La pédagogie par le jeu

Il y a deux ans de cela, j’écrivais un premier article sur la pédagogie par le jeu : pourquoi faut-il jouer toute l’année en classe (et ailleurs). L’objectif, à l’époque, était de convaincre les professionnels de l’éducation qui pourraient me lire de l’importance du jeu en classe, et de montrer quel bel outil de médiation nous pouvions avoir en nos mains sans en avoir conscience.
Depuis, je n’ai cessé mes recherches, j’ai continué à expérimenter, mais plutôt dans le cadre libéral. Ne me retrouvant pas du tout dans le carcan de l’Éducation Nationale, je me suis confortée dans mon 1er choix, celui d’orthopédagogue. J’avais la conviction que je pouvais faire autrement avec des apprenants et notamment grâce au jeu de société. Pour faire court, j’accompagne donc des élèves TDA/H (trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité), dys (dyslexie, dyspraxie par exemple), en difficulté d’apprentissage, en quête de sens, parfois même des étudiants ou des adultes.

 

GIGAMIC_GZFGP_GAGNE-TON-PAPA_GAME

Je me rappelle encore du jour où j’ai découvert le jeu Gagne ton Papa (GTP), en 2011 je crois. J’ai déjà raconté cette anecdote dans l’article précédent, mais c’est vraiment à ce moment-là que j’ai eu une prise de conscience. Je ne cessais de répéter à mon geek (qui faisait toutes les compétitions de GTP qu’il croisait) : « Je dois forcément pouvoir faire travailler avec les élèves sur ce type de jeu, cela demande tellement d’aptitudes au niveau des fonctions exécutives… » Vous êtes en train de vous dire, pourquoi elle parle de fonctions exécutives, qu’est-ce donc que ces petites bêtes ? En tout cas, mon geek me regardait comme si j’étais E.T quand je lui en parlais. « Je ne sais pas, ma chérie… » répondait-il en soulevant les sourcils. Alors pour ceux qui ne connaissent pas, les fonctions exécutives se trouvent dans le cortex préfrontal (derrière le front) et c’est un peu comme le chef d’orchestre du cerveau.

Imaginez-vous en train de diriger l’orchestre national de Paris. Si vous n’avez jamais fait de solfège, le résultat risque de ne pas être fameux. Alors après, nous pouvons nuancer, si c’est un orchestre prestigieux, les musiciens arriveront à sortir une mélodie correcte, autrement dit à rendre une réponse correcte, mais si vous avez des débutants, la réponse risque de ne pas être adaptée. Bref, le chaos !

Si vous me suivez, tout le monde souffre dans cette histoire : les musiciens, le chef d’orchestre, le public qui a mal aux oreilles, autrement dit l’élève, le parent et l’enseignant qui ne sait pas quoi faire.

Slonak Philharmonic & Ali Rahbari

Comme du papier à musique. DR Wikimedia Commons.

 

Revenons à notre chef d’orchestre du cerveau, il s’occupe de différentes choses : garder des éléments en mémoire (comme un numéro de téléphone par exemple, que l’on se répète pour ne pas l’oublier), trier les informations qu’on garde et celles qu’on jette, rester concentrer même si une mouche passe par là, garder le contrôle (j’attends que maîtresse m’interroge pour répondre et si elle ne m’interroge pas, j’évite d’insulter tout le monde), ou encore organiser son travail, planifier ses actions… Autant vous dire, que derrière le front, il se passe des choses incroyables (et passionnantes). Sauf que, tout cela n’est mature que vers 21 ans (vos ados dorment comme des marmottes ? c’est normal, ça travaille là-bas dedans), il y a un peu de marge avant que tout soit réellement efficient.

Quand je reçois des loulous dans mon travail, évidemment, il y a souvent un bug quelque part. Il y a quelque chose qui ne va pas. Et jusqu’à il y a quelques temps (années), je me disais encore : « Je dois sûrement y arriver aussi par le jeu… Ils sont tellement en souffrance à l’école… Mais quand même, je ne vais pas passer mes séances à jouer… » Petit à petit, j’en étais pourtant convaincue, mais je ne passais pas vraiment le pas.

