Participatif, la sélection naturelle N° 143 du lundi 29 juin 2020

  

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N° 143

 

 Salutations ludico-participatives ! 

► Tandis que le résultat des campagnes des projets français en cours vont du franc succès à l’échec complet en passant par la réussite correcte, ce mardi débarque un projet français un peu hors normes. Par son thème, qui allie classicisme et originalité. Par sa nature, car il s’agit d’un gros jeu « expert » mais extrêmement accessible. Par son look, parce que c’est juste une tuerie visuelle. Par son éditeur, car il s’agit d’un primo éditeur dans le jeu de plateau mais pas dans l’absolu, la société développe en temps normal des jeux vidéo. Et enfin, par l’attente que ce projet a provoqué chez les habitués du forum de Cwowd où le boss de la société est extrêmement présent depuis des mois pour présenter son jeu et le faire évoluer en fonction des retours. La fanbase qui s’est ainsi créée devrait pledger comme un seul homme à H+01 seconde (H=21h00), et je vous avoue que je suis curieux de voir ce lancement, d’autant plus qu’on a là un gros carton potentiel. Je crois que l’on tient un jeu qui pourrait bien devenir un genre de classique. L’avenir nous dira si j’ai vu juste. 

► Et je place de nouveau mon petit message en faveur de Ludovox, qui a toujours autant besoin de votre soutien. Que ce soit via le Tipeee ou les liens d’affiliation si avez des achats ludiques en ligne à effectuer, toute aide aussi modeste soit-elle est particulièrement importante, et appréciée à sa juste valeur par l’équipe qui reste encore en temps partiel jusqu’à nouvel ordre ! Merci pour elle !

 

 Bonne lecture, à la semaine prochaine (ou celle d’après 😉 )

et surtout continuez à faire attention à vous !

 
 
 
 

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Évolution des campagnes en cours la semaine passée

 
 

 Celles qui se terminent cette semaine…

 

myths-at-war-box-artMyths At War par Franciso « Pak » Gallego Arredondo a passé une toute petite semaine qui ne lui a pas encore permis d’atteindre le palier revu à 6 000 € (au lieu de 10 000) synonyme d’extension gratuite en stretch goal. Mais c’est comme si c’était fait, il reste cinq jours crazy-farmers-and-the-clotures-electriques-box-artpour cela (actuellement 5 726/4 000 € et 190 soutiens. Fin le 03 juillet). 

frJe ne sais pas trop ce qu’espéraient les gars de The Freaky 42 mais mine de rien Crazy Farmers And The Clôtures Électriques est, à cinq jours du gong de fin, financé à plus du double de la somme demandée ! Certes, 347 soutiens ça ne fait pas nécessairement rêver, mais cela suffit pour assurer le succès de la campagne. Et il y en a bien d’autres qui aimeraient en faire autant (actuellement 19 900/8 000 € et 347 soutiens. Fin le 04 juillet). 
 
 monumental-the-lost-kingdom-boitefrGros succès en revanche pour Monumental : African Empires par Funforge même si le rythme décroît pas mal depuis le milieu de la semaine.
Plus de 3 000 soutiens ont financé le jeu à une fois et demi (rappelons que ce sont pas moins de 200 000 € qui ont été demandés). C’est d’autant plus dommage d’avoir eu l’idée fâcheuse de terminer la campagne un dimanche, se privant là à coup sûr d’une bonne partie de l’effet de boost des 48 dernières heures
(actuellement 330 900/200 000 € et 3 130 soutiens. Fin le 05 juillet). 
 
 
 

Et les autres…

 
parasite-game-boitefrL’espèce d’OVNI ludique qu’est Parasite Game de Chèvre Edition aura su trouver son public. Gageons que son prix n’y est pas pour rien car le seul réel risque que l’on prend en backant ce jeu, c’est que le concept soit réellement amusant 😉 (actuellement 4 010/25 00 € et 270 soutiens. Fin le 06 juillet). 
 
