Participatif, la sélection naturelle du lundi 28 mai 2018
N° 79
Salutations ludico-participatives !
► Je commence enfin à sortir la tête hors de l’eau et même si je n’ai pas encore autant de temps que je l’aimerais à consacrer à cette chronique, au moins ai-je réussi à vous préparer un petit quelque chose cette semaine. Il semblerait que le mois de juin se prépare à être un peu plus calme en ce qui concerne le nombre de campagnes (en tout cas pour celles qui sont annoncées), si tel est le cas, je devrais arriver à reprendre un rythme normal assez vite.
► Point de grosses campagnes en ce moment, et même très peu de projets annoncés. Mais ce n’est pas pour autant le signe d’un calme plat, tout au plus une accalmie. Car du gros est en approche et de plus vous pouvez être certains que l’on va voir débouler de nulle part nombre de campagnes pour des petits projets. Et c’est souvent à cette période de l’année que l’on déniche de petites pépites ou/et des projets qui savent caresser le backer dans le sens du poil.
Je vous souhaite une bonne lecture, et vous dis « À la semaine prochaine ! ».
Ça s’est passé ces deux dernières semaines…
Durant mon absence derrière le clavier, trois campagnes ont retenu mon attention en ce qu’elles utilisent Kickstarter d’une façon qui ne plaît pas à tout le monde : comme un site de précommande ou de vente en ligne. Chacun des trois éditeurs concernés à une bonne raison d’agir ainsi, et aucun n’a vraiment la même (à part récolter de l’argent, bien évidemment).
Commençons tout d’abord par la campagne de la version en anglais d’Imaginarium. Bombyx a tout simplement utilisé Kickstarter comme un site de vente en ligne, le jeu proposé par ce biais étant en tous points identique à celui que vous pouvez vous procurer dans vos boutiques, hors la langue bien entendu. Comme dit plus haut, cela ne plaît pas à tout le monde, mais dans la mesure où Kickstarter l’accepte, il n’y a rien à y redire.
D’autant que dans l’absolu, cela pourrait être intéressant tant pour l’éditeur que pour les potentiels backers. En effet, le but est de proposer le jeu sur des zones géographiques où il est peu, voire pas du tout, distribué. Un succès de cette entreprise pourra entraîner de nouvelles campagne pour des jeux déjà en boutiques ou dont l’éditeur galère à le faire distribuer correctement.
Si l’on se base uniquement sur les résultats de cette campagne, force est de constater que ce n’est pas vraiment gagné pour voir cette méthode se répandre. Mais à mon sens, la viabilité du procédé ne peut être correctement jaugée sur une seule campagne. Il faudrait qu’un ou deux autres éditeurs tentent la même chose pour pouvoir tirer des conclusions définitives, mais pas sûr que les candidats se bousculent au portillon (Campagne annulée après 8 jours à 23 687 / 50 000 € et 456 soutiens).
La deuxième campagne dont je veux vous causer ne devrait pas apparaître ici puisqu’elle est terminée. Mais faisons fi des règles établies, soyons fous et parlons donc de campagnes déjà terminées. En l’occurrence, de Arcadia Quest : Riders par CMON.
Cette extension pour Arcadia Quest était initialement prévue directement pour la vente en boutique. CMON a senti que le vent n’était pas très favorable et a, au dernier moment, décidé de la proposer sur Kickstarter, histoire de la promouvoir auprès des boutiques tout en récupérant de confortables marges au passage.
Et il faut bien s’appeler CMON et bénéficier d’une fanbase blindée (genre avec un revêtement à l’épreuve des attaques nucléaires, voyez…) pour se permettre d’utiliser Kickstarter comme plateforme de précommande en proposant pendant seulement 5 jours un jeu à un tel tarif !
Près de 60 € pour 15 figurines, une cinquantaine de cartes et quelques dés, ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Rajoutez entre 10 et 25 $ de port (tablez plutôt sur 25 hein) et vous avez une belle petite extension aux alentours de 80 €. Ce ne serait pas CMON, ça hurlerait ! Ha, on me signale qu’en fait, ça hurle bel et bien, surtout sur Facebook. Dont acte.
