Lutèce, des Romains à Paris
En guise d’introduction, ou les péripéties d’un neurone un dimanche matin
Avant de commencer ce Just Played du jeu Lutèce, je souhaiterais parler deux lignes ou trois de Superlude et d’Antoine Davrou. Ça fait déjà quelques temps que nous correspondons, de façon sporadique, au sujet de jeux japonais et des Game Market, auxquels je pense qu’il voudrait participer un de ces jours.
J’ai soutenu depuis le premier jour son envie de réaliser Kobayakawa, un jeu difficile d’approche et compliqué à vendre aux joueurs occidentaux. Le jeu de Jun Sasaki est très japonais dans l’âme. C’est un jeu qui évoque le poker, la délicatesse, l’agressivité discrète et la subtilité des interactions qu’il crée entre les joueurs tout en ne vous obligeant pas à miser de l’argent. C’était un pari courageux que j’imaginais difficilement traverser l’océan pour aborder des rivages où la confrontation est plus franche et la notion d’engagement peut-être liée plus directement à l’investissement pécuniaire.
Pourtant le jeu semble suivre son petit bonhomme de chemin et avoir trouvé preneur, malgré la critique très vindicative de Tom Vasel et de sa clique du marathon de jeux de société organisé l’année dernière. Zee Garcia, enfin un homme de bon goût, a su le défendre bec et ongles… mais seul face à la majorité, c’est toujours un combat perdu d’avance.
Suite, donc, à l’aventure Kobayakawa, j’ai suivi le travail d’Antoine Davrou. Entre temps, il y a eu Kenjin, signé Nicolas Sato, un nom à la résonance japonaise, et bientôt Colors of Kasane, un jeu de Oouyan, que j’aime profondément et qui aura vraisemblablement une version française illustrée par Naïade. Il y a aussi Lutèce, encore une fois signé Nicolas Sato.
Toutes ces sorties laissent à penser qu’Antoine Davrou a un attrait particulier pour le Japon, ou les auteurs à consonance japonaise. Je me doute bien que Nicolas Sato n’est pas à proprement parler japonais, mais son nom de famille, lui, l’est. で?, me demandera-t-on ? 別に、頭に浮かんだことを伝えたかっただけよ~, répondrai-je.
Lutèce, en Allemagne
J’ai découvert Lutèce pendant le salon d’Essen. Je me suis rendu plusieurs fois sur le stand Superlude. Je l’ai trouvé très joliment décoré et implanté (il était partagé avec d’autres éditeurs, semble-t-il).
La boîte du jeu m’a tout de suite interpellée. Elle était colorée, magnifiquement illustrée, graphiquement équilibrée et évoquait son thème avec une ambition gaillarde qu’il aurait été difficile de négliger. J’ai immédiatement eu envie de l’essayer. Le jeu a désormais une empreinte carbone aussi lourde que la mienne puisqu’il s’est joint à moi pour le retour au Japon où il siège désormais à une place d’honneur.
De quoi ça parle ?
Passons premièrement en revue les informations essentielles, celles que j’ai tendance à souvent oublier. Le jeu se joue à partir de 10 ans, de 2 à 5 joueurs pour des parties variant entre 30 et 45 minutes.
Citoyen moyen et modeste, inconnu perdu dans la foule des anonymes, vous entendez dire, au retour d’une prière lancée à une divinité parmi tant d’autres, que l’empereur Auguste a eu la merveilleuse idée d’élever l’un des vôtres au titre de Sénateur. Déjà dans votre tête se bousculent les images fantasmées des soirées avinées et gourmandes dont vous avez eu l’écho au fil de vos longues traversées dans la cité romaine.
Curieux d’abord, c’est avec l’œil brillant et l’attitude franche que vous vous approchez du messager de l’empereur qui déclame, à qui veut l’entendre, la dernière folie de ce dernier. Vous tendez l’oreille et au fur et à mesure que le messager lance ses paroles au milieu de la populace indifférente, vous vous dites que vous tenez là, au creux de votre main, une chance à ne pas rater.