Si le rythme de la campagne de Shelfie Stacker par Arkus Games n’a pas été trop mauvais au cours de la semaine, l’arrivée du week-end lui a mis un bon coup de moins bien, puisqu’on a pu compter moins de 10 soutiens quotidiens sur ces quelques jours. Espérons que ce ne soit qu’une mauvaise passe, mais le jeu est tout de même financé à deux fois et le millier de contributeurs est dépassé (actuellement 62 200/30 000 NZ$ et 1 130 soutiens. Fin le 11 juillet).  
 
 vanishing-stars-box-art frNinpô a stoppé en cours de semaine la campagne de son jeu Vanishing Stars. À l’évidence, le financement n’aurait jamais été atteint. La bonne nouvelle, c’est que le jeu n’est pas en cause. Pas de date pour le reboot, mais laissons à l’éditeur le eila-and-something-shiny-box-arttemps de revoir sa copie (campagne annulée à 6 643/35 000 € et 116 soutiens. Fin le 16 juillet). 
 
 La campagne de Eila And Something Shiny par Ice Makes poursuit sa route à un bon rythme qui lui aura permis de franchir la barre des 2 000 soutiens en fin de journée de dimanche. Quelques bruits tournent sur la toile sur une potentielle version française, bruits qui m’auront fait pledger en attendant de voir ce qu’il en sera. Si Ice makes constate une réelle demande de la part du monde francophone, peut-être cette rumeur deviendra-t-elle réalité (actuellement 151 200/12 000 CA$ et 1 980 soutiens. Fin le 18 juillet). 
 
 
 
 

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Les projets qui ont le plus attiré mon attention (en bien comme en mal)

 

 
maztec-box-artfrSi la campagne de Maztec par Fresh Creative Games a été un échec, son éditeur/auteur n’a pas pour autant baissé les bras et quitte à ne rien gagner, il entend bien que son jeu voit le jour. Il a donc trouvé pour cela un moyen malin et original en partenariat avec le fabricant. On peut donc commander ici le jeu, et pour moins cher que lors de la campagne Kickstarter.
Au cas où vous seriez intéressé, une commande groupée est en train de se mettre en place sur le forum de Cwowd. Ça se passe ici. Donc si vous vouliez vraiment ce titre, voilà une seconde chance de l’obtenir.
 
 
 
 
 
 canopy-box-artCanopy par Tim Eisner est un jeu pour deux joueurs au thème pour le moins écolo puisqu’il vous faudra chercher à créer une forêt vierge en sélectionnant et faisant pousser arbres et plantes susceptibles d’attirer un maximum d’espèces animales, l’ensemble devant fonctionner en symbiose pour arriver à un équilibre parfait. Plus facile à dire qu’à faire, et avoir la main verte ne servira à rien pour accéder à la victoire.
 
Ce thème bucolique est le prétexte à un jeu mêlant draft, avec un peu de « pousse ta chance » dedans, collection de set et construction de tableau. Nous sommes clairement face à un titre aux mécaniques simples et accessibles à tout un chacun, que j’aurais tendance à classer dans le « grand public », surtout avec une telle direction artistique.
 
Et effectivement, le jeu est beau. Superbe même, j’ose le dire. Et ce n’est pas vraiment étonnant quand on sait que c’est Vincent Dutrait qui est aux pinceaux, dont encore une fois le style colle parfaitement au thème et magnifie indiscutablement le jeu. Alors voilà, nous ne sommes probablement pas face au jeu du siècle, loin s’en faut, mais « simplement » à un bon et très beau jeu à deux. Ce qui nous fera d’autant plus regretter qu’une version française ne soit pas proposée.
 
Si l’anglais ne vous rebute pas, vous pourrez acquérir la version de base pour 19 $ et son pendant Deluxe pour 29 $, en y ajoutant bien entendu respectivement 7 et 9 $ de frais de port (actuellement 49 900/12 000 $ et 1 927 soutiens. Fin le 10 juillet). 
 
 
 

sherwood-bandits-boitefr  Ludus Magnus Studio semble adopter la même stratégie de diversification que Mythic Games, à savoir garder la marque emblématique pour les gros jeux et créer une sous-marque pour des jeux moins « exigeants » notamment sur le plan matériel, susceptibles de rejoindre les rayonnages des échoppes ludiques. Ce faisant ils assurent des rentrées d’argent un peu plus régulières que les campagnes Kickstarter.

En l’occurrence, cette nouvelle entité s’appelle LMS Lite et le premier titre présenté est Sherwood Bandits . Même les moins anglophones d’entre vous l’auront compris, le thème tourne autour de Robin des Bois et de ses compagnons. Mais le bon Robin n’est pas l’objet central du jeu.