Cerise sur le gâteau, pour profiter pleinement de la campagne qui accompagne Raiders, il sera de bon ton de posséder Beyond The Grave et Pets, sans quoi vous n’aurez qu’une demi campagne à vous mettre sous la dent. Je ne sais pas ce qu’ils prennent en ce moment dans les locaux de CMON, mais visiblement c’est de la bonne…
Ça hurle, ça râle, ça chouine, mais en attendant ça a financé en un claquement de doigts ! Comme d’hab’. Au vu du contexte, on peut même appeler cela une réussite. On est loin d’avoir fait péter le million, mais arriver à refourguer (cher, et en margeant comme des coquinous) plus de 5 000 boîtes d’une extension, même pour une licence ultra porteuse, n’est pas donné à tout le monde. Seulement à CMON en fait, à la réflexion. Ce que seraient bien inspirés de prendre en compte ceux qui, séduits par les chiffres de cette campagne, seraient tentés d’essayer de la copier (vous pouvez être certains qu’il y en a qui sont en train d’étudier la chose) (Termine à 316 000 / 30 000 $ et 5 272 soutiens).
La troisième campagne sort de nulle part et concerne un jeu déjà « ancien » (2014, autant dire une éternité à l’échelle de temps quaéssienne), Z First Impact par WYSIWYGames. Il s’agit d’un jeu de survie zombiesque à figurines qui a la particularité de pouvoir se jouer avec une tablette, avec de la réalité augmentée dedans.
La campagne est également lancée pour une version en anglais du jeu (originellement en français) et on est là encore dans de la précommande, mais pas que. Celle-ci est en effet mâtinée de recyclage (c’est bon pour la planète), le matériel des boîtes en français invendues va être repris et repackagé avec des règles en anglais dans une boîte dont le texte de présentation sur le fond aura été traduit. Ceci est rendu possible car ledit matériel est totalement indépendant de la langue.
Dans l’absolu, ce pourrait être considéré comme une bonne idée, sauf que certains éléments du jeu semblent être un peu cheap, et les exigences en qualité ont singulièrement augmenté ces derniers temps. Cette qualité moyenne semble avoir été à l’époque le seul moyen d’obtenir un jeu de figurines dont le prix reste aux alentours de 50 € en boutique.
Pour essayer de rendre le truc un peu plus sexy, des stretch goals ont été prévus. Mais quels stretch goals ! Déjà, ils sont réservés au gros pledge all-in (180 $, mais les frais de ports sont inclus), il y en a une palanquée de présentés (rien moins que 12) et, surtout, la moitié sont des nouveaux scénarios sous forme numérique et l’autre moitié de nouvelles boîtes d’extension.
Cela pourrait être intéressant pour les ceussent qui ont choisis le all-in, malgré les 80 $ supplémentaires demandés par rapport au même pledge sans les stretch goals, mais encore faudrait-il que ces derniers soient débloqués un jour. Et pour cela, la condition sine qua non est que la campagne finance, ce qui est (logiquement, dirais-je) très loin d’être le cas.
Ce qu’on ne pourra pas reprocher à WYSIWYGames, c’est leur manque de persévérance. Parce qu’il en faut pour maintenir une campagne qui, au cours de plus de 5 jours, n’aura même pas fait semblant de décoller. Le dixième du financement n’a pas été récolté et déjà des fuites financières sont là. L’éditeur semble confiant dans la réussite de son projet, il semble malheureusement que peu de monde le soit également (Actuellement 3 800 / 50 000 $ et 49 soutiens. Fin le samedi 23 juin à 02h00).
Herbaceous est un jeu de Eduardo Baraf, financé sur Kickstarter en septembre 2016 et qui a bénéficié depuis sa livraison de très jolis retours de la communauté des joueurs. Une des tendances du jeu de plateau est de sortir une version « dés » d’un jeu à succès. Et voilà donc que nous arrive Herbaceous Sprouts par Pencil First Games.
Il s’agit plus exactement d’une version « dés et cartes » du jeu éponyme. Le but est de devenir le jardinier en chef et pour cela il va falloir, au cours de plusieurs rounds, collecter des graines et utiliser les outils adéquats afin de les faire pousser dans le jardin communautaire.