Le temps a passé, j’ai rejoint une équipe, UOF (Union des Orthopédagogues de France) et nous avons décidé de construire ce beau métier qui n’existe pas en France. Cette aventure nous a emmené au Canada en juin dernier. Lors de notre voyage, nous avons fait la rencontre de la fabuleuse Anick Pelletier. Anick est orthopédagogue, car au Canada, c’est un métier qui a vu le jour dans les années 60/70. Pour sa part, cela fait 15 ans qu’elle exerce dans la merveilleuse ville de Québec.

Quand nous l’avons contactée pour parler orthopédagogie, elle nous a gentiment invité dans son cabinet pour parler de la pédagogie par le jeu… Quand je suis rentrée chez elle, je me suis crue dans mon salon, avec ma ludothèque. Je suis restée bouche bée. Mon cerveau était en ébullition. Elle faisait ce que je rêvais de faire.

Après des échanges passionnés et passionnants, il n’était pas possible qu’elle ne vienne pas en France pour nous parler de tout ça. Elle est donc venue nous transmettre ce qu’elle construit depuis 15 ans, en décembre dernier, dans l’objectif d’apprendre à nos stagiaires (futures orthopédagogues) à travailler tout ce dont je viens de vous parler un peu plus haut, en utilisant le jeu de société.

Alors autant vous dire, que la formation, c’était du bonbon (comme ils disent là-bas) ! Cela fait 15 ans qu’elle développe une ligne directrice d’accompagnement, et chaque élément de cette ligne peut être travaillée par le jeu de société. En tout cas, c’est ce qu’elle nous a démontré.

 

ludovox-jeu-de-societe-annick-pelletier

Anick Pelletier.

 

 

Pourquoi et comment le jeu peut être une aide, un outil de remédiation 

Une des premières phrases d’Anick a été la suivante : « J’étais passionnée de jeux de société, et je me suis dit, bon, les parents me les amènent, je ne vais pas passer ma séance à jouer… Mais c’est quand même bien plus sympa ! Et si je peux rééduquer par ce biais-là, pourquoi s’en priver ? » Elle a fait ce que je n’avais pas osé, et elle l’a fait tellement bien.

Pourquoi utiliser le jeu de société ?

Avec le jeu, nous travaillons au niveau inconscient, nous faisons passer des messages qui ne passent plus depuis longtemps. D’autre part, nos cocos (expression québécoise que j’adore) qui ont des troubles, comprenez bien qu’ils en souffrent en toutes situations : quand ils travaillent à l’école, quand ils sont à la maison, quand ils sont avec des amis, en loisirs… Les autoroutes de neurones ne sont pas créées. Et autant vous dire que lorsqu’ils sont passés dans les mains de multiples professionnels, ils sont rincés, ils n’y croient plus, ils n’en peuvent plus (même si ce passage est nécessaire et indispensable). Le problème pour moi, ou pour tout orthopédagogue, c’est que l’intervention est vouée à l’échec si l’élève n’y croit plus, ou s’il ne peut plus. Quand on leur explique le fonctionnement du cerveau et qu’on leur dit « mon loulou, on va y arriver, tu as vu, il faut qu’on construise des petites autoroutes parce que ce n’est juste pas connecté là… Et si tu es d’accord, on va jouer pour créer nos faisceaux de neurones, ok ? » Comment dire… Ils nous regardent d’un air de dire : « Quoi ? On va jouer ? Je vais pouvoir faire ça sans douleur ?! »

Bon alors, on ne fait pas que jouer, mais quand même, « pédagogie par le jeu » prend vraiment tout son sens.

 

 

ludothèque-jeu-de-societe-ludovox-cerveau-ortho

La ludothèque pro d’Anick Pelletier

 

 

Jouer, oui mais comment, à quoi et dans quel but ?

Juste une petite précision avant d’aller plus loin, au cas où des paramédicaux passeraient par là. Nous sommes un certains nombre à utiliser de plus en plus le jeu dans nos moyens de médiation ou de remédiation, ce n’est pas exclusif à l’orthopédagogie, le tout est que chacun se trouve bien dans sa posture et dans ses objectifs.