En effet les joueurs endossent le rôle du chef d’une bande d’apprentis bandits de grand chemins qui rêvent d’incorporer les Merry Men (la bande à Robin quoi). Et pour cela, il faudra faire montre de certaines compétences en matière de rapine et de détroussage de voyageurs.

Et quoi de mieux pour prouver sa valeur au grand Robin que d’aller carrément voler l’or des charrettes du Sheriff de Nottingham ? Sauf que voilà, rien n’étant jamais si simple en ce bas monde, d’autres prétendants au même poste que vous vont eux aussi chercher à s’assurer les bonnes grâces du Chef, et comme par hasard par les mêmes moyens. Et si vous ajoutez à cela que le Shériff n’a pas particulièrement l’intention de se laisser voler sans réagir, vous voyez que la tâche va peut-être s’avérer plus ardue que prévu.

Le jeu tourne avec une mécanique principale de placement de dés. En arrivant à placer des dés d’une valeur supérieure à celle d’un chariot, on en récupère le contenu. Sinon, on repart « brocouille », comme on dit dans le Bouchonnois. Mais Robin sait trop bien dans quel pétrin peuvent aller se fourrer de gros noobs de voleurs comme vous, et lui et ses hommes seront toujours là pour vous prêter main forte en vous octroyant différents pouvoirs bien utiles. 

sherwood-bandits-plateauConcrètement, un tour de jeu se décompose en quatre phases :

  • Phase 1 : Préparation : des chariots dont le nombre équivaut à celui des joueurs sont placés face cachée. En commençant par le premier joueur, chacun pose ses hommes de main un après l’autre en embuscade devant un ou plusieurs chariots. Les cartes chariots sont retournées.

  • Phase 2 : Embuscade : Chaque joueur lance ses dés et les place devant chacun de ses sbires précédemment posés.On regarde si le total du résultat des dés déposés devant chaque chariot, peu importe à qui ils appartiennent, dépasse la résistance de la garde du chariot, et combien de joueurs ont procédé à l’attaque. Le butin est alors partagé entre eux.

  • Phase 3 : Sheriff : Les dés présents sur le plateau de jeu sont transférés sur le pont-levis aux portes de Nottingham sans en changer la valeur. Le joueur dont les dés ont un total de plus de 10 est mis aux arrêts, à l’inverse celui ou ceux dont le total des dés est inférieur à 5 emportent un butin ou un point de victoire. Chaque joueur dépose son butin dans son coffre.

 

À chacune de ces phases, il est possible de jouer des cartes « Merry Men » pour bénéficier de bonus (changement de résultat de dés, de placement, etc). Lorsque tous les chariots sont pillés, on détermine le vainqueur en comptant la valeur des butins récoltés.

sherwood-bandits-wanted-robinComme on le voit, le jeu est simple dans ses mécaniques et les allergiques au hasard passeront rapidement leur chemin. La cible visée est clairement le grand public, et la direction artistique va à fond dans ce sens. Les illustrations, ma foi fort jolies dans leur genre, ne dépareilleraient pas dans un livre d’histoires pour enfants. Tout est gai et coloré et tend à dédramatiser le propos du jeu (on vole quand même l’argent du contribuable quand on y réfléchit !). Le matériel est conçu pour en jeter sur la table, notamment les coffres-tirelire en 3D.

Le jeu est calibré pour les boutiques, mais on est quand même sur Kickstarter et trois add-ons, dont seul un a été dévoilé (des jetons en bois en remplacement de ceux en carton pour 15 €), vont venir se livrer à votre concupiscence, tout entiers dirigés vers une deluxification du jeu qu’ils sont.
Toujours dans cette optique boutique, le matériel est totalement indépendant de la langue et est prêt à être distribué dans n’importe quelle contrée où se trouverait un distributeur intéressé. Et de fait, si le jeu est en anglais et italien, les règles sont disponibles en PDF pour le français, l’allemand et l’espagnol.