En début de round, des cartes outils sont tirées et les dés (représentants les graines de plantes et de fleurs) sont lancés. À tour de rôle, chaque joueur se sert en cartes et en dés, puis cherche à les combotter immédiatement pour « réaliser » une plante ou une fleur, mais avec des gains en points réduits, ou attendre les tours suivants pour en faire de meilleures, rapportant plus de points, mais en prenant le risque de se faire devancer par un autre joueur. Quand il n’y a plus de cartes outils, le jeu s’arrête et on compte les points.
Voilà grosso modo le gameplay. C’est simple à expliquer, rapide à jouer, le thème est « violence free » et, associé aux jolies illustrations aux couleurs pastels, forme un tout qui appelle au calme et à la zénitude. Les amateurs d’améritrash bourrins passeront leur chemin, les autres verront là une belle opportunité de faire enfin jouer Mamie Ginette à autre chose qu’au Uno lors des réunions familiales du week-end.
Cette sacrée mamie pourrait d’autant plus facilement se laisser séduire que la direction artistique est très « douce ». Il est vrai que le thème ne se prête pas forcément aux gros délires graphiques et du coup les couleurs pastels ainsi que la mise en page claire et aérée s’avèrent parfaitement adaptées. Et pas seulement pour Mamie Ginette.
Herbaceous étant très coté chez les joueurs, il est peu surprenant que cette campagne fonctionne bien. Financée à une fois et demi au premier jour, 5 jours après elle l’est à quasiment deux fois et demi, par 900 soutiens. Avec son tranquille rythme d’une petite quarantaine de contributeurs quotidiens, c’est typiquement le genre de campagne qui va rouler sereinement, engrangeant les contributeurs jour après jour, modestement mais avec constance (Actuellement 48 000 / 20 000 $ et 900 soutiens. Fin le mardi 19 juin à 06h00).
Tiny Ninjas par 2niverse Games est le reboot d’une campagne annulée le 18 mai dernier alors que le financement pataugeait dans la choucroute à la moitié de la somme nécessaire.
Le jeu en lui-même n’a pas varié d’un iota (en une semaine, le contraire eût été surprenant), nous sommes toujours en présence d’un sympathique petit jeu d’affrontement à deux à base de cartes et de dés, avec de la gestion de main et du stop-ou-encore. Le genre jeu d’apéro transportable partout par excellence, la boîte de rangement se transformant très intelligemment en piste de jeu.
La direction artistique n’a bien évidemment pas changé elle non plus, et c’est tant mieux tant elle est fort agréable, soutenue par de magnifiques illustrations.
Par contre, l’offre a été revue de façon conséquente : niveau de financement abaissé de 11 000 à 8 000 CA$, pledges passant pour l’un de 38 à 28 CA$ avec des bonus en plus (qui devaient certainement être prévus en stretch goal lors de la première campagne) et mieux encore pour l’autre, de deux boîtes celui-ci : de 78 à 50 CA$, toujours avec les mêmes bonus. Je passe sur la baisse de 14 CA$ du gros pledge Legend, aussi cher qu’inutile à 475 CA$.
Je l’ai déjà dit, redit et répété à de nombreuses reprises, un reboot n’est pas une punition et, bien préparé, il peut mener la campagne vers des sommets car les backers aiment les porteurs qui acceptent de se remettre en question. Sur Kickstarter, la fierté et l’ego surdimensionné s’associent assez mal à la réussite.
En l’occurrence, la refonte de la campagne a permis de financer en une demi-journée et c’est actuellement plus de deux fois les 8 000 CA$ demandés qui ont été récoltés. On approche des 500 contributeurs, 5 stretch goals ont déjà été débloqués, qui apportent de l’amélioration de la qualité du matériel et quelques bricoles dont des pistes de musique. On pourrait dire que c’est inutile, mais venant d’un petit primo auteur-éditeur qui cherche à faire plaisir à ses soutiens sans dénaturer son jeu, on ne peut au contraire qu’applaudir.