L’empereur propose, à qui osera s’engager dans cette aventure, de devenir le plus influent des notables. Pour ce faire, vous devrez contrôler les ressources vitales et les lieux stratégiques de la cité : le pain qui nourrit les ventres de tout bord, l’acier qui tranche les conflits territoriaux, la cervoise qui provoque ou résout des guerres en devenir, et bien évidemment, la potion, prodigieuse invention de quelque fou qui aura poursuivi son rêve d’alchimiste.
Parviendrez-vous à conquérir le cœur intéressé de l’empereur ? Saurez-vous déjouer les mauvais coups des autres citoyens venus vous chercher des noises ? Et miser suffisamment sur les valeurs sûres qui vous apporteront la gloire tant souhaitée.
Parlons matériel !
Depuis le début, Superlude ne fait pas les choses à moitié en ce qui concerne la qualité du matériel proposé. Entre une identité graphique très marquée et fonctionnelle, une qualité de carte et de jetons de très bonne facture et les sublimes, que dis-je les merveilleuses illustrations de Biboun, Superlude délivre un jeu de toute beauté.
Je ne m’aventurerai pas à parler du genre des illustrations parce que je n’en suis absolument pas capable. Je ne vous parlerai pas de style BD (spéciale dédicace à Olivier de Proxi-Jeux)… Mais l’ambiance qu’elles dégagent laisse échapper une belle innocence qui s’éloigne de l’esprit de compétition retors que le pitch propose.
Les personnages sont rondouillards, souriants, passionnés et, si ce n’est quelques légionnaires au regard sérieux, on n’hésiterait pas, en cas d’invitation, à les rejoindre dans leur univers aux victuailles infinies et à la cervoise mousseuse !
Allez, pour le plaisir des yeux, quelques images :
Les lieux sont tout aussi merveilleusement séduisants. Les champs de blé doré, les forêts automnales aux feuillages qui rendent amoureux…
On trouve donc, dans une boîte de Lutèce, comme pour en faire l’article exhaustif et vous envoûter : près de 75 cartes lieu et personnage, 60 cartes action (12 cartes par joueur), des tuiles lieu et personnage, plein de pièces d’or et 1 carnet de fiches de score, un accessoire que je trouve essentiel dans les jeux qui proposent de multiples façons de gagner des points de victoire.
Ça se joue comment ?
La mise en place est simple et permet aux joueurs de s’engager très rapidement dans la partie, même avant d’en connaître les règles, oserais-je dire. On place autant de tuiles lieu et personnage qu’il y a de joueurs, sauf lors des parties à 2 joueurs (on en place 3). Cela va sans dire, on vous demandera de maîtriser l’alphabet et les chiffres de 1 à 5, en version contextualisée (les chiffres romains), de manière à bien placer les tuiles au bon endroit.
Chaque joueur reçoit 5 pièces d’or et les cartes action représentant les tuiles lieu et personnages, ainsi que deux cartes revenus, illustrées par 3 pièces d’or.
Des deux piles de cartes, on retirera le superflu, toujours en respectant le nombre de joueurs engagés dans la partie.
Une fois tout installé à 5 joueurs, ça donne ça :
Le but du jeu, tel qu’indiqué par le pitch que je vous ai présenté plus tôt, est de devenir le commerçant le plus doué de la province. Gagner des points de réputation, montrer que vous tenez les rênes de divers marchés et avoir dans vos coffres en bois lourds des pièces d’or à vous en remplir les paumes de main. Bon, je me suis emporté sur ce dernier point, l’argent n’étant pas facile à accumuler.
Au début du tour, on place autant de cartes qu’il y a de tuiles lieu et personnage. Les joueurs vont ensuite choisir dans leur main de cartes personnelles celles qui représentent les tuiles lieu ou personnage sous lesquelles la carte qu’ils veulent gagner se trouve.