On est d’ailleurs pas loin de la précommande puisque l’éditeur affirme que les usines chinoises disposent de tous les fichiers nécessaires à la production et n’attendent que le feu vert. Même si la date de livraison de décembre paraît du coup réaliste, je serais vous je ne compterais pas trop dessus pour les cadeaux du papa noyel. Prudence, sûreté, toussa quoi…

Question tarif, et hors add-ons cités plus haut, on est aussi dans du grand public. 35 €, auxquels on en ajoutera 12 en frais de port pour la France (actuellement 9 330/10 000 € et 250 soutiens. Fin le 02 juillet). 

 

intrepid-box-artIntrepid est le quatrième jeu d’Uproarious Games après trois autres également passés sur Kickstarter mais dont je n’avais que vaguement entendu parler. J’aurais pu rater celui-là également, si ce n’est le très bon démarrage de la campagne qui m’a fait me pencher un peu mieux sur son cas.

Il s’agit d’un jeu coopératif SF mais pas trop, puisque cela se passe dans la Station Spatiale Internationale. L’équipage va devoir faire face à une série de problèmes et se battre simplement pour sa survie. Bien entendu, les joueurs sont des spationautes membres de cet équipage, chacun avec des compétences particulières. Comme en vrai quoi.

Le jeu est basé sur des scénarios, lesquels vont mettre les joueurs face à différents événements qu’il va falloir gérer, chaque échec étant synonyme de dégâts infligés à la station. Cette gestion des problèmes, et de la station elle-même, se fait par de la pose de dés (encore) sur des tuiles représentant des modules de la station. Les tours de jeu se font en simultané pour tous les joueurs, donc pas de temps morts. Également, l’éditeur affirme que la possibilité qu’un joueur Alpha prenne le contrôle de la partie est faible. Les technologies employées par les protagonistes sont annoncées comme très réalistes, ce qui devrait permettre de se mettre au mieux dans intrepid-spationaute-japonl’ambiance.

Jusqu’ici, tout va à peu près bien. Mais il faut bien parler de la direction artistique, et là aïe aïe aïe… Alors certes, on nous fait bien comprendre que tout ce que l’on voit n’est que le prototype et que le vrai jeu sera vachement plus mieux beau. Ce dont je ne doute pas puisqu’il semblerait que ce soit la manière de faire de l’éditeur et que le résultat livré aux backers est toujours bon. Dont acte, mais d’une part ce que l’on peut voir sur la page Kickstarter ne fait pas rêver et d’autre part, pledger pour un jeu dont on ne sait pas si l’esthétique finale saura nous satisfaire est tout de même un peu « risqué » (tout est relatif).

Le tarif du seul pledge disponible, 60 $, n’est pas particulièrement élevé si l’on tient compte de l’extension qui en fait partie, d’autant plus que les 9 $ de frais de port sont plus que corrects. Seule l’absence d’une VF pourrait vraiment rebuter ceux d’entre vous qui seraient séduit par le gameplay (actuellement 151 900/24 000 $ et 2 710 soutiens. Fin le 09 juillet). 

 

syndicate-box-artSi comme pour moi, le nom de Syndicate fait vibrer chez vous la nostalgie des journées passées qui sur Amiga, qui sur PC (sous MS-DOS) sur le titre de Bullfrog, vous allez tout comme moi être très déçu. En effet, le seul point commun entre le jeu vidéo sus-cité et Syndicate par PDU Games est que dans les deux cas le thème tourne autour des syndicats du crime. Et c’est tout. Hélas.

Dans un futur lointain (3105 après Jean-Claude) l’humanité s’est répandue comme la gangrène sur la galaxie entière, des corporations avides de gains s’emparant de systèmes solaires complets pour les coloniser. Un régime autoritaire appelé « Le Souverain » à longtemps tenu d’une main de fer dans un gant d’acier le système planétaire de l’étoile Acturus.

Mais rien n’étant jamais permanent, ce régime a commencé à se fragiliser depuis plusieurs années, permettant ainsi l’émergence d’organisation criminelles. Les joueurs sont les chefs de ces mafias du futur et vont se battre pour devenir l’organisation la plus puissante et dominer le système d’Acturus. Mais si Le Souverain est affaibli, il est loin d’être encore mort et il vaudra mieux ne pas se retrouver pour cible de son juste courroux pour espérer arriver à ses fins.

syndicate-PhnxSyndicate est un 4X qui se joue en 6 à 8 tours. Comme tout bon 4X qui se respecte, il faudra s’étendre (eXpand) en créant des bases sur les différentes planètes et bases spatiales du système afin de récolter de précieuses ressources (eXploit) et capacités spéciales. En effet, les planètes recèlent des bonus cachés indispensables à la bonne marche de vos desseins et il faudra donc les fouiller (eXplore) pour les trouver.