Le sixième stretch goal, qui devrait être débloqué quand vous lirez ces lignes, amène des traductions du livret de règles dans d’autres langues, dont le français. Le suivant est la version solo, toujours très demandée (Actuellement 18 300 / 8 000 CA$ et 423 soutiens. Fin le samedi 23 juin à 07h00).
Après OrcQuest : Le Jeu de Cartes, qui a bénéficié de pas mal de bons retours (même si certainEs, dont je tairai le nom par pure charité chrétienne, n’ont pas aimé. Mais genre pas du tout), l’équipe de Maze Games a lancé le jeu pour lequel la société a en fait été créée : OrcQuest : Warpath.
Il s’agit d’un dungeon-crawler coopératif avec figurines mais, pour une fois, les joueurs vont endosser le rôle des « méchants » orcs. Ceux-ci sont bien décidés à aller expliquer aux humains, à l’aide d’arguments tranchants et percutants, que leur volonté d’expansion à outrance au détriment des territoires orcs commence sérieusement à agacer. La qualité cardinale d’un orc n’étant ni la patience ni la finesse, autant dire que ça va charcler !
Cela se joue avec des scénarios à jouer seuls ou en des ensembles formant des aventures. Les 4 orcs composant l’équipe vont trouver de l’équipement et crafter du meilleur matériel, améliorer leurs capacités afin de devenir de plus en plus puissants. Il y a donc un petit côté « jeu de rôle » (léger léger quand même hein) non dénué d’intérêt.
Les humains se meuvent par des patrouilles et chaque tour peut voir l’une d’elles se mettre en branle et commencer à parcourir la surface de jeu en suivant les chemins de garde, mais aussi aller explorer des salles aléatoirement. Connaître à l’avance l’itinéraire est indubitablement un avantage, reste à en tirer profit en tentant de passer inaperçu, et ça ce n’est pas gagné d’avance pour un orc.
Des petits trucs font que Warpath arrive à se différencier de la masse des dungeon crawlers. À cet égard, la partie exploration des salles est intéressante. Chacune d’elles est divisées en cases et l’on reproduit ce schéma dans la boîte qui est utilisée comme piste de dés. Ces derniers sont lancés et tombent donc sur des cases de la piste de dés. Le résultat de chacun d’entre eux est reporté sur les cases correspondantes du plateau de jeu (voir l’image à droite). La rejouabilité semble donc assurée puisqu’il sera quasiment impossible de retrouver deux fois le même résultat au même endroit.
Après chaque fin d’activation d’un héros orc, une carte d’évènement est tirée. Les effets sont de tous ordres mais peuvent se révéler plein de désagréabletés. C’est à l’image du jeu de cartes, avec du chaos dedans, et les meilleurs plans pourront se retrouver réduits à néant par le tirage malheureux d’une ou plusieurs cartes évènements. Certains vont adorer, d’autres détester.
Concernant la direction artistique, on oscille du très bon au moyen. Pour être franc, le moyen concerne essentiellement les cartes. Elles sont désespérément monochromes, et ça fait bizarre. J’imagine que, une fois en jeu, on n’y prête guère attention, mais sur la page de la campagne, je trouve que cela cela jure. D’autant plus que c’est en contraste avec les très belles illustrations, les magnifiques figurines (qui seront fabriquées dans l’usine de Paolo Parente, l’une de celles qui sortent les plus modèles du marché et dont l’un des fidèles clients est CMON) et les non moins réussies tuiles de terrain. Globalement, Warpath a plutôt un look réussi, surtout si l’on prend en compte que l’éditeur en est à son coup d’essai en matière de jeux avec figurines.
À noter une page miroir en français bien conçue sur laquelle vous retrouverez l’intégralité des informations de la page de campagne en anglais, et notamment les explications de gameplay qui se dévoilent au fur et à mesure de l’avancement de la campagne.