Pour résumer les règles déjà très simples : vous choisissez soit 1 carte lieu et 1 carte personnage, soit 1 carte lieu ou personnage et 1 carte revenus. C’est tout. C’est simple comme Ave et ça rend le jeu tellement fluide que le temps s’écoule comme d’une citerne percée sans qu’on s’en aperçoive une seule seconde.
La deuxième phase du tour, avant que les joueurs ne révèlent les cartes qu’ils ont sélectionnées, est la plus intéressante et, comme de par hasard, la plus importante.
Alors, tu mises ou tu tentes à l’aveugle ? Idée géniale ! Demander aux joueurs de miser sur les cartes lieu et personnage qu’ils ont posées devant eux avant même de savoir si d’autres joueurs les convoitent eux aussi. Une fois que tout le monde a décidé du nombre de pièces (de 0 à l’infini et au-delà) à ajouter sur une ou plusieurs cartes, on révèle d’abord les cartes personnage. Les joueurs vérifient qui peut acquérir les différentes cartes puis on passe aux cartes lieu. Il y a souvent un joueur qui repartira les mains vides… Mais le jeu est ainsi fait que ce pauvre hère recevra malgré tout 1 pièce. Il est à noter que les mises engagées sont toujours perdues !
Mon légionnaire…
Il y a cependant une petite mécanique bien sournoise qui vient se greffer à ces enchères/mises à l’aveugle : les cartes légionnaire… Oui, la parole et l’argent laissent souvent la place à la force, à toute époque et dans toute société.
Lorsque les joueurs révèlent leurs cartes, si deux joueurs prétendent aux mêmes, l’égalité (avec ou sans mise) peut-être départagée par les cartes légionnaire. Le légionnaire vaut son pesant d’or : 2 pièces pour être plus précis.
Le jeu se poursuit ainsi, avec force énergie et tentative d’intimidation dans le noir le plus complet. La partie s’arrête lorsqu’une des tuiles ne peut plus accueillir de carte parce que l’une des deux piles est épuisée.
On compte les points dans diverses catégories : d’abord les majorités dans les 4 ressources du jeu (10 et 4 points de victoire), le prestige (avec le laboratoire, la forge et le moulin…), l’influence (système de set collection qui propose plusieurs combinaisons de ressources) et, pour terminer, la fortune…
Le joueur qui possède le plus de points l’emporte et devient le favori de l’empereur, le temps de quelques saisons… avant qu’Auguste ne se décide à avoir la même bonne idée.
À Lutèce, c’est comment ?
Laissez-moi d’abord revenir sur la qualité exceptionnelle des composants et des graphismes du jeu. En jetant un œil derrière la boîte, je vois le logo Origames. J’entends du bien d’Origames et d’Igor Polouchine (responsable de la direction artistique) depuis des mois, et je dois dire que si tous les jeux qu’ils prennent en charge ressemblent à Lutèce, je pense que le jeu de société moderne n’est pas près de s’appauvrir visuellement.
La boîte elle-même témoigne d’un jusqu’au-boutisme qui fait plaisir à voir… L’intérieur, avec son carton bien agencé, est illustré à la manière d’un coffre en bois, donnant aux joueurs l’impression agréable de plonger leur main dans un espace consacré à la fortune. Ça changera du quotidien…
Les illustrations de Biboun, encore une fois, sont superbes et invitent là encore à s’immerger, sinon dans le thème très classique, en tout cas dans le plaisir que procurent les parties.
En ce qui concerne les mécaniques proposées par le jeu et l’expérience que les joueurs en tireront, on retrouve des choses déjà vues : des majorités, des combinaisons… mais elles sont agrémentées d’une chose unique, les mises à l’aveugle.
Les jeux japonais sont souvent estampillés du genre 読み合いゲーム, yomiai game, souvent parce qu’ils ont pour principe ludique l’intercompréhension, le « deviner l’autre » comme s’il s’agissait de soi. On retrouve très bien ce concept dans Lutèce. Les mises que vous allez faire, souvent après quelques tours, sont des tentatives de saisir les intentions des autres joueurs. Au final, vous essayez moins de vous protéger des autres que d’essayer de leur faire des croche-pieds amusés, de leur mener la vie dure le sourire aux lèvres (ça passe toujours mieux avec le sourire).