 
Mais des pénibles pourraient avoir déjà pris un emplacement que vous convoitez, auquel cas il sera de bon ton d’aller leur exprimer votre désarroi en les attaquant (eXterminate).
Au cours de la partie, vous aurez à remplir des missions et développer des technologies qui vous permettront d’augmenter la puissance militaire de votre organisation, de multiplier les possibilités d’action et de débloquer des capacités spéciales.
 
syndicate-AscendersMais il n’y a pas que la violence qui permet d’arriver ses fins, et il faudra également faire preuve d’un minimum de diplomatie (sournoise, bien entendu). Vous aurez ainsi parfois tout à gagner à vous entendre avec les enfoirés d’en face vos estimables adversaires pour échanger des ressources, des bases, des missions, voire même carrément, Ô honte suprême, vous allier à l’un d’entre eux. Mais temporairement hein, juste le temps de pouvoir lui mettre un taquet par derrière, ninja style, par exemple en utilisant une de ces rigolotes cartes dormantes qui vous permettent de préparer un piège et de le déclencher en temps utile.
 
Mais je l’ai déjà dit, le Souverain est toujours maître du système et les guerres de territoires entre mafias rivales et les conséquences néfastes des échecs des missions troublent la quiétude du dit système et conséquemment, arrivé à un certain niveau, provoquent l’ire du Souverain. Et croyez-moi, vous n’avez pas envie qu’elle s’abatte, vu qu’elle est synonyme de blocus global.
 
syndicate-Messier-trustVous aurez déduit de vous-même que le jeu n’est pas exempt, et c’est un euphémisme, d’une certaine interaction entre les joueurs en cours de partie. Coups tordus entre amis, ententes elles aussi suivies de trahisons et autres fourberies vont être l’activité principale des joueurs autour de la table. Les scrupules seront à ranger dans sa poche en début de partie.
 
En ce qui concerne la direction artistique, j’avoue que j’aime beaucoup. Le style des illustrations, les couleurs choisies, les mises en page diverses, le plateau de jeu, tout concourt à donner une âme au jeu. J’imagine que cela ne plaira pas à tout le monde (comme toujours peut-on même ajouter) et n’hésitez pas à dire ce que vous en pensez en commentaires, mais moi j’adhère totalement.
 
syndicate-Constellation-CorpsLe matériel étant essentiellement composé de cartes, de cubes de différentes couleurs et de dés, on ne se fera pas plus de soucis que ça quant à la qualité finale. On peut donc passer aux pledges, et là il y a à dire. Trois niveaux de pledge sont proposés. Le premier est le jeu tel que je vous l’ai présenté, au tarif ma foi assez correct de 55 $. Le deuxième pledge est quant à lui proposé à 80 $. Encore une version Deluxe me direz-vous, et je vous répondrai : oui, mais non.
 
Parce que le seul élément deluxifié dans la boîte est le vaisseau Destroyer du Souverain qui passe d’un simple standee en figurine plastique imprimée en 3D. Et c’est tout. Ce qui, sauf erreur de calcul de ma part, nous met le bout de plastique à 25 $. Mais j’ai encore mieux en stock : pour 199 $ (environ 176 € quand même) le dit Destroyer n’est plus en plastique, mais en acier avec effet bronze, et il en est de même pour le dé à 12 faces du Souverain. 144 $ supplémentaires par rapport au tarif du jeu de base pour un petit vaisseau et un dé à 12 faces en acier, fallait oser. Et le pire, c’est que ça se vend ! Alors pourquoi s’en priver, je vous le demande… (actuellement 30 500/55 000 $ et 410 soutiens. Fin le 09 juillet). 

 

roll-player-adventures-box-artJe ne vous ferai pas l’insulte de vous présenter Roll Player, jeu de Thunderworks Games financé petitement (moins de 1 000 soutiens) sur Kickstarter en 2015 mais qui a su conquérir le cœur des joueurs au point d’être à nouveau présenté sur Kickstarter en 2017 avec un résultat tout autre (4 600 soutiens).
Vient ensuite directement en boutique une première extension, Monsters and Minions. La hype continuant de grimper et le jeu ayant reçu un très bon accueil en boutique, une deuxième extension nommée Fiends and Familiars est financée sur Kickstarter par 7 000 contributeurs il y a tout juste un an.

