Participatif, la sélection naturelle N° 116 du lundi 22 juillet 2019

 

 

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N° 116

 

 Salutations ludico-participatives !

► Ce mois de juillet 2019 marquera l’histoire du participatif ludique. Il est en effet désormais acté que le mois de juillet est un mois comme les autres, au cours duquel on peut se permettre de lancer des campagnes ambitieuses avec à la clé des résultats impressionnants. Ne reste plus désormais pour reposer nos porte-feuilles endoloris que le mois d’août et la période des fêtes de fin d’année. Pour combien de temps ?

 

 Bonne lecture, et à la semaine prochaine (ou celle d’après 😉 ) !

 

 

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Évolution des campagnes en cours la semaine passée

 
 

middara-box-artLa barre des 2 millions de dollars est explosée, celle des mythiques 10 000 soutiens vient d’être franchie, financement à 58 fois, tout est dit quant au succès de la campagne de Middara : Unintentional malum – The Complete Trilogy par Succubus Publishing. the-isle-of-cats-box-artLe rappel des 48 heures aura certainement sonné au moment où vous lirez ces lignes, nul doute que son effet sera… remarquable (actuellement 2 341 000/40 000 $ et 10 525 soutiens. Fin le 24 juillet).

The Isle of Cats par The City of Games n’est pas au niveau de son petit camarade du dessus, mais sa réussite n’en est pas moins importante. Financé à 24 fois par plus de 6 100 contributeurs à 3 jours de la fin, on peut considérer que la preuve est faite du pouvoir d’attraction des chats. Un jour, ils gouverneront le monde, c’est une évidence ! (actuellement 360 000/15 000 £ et 6 160 soutiens. Fin le 25 juillet).

 

dwellings-of-everdale-box-art Jolie réussite également, bien que dans dans une moindre mesure, pour Dwellings of Eldervale par Breaking Games. Le rythme de la semaine écoulée est même plutôt remarquable avec une moyenne quotidienne largement au-dessus de la centaine de souscripteurs. Résultat à la veille du rappel des 48 heures : 4 000 soutiens et un financement à 5 fois, à mettre en rapport avec le montant demandé, plutôt élevé (actuellement 287 800/80 000 $ et 2 764 soutiens. Fin le 25 juillet).
 
 
 
 
 
 

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Les projets qui ont le plus attiré mon attention (en bien comme en mal)

 
 
 
prêt-à-porter-third-edition-box-artLorsqu’un jeu se pointe sur Kickstarter pour financer sa troisième édition, même s’il n’est guère, voire pas du tout, connu du grand public, c’est généralement le signe qu’il mérite qu’on lui prête un œil plus qu’attentif. Prêt-à-Porter 3rd Edition par Portal Games est de ce tonneau.
 
Il ne plaira tout de même pas à tout le monde puisqu’il s’agit d’un Eurogame assez exigeant à base de placement d’ouvriers, dans l’univers de la haute couture et de ses défilés. Ses deux précédentes éditions sont introuvables depuis longtemps, à la fois à cause (ou grâce) aux qualités du jeu lui-même mais aussi de par leur faible tirage (1 000 exemplaires). Il faut dire que son papa est Ignacy Trzewiczek, dont l’imprononçabilité du nom (on est à la limite du terrorisme linguistique) est proportionnelle à la qualité des jeux qu’il crée (entre autres Robinson Crusoë et tout dernièrement Detective qui était sélectionné au Spiel dont les résultats sont tombés ce matin).
 
Le voici donc revenir (le jeu, pas Ignacy. Encore que si, du coup) arborant une direction artistique toute pimpante due au talentueux Kwanchai Moriya et un matériel aux goûts du jour. Aucun changement côté gameplay, c’est dire si c’était nickel dès le départ. Les stretch goals sont essentiellement de deux types : amélioration de matériel (des jetons bois au lieu de carton) et, surtout, de nouvelles cartes signées par des illustrateurs invités. Et pas n’importe quels gribouilleux pris au hasard sur DeviantArt, on tape dans le gratin de la profession : Ryan Laukat, Mathieu Leyssenne, Mihajlo Dimitrievski (AKA « The Mico »), Tomas Jedruszek, Pierô, David Cochard et peut-être d’autres. On notera au passage non sans une certaine satisfaction franchouillarde la sur-représentation des artistes français dans cette liste.
 
