[Spécial ESSEN 2018] À quoi tu joues ? [1]
Ludovox couvrait le plus grand salon du jeu du monde durant les 4 jours en tournant plein d’interviews… mais de temps en temps, on s’est posés pour jouer un peu ! Voici un premier retour sur ces jeux découverts sur place !
Selon les organisateurs
Cette année, pas moins de 1400 jeux furent présentés au public (proto inclus) soit pas moins de 190 000 visiteurs sur les 4 jours.
Essen va de record en record depuis 25 ans, impossible pour nous de tout voir, de tout filmer, de tout découvrir… Mais nous allons tâcher de vous ramener un max d’Essen en France pour vous faire vivre cet extraordinaire rendez-vous ludique !
Voici un premier retour !
Realm of Sand (chez EmperorS4)
Nous vous l’avions déjà présenté dans cette news, le jeu signé Ji Hua Wai propose un mix entre Patchwork et Splendor. Le premier pour la pose de tuiles sur son plateau personnel, le second pour la construction de moteur.
Chacun son tour on va pouvoir placer une tuile qui forme un pattern de 3 cases. Si l’on a composé une figure qui correspond à une carte du marché on va pouvoir la prendre, ainsi que les bonus qui vont avec (jetons de couleurs et autres).
On va donc poser des tuiles de couleur pour réaliser des patterns, qui permettent de récupérer ces cartes qui elles-mêmes nous permettront petit à petit d’augmenter notre zone de construction sur notre plateau personnel car au départ nous sommes limités à la zone claire. C’est la fluidité splendoresque de construction de moteur. Chaque joueur a un pouvoir asymétrique qu’il peut déclencher s’il construit sur une zone spécifique.
Aux chapitre des petits soucis : le jeu est présenté sur un plateau à plat et les cartes sont en 3D isométrique, c’est complètement contre-intuitif, si vous avez (comme moi) des problèmes de repérages dans l’espace vous allez souffrir mille morts.
Le jeu est très calculatoire, si c’est votre truc vous allez adorer, sinon ça risque d’être un peu roboratif. Enfin, les jetons qui nous permettent de construire le moteur sont en quantité limitée et le joueur qui en aura le plus risque d’avoir des possibilités que n’auront pas les autres, ce qui induit un effet win-to-win irrémédiable.
Pour les amateurs de puzzle game qui sont à l’aise avec la visualisation de la 3D isométrique, personnellement je passe mon chemin.
Railroad Ink: Deep blue edition (chez Horrible Games)
Encore un roll and write, voilà un genre qui a le vent en poupe !
Dans celui-ci, nous allons tenter de marquer des points en traçant un max de routes sur notre fiche personnelle.
Le jeu se joue en 7 tours. Chacun d’eux, un joueur lance les 4 dés et tous les joueurs autour de la table doivent dessiner les patterns proposés par les faces des dés sur leur feuille.
Parfois des traits tout droit, parfois des croisements, parfois des rails, parfois des routes, parfois les deux.
Nous pouvons une fois par tour dessiner en plus une des faces bonus (proposés sur la fiche), mais dans une limite de 3 par partie.
Le but du jeu, réaliser un maximum de points de victoire en reliant le plus de route. Nous gagnerons un bonus si on dessine dans les cases du centre, pour la route la plus longue, pour la voie de chemin de fer la plus longue et des points en moins si des routes ne mènent à rien.
Nul doute que le jeu va plaire à tous ceux qui aiment optimiser, mais à la table nous l’avons trouvé un peu trop compliqué et surtout devoir dessiner les 4 faces demandent une rigueur spartiate. Il est quasi impossible de vérifier si un joueur triche de plein gré ou à son insu.
En termes de sensation je préfère un Welcome qui crée quelques dilemmes sans être trop un « solo multijoueurs » en effet même si dans le titre de Benoit Turpin nous avons le nez sur notre feuille, nous le levons parfois pour voir si un joueur peut terminer la manche ou réaliser un objectif. Ici que l’on soit tout seul ou à six joueurs cela ne change rien, on est vissé à notre plateau.
À savoir : le jeu est vendu en deux boites (une édition rouge et une bleue) qui proposent des dés en plus pour ajouter du piment, l’une ajoute des météorites, des explosions, l’autres des ponts.
Horizons (chez Pixie)
Un 3X (eXploration, eXpansion,eXploitation) chaque joueur incarne une civilisation qui va s’étendre dans des systèmes planétaires. Chacun son tour, nous pouvons réaliser deux actions, parmi les suivantes : explorer le système, s’adapter à un type de planète et gagner des alliés, récolter des ressources selon les bâtiments construits, construire des bâtiments ou des colonies et conspirer pour gagner des nouvelles cartes missions, source de précieux points de victoire.
Les alliés nous permettent de réaliser des actions bonus liés à l’action choisie, une façon de faire deux actions en un tour.