Plusieurs autres titres sont sortis, profitant de l’univers créé pour Roll Player. Lock Up, un jeu de placement d’ouvriers financé à l’automne 2018 sur Kickstarter, et Cartographers, un roll and write dont les retours sont très positifs (et sorti lui directement en boutique) en lice pour le KennerSpiel 2020.

La campagne qui nous occupe aujourd’hui est pour un nouveau jeu dans cet univers, Roll Player Adventures. S’il s’agit d’un jeu totalement indépendant, il est toutefois possible d’importer et de jouer un personnage que vous aurez créé dans Roll Player et ses extensions.

En effet, Roll Player Adventures est un jeu coopératif d’aventure (vous l’aurez deviné) dans lequel les joueurs vont incarner des héros qui vont devoir faire face à des défis et être confrontés à des choix qui vont faire évoluer l’histoire au fur et à mesure de leur progression. Vous allez vous engager dans la Garde du Roi et partir vous battre contre les armées du méchant Dragul qui ne fait rien qu’à vouloir envahir Nalos, et ce au cours de 11 aventures qui forment une campagne. Une quête secondaire rejouable est offerte en plus, c’est cadeau, ça me fait plaisir !

roll-player-adventures-nefra's-judgement-box-artLe gameplay est assez peu expliqué, il s’articule autour de 11 (+1) gros livrets, un pour chaque aventure donc, dans lequel il faudra aller puiser le narratif et les conséquences de vos choix et actions. Et visiblement, il y a de la lecture !

Hors ces livrets, le jeu est composé de plus de 200 cartes, d’une cinquantaine de dés customs (on parle d’un Roll Player quand même), de quatre plateaux joueurs, de 6 plateaux de jeu double-face (une face par aventure), de moult marqueurs divers et variés et d’une figurine. Enfin, de deux. Non, d’une seule en fait, mais avec deux personnages sur le même socle. Il y a de quoi lire, et il y a du matériel ! Et tout cela avec une direction artistique qui ne varie pas d’un iota de celle des autres titres du même univers.

Qui dit beaucoup de matos, dit généralement beaucoup de dollars. Et cela se vérifie encore une fois. 100 $ pour la boîte de base et 135 $ pour le pledge qui ajoute en plus une extension nommée Nefra’s Judgement, laquelle apporte des alignements pour les héros (avec les avantages et inconvénients inhérents à chacun d’eux).

Roll Player, son extension Monsters and Minions ainsi que Cartographers ont été localisés en français par Intrafin. Espérons que ce sera également le cas pour Roll Player Adventures car sur cette campagne, seul l’anglais est proposé (actuellement 393 000/100 000 $ et 3 330 soutiens. Fin le 17 juillet). 

 

domination-box-artMême s’il ne propose pas que cela, l’éditeur polonais Phalanx s’est fait une spécialité de ce que l’on appelle les « Warteaux », à savoir des jeux de stratégie guerriers qui mélange wargame et jeu de plateau, sortant ainsi ce type de jeux de la niche dans laquelle ils étaient enfermés et les rendant accessibles au plus grand nombre. Ces jeux sont de surcroît présentés avec un matériel de qualité. Je pense notamment à Hannibal & Hamilcar, Uboot, Race to Moscow. Leur  nouveau titre, Domination, actuellement en campagne sur Kickstarter, est dans cette droite ligne.

Pour résumer ce qu’est exactement Domination, je vais me contenter de reprendre ce qu’en dit l’éditeur lui-même vu que je ne saurais faire mieux : « Dans Domination, un jeu de stratégie et de contrôle de zone à deux joueurs (ou à trois ou quatre joueurs en deux équipes), vous devez exploiter vos industries pour développer de nouvelles armes, rechercher le soutien de nations neutres, former et financer des armées de partisans massives pour résister à l’occupation hostile, briser les codes énigmatiques de l’ennemi, et planifier et exécuter des opérations militaires qui vont balayer les continents et les océans. Équilibrez ces tâches et faites de cette période votre heure de gloire ! ». Voilà, tout est dit.

domination-cartesLe matériel est là encore fidèle aux standards Phalanx. La partie va se dérouler sur un très beau plateau représentant une carte du monde très stylisée divisée en zones de différentes formes. Les plateaux joueurs, s’ils n’ont rien d’extraordinaires, sont tout de même très esthétiques (enfin, dans un contexte guerrier…), les illustrations des cartes sont superbes et très bien mises en valeur par la composition.