Nous avons donc quelques questions à nous poser. J’utilise le jeu comme médiateur, pour réussir à emmener l’élève là où je n’aurais pas pu aller. Et surtout pour travailler du scolaire petit à petit. L’idée est de chercher dans chaque jeu ce que l’on peut développer et quelles compétences vont être transférées. C’est aussi tout l’enjeu du travail d’Anick, qu’elle partage avec nous.

De plus en plus, j’incite les parents à jouer, en leur donnant des noms de jeux selon la problématique que l’on travaille. Anick Pelletier a la possibilité de prêter des jeux aux familles. Une orthopédagogue avec sa ludothèque, c’est mon rêve. Elle nous a dit : « Si je peux aider à créer des moments familiaux autour d’un jeu de société, pour sortir les personnes des écrans, des tablettes, alors ce sera fun ».

Ce que l’on peut apprendre à faire, déjà avant toute chose, via le jeu de société, c’est contrôler ses émotions.

Vous savez que le jeu remue plein d’émotions. On a tous cet ami qui passerait un jeu par la fenêtre, ou qui partirait fâché, ou qui culpabilise toute la table jusqu’à ce qu’il gagne (et au final, il gagne…ou pas !). Pour un enfant, contrôler ses émotions peut s’appréhender petit à petit. Parents et éducateurs peuvent les y aider par le jeu. Dès le plus jeune âge, on peut accompagner ses enfants à accepter la défaite. À se relever d’un échec. 

Pour les plus petits, je conseillerais plutôt le coopératif. Dans mon laboratoire personnel, nous arrivons petit à petit à des jeux comme Kang-a-roo (dernier en date). Nous avons quitté le coopératif progressivement. Quel bonheur de voir mon petit coco rire en récupérant les petits kangourous des autres, à essayer de défendre les siens ou les donner en souriant, parce que c’est le jeu… Il en est capable maintenant, mais il y a quelques mois, il n’était clairement pas prêt. C’est un dosage entre coopération et interaction. Maintenant il nous réclame Kang-a-roo, et ça c’est nouveau. En fait, il est important de se faire confiance !

 

Chez des plus grands pour qui le relationnel est plus complexe, je passerais volontiers par un jeu coopératif en famille également. Soit on gagne tous ensemble, soit on perd tous ensemble. Petit à petit, on va passer sur des jeux en équipe puis en solo. En tout cas, il faut avoir conscience que l’on peut accompagner son enfant dans la gestion de la frustration et du : « ça ne se passe pas comme prévu, au secours ». Plus nous créons des situations différentes, plus l’enfant crée des ressources et des réponses adaptées.

Dans le même ordre, des enfants qui seraient un brin impulsifs peuvent jouer à des petits jeux de rapidité pour les faire réfléchir avant d’agir.
Même si on n’applique pas la pédagogie par le jeu en tant que parent, on peut jouer et s’apercevoir des progrès. « Tiens, il apprend à ralentir… ».

Il y a tellement d’autres choses qui se développent encore. Les enfants apprennent à se créer des images, à se parler. Imaginez-vous en train de jouer à Rune Age avec Sha-man. Autant vous dire que vous avez plutôt intérêt à vous parler et à monter une stratégie d’enfer, sinon, vous êtes fichus. Je suis sûre que tout le monde a ce pote qui a toujours 3 coups d’avance sur vous (euh… 10 coups d’avance sur vous), qui maîtrise son sujet. Vous en êtes à réfléchir à la règle, à votre petite stratégie, vous avez gagné 3 cartes, vous suez, et là, il vous dépouille, il prend 15 cartes, il gagne 50 points et il sait ce qu’il peut faire les 3 prochains tours. Ce n’est pas juste, hein ? Il a juste un très bon contrôle de ses fonctions exécutives. Demandez-lui comment il s’y prend, qu’il décompose sa réflexion, analysez toutes ses stratégies, et vous allez y arriver, gardez confiance ! 😉 Si vous réfléchissez bien, cet ami, il est souvent bon en maths, en raisonnement. Et oui… En tout cas, c’est parce que tout est bien installé qu’il est bon en maths. Vouloir absolument apprendre à un élève à raisonner si tout cela n’est pas en place en amont, ça revient à mettre un pansement sans soigner une plaie.