La fin se déclenche quand un joueur à placer sa dernière colonie. On réalisera le décompte pour chaque système, le joueur majoritaire gagnera 6 PV, le suivant 3PV. Nos cartes missions nous offrent aussi des points de victoire selon une condition, certaines parfois très compliquées. Le jeu propose des plateaux normaux et des plateaux asymétriques bien plus amusants et très thématiques.
Horizons est un 3X assez simple à jouer (si vous êtes déjà joueur bien entendu, ne pensez même pas le proposer à votre voisin de passage qui ne connaît que le Uno) ; il vous faudra faire la course aux majorités, jouer à bon escient les cartes alliés et réaliser un max de points de victoire grâce à vos cartes missions, qu’il vous faudra bien choisir.
Je conseille les plateaux asymétriques qui offrent de nouvelles façons de jouer plutôt intéressantes, entre une race qui ne peut aller s’installer que sur les planètes aqueuses (forêt, eau, glace), une autre sur le soleil, etc.
Une petite surprise intéressante, même si l’on reste assez tributaire des cartes missions que l’on aura piochés (il faut pas hésiter à passer du temps à les faire tourner jusqu’à trouver des missions qui se combinent bien). Cela donne envie de remettre le couvert !
Hokkaido (chez Lautapelit)
Honshu était un excellent jeu qui proposait de la construction avec du draft et un système d’enchères. Hokkaido de Kalle Malmioja propose de reprendre les mêmes bases, mais en modifiant un tout petit peu pour en faire un autre jeu. Attention ce n’est pas une extension, mélanger les deux ne servira à rien !
Dans Hokkaido, nous allons construire des chaînes de montagnes, le petit souci c’est que l’on devra prolonger la chaîne de montagnes quitte à « écraser » des cases intéressantes.
Le jeu intègre aussi des objectifs qui rapportent tous 3 points de victoire ce qui donne un petit aspect course intéressant. On peut aussi “terraformer” les terrains vagues avec deux ressources de la même couleur (on y placera une tuile forêt, lac, ville, etc).
Comme Honshu on draftera des cartes, dans cette version exit les enchères même si l’on peut l’intégrer dans une variante. Niveau scoring, les montagnes rapportent des points de victoire, et l’on comptera la ville la plus petite de chaque côté de la montagne.
Si vous avez aimé Honshu vous aimerez probablement Hokkaido, celui-ci propose d’autres dilemmes. J’avoue ne pas apprécier les mécaniques d’enchères et j’apprécie donc que celle-ci soit absente, cela rend le jeu bien plus fluide (plus d’ordre du tour aussi du même coup) un simple draft, du placement et de la gestion de ressources. Bref, j’aime beaucoup.
Solenia (chez Pearl Games)
Dans ce nouveau jeu de Sébastien Dujardin (Deus, Troyes…) nous jouons avec les cycles du jour et de la nuit.
Chaque tour de jeu, nous allons placer une carte près du dirigeable placé au milieu du plateau pour activer le lieu, cela pour récupérer des ressources bois, blé, eau et pierre. Si l’on positionne sa carte sur une cité nous allons pouvoir glaner un objectif en payant les ressources.
Petit twist : nous avons des cartes qui font avancer l’aéronef ce qui a pour conséquence d’activer les cartes sur la première tuile du plateau pour gagner de nouveau des ressources ou des points de victoire… La tuile sera retournée et placée à l’autre bout du plateau passant du jour à la nuit et vice versa.
Avec ses 16 tours pour réaliser le plus d’objectifs, Solenia demande une bonne maîtrise du timing, pour ne pas trop avantager les adversaires ou pour se donner un coup de pouce. Un jeu un peu dans la gamme de Ganymède, simple et accessible dans une durée ramassée mais avec la petite surcouche qui l’approche d’un jeu expert, très agréable et tendu, du génie.
Architectura (Chez Hobby World)
Nous voilà architectes royaux et quoi de mieux qu’un petit concours pour se mesurer les uns les autres pour que le roi décide qui est le meilleur (les rois ne savent pas trancher, alors que les citoyens …). Chaque tour, nous allons placer une de nos cartes bâtiments dans les rues (on a autant de rues que de joueurs). Si vous construisez un bâtiment adjacent à un autre bâtiment vous allez modifier sa valeur (vous réalisez une rotation de la carte), si la différence est trop grande vous pouvez même le détruire (interaction bien directe !). Les bâtiments ont des pouvoirs qui vous permettront de rejouer, de déplacer des cartes, de réduire ou augmenter la valeur des autres cartes, etc.
À la fin de la partie, on compte les points sur les cartes et nous avons un nouvel architecte. Un jeu de cartes à prix malin et un peu chafouin où l’on peut se rendre coup pour coup.