Dans la première partie à 4 joueurs que nous avons faite, deux joueurs n’ont cessé de se mettre des bâtons dans les roues. Ce n’était pas uniquement parce qu’ils s’étaient lancés dans une stratégie proche, mais parce qu’ils se connaissaient bien, devinant presqu’à chaque tour ce que l’autre voulait… Ça n’a pas eu forcément l’effet king making (désolé Morlockbob) attendu puisque l’un des deux est arrivé deuxième avec un score assez proche du premier.
C’est vraiment après quelques tours, alors que les joueurs autour de la table ont commencé à entrapercevoir une stratégie possible, qu’une tension palpable apparaît… On mise, parfois plus par paranoïa que pour des raisons valables. Si on n’y prend pas garde, on peut vite se retrouver piégé par cette mécanique de mise à l’aveugle… qui vous ruinera et vous forcera à perdre une occasion de gagner une carte en choisissant à sa place l’une des deux cartes revenus. Heureusement, le jeu permet à plusieurs occasions de se refaire financièrement avec des cartes qui enclenchent des gains en pièces immédiats.
Verdict !
J’ai envie de classer le jeu comme étant familial, de par ses illustrations et ses règles très simples et l’âge minimum fixé à 10 ans me semble tout à fait pertinent. Les parties se jouent rapidement, sont fluides et le jeu est dans son ensemble une expérience très agréable.
Je le conseille vivement. D’aucuns ont reproché les multiples façons de gagner des points mais je trouve que cela ajoute du sel au jeu. On essaie de s’engager sur plusieurs fronts, sachant que chaque majorité rapportera au moins 4 points… On essaie de cumuler les cartes vertes ou bleues, ou bien encore jaunes, mais les autres ne l’entendent évidemment pas cette oreille… Du coup, quand changer de cap, et qui gêner avec ce changement soudain de stratégie ?
Les choix sont multiples et toujours cadencés et menacés par cette mécanique de mise. Je n’ai pas encore eu l’occasion de jouer à Kenjin mais Lutèce me donne très envie d’en savoir plus sur les jeux de Nicolas Sato et de le suivre à l’oeil.
Un jeu de Nicolas Sato
Illustré par Christophe « Biboun » Fossard
Edité par Superlude
Distribué par iello
Pays d’origine : France
Langue et traductions : Français
Date de sortie : 11-2015
De 2 à 5 joueurs
A partir de 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 50 minutes
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morlockbob 08/11/2015
J’avais croisé le proto de Lutèce, et j ‘attends d’essayer la version finale, cet article me le confirme.
Pour Kenjin, c’est dans le l’esprit « skirmish the scramble »..ça fonctionne bien.
Mme sato est asiatique, ceci explique peut être cela… D’ailleurs, si les rumeurs sont fondées, c’est elle la boulangère de la carte…
BabyAzerty 09/11/2015
Disclaimer : Je n’aime pas le poker.
Concernant Koba que j’ai pu testé à 4 au BGF cette année, c’est… heum… vide… Le jeu a un intérêt uniquement lorsqu’il est joué à au moins 5-6 et que ces 5-6 personnes connaissent bien le jeu. A ce moment là, une composante bluff s’ajoute (avec la carte cachée kobayakawa). Et d’ailleurs c’est la seule chose qui différencie ce jeu d’un pile ou face avec 15 états.
Donc un jeu clairement pas pour moi, d’autant que 12€ pour 15 cartes sans design avec juste un chiffre, et bien je peux le faire à la main sans trop de difficulté ^^
Pour Lutèce, je serai moins sévère. J’ai trouvé le jeu sympa. Il détend bien. Mais il lui manque un truc qui fait que je ne pourrai pas le ressortir plus de 2-3 fois. C’est un jeu de paris. Et ce weekend là à la BGF, j’ai testé d’autres jeux de paris qui m’ont bien plus emballé : Souk et Boomerang pour ne citer qu’eux.