Les unités de la boîte de base sont représentées par des jetons, assez jolis au passage, mais le jeu prend toute sa dimension avec la version que je qualifie de « Deluxe » puisque ces unités sont alors remplacées par des miniatures. Si elles se rapprochent plus du pion de luxe que du fantasme pour peintre, elles restent néanmoins fidèles aux modèles qu’elles représentent.

Trois pledges sont proposés. La boîte de base est à un prix très correct de 28 £, soit 31 €. Avec le pledge incluant les miniatures la note commence à monter singulièrement puisqu’elle est de 57 £, soit 63 €. Et si vous désirez avoir le plateau de jeu en version géante et néoprène, il faudra prendre le dernier pledge à 75 £, soit 83 €. C’est cher, mais en adéquation avec le matériel proposé et il n’y a donc rien à y redire.

D’autant plus que les frais de port sont contenus, 12 £ pour l’Union Européenne. Une version française est envisageable si 150 backers francophones sont atteints. Ce qui, au moment où j’écris ces lignes, est loin d’être le cas. Dommage que Asyncron, le partenaire habituel de Phalanx pour les localisations en français, ne se soit pas mis sur les rangs pour cette campagne (actuellement 45 150/40 000 £ et 690 soutiens. Fin le 14 juillet). 

 

 

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Ils débarquent cette semaine

 

hybris-disordered-cosmos-box-artfr Hybris : Disordered Cosmos par Aurora Game Studio – le 29 juin à 21h00.

Jeu expert asymétrique de pose d’ouvriers et d’opportunité dans un univers mixant mythologie grecque et steampunk pour des parties de 1 à 4 joueurs et pour une durée d’environ 45 minutes par joueurs.

Prix du Public au Flip 2019, et un des projets les plus attendus du forum de Cwowd.

 

 

rise-of-the-amazons-boite► Rise of the Amazons par Alcyon Creative  – le 29 juin

Jeu coopératif dans lequel vous incarnez des Amazones bien décidées à conquérir l’ancien monde !

 

 

 

 

plunderous-box-art► Plunderous par Adventure Inkorporated – le 30 juin

Des pirates steampunk (encore) manœuvrent afin de devenir Gouverneur dans des Caraïbes alternatives.

 

 

 

 

wordwide-tennis-box-artfrWorldwide Tennis par Worldwide Games – le 30 juin

Après le succès, certes relatif mais bien réel, de Worldwide Football, voici la déclinaison pour les fans de la balle orange. Vous pouvez d’ores et déjà vous faire une idée du jeu grâce à ce magnifique Ludochrono.

 

 

raggna-rock-star-box-artfrRagnaRok Star par Perte & Fracas – le 1er juillet

Des groupes de rock vikings cherchent à recruter le plus de fans possible afin d’accéder au Vallhala.

 

 

 

 

rally-man-dirt-box-artfr Rallyman Dirt par Holy Grail Games – le 03 juillet

Après Rallyman : GT, retour aux sources pour Holy Grail Games avec une toute nouvelle édition de ce jeu de rallye culte imaginé par Jean-Christophe Bouvier. Combine le Rallyman original de 2009 et son extension Dirt en un seul jeu où les joueurs s’affrontent contre la montre, en essayant de terminer chaque étape le plus rapidement possible.

 
 
 

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Légende des symboles utilisés

coeur rouge: Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette.

coeur bleu: Désigne les campagnes conseillées par Gougou69.

fr: Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français.

€ : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier.

Attention 2: Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.