C’est ce qui m’amène à travailler à une plus petite échelle avec Quarto (merci Anick), Kamisado, pour arriver petit à petit à Potion Explosion, Camel up, River Dragons

 

modele-potion-explosion-ios-article

 

« Salut Angélique, ça va le boulot ?!

— Ouais, aujourd’hui mon élève m’a battu à Quarto, et j’ai sorti Potion Explosion ! »

C’est fun, non ? Mais le plus fun à mon goût, c’est de voir l’élève cogiter, de l’entendre dire « Whaou, je me suis parlé dans ma tête », « J’ai revu la stratégie que tu m’as montrée et je l’ai mise en place », « J’ai réussi à suivre une procédure en maths hier », « Hey, ça y est je comprends comment je fonctionne ! », ou « En fait, Le Jeu Aux Mille Titres, c’est un peu comme si j’imaginais une carte heuristique… » ! Alléluia ! Oups, je m’emballe, excusez-moi. Vous voyez l’idée. Au-delà de vouloir gagner contre Sha-man à Rune Age, on peut apprendre à évoquer dans sa tête par des images ou des mots, et ainsi apprendre à s’organiser et à planifier.

 

Quelques conseils…

Bien-sûr, tout cela n’est pas parole d’évangile (si vous me passez l’expression) et il y a des petites choses importantes à garder en tête.
Dès lors que vous jouez dans ce contexte-là, ce n’est pas pour gagner contre votre enfant.
Il y en a qui vont me dire « Oui mais je viens de lire qu’il fallait qu’il gère ses émotions, s’il ne perd jamais ou s’il a l’impression que c’est trop facile, ça sert à quoi ? » Si l’enfant perd tout le temps, soyez-en sûr, il n’aura pas envie de rejouer. On joue pour qu’ils apprennent à devenir stratégiques, vous, vous l’êtes, mais lui ne l’est pas encore. Construisez-lui des opportunités, pour que son cerveau apprenne à les repérer, pour qu’il jubile en se disant qu’il a trouvé un truc de fou. S’il prend du plaisir là-dedans, c’est gagné. Usez de VOS stratégies. Même si on change les règles, ce n’est pas grave. Perso, mon petit gnome étant encore un peu jeune, les règles de Labyrinthe Junior ont été adaptées, car ce qui m’importe avant tout, c’est qu’il trouve les chemins. Petit à petit, on passera aux vraies règles. Et à 3 ans et demi, on perd, on gagne, on s’en fiche dans ce genre de jeu, on ne s’arrête pas là-dessus, on joue, on enchaîne. On prend plaisir. Et quand j’entends : « Dis maman, on pourrait aller dans ton bureau pour faire du travail tous les deux, avec les jeux de ton travail ? » j’ai du mal à réprimer mon sourire.

Bref, je ne fais pas que jouer, rassurez-vous, mon métier est plus complexe que ça, mais le jeu devient petit à petit mon médiateur, mon outil favori. Quel plaisir de voir des familles penser les difficultés scolaires autrement. L’enfant redevient enfant chez lui, et non pas élève. Autre bénéfice : on sort des écrans, on partage du temps ensemble (mais je prêche des convaincus sur Ludovox !). Il ne suffit pas de cliquer pour qu’une action se fasse toute seule, je dois bouger mon pion, me mettre en action. Je crois que vous n’imaginez pas tout ce que vous permettez à vos enfants de développer pendant ces temps de jeu que vous leur accordez !  😀 

 

Quelques jeux !

Difficile de vous faire un « top 5 » car il y a tellement de perles qui sortent à tout moment ! Je dirais qu’il y en a tout de même dont je ne me séparerais pas…

 

Pour les petits cocos 3-8 ans :

 

Pour les grands cocos + 8 ans :

 

 

Je conclurai ce petit article très simplement, un peu comme celui d’il y a deux ans : Prenez plaisir, amusez-vous ! Jouez, jouez…

 

Pub-Tipeee-grand-format-copie

 

 

LUDOVOX est un site indépendant !

Vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur :

Et également en cliquant sur le lien de nos partenaires pour faire vos achats :

acheter camel up sur espritjeu

24 Commentaires

  1. Chab 18/05/2018
    Répondre

    Un superbe article que j’ai dévoré. Le procédé est super intéressant en tout cas ! Merci :).