Ensuite j’ai trouvé qu’Antoine est quelqu’un de vraiment très sympa et il aime ce qu’il fait. Discuter avec lui est un régal au point où – même si je n’ai pas aimé Koba du tout et que j’ai trouvé Lutèce sans plus – j’avais envie d’acheter sa collection de jeu. En plus, je trouve la patte artistique vraiment « kawai » (en dehors de Koba). A ce propos, j’avais plus l’impression qu’Antoine a décidé d’éditer Koba car il aime ce jeu plutôt qu’éditer ce jeu parce que le peuple français pourrait être intéressé (après c’est juste mon impression).
Donc aussitôt qu’un jeu de sa maison me plait, je l’achèterai les yeux fermés. Mais l’heure n’est toujours pas venue.
Izobretenik 10/11/2015
Concernant Kobayakawa, je peux tout à fait comprendre ton point de vue. C’est un point de vue partagé par beaucoup de monde. C’est typiquement le genre de jeu qui laisse les gens d’un côté ou de l’autre de la clôture : on aime ou on déteste. Le vide mécanique qui est souvent convoqué est un argument difficile à parer. Pour moi, ça dépasse le constat mécanique. C’est une atmosphère, une ambiance qui se crée autour de la table, qu’il y ait un véritable enjeu ou non, qui me plaît dans le jeu. C’est difficile à expliquer mais je pense qu’Antoine Davrou devait ressentir la même chose. 🙂
Lutèce, j’aime beaucoup. Les mises à l’aveugle, et la beauté plastique du jeu, qui compte désormais dans le monde du jeu de société en Francophonie, en font un jeu auquel j’ai très souvent envie de jouer.
Je croise les doigts pour que tu aimes Colors of Kasane, alors… Un autre de mes chouchous japonais.
BabyAzerty 10/11/2015
Et pour obtenir cet atmosphère là, tu dois impérativement avoir autour de la table des gens qui se prêtent au jeu 😉
Colors of Kisane est sur ma Must try list 🙂
Shanouillette 09/11/2015
[pour information le jeu sera disponible pour 22€ le 15/12]
Himuraken 10/11/2015
lutèce est un très bon jeu que j’ai acheter sur Essen juste avant de quitter le salon et que je ne regrette pas, une sorte de dernier achat de dernière minute qui s’est avéré être un excellent choix.
je n’ai que des avis positifs du jeu pour le moment mais il est évident que le jeu ne s’adresse pas aux gamer les plus poilus, pour ma part une partie de temps à autre j’y trouve mon compte.
je profite de l’article pour poser une question à propos du légionnaire, lequel me pertube dans sa façon d’être joué.
quand quelqu’un le joue il peut augmenter son pot de vin de 2 ou celui d’un autre joueur, mais les 2 sesterces du légionnaire doivent -ils être dépensé où sont-ils virtuels ?
Nicolas Sato 10/11/2015
Pour le légionnaire , en le défaussant, on considère qu’il y a deux pots de vin de plus sur une des cartes action que l’on a joué. Il sont virtuels. Dans le cas où l’on arrive à une égalité de pot de vin et qu’un joueur a défaussé un légionnaire, comme d’habitude la carte est détruite, les joueurs gagnent une pièce de la banque, et ils récupèrent leurs pots de vin, bien sur, les deux pots de vin virtuel du légionnaire ne sont pas gagné, puisqu’ils sont virtuel 😉
Nicolas Sato 10/11/2015
Merci à Izobretnik pour cette article 😉
素晴らしい記事をありがとうございます!とても嬉しいです。いつか一緒にプレイできますように!
Izobretenik 11/11/2015
どういたしまして。本当にいいゲームだと思います~いつかSato家にお会い出来ますように。
De rien, de rien 😉