Depuis sa seconde campagne participative, Gloomhaven est classé n°1 sur BGG et profite d'une "hype" et d'un engouement sans précédents. A tel point que l'on a l'impression qu'il est interdit d'en penser du mal ou d'avouer ne pas être séduit. Même s'il mérite le respect sur bien des aspects, je n'ai pas été si emballé sur ça, après une 20aine de parties. C'est également le cas de plusieurs personnes autour de moi, qui ont fini par le laisser de côté. Cet avis sert à contrebalancer cette pensée dominante en mettant certaines choses au clair, mais je ne sais pas si j'ai le droit. Bon, soyons impartial et allons-y !

Les raisons de sa réussite, épisode 1 : Le format

On peut le dire, Gloomhaven est la première vraie adaptation d'un JDR type jeu vidéo sur un jeu de plateau. Chaque partie constitue un scénario, on est libre de les enchaîner dans l'ordre qu'on veut. Au fur et à mesure de notre avancée, on débloque de nouveaux scénarios qui vont modifier la carte des environs et la suite des événements. On débloque également de nouveaux héros, compétences, équipements, etc. La durée de jeu est astronomique avec sa centaine de scénarios, sa quantité de tuiles et de jetons. Avec ses 10 kg, on en a pour son argent.

Les raisons de sa réussite, épisode 2 : La mécanique et l'équilibrage

Sur ce point Gloomhaven excelle également. Sa mécanique est unique et révolutionnaire. L'essentiel du jeu tourne autour de la tactique de combat.  Chaque héros dispose d'un deck de cartes qu'il pourra faire évoluer. En début de scénario, il doit décider intelligemment de leur utilisation. Chaque carte a 2 utilisations possibles, avec un score d'initiative associé. Chaque tour de jeu, le joueur choisit 2 cartes qu’il va utiliser, le pouvoir n°1 de l'une avec le pouvoir n°2 de l'autre. L'initiative de la première carte jouée déterminera l'ordre de jeu du joueur parmi les ennemis et aliés. De plus, il sera évidemment possible d'utiliser les capacités des personnages en synergie avec celles des autres. Cette mécanique, inspirée de Mage Knight selonb l'auteur, est le cœur du système du jeu. Tout le reste est emprunté aux JDR dans le style le plus classique (équipement, validation de quête, Sorts, états de santé, etc.).

L'équilibrage du jeu est également bien travaillé. La force des ennemis s'adapte au niveau des joueurs et l'on a jamais l'impression d'être condamné à la réussite ou l'échec systématique, comme cela pourrait le cas dans d'autres jeux ne bénéficiant pas d'un tel système (Descent pour ne pas le citer).

MAIS...

...Je ne le trouve pas si limpide que ça, j'ai le droit ?

Ce que l'on ne dit pas toujours, c'est que Gloomhaven, c'est aussi 100 pages de FAQ, des heures de recherche sur le net, des heures d'échanges sur les forums pour clarifier les règles. Il faut retenir par cœur l'arbre décisionnel des ennemis en fonction du placement des joueurs, qui peut s'apparenter à une usine à gaz. Les aides de jeu fleurissent sur BGG.A chaque partie son lot de questionnements et ça, croyez-moi, ça use !

...Je le trouve un peu "relou", j'ai le droit aussi ?

Certes, il y a 90 ou 100 scénarios. Mais après en avoir fait quelques dizaines, testé différents personnages avec les collègues, débloqué d'autres et testé de nouveaux, le sentiment de répétition se fait sentir. Au final, l'aspect JDR n'est pas vraiment développé. Une fois l'émerveillement passé, c'est essentiellement des combats avec quelques petits à-côtés pour meubler. Chaque partie, c'est un peu la même chose, les mêmes combos, il n'y pas grand-chose en dehors des combats. L'ennui m'a quelque peu gagné à la longue. 

Idem, pour être très honnête, l'écriture n'est pas non plus très profonde. L'histoire est basique et n'apporte rien de transcendant pour un amateur de JDR. Les aventures de voyages et de villes donnent l'impression d'avoir été improvisées en quelques heures et manquent souvent d'inspiration.

Le matériel n'est pas non plus au top. Il y a quantité d'éléments, mais par souci d'économie, leur qualité est médiocre. L'impression et le découpage sont parfois décalés de 5 mm. Les tuiles s'abiment systématiquement lorsqu'on les assemble. Il n'y a parfois pas le nombre suffisant de standees, et ça peut être frustrant. Et pour finir, on ne rentre bien sur pas le jeu dans sa boite une fois dépunché et ça aussi, c'est relou !

NB : je ne juge pas le côté legacy, car c'est propre à chacun d'aimer ou pas modifier son jeu de façon permanente. (Mais pour les plus curieux, sachez que je n'adhère pas :) )

Pour résumer, Gloomhaven ose faire un pas nouveau dans le jeu de société. Il propose une mécanique unique, très bien pensée, et un équilibrage de pointe. Tout est soigné dans le détail ce qui ravira une majorité de joueurs. Gloomhaven est surtout un jeu de tactique de combat, qu'il faudra bien maitriser pour en profiter, mais ce n'est pas un chef d'œuvre sur l'aspect JDR. Il fera des heureux chez certains et en frustrera d'autres. J'espère que cet avis éclairera un peu plus les indécis pas forcément enclins à obéir au dogme de la mode !

Ce n’est pas qu’une boîte qui pèse 10 kilos, c’est aussi un jeu avec une excellente mécanique. des tas de scénarios, et des moyens de modifier la destinée de Gloomhaven. Et surtout de modifier ces héros, par exemple on pourra payer pour ajouter des effets à nos cartes.

Chaque perso est excellent et sort des carcans de la fantasy avec les nains elfes et consorts, l’auteur a inventé des races mélangé sa fantasy avec d’autres genres comme un peu de Steampunk par exemple. Pleins de bonne idées comme ses héros qui quittent l’aventure quand ils deviennent trop fort ( enfin quand ils ont atteint leur quête)

Au début vous allez passer du temps dans les règles. La règle est  bien écrite, mais elle comporte beaucoup beaucoup de pages et il faudra se les enquiller. Au final le jeu n’est pas si compliqué d’autant que tout est logique, mais les premières parties vont être un peu fastidieuses.

Pas mal de manipulation, aussi, je vous conseille de bien vous organiser pour réduire ce temps. Il existe pas mal d’application mobiles qui permettent de le réduire aussi.

Au final Gloomhaven est un jeu hallucinant, on n’imagine pas aller au bout des 100 scénarios plus ceux que l’auteur envoie de temps en temps aux pledgeurs. Si vous savez ou vous mettez les pieds alors foncez !