Le lancement de la campagne a été plutôt réussi, puisqu’elle a été financée à une fois et demi au premier jour. S’en est suivi une dynamique tournant autour de la cinquantaine de soutiens pendant une semaine, mais la semaine passée a connu une baisse assez sensible de près de moitié, le fameux « ventre mou ». On peut être tenté de considérer ces résultats comme moyens pour ce type de jeu. Mais il faut prendre en compte que les moyens de Maze Games sont loin d’être à la hauteur de ceux d’autres éditeurs un peu mieux implantés (et à des années lumières des CMON et consorts). Même Diemension Games a bénéficié de moyens financiers considérables (à leur échelle) pour le lancement de Deep Madness, pourtant souvent pris en exemple (à juste titre) d’une campagne très réussie d’un dungeon-crawler lancée par un nouveau petit éditeur.
De plus, le lancement de Warpath a été un peu précipité suite à l’annonce de l’arrivée en juin de grosses pointures (Mythic Games, Monolith, La Boîte de Jeu) face auxquelles il était préférable de ne pas se trouver. Ajoutez à cela une certaine obligation, certes primaire mais bien compréhensible, pour les gars de Maze Games de nourrir leur famille et vous avez la raison qui empêchait de lancer après l’été.
Ces contraintes de calendriers et financières expliquent, même si elles ne les excusent pas, l’absence de vidéos et de reviews. Par contre, celle des règles est un peu (beaucoup) moins justifiables. Elles existent (je le sais de source sûre) mais ne sont toujours pas présentables. Les updates les présentent et les expliquent de belle manière, mais on sait tous que nombreux sont ceux qui tiennent la fourniture des règles comme un gage de sérieux de la campagne. Ce qui est plutôt vrai.
Malgré tout, la campagne est tout de même financée à l’heure actuelle à 3,5 fois par plus de 1 300 contributeurs. 26 stretch goals ont été débloqués qui rendent l’offre bien plus attractive. Reste à attendre le all-in qui ne devrait pas manquer d’être proposé d’ici la fin (Actuellement 140 000 / 40 000 € et 1 355 soutiens. Fin le jeudi 7 juin à 23h00).
5-Minute Dungeon : Curses ! Foiled Again ! par Wiggles 3D est tout simplement le gros carton du moment. Il s’agit d’une extension pour le jeu éponyme 5-Minute Dungeon, financé sur Kickstarter voici un an et demi, et avec grand succès puisque ce sont près de 8 000 soutiens qui ont apporté plus de 388 000 CA$ pour 40 000 demandés.
Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un dungeon crawler coopératif à base de cartes et en temps réel. Chaque partie dure 5 minutes (d’où le nom du jeu) et est à chaque fois un joyeux foutoir car la communication est essentielle à la victoire. Les retours des joueurs sont excellents et l’annonce d’une extension en a fait frétiller plus d’un.
Celle-ci se garde bien de révolutionner le gameplay originel. Elle apporte deux nouveaux héros (le druide et le shaman) et de nouveaux boss à tataner, lesquels arrivent avec un nouveau type de cartes, les malédictions. Celles-ci ont des effets plutôt pas cool, et dès qu’une d’entre elles apparaît, elle reste active jusqu’à la fin du donjon. Apparaissent également de puissants artefacts dont un seul peut être utilisé par donjon. Et surtout, cette extension apporte le support d’un sixième joueur.
Le jeu est bon, il a ses fans, il est recommandé par le jury du Spiel 2018, et l’extension a tout du pledge obligatoire pour les amateurs. Résultat, la campagne n’a pas été lancée, mais mise sur orbite !
Financée dès le premier jour à pratiquement 8 fois les 20 000 CA$, s’en est suivie une dynamique plutôt… dynamique ! Sur 6 jours, le plus mauvais est à 356 soutiens, pour vous donner un ordre d’idée. Elle est actuellement financée à pile 15 fois, par pile 7 000 soutiens. Wiggles a opté pour une campagne courte, reste donc une semaine (Actuellement 300 000 / 20 000 CA$ et 7 000 soutiens. Fin le mardi 5 juin à 17h04).
Vous trouverez une sélection plus importante de projets en cours sur la page dédiée de Cwowd.