Et il vaut mieux s’en satisfaire car c’est tout ce qu’on aura de français. C’est simple, le jeu est traduit dans toutes les principales langues européennes, sauf le français (si tant est que le polonais soit une des principales langues d’Europe, mais comme l’éditeur est polonais nous serons magnanimes et ne lui en tiendrons pas rigueur ;)).
 
Après deux semaines, la campagne est financée à plus de 7 fois par 4 600 soutiens. On peut donc raisonnablement parler de succès, surtout pour un tel jeu. Et comme le rythme est plutôt très bon, même si soumis à de fortes variations, nul doute que le résultat final devrait largement satisfaire l’éditeur (actuellement 260 000/35 000  et 4 620 soutiens. Fin le 22 juillet).
 
 
 
 
enchanters-odyssey-box-artEnchanters est édité par les polonais (encore !) de Gindi et fait partie de cette catégorie de jeux qui ne paye pas de mine et passent relativement vite inaperçus mais qui, après les retours des joueurs, gagnent en notoriété avec le temps qui passe.
 
La boîte de base a été financée sur Kickstarter voici pile 2 ans par un tout petit peu moins de 3 000 soutiens, la première extension Overlords, stand alone, a rassemblé 3 500 contributeurs au printemps 2018 et voici qu’est actuellement proposé Enchanters : Odyssey, la deuxième extension (non stand alone cette fois) accompagnée du reprint de la boîte de base et d’Overlords.
 
Pour ceux qui ne connaissent pas Enchanters, il s’agit d’un jeu de draft et de construction de tableau dans un univers med-fan, aux règles simples mais au gameplay bien prise de tête si on veut optimiser ses actions au maximum. À partir d’une rivière de cartes commune, chaque joueur va ajouter des cartes aux deux piles qui forment son tableau de jeu : à gauche une carte arme, avec son petit nom, à sa droite un état de l’arme (effet ou enchantement) avec également un petit nom débutant par « of quelque-chose ». L’association de ces deux types de cartes donnera des trucs du genre « Warpick » « of Hell », « Rifle » « of Doom ». Vous voyez l’idée. Chaque nouvelle carte s’ajoute au-dessus de la pile, cachant et remplaçant la capacité spéciale de la précédente, mais laissant visible les bonus accordés par les cartes du dessous.

Dans la rivière centrale, le coût des cartes est fixé par sa position, la plus chère se trouvant au début et la mois chère à la fin. Dans cette rivière se trouvent, en plus des cartes d’armes et d’enchantements, les ennemis à combattre grâce aux combinaisons de cartes armes/pouvoirs mis en place. Bien sûr, le jeu est un petit plus complet (mais pas complexe) que ça et c’est tout ce qui fait son charme.

L’extension Overlords a ajouté les… overlords, c’est bien ça, des sortes de super-ennemis à combattre. Odyssey, quant à elle, introduit caractéristiques de départ variable pour les joueurs. Ainsi, on pourra débuter la partie en tant que « Goblin Cultist » ou « Gnoll Druid », avec des capacités et caractéristiques différentes à chaque fois, ce qui ajoute de la variété à un jeu qui n’en manque déjà pas vraiment.

La direction artistique est plutôt sympathique, même si elle n’a rien pour exciter l’enthousiasme des foules. Disons qu’elle fait le boulot et qu’elle le fait bien. Le principal défaut du jeu est qu’il n’existe qu’en anglais (et aussi en polonais en fait) et qu’il ne semble pas prêt d’être localisé par chez nous au vu de la fin de non recevoir que s’est pris dans les dents David de Boom Boom Games.

Il ne faut pas se voiler la face, clairement Gindi a du mal à séduire au-delà du premier cercle de ses fans. Un peu plus de 600 nouveaux backers pour plus de 1 600 anciens, ce n’est pas un très bon score pour un reprint. Ce n’est pas non plus une catastrophe, le jeu est quand même financé à plus de 4 fois au moment où j’écris ces lignes. Mais il mérite vraiment mieux (actuellement 116 600/28 000 $ et 2 430 soutiens. Fin le 30 juillet).

 
 
 
 
margraves-of-valeria-box-artMargraves of ValeriaDaily Magic Games passe à la vitesse supérieure avec sa licence Valeria. Exit la série des « Miniville like », on garde le même univers et le même illustrateur (on ne change pas une équipe qui gagne !) mais on passe à un tout autre type de gameplay.
 