    • Angie 18/05/2018
      Répondre

      Merci, ça me passionne tellement… Si en plus ça peut parler aux gens, c’est chouette

    • Shanouillette 18/05/2018
      Répondre

      J’ai adoré relire et travaillé sur cet article, je le relis encore sans m’en lasser ^^

  2. Kaisersauze 18/05/2018
    Répondre

    Merci pour cet article intéressant je ne connaissais pas les orthopedagogues.

    • Angie 18/05/2018
      Répondre

      Effectivement, c’est peu connu en France, mais c’est drôlement passionnant

  3. Mahg 18/05/2018
    Répondre

    Pluie de commentaires élogieux et mérités en approche! Article passionnant, d’autant plus que le sujet me concerne complètement depuis quelques temps, je prépare le terrain de jeu à mes enfants dans une optique pédagogique également, à titre totalement personnel, je ne suis pas du tout dans le métier de la pédagogie, et justement, le jeu m’a toujours semblé être un accès rapide et efficace à la pédagogie quand on considère justement en manquer.

    (NB: D’aucuns diront que si j’avais une once d’honnêteté j’avouerais volontiers que ma démarche est en réalité purement intéressée et a comme objectif de créer de futurs adversaires solides pour les diluviennes journées dominicales, ce à quoi je répondrais qu’ils n’ont pas complètement tort :3)

    • Angie 18/05/2018
      Répondre

      C’est ça qui est génial avec le jeu de société, pédagogues, parents, avec n’importe quelle casquette, c’est génial. Et pour le NB, je crois que c’est un peu pareil chez nous 😀

  4. booroomir 18/05/2018
    Répondre

    Merci pour cet excellent article !

  5. TheGoodTheBadAndTheMeeple 18/05/2018
    Répondre

    Très intéressant article ! Qui devrait être lu au delà de la sphère ludique. Je suis moi même convaincu de ce que tu écris là. Et ma fille (2.5 ans) évolue tranquillement au rythme des parties de jeu. Moins de frustration, plus de concentration, plus de respect des règles… tout ça c’est important pour être à l’aise dans la vie.

    Je me disais ce matin que ça faisait quelques semaines que ma fille ne sortait plus de jeux de société et je vais lui préparer une petite session 🙂

    • Angie 20/05/2018
      Répondre

      C’est chouette ça. Moi aussi, mon plus grand plaisir est de les voir acquérir des petites choses (le chacun son tour), savoir lancer le dé et après, commencer à être stratégique. J’aime mieux ça que gagner ptdr

  6. acariatre 18/05/2018
    Répondre

    Excellent article pour une formidable démarche ! Je suis particulièrement touché par le fait que « jeu » et « éducation » ne se font pas au détriment l’un de l’autre (autrement dit : on ne « tord » pas un jeu pour le rendre éducatif). Mais c’est la posture ludique même, cet instant de respiration, qui favorise l’apprentissage, l’expérience sans jamais renier le plaisir du jeu.

    • Angie 20/05/2018
      Répondre

      Oui exact. C’est ce qu’il y a dans le jeu lui-même qui est intéressant. Et on a tellement une variété immense qu’en cherchant un peu, on trouve toujours le jeu qui correspond à ce que l’on souhaite aborder (avec le plaisir, indéniablement). :D.. C’est exactement ce que j’ai voulu faire passer. merci

       

  7. bgarz06 18/05/2018
    Répondre

    Les derniers programmes de l’éducation nationale pour la maternelle de 2015 ont ENFIN fait rentrer le jeu dans les apprentissages.

    Il faut quand même s’en féliciter 😉

    http://eduscol.education.fr/cid91995/jouer-et-apprendre.html

  8. Angie 20/05/2018
    Répondre

    Ahhhh mais je ne savais pas ça… J’ai envie de dire youpi 🙂

    • bgarz06 21/05/2018
      Répondre

      Je peux donc désormais sans scrupule ramener des jeux d’Essen et de Cannes dans ma classe et dans mon école !!!

  9. Firebird 20/05/2018
    Répondre

    Superbe article ! Merci beaucoup. C’est très agréable de lire des sujets de cet acabit.