Blackout Hong Kong
Alexander Pfister est de retour (mais était-il parti ?) ! Après Mombasa, Great Western Trail il remet le couvert avec un gros jeu. Le thème est fort et plutôt bien intégré, nous allons sécuriser Hong kong et remettre le courant dans la ville.
Attention gros jeu, chaque tour se joue en pas moins de 8 phases. Tout d’abord, nous planifions nos cartes puis les jouons pour récupérer des ressources. Ensuite, nous pourrons réaliser nos objectifs, parfois en dépensant des ressources, parfois en ayant dans la même ligne une combinaison de cartes, ce qui nous permet de gagner de nouvelles ressources pour la suite.
Une phase nous permet d’acheter de nouvelles cartes objectifs ou de recruter d’autres équipiers. Par contre, ce n’est pas si simple pour pouvoir l’avoir dans notre main, il faudra réaliser ce que la carte nous demande, et dans ce cas là on pourra activer le bonus.
Quand nous avons moins de 4 cartes en main car les autres ont été programmées sur notre plateau (qui contient 3 slots), nous allons devoir récupérer les cartes dans la pile la plus grande, ce qui est plutôt positif, cela nous donne des possibilités, mais malheureusement si une carte objectif demandait un certain type de carte dans ce slot, on perd la possibilité d’atteindre l’objectif. Autant dire qu’il faut réfléchir à tout !
Ce n’est pas un jeu où l’on peut jouer en dilettante, le cerveau va fumer.
Toute la partie vous allez râler parce que ça ne se goupille pas comme vous le souhaitez ! Dans une première partie on ne peut pas tout intégrer et cela nous donne envie d’en refaire rapidement une pour maîtriser la bête…
La suite des retours très bientôt sur le Vox !
À suivre…
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fouilloux 30/10/2018
Pour info j’ai joué à Détective Club (ramené d’Essen) ce midi. Et c’est très bien 🙂
Fredovox 30/10/2018
C’est coop c’est ca ? ^^
Mahg 31/10/2018
J’adore tout ce qui est Spyfall/Linq/Fake Artist, et le style Dixit commence à me lasser sévèrement, mais le mélange des deux c’était LE COMBO évident.
En tout cas Phal et Guillaume de TT semblent s’être pissé dessus de rire, leur coup de cœur de cet Essen visiblement.
Martin Vidberg aussi.
morlockbob 30/10/2018
Déjà des retours. Vous avez rédigé l’article dans la voiture ou quoi…!!
Gentlekev 30/10/2018
J’aime bien ce titre :-p
David 31/10/2018
Salut Ludovox,
J’ ai eu la chance de trouver une table de libre pour Hokkaido le week-end dernier.
Verdict positif, avec plus de reflection que son ainé dut au double contrainte de placement mer/montagne.
Petite rectification pour le pointage des villes (on a eu quelques sueur froides lors du scoring avec des cases villes solitaires).
Il faut comparer la taille des 2 plus grosses villes de chaque coté est/ouest. Seule la plus petite des 2 est comptée.
Bonne continuation 🙂
Tchuss
Mahg 31/10/2018
Concernant Everdell (pour ceux que ça intéresse) :
Y’a plusieurs éditeurs qui sont sur le coup pour la localisation FR apparemment! Joie!
Ashraam 31/10/2018
Particulièrement apprécié le début de partie de Blackout Hong Kong, c’était très sympa de pouvoir jouer et échanger nos ressentis en live. En tout cas, comme l’a dit l’un des joueurs, on ressent les mécaniques de Mombasa et donc la patte de Pfister
Ashraam 31/10/2018
Merci pour le début de partie de Black Out : Hong Kong. Pour info, le bénévole nous a mal expliqué un élément majeur. Lorsque l’on a 4 cartes ou moins en main, à un certain moment dans le tour de jeu, on PEUT (pas on doit) reprendre en main la rangée de cartes la plus importantes. Mais sinon, un excellent ressenti sur ce jeu, qui fait partie de ma moisson cette année.
atom 15/11/2018
Bonjour, pas évident cette partie en fin de journée plusieurs m’ont échappés, intéressant ce point que tu relèves, ça veux dire que l’on peut sous jouer un tour pour avoir la condition demandée quitte à jouer deux cartes au lieu de trois. (si c’est pour débloquer la 4e action ça peut valoir le coup). Petite erreur aussi sur les camions ils peuvent servir a se déplacer sur la roue des ressources, mais aussi sur la carte centrale pour pouvoir placer un de nos cubes, ce qui fait que la disposition de départ est certes importante, mais moins primordiale que ça ne laissait penser ^^
steph le koala 01/11/2018
Ce qui est fou, c’est qu’apres 4 jours, j’ai joué À une grosse quarantaine de jeu..Et à aucun de ceux-là…(meme si ils me faisaient de l’œil, le hasard des places dispo…)…du coup envie d’acheter…encore…lol