En effet, nous avons là un jeu de placement d’ouvriers et de gestion de main, mâtiné d’un chouïa de gestion de ressources. Chaque joueur est un Margrave (un seigneur du Saint Empire Germanique) et va chercher à acquérir le plus d’influence possible au sein des quatre guildes de la ville, pour devenir Calife à la place du Calife (ou un truc du genre). Le petit twist du jeu par rapport à la pelleté de ceux du genre déjà existants est qu’une seule carte est jouée à son tour, mais qu’elle peut l’être de 4 façons différentes. Évidemment, il n’y a pas que ça, mais cette caractéristique permet de supposer des tours de jeu assez rapides.
 
Je l’ai dit plus haut, c’est une nouvelle fois The Mico que l’on retrouve aux pinceaux. Le jeu étant placé dans l’univers de Valeria, il est aisé d’avoir une idée très précise de ce à quoi on doit s’attendre. Vu que le Monsieur est l’illustrateur attitré de la licence, on est en droit de penser que son nom est vendeur (ou pas, voir plus bas).
 
Le changement drastique de type de gameplay ne semble pas attirer les foules, on est loin des score des Valeria précédents, même les moins bien financés… En tapant dans du gameplay un peu plus « core » (tout est relatif, hein), DMG est sorti de sa zone de confort et semble à la peine pour convaincre. Où est-ce un ras-le-bol, peut-être lié au style de l’illustrateur ? Bien malin celui qui pourra le dire. En tout cas, c’est financé à deux fois et demi, le millier de soutiens va être atteint en fin de semaine malgré un rythme faiblard, et sous réserve qu’il ne faiblisse pas plus (actuellement 50 200/20 000 $ et 900 soutiens. Fin le 07 août).
 
 
 
 
dice-throne-adventures-bannière-kscoeur rouge ► Roxley Games est de ces éditeurs qui bénéficient d’une grande base de fans, gagnés grâce à la qualité des jeux édités, tant au niveau du gameplay que du matériel. Dice Throne est l’un de ces jeux. Financé sur Kickstarter au tout début 2017 par 3 650 soutiens, il était à cette époque édité par Mind Bottling Games.
 
Passé entre-temps sous le giron de Roxley Games, la Saison 2 a été proposée également sur Kickstarter et a séduit plus de 5 800 contributeurs. Il faut dire que, au-delà des excellents retours de la Saison 1, cette nouvelle itération apportait de tout en plus et surtout un re-looking complet du matériel, le rendant bien plus « sexy ».
 
La troisième campagne qui fait l’objet de cet article est celle de Dice Throne Adventures, toujours par Roxley Games. Ainsi que le titre le laisse subtilement penser, cette campagne est surtout axée sur un mode aventure, donc en campagne et en coop’. Le jeu prend ainsi des petits airs de dungeon-crawler, ou de land-crawler plutôt. Il va falloir tataner du streumon, gratter du loot et améliorer son perso. Chaque partie vous mettra finalement aux prises avec un Boss lequel, s’il est battu, vous donnera le droit d’ouvrir une enveloppe dont le contenu viendra enrichir votre jeu. Ici point d’autocollants ou de cartes à déchirer, on est sur du « legacy » non destructif. Et c’est bien.
 
Mais cette campagne ne se résuma pas à cette extension aventure. Est aussi proposé tout ce qui a déjà été édité auparavant, et même plus. Au premier rang, la boîte de base originelle se voit relookée aux standards de la Saison 2. Sont également proposées des figurines pour tous les héros, peintes ou non ; des tapis de jeu (20 modèles différents, rien que ça…) et plusieurs autres trucs dont je vous laisse juge de la pertinence.
 
Le succès escompté est bien au rendez-vous, même si à l’instar d’Enchanters le taux de nouveaux adeptes est là aussi plutôt faible. La campagne est clairement orientée vers les backers de la saison 2 et ces derniers sont fortement incités à prendre la saison 1 relookée. Et cela semble bien fonctionner, malgré une hausse conséquente du prix des pledges et des frais de port par rapport aux campagnes précédente, hausse relevée par quelques anciens backers à l’œil avisé. Mais avec un financement à près de 12 fois à plus de 2 semaines de la fin et un rythme tournant modestement à plus de 200 nouveaux souscripteurs par jour, Roxley aurait eu tord de se priver. Une image de marque en béton, ça permet justement ce genre de petit plaisir (actuellement 950 000/80 000 $ et 6 260 soutiens. Fin le 09 août).