Ils se terminent cette semaine
La campagne de Cosmic Run : Regeneration par Dr Finn’s Games se sera déroulée de la même façon que les précédentes, à savoir morne et sans grand intérêt. Steve Finn aura réussi à attirer environ 600 soutiens, ce qui reste dans la norme de ses autres campagnes, ni mieux ni moins bien. Et c’est bien dommage tant ses jeux gagnent à être mieux connus ! Mais désormais la concurrence est rude sur ce créneau des petits jeux malins… (Actuellement 23 000 /17 000 $ et 490 soutiens. Fin le mardi 29 mai à 17h59).
Avant dernière semaine fort correcte pour le reprint (amélioré) de Skull Tales : Full Sail ! par Eclipse Editorial, l’ameritrash espagnol au thème de pirates. Le ventre mou semble terminé, les bons retours du jeu originel auront donc permis cette belle réussite. À 5 jours de la fin, les 4 000 soutiens sont dépassés et la campagne est financée à un peu moins de 9 fois. On peut légitimement espérer le meilleur du rappel des 48 heures (Actuellement 445 000 / 49 000 $ et 3 890 soutiens. Fin le vendredi 1er juin à 23h00).
À venir cette semaine
Une seule campagne annoncée pour cette semaine. Gageons que d’autres sortiront de nulle part.
Lundi 28 mai
Goblivion par Goblivion Games
Une sorte de Castle Defense à base de deckbuilding, solo ou à deux en coopératif, bénéficiant de très jolies illustrations. Fruit d’un petit éditeur québécois, les premiers retours des testeurs de la version prototype sont très bons, tant pour le solo que le coop.
: Désigne les campagnes conseillées par Shanouillette. : Désigne les campagnes conseillées par Gougou69. : Désigne les campagnes dont tout ou partie des éléments sont en français. € : Désigne les campagnes particulièrement intéressantes sur le plan financier. : Désigne les campagnes que nous déconseillons fortement.On les attend de pied ferme
On les attend de pied ferme
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Matga 28/05/2018
Merci pour l’article !
Un autre qui finit cette semaine : https://www.kickstarter.com/projects/blacklistgames/brook-city coop dans les films policier des années 80
TSR 29/05/2018
C’est le prochain jeu des frère Sandler, et s’il est moitié aussi bon que Street Masters, ça va être une tuerie 🙂
TSR 29/05/2018
Alors je ne peux que plussoyer sur Orcquest… Ce jeu est totalement surproduit (avec une DA qui déboite, et… c’est tout), et manque à mon sens singulièrement d’intérêt. En tous je n’ai pas réussi à trouver une bonne raison d’y rejouer. Mais bon, content qu’il ait trouvé son public.
Il manque peut être aussi ce micro truc, je le pose là au cas où (c’est déjà financé) : https://www.kickstarter.com/projects/450703636/shadowrun-sprawl-ops-boardgame?ref=user_menu
Gougou69 29/05/2018
Je n’en n’avais même pas entendu parler de ce Shadowrun. J’imagine que ce ne doit pas être le seul jeu dans ce cas. Merci pour le lien.
Shanouillette 30/05/2018
Monsieur TSR s’est fendu d’une news sur la chose du coup. A découvrir par ici : http://ludovox.fr/shadowrun-sprawl-ops-ou-pole-emploi-2050/
Neanir 29/05/2018
Je vous trouve (globalement cwowd, pas que toi, je préfères le tutoiement entre habitués de la chose ludique) franchement durs avec CMON. Ils ont fait une offre prix Retail qui se tient. Plus cher que le retail pour juste l’expansion mais avec deux montures exclusives et un pack de 14 dé (6 coûtent 8 euros en retail). Donc ca se tient. Du coup on leur reproche quoi? De ne pas avoir fait chuter la marge, créant de fait une concurrence déloyale pour les boutiques qui leur ont acheté des boites à l’avance sans savoir qu’il y aurait ca?
C’est con, mais j’aurais probablement crié au scandale s’ils avaient fait leur marge kickstarter habituelle. Ils ont été réglo vis à vis de leurs partenaires, gagnent la différence de marge et c’est tant mieux pour eux.
