter a déjà motivé près de 5 000 personnes au moment où j’écris ces lignes. Cerise sur le gâteau, la règle est traduite en français, ainsi que toutes les cartes (mais le jeu est en anglais).

Fin de la campagne le 14/02/2019. 

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