 

 
etherfields-boitefr Awaken Realms a lui aussi réussi à se créer une énorme fanbase au sein du petit monde des joueurs amateurs de participatif, surpassant peut-être même CMON au temps de sa splendeur (largement passée). Cela a commencé avec This War Of Mine et, si l’on excepte The Edge (qui tient plus du jeu de miniatures tactique que du jeu de plateau), chaque nouveau opus présenté en financement sur Kickstarter a attiré plus de soutiens que le précédent.
 
Le score du dernier en date, Tainted Grail : Fall of Avalon, est de 42 000 soutiens. Afin de ne pas briser la chaîne (les mauvaises langues ajouteraient : « et de permettre la livraison effective de Tainted Grail »), leur nouveau jeu, Etherfields, se doit de faire mieux (spoiler : même si c’est bien parti, c’est pas encore gagné).
 
Et il a des atouts pour réussir ce challenge, à commencer par ce qui se voit le plus : une direction artistique somptueuse qu’à titre personnel je qualifierais, non sans un brin de poésie désuète, de « à se taper le cul par terre ». Je conviens bien volontiers que ce domaine est le terrain privilégié de la subjectivité mais tout de même, sauf à être d’une mauvaise foi sans égale il est difficile de ne pas resté scotché par la masse de travail effectuée sur l’aspect visuel de l’ensemble.
 
Il y a une foultitude d’illustrations toutes plus belles les unes que les autres (même si, encore une fois, je suis conscient que tous les goûts sont dans la nature), chaque détail est peaufiné et même les jetons et autres marqueurs ont bénéficié d’une attention certaine. Les figurines ont toujours été un point fort de l’éditeur, et il semble bien que la barrière ait encore été montée d’un cran, en tout cas au vu des renders. On aime ou pas leurs sculptures, mais je pense que les peinturlureurs du dimanche (et même ceux des autres jours d’ailleurs) doivent déjà s’imaginer en train de s’occuper de leur cas.
 
Quant au jeu lui-même, il est du même auteur que This War Of Mine, Michal Oracz (qui, entre entre bricoles, est aussi le papa de Neuroshima Hex!) et il en reprend le concept, tout en étant complètement différent, je vous rassure. Le thème est à des années-lumières de This war…, pour preuve Awaken Realms appelle son jeu un « Dream Crawler ». De fait, les joueurs vont se balader en coopération dans un monde onirique constitué de rêves où chacune de leurs actions aura des conséquences, le but étant d’aller le plus profondément possible dans ce monde. Chaque personnage est créé par une mécanique de deck-building,  et vous n’en saurez pas plus sauf à vous fader les vidéos en anglais.
 
Quant à la campagne elle-même, c’est simple : on est déjà sur un des plus gros cartons de l’année ! Après une semaine de campagne et à plus de deux de la fin, ce sont déjà plus de 24 000 soutiens qui ont mis au pot plus de 2 200 000 Livres Sterling, soit plus de 2.5 millions de nos Euros. Oui, ça cause. Et ce n’est pas la dynamique qui, pour l’instant, ne descend pas en dessous d’une moyenne de 300 contributeurs par jour qui va entraver le processus. Rendez-vous à la prochaine chronique pour voir combien de millions sont rentrés entre-temps (actuellement 1 890 000/40 000 £ et 21 380 soutiens. Fin le 08 août).
 
 
 
one-small-step-box-artAcademy Games surfe sur la vague de la nostalgie de l’époque de la conquête de l’espace, exacerbée en ce moment par l’anniversaire du premier pas sur la lune, en nous proposant One Small Step.
 
Le thème est tout naturellement inspiré par la bataille technologique que se sont livrés russes et américains pour arriver à envoyer des hommes sur la lune. La mécanique principale est le placement d’ouvriers, mais il y a un peu de gestion de ressources aussi.
 
Le jeu est prévu pour deux joueurs, mais une option à quatre existe, laquelle pour une fois semble intéressante. Elle se concrétise par un jeu en équipe au sein desquelles un joueur endosse le rôle de l’ingénieur et l’autre celui de l’administrateur.
 