Quant à avoir besoin des extensions pour la campagne, c’est archi faux. Ils ont une campagne complète si tu n’as que le jeu de base. Certaines missions peuvent être remplacées par des alternatives si l’on a d’autres extensions. Ce qui ne rallonge pas la campagne, juste ajoute de la rejouabilité. Ce serait plutôt triste de dire à ceux qui ont autre chose que, non, les extensions ne sont pas compatibles et qu’ils n’ont qu’à avoir plus de temps. Donc là encore ils ont satisfait une demande intrinsèque en créant du crossover qui devrait contenter les possesseurs des autres add ons sans que les autres n’y perdent grand chose. Quand j’ai acheté l’expansion « Taverne » de Descendance (bon, ok, on me l’a offert, mais ca compte), je n’ai pas crié au scandale comme quoi quelques cartes étaient prévues et jouables uniquement avec l’expansion port. Et inversement, quand on achète l’expansion port et que celle ci soutient 5 joueurs alors que le 5e joueur arrive avec l’autre extension, on ne crie pas non plus au scandale.
C’est quoi la différence ici?
En fait, les gens se rendent juste compte que ca coûte cher, le retail. Parfois, je trouve que les coups de gueule des « habitués » manquent un peu beaucoup de recul.
Pour ma part, je n’ai pas pris car trop cher pour l’extension d’un jeu payé moins cher. Je n’ai besoin ni des dés (on se les passe et ca marche, et des fois on compte sur les doigts, c’est dans nos cordes), ni des figurines supplémentaires (je ne joue pas assez pour), donc je ferai vivre mon épicier en prenant la version retail allégée et proportionnellement moins cher.
Sinon, entre Zombicide invaders et Starcadia quest, moi qui n’aime pas les trucs futuristes, je suis gâté cette année.
Gougou69 29/05/2018
Sur Cwowd (pas que moi donc), nous sommes au contraire plutôt généralement fans de CMON. Ils font partie de ceux qui ont posés les bases des « règles » d’une campagne KS, leurs campagnes sont presque toujours à l’avantage des deux parties. Mais on sait aussi voir ce qui ne va pas. Et cette campagne pour Arcadia Quest Riders est tout sauf « win win ». Ca ne te dérange pas de payer sur KS le même prix qu’en boutique, mais ta vision des choses est très loin d’être une généralité. Sur cette campagne CMON a perdu des points et des fans, c’est indéniable. Il n’y a qu’à lire les commentaires à droite et à gauche pour voir que beaucoup de gens intéressés ne comprennent pas la démarche et ont fait l’impasse, ils attendent le retail avec la petite réduc’ fidélité qui va bien.
Il y a déjà un bon moment que CMON privilégie le retail et utilise plus KS comme plateforme « publicitaire » que comme source de financement, et cette campagne le montre de belle manière. Cette extension était visiblement très peu précommandée par les boutiques et s’est donc retrouvée sur KS. Joli coup pour CMON : du cash, et l’argument pour ses commerciaux des 5 000 boîtes écoulées à prix retail en 5 jours. Pari osé, mais pari gagné.
Neanir 29/05/2018
Tu me lis mal: ca me dérange de payer aussi cher sur KS. D’ailleurs, je n’ai pas backé. Mais compte tenu du fait que ce n’était pas prévu pour KS et qu’ils ont juste écoulé du surplus, je considère normal qu’ils ne court-circuitent pas les boutiques avec lequel il a un deal. En fait, je trouve ca franchement honorable. En soit, comme tu le dis, le kickstarter est une campagne de pub. C’est aussi plus ou moins annoncé tel quel.
Mais en fait les gens attendaient quoi (vrai question, même si la suite est un peu rhétorique)? une montagne de stretch goals à base de figurines pas design à 2 mois de la sortie boutique? Un prix qui trahit les partenaires commerciaux et tous leurs fans qui ont pré-commandé car on (aka CMON) leur a dit que ca ne passerait pas sur KS?
Mais en vrai, ce qui m’a fait réagir ici, c’est surtout le coup de la campagne « incomplète ». Que les gens râlent, c’est plutôt normal. Et je ne suis pas le dernier pour ca 😉
Cela dit, j’aime bien ta rubrique quand même, hein!