Le lexique du participatif
  • Add-on : (Nom m.) Ajouts optionnels et néanmoins payants proposés au cours de la campagne. Cela peut-être des packs de figurines, des extensions, des dés plus jolis, mais aussi des objets beaucoup plus dispensables tels que des t-Shirts ou des mugs, voire des pin’s (si si !). Dans tous les cas, les sommes collectées par ce biais participent à l’augmentation de la cagnotte et à atteindre les paliers des stretch goals.
  • Backer [bakeur] : (nom m.) Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
  • Box Upgrade : Modifications apportées tout au long de la campagne (souvent dans le cadre des stretch goals) qui permettent d’améliorer la qualité du matériel du jeu (cartes plus épaisses, carton de la boîte plus fort, dés spéciaux, etc…).
  • CAD$ : Dollars Canadiens (cours bien inférieur au Dollar US)
  • Campagne : Période au cours de laquelle le projet est proposé au souscripteurs. Généralement de 2 à 4 semaines, mais cela peut être moins ou beaucoup plus. Cette durée n’est pas anodine et ne doit pas être choisie au hasard par le porteur du projet. En effet, de celle-ci dépend la forme et la dynamique de la campagne.
  • CMoN : Initiales de l’éditeur “Cool Mini or Not”. Afin de briller en société et avoir l’air du mec (ou de la meuf) qui s’y connait, on le prononcera “Simone” (oui, comme la tata du même nom) et on proscrira les “kmone” ou, pire, les “komone”.
  • DPG : Initiales de l’éditeur “Devil Pig Games”.
  • Early Birds [eurli beurdz] : (Nom m.) Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) ou avec un bonus proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
  • FdPI : Initiales de « Frais de Port Inclus »
  • KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
  • KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
  • Mougeon : (Nom m.) Race animale grégaire endémique sur Kickstarter, mi-mouton mi-pigeon. Les spécimens qui la compose ont pour particularité d’avoir, au cours de certaines périodes de l’année qui correspondent peu ou prou à la durée des campagnes de financement les plus en vue, une capacité de discernement inversement proportionnelle à la taille de leur compte en banque.
  • Pledge [plèdj] : (Nom m.) Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
  • Pledge groupé (ou PG) : (Nom m.) Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
  • Pledger : [plédjé] (Verbe) Action de sélectionner un niveau de soutien et d’autoriser le débit de son compte de la somme correspondant en cas de réussite de la campagne.
  • Pledger : [plédjeur] (Nom m.) Voir « Backer ».
  • PnP : Initiales de « Print and Play ». Il s’agit d’un fichier (généralement PDF) gratuit ou payant, permettant d’imprimer les composants du jeu qui s’y prêtent et ainsi de le tester avant la fin de la campagne.
  • Reboot [rebout] : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet essaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
  • Reminder [wemeyndeur] : Option qui vous averti par mail de l’entrée d’une campagne dans ses dernières 48 heures et vous permet ainsi de juger de la pertinence d’y participer. Utile lorsque l’on est pas certain d’être intéressé en l’état en début de campagne.
  • Reprint : Nouveau tirage d’un jeu qui fait parfois l’objet d’une campagne participative.
  • ROW : Acronyme de “Rest Of the World”. Indique l’ensemble des zones géographiques concernées par des frais de port qui n’ont pas été déjà détaillées.
  • SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
  • Stretch Goals [strètch golz] : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces stretch goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
  • UE Friendly : Définit un projet dont le porteur s’est assuré que les colis de son jeu arriveront dans notre boîte aux lettres sans surcoût lié au passage en douane.

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7 Commentaires

  1. Worldwide Games 29/06/2020
    Répondre

    Un grand merci pour la mention de Worldwide Tennis ! On a vraiment besoin de cette visibilité, c’est cool de pas oublier les petits projets.

    Sinon, il paraîtrait qu’au tennis, la balle est jaune (et non orange). 😉

    • Gougou69 29/06/2020
      Répondre

      Ha zut… Ça se voit alors que j’aime pas le Tennis et que j’y connais rien du coup ?

      • Worldwide Games 30/06/2020
        Répondre

        Franchement, on était à deux doigts d’y croire 😀

  2. Lionel2212 29/06/2020
    Répondre

    merci pour l’article toujours aussi bien!

  3. morlockbob 29/06/2020
    Répondre

    Ragnarok Star m ‘avait bien fait marré. En plus de de bien se jouer

  4. master.geo 30/06/2020
    Répondre

    Ragnarok Star est vraiment très sympa ! accessible à tous public et très fun, je l’ai testé au festival de Belleville l’année dernière, j’espère qu’il va marcher !

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