La direction artistique ne fera certainement pas pledger pour elle-même tant elle est quelconque. Pas laide pour autant, mais quelconque. Le prix lui, n’est en revanche pas anodin. Aux 65$ – déjà conséquents -, il faudra en ajouter une quinzaine pour le recevoir chez vous. Même si les stretch goals ont amélioré l’offre en ajoutant une bonne dose de plastique et de gameplay, je trouve quand même que c’est un peu cher.
 
Tout le monde ne partage pas mon avis, pour preuve : le résultat actuel de la campagne, financée à plus de 4 fois par 1 200 soutiens. Pas extraordinaire certes, mais beaucoup s’en contenterait comme résultat final. Le rythme est plutôt très bon, même si curieusement extrêmement chaotique, avec d’énormes variations difficiles à expliquer (actuellement 83 200/20 000 $ et 1 220 soutiens. Fin le 07 août).
 
 
 
dinogenics-controlled-chaos-box-artDinogenics : Controlled Chaos & 2nd Printing par Ninth Heaven Games est le reprint + extension du jeu correctement financé sur Kickstarter en octobre 2017 avec ses 2 700 contributeurs.
 
Il s’agit d’un jeu de création de parc animalier à base de placement d’ouvriers, le titre laissant bien comprendre qu’il s’agit de bestioles vivant en un temps et en des lieux où la main de l’homme n’a jamais mis les pieds si je puis dire. Les retours des joueurs furent très positifs (heureusement pour l’éditeur, vu que c’est le seul jeu à son catalogue), certains estimant même qu’il s’agit là du seul jeu qui mériterait d’arborer la licence « Jurassic Park ». C’est dire.
 
Le jeu a même séduit Benoît Bannier, le boss de La Boîte De Jeu, a tel point qu’il est en discussion pour une localisation par chez nous pour la boîte de base (on en est donc pas du tout encore à l’extension). Je devine déjà, à la simple évocation du nom de cet éditeur, la lueur d’excitation qui passe aux fond des yeux de certains, associée au filet de bave leur dégoulinant de la commissure des lèvres et au gouzi-gouzi qui leur titille le bas-ventre. Qu’ils gardent leur sang-froid, rien n’est encore signé !
 
Mais qu’apporte donc cette extension ? Essentiellement des animaux aquatiques avec 7 nouvelles espèces, évidemment matérialisés par de magnifiques meeples custom qui ont fait une partie du succès de la boîte de base, mais également de nouvelles ressources et de nouveaux objectifs induisant de nouvelles façons de scorer et donc de nouvelles stratégies de jeu. Et c’est déjà pas mal, pour peu que l’ensemble soit équilibré. Mais de ce côté là, peu de craintes à avoir.
 
Les dinosaures sont toujours une valeur refuge, le jeu est bon et le résultat s’en ressent positivement. Plus de 3 600 contributeurs, un financement à plus de 8 fois et tout ça à plus de 2 semaines de la fin. Le rythme semble s’être stabilisé autour de la trentaine de nouveaux backers quotidiens (actuellement 216 900/27 000 $ et 3 460 soutiens. Fin le 08 août).
 
 
 
dice-hospital-community-care-box-artDice Hospital : Community Care par Catalyst Game Lab est un ensemble de 3 mini extensions pour le très bon jeu éponyme, lui-même correctement financé sur Kickstarter voici 2 ans avec plus de 2 500 soutiens.
 
La première de ces 3 extensions est « The City », qui va permettre d’aller chercher les patients directement dans la rue pour les ramener dans votre hôpital, par la voie routière ou des airs, action qui va octroyer d’intéressants bonus. La deuxième extension est « The Maternity », qui apporte des objectifs de fin de partie et vous oblige à garder les mères et leurs bébés séparés du reste des patients sous peine de voir leur santé en danger. Enfin, « The Investments » va vous permettre d’agrandir et d’améliorer votre hôpital, mais avec l’inconvénient d’avoir bien plus de malades à gérer.
 
On s’en doute, la direction artistique est un copié-collé de celle de la boîte de base, c’est-à-dire claire et colorée. Le chapitre un peu particulier de cette campagne est, pour nous français, celui de la langue.
 