Gougou69 29/05/2018
De ce que je sais, CMON n’a pas écoulé du surplus, mais a cherché à écouler la production tout court tellement les boutiques ne voulaient pas cette extension (alors je mets un warning, je ne peux en aucun cas assurer de la totale fiabilité de mes infos), et c’est sur cette base que j’ai écrit mon texte. Et, sauf erreur de ma part, il n’est à aucun moment expliqué sur la page KS la raison de cette campagne justement. Ce qui fait que le backer lambda était en droit de s’attendre à une campagne « traditionnelle » à la CMON, avec plein d’avantages à la clé. D’où forte déception. Et le fait que CMON ne veuille pas se fâcher avec le monde du retail, le fameux backer lambda s’en tamponne furieusement le coquillard. Lui, ce qu’il voit c’est qu’il n’a pas ce à quoi il pouvait s’attendre. En tous cas, moi c’est comme ça que je vois la chose. Mais ton point de vue se tient tout autant. Comme d’habitude, la vérité est certainement entre les deux.
Quant à la campagne « incomplète », j’entends parfaitement tes arguments, tous pleinement justifiés. Sauf qu’ils se heurtent au fonctionnement du cerveau, qui lui ne retient que ce dont il est frustré, à savoir cette partie de la campagne qui nécessite des extensions et qu’il ne pourra donc pas jouer faute de ne pas posséder ces dernières. Mais on est d’accord que c’est un point de détail, et que satisfaire tout le monde est une utopie.
Pour terminer, je voudrais juste souligner que cette partie sur CMON est, dans ma démarche, une composante de ce mini dossier que j’ai voulu faire, avec Z First Impact et Imaginarium, sur l’utilisation « détournée » (avec de gros guillemets) de KS. J’ai donc, pour les 3 campagnes concernées, un peu appuyé sur des éléments lesquels, dans une campagne de financement classique, auraient peut-être été perçus et traités autrement. En tous cas, ça me fait plaisir de lire des critiques constructives et argumentées, ce dont je te remercie donc au passage.
LTH 29/05/2018
Concernant la campagne CMON, ça a été très mal reçu par beaucoup, surtout les backers européens.
il y avait une vague 1. il devait pas y avoir d’addon. en 3 jours ils se sont contredits et ont ajouté un addon disponible qu’en vague 2. donc en gros si j’avais préco mon jeu en boutique labelisée CMON j’aurais mon jeu avant de recevoir le KS 3 à 4 mois plus tard. le prix est délirant. apres je suis fan de AQ donc je prends…
pour la campagne qui propose d’etre jouée avec l’une des deux boites de base et en plus de pouvoir mettre les deux grosses extensions pour faire des chemins alternatif : on a bien une campagne complete avec une boite de base. et des variations avec les extensions. pour le coup c’est très bien vu ça contente tout le monde. et c’est pas nouveau il y a pareil pour AQ Inferno la campagne supplémentaire KS.
le problème c’est plus lié à la confiance. ils annoncent que retail, puis ks, puis des exclus que en boutique, puis finalement dans KS mais par contre faudra attendre apres le retail ou alors ajouté 15€ de plus en vague 2 pour un addon moins cher que ça.
le backer se sent donc floué, et voit qu’il n’est pas considéré, que CMON à changé. donc l’affect baisse.
cette campagne por la pledger il faut vraiment être fan de AQ, et en gros c’est pour les exclusivités (peu) à prix cher (très)
ça revient à 40€ en plus les 4 figs et les dés et un jeu pas en français vs retail.
donc oui, pas glop du tout. et je suis un fan de CMON
qui l’est bien moins désormais, même si j’adore certains de leur jeux, je ferais bien attention avant de pledger et là où je pouvais avoir un doute mais me disait c’est CMON et donc je prenais quand même, là je prendrais pas
au final on est plus sur une stratégie lose – lose. un petit gain rapide, bien moins plus tard.
et les campagnes de 5 jours, c’est juste nul, tu prends les yeux fermés car t’as pas d’infos, pas le temps d’avoir de retour, de suivre. quelque part, tu te dis « ah une campagne de 5 jours ? c’est que ça doit pas être terrible »
mais après on a pas tous le même avais mais j’en ai vu pas mal avec le même. ils auraient mieux fait de faire que du retail et pas d’exclus boutique