    En tant que père qui investit régulièrement quelques jetons de la ressource « temps » dans l’éveil de mon fils via le JdS, je comprend parfaitement comment l’outil est juste idéal pour aborder des enfants en difficulté.

    Vous dîtes qu’il y a toujours un jeu qui correspond à un objectif d’éducation/éveil visé. J’aimerai souligner que même avec une ludothèque limitée et/ou orientée adulte, et avec l’effort d’avoir un peu d’imagination pour des variantes, il y a aussi moyen d’aménager un tas de règles adaptées. Mon fils est friand de découvrir le matériel de mes jeux (du plus concret au plus abstrait) et de jouer avec selon mes consignes dosées avec tact. Le voir sur Agricola à 5 ans en train de prendre des décisions en « se racontant une histoire » est simplement incroyable ! J’ai remarqué que l’aspect narratif était très important. J’ai donc aussi tenté une session de jeu de rôle de mon cru (inventé sur le tas à base de lapins cherchant des carottes sous la menace d’un jardinier et d’un renard, probablement inspiré d’histoires lues le soir avec lui) : un franc succès qui apporte d’autres valeurs éducatives (imagination sans matériel).
    Et le bonus dans tout ça, c’est ce partage ensemble et l’émerveillement que ça apporte aux parents que nous sommes.

    • Angie 23/05/2018
      Répondre

      Alors, perso, j’ai pas une grande expérience des jeux de rôle. mais j’avais essayé la version Détectives de petits monstres et j’avais trouvé ça génial. Maintenant qu’il grandit, il faudrait que je le ressorte, car c’est encore autre chose, tout aussi génial.

  10. Dadou 21/05/2018
    Répondre

    Quelle merveille! Je viens de finir ma licence de psychologie et ai passé ces 3 années à chercher CE métier. Mes profs ne savaient pas quoi me dire quand je leurs demandait de me citer un métier où l’on pourrait apprendre à apprendre. Je suis Chef scout et grand amateur de petites merveilles ludiques et ai vu concrètement qu’un cerveau emmagasinait tellement plus d’informations lorsqu’elles étaient joués.

    Est-ce que tu aurait des pistes de formations ou d’association qui me permettraient de pouvoir développer cet aspect après un master de psycho??

    Merci encore !!

    • Angie 23/05/2018
      Répondre

      Bonjour, le mieux serait qu’on en discute en direct peut être,  mais effectivement je travaille sur ce projet de formation. 🙂

  11. Mortilas 23/05/2018
    Répondre

    Un article passionnant, au carrefour des sciences humaines et du jeu de société, merci de ce partage Angie !

    J’ai une fille de 5 ans que nous avons initié aux jeux de société depuis ses deux ans. Son institutrice de moyenne section (4 ans) demandait aux parents de venir initier des enfants aux jeux en classe une fois par semaine, ce qui m’a permis d’étudier un panel plus large. Ayant moi-même un grand intérêt pour les sciences humaines en général et la pédagogie en particulier, je continue d’expérimenter avec des cobayes volontaires de tous les âges, les interactions que vous décrivez. Votre article alimente mes réflexions ! Encore !

  12. Angie 23/05/2018
    Répondre

    Il y a des enseignants géniaux, on ne le dit pas assez. Moi ce n’était pas ma place, mais j’ai travaillé avec des personnes  fabuleuses, qui étaient prêtes aussi à ouvrir. Je suis contente d’apporter un peu d’eau au moulin de votre réflexion. Après, il y aurait beaucoup de choses à creuser… On n’en finit jamais 😀

  13. Erwan Chartrain 27/05/2018
    Répondre

    Bonsoir Angie

    Magnifique article, qui m’ouvre de nouveaux horizons.

    Je suis enseignant en école élémentaire, utilise le jeu en classe, et cette année j’ai repris des études en master de sciences de l’éducation sur la formation des adultes, mais j’ai fait mon mémoire sur l’utilisation du jeu en classe, que j’ai titré « Jouer pour mieux écouter? »

    Je découvre votre metier et j’aimerais en apprendre davantage. Pourrions-nous correspondre par voie électronique?

    Bien cordialement

Laisser un commentaire