En effet, nous sommes là dans un contexte peu habituel. La boîte de base et le kit Deluxe du jeu sortent en français à la fin du mois d’août chez Super Meeple. L’extension qui fait l’objet de cette campagne sortira en français plus tard, mais sans le « Kickstarter Pack », qui est composé d’éléments qui « deluxifient » encore un peu plus tant la boîte de base que cette extension.
 
Compte-tenu du fait que le matériel est totalement indépendant du langage et que l’on peut donc mixer sans problème une VF et une VA, ceux d’entre-vous qui tiendraient absolument à bénéficier de ce « Kickstarter Pack » seraient bien inspirés de pledger tant qu’il en est encore temps.
Vous pourrez ainsi jouer avec le VF en attendant juin 2020 pour y ajouter « Community Care ».

Encore une campagne qui peut se targuer d’une belle réussite, même si à un modeste niveau. 104 000 Livres Sterling, ce n’est peut-être pas énorme mais cela correspond tout de même à un financement à plus de 8 fois. Et 2 500 soutiens la veille du rappel des 48 heures, ce n’est également pas si courant que ça (actuellement 104 000/12 500  et 2 500 soutiens. Fin le 26 juillet).

 
 
rush-M.D.-boiteJe ne sais pas si c’est un effet de la grogne (amplement justifiée à mon avis) dans les services d’urgences hospitalières, mais le thème « hôpital » est particulièrement couru des éditeurs en ce moment.
 
Les grecs d’Artipia ont succombé à la mode et nous proposent Rush M.D. Pour décrire le jeu, on va faire simple. Vous connaissez Kitchen Rush ? Hé bien, c’est la même chose, mais en pas pareil puisque ça se passe dans un hôpital. Si, comme moi, vous détestez cordialement les jeux en temps réel, vous pouvez immédiatement passer à autre chose. Allez hop ! Circulez, y’a rien à voir !
 
Pour les autres, je préciserai que les joueurs sont des médecins fraîchement engagés dans un nouvel hôpital et qu’ils vont devoir coopérer et mettre en œuvre leurs talents respectifs pour accueillir et soigner les malades, ceci afin de faire grimper la réputation de l’établissement.
 
Les retours concernant Kitchen Rush sont bons, donc si vous aimez le thème hospitalier, vous pouvez y aller. Les jeux en temps réel ne sont pas légion, les réussis encore moins (actuellement 39 500/20 000 $ et 755 soutiens. Fin le 06 août).
 
 
 

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Ils débarquent cette semaine

 

adventure-tactics-domianne's-tower-box-art► Adventure Tactics : Domianne’s Tower par Letiman Games – Le 29 juillet
Deck-building coopératif en campagne où vous devrez faire évoluer votre personnage jusqu’à devenir un héros capable d’affronter la Reine Domianne.
 

 

 

 

trudvang-legends-boite► Trudvang Legends par CMON – Le 23 juillet
CMON s’est décidé subitement, il y a peu, à lancer la campagne de leur nouveau jeu, histoire d’arriver, sans beaucoup de communication préalable, en frontal avec Awaken Realms et son Etherfields au 25 000 soutiens. Hardi. 
 
 
 
 
 
 
emperor's-choice-deluxe-box-art►Emperor’s Choice Deluxe par Tasty Minstrel Games – ?
On verra peut-être débarquer en cours de semaine cette version remise au goût du jour dont la campagne a été repoussée déjà deux fois, sois-disant pour des problèmes de validation de la page de campagne par Kickstarter.
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Légende des symboles utilisés

coeur rouge: Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette.

coeur bleu: Désigne les campagnes conseillées par Gougou69.

fr: Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français.

€ : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier.

Attention 2: Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.

Le lexique du participatif
  • Add-on : (Nom m.) Ajouts optionnels et néanmoins payants proposés au cours de la campagne. Cela peut-être des packs de figurines, des extensions, des dés plus jolis, mais aussi des objets beaucoup plus dispensables tels que des t-Shirts ou des mugs, voire des pin’s (si si !). Dans tous les cas, les sommes collectées par ce biais participent à l’augmentation de la cagnotte et à atteindre les paliers des stretch goals.
  • Backer [bakeur] : (nom m.) Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
  • Box Upgrade : Modifications apportées tout au long de la campagne (souvent dans le cadre des stretch goals) qui permettent d’améliorer la qualité du matériel du jeu (cartes plus épaisses, carton de la boîte plus fort, dés spéciaux, etc…).
  • CAD$ : Dollars Canadiens (cours bien inférieur au Dollar US)
  • Campagne : Période au cours de laquelle le projet est proposé au souscripteurs. Généralement de 2 à 4 semaines, mais cela peut être moins ou beaucoup plus. Cette durée n’est pas anodine et ne doit pas être choisie au hasard par le porteur du projet. En effet, de celle-ci dépend la forme et la dynamique de la campagne.
  • CMoN : Initiales de l’éditeur “Cool Mini or Not”. Afin de briller en société et avoir l’air du mec (ou de la meuf) qui s’y connait, on le prononcera “Simone” (oui, comme la tata du même nom) et on proscrira les “kmone” ou, pire, les “komone”.
  • DPG : Initiales de l’éditeur “Devil Pig Games”.
  • Early Birds [eurli beurdz] : (Nom m.) Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) ou avec un bonus proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
  • FdPI : Initiales de « Frais de Port Inclus »
  • KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
  • KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
  • Mougeon : (Nom m.) Race animale grégaire endémique sur Kickstarter, mi-mouton mi-pigeon. Les spécimens qui la compose ont pour particularité d’avoir, au cours de certaines périodes de l’année qui correspondent peu ou prou à la durée des campagnes de financement les plus en vue, une capacité de discernement inversement proportionnelle à la taille de leur compte en banque.
  • Pledge [plèdj] : (Nom m.) Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
  • Pledge groupé (ou PG) : (Nom m.) Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
  • Pledger : [plédjé] (Verbe) Action de sélectionner un niveau de soutien et d’autoriser le débit de son compte de la somme correspondant en cas de réussite de la campagne.
  • Pledger : [plédjeur] (Nom m.) Voir « Backer ».
  • PnP : Initiales de « Print and Play ». Il s’agit d’un fichier (généralement PDF) gratuit ou payant, permettant d’imprimer les composants du jeu qui s’y prêtent et ainsi de le tester avant la fin de la campagne.
  • Reboot [rebout] : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet essaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
  • Reminder [wemeyndeur] : Option qui vous averti par mail de l’entrée d’une campagne dans ses dernières 48 heures et vous permet ainsi de juger de la pertinence d’y participer. Utile lorsque l’on est pas certain d’être intéressé en l’état en début de campagne.
  • Reprint : Nouveau tirage d’un jeu qui fait parfois l’objet d’une campagne participative.
  • ROW : Acronyme de “Rest Of the World”. Indique l’ensemble des zones géographiques concernées par des frais de port qui n’ont pas été déjà détaillées.
  • SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
  • Stretch Goals [strètch golz] : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces stretch goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
  • UE Friendly : Définit un projet dont le porteur s’est assuré que les colis de son jeu arriveront dans notre boîte aux lettres sans surcoût lié au passage en douane.

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3 Commentaires

  1. TheGoodTheBadAndTheMeeple 23/07/2019
    Répondre

    Il y a surtout l’effet GENCON qui attire les KS en ce moment. Est-ce que CMON va concurrencer Etherfield ? ca va etre rigolo a voir.

  2. Antyova 23/07/2019
    Répondre

    Dice Throne Adventure me faisait vraiment envie et j’étais à deux doigts d’appuyer sur le bouton de pledge. Puis je me suis rendue compte que c’était une extension ! Sur mon téléphone ça apparaît en très petit…

    Et de comprendre qu’il fallait prendre le pledge à 130$ si je voulais pouvoir jouer au jeu en mode aventure.

    Dommage pour moi, je ne suis pas trop combat direct, du coup ça fairait un peu gâchis pour le prix.

    Je regrette que la boîte Aventure ne soit pas un peu plus auto suffisante, avec 4 héros de bases inclus dedans.

    J’ai du mal à évaluer de façon neutre, mais je trouve le prix un peu (beaucoup) élevé du coup.

  3. Kyojin 07/08/2019
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    C’est sûr qu’à coups de figurines magnifiques et de 25 kgs de cartes, Etherfields a de quoi attirer le pledge, mais j’ai pour ma part suffisamment de jeux coop. Si quelqu’un veut m’inviter pour jouer, je suis quand même preneur 🙂

    Merci pour l’actu et le tri dans les projets, c’est rapide et toujours agréable à lire

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