FIJ 24 – PARTIE 4 : QUOI DE NEUF SUR LA CROISETTE ? Temple code – Balloon pop – Fil rouge – Kolpa ! – Moorland – Névaches – Shackleton base – Behind
Quatrième volet de nos retours cannois, dans les parties 1, 2 et 3, vous avez pu lire nos premières impressions sur les jeux suivants :
COURTISANS – SUR LES TRACES DE MARIE CURIE – INK IT – MLEM – LE MATCH DU SIÈCLE – LITTLE TAVERN – RATS OF WISTAR – 12 CHIP TRICK – MARABUNTA – PREY ANOTHER DAY – LE MONDE DE RETERRA – INFILTRAÎTRES – RÊVELUNE – LINK CITY – PIXIES – AURUM –FLOWERS – ROLLING DEAD – BOMB BUSTER – ART SOCIETY – MIDDLE AGES – ATLANTIS RISING – PINA COLADICE – NOW !
Shackleton Base
Ah, la Lune ! Astre qui a tant à nous apprendre. Mais y poser une base lunaire n’a rien d’évident. Et c’est bien ce que nous proposent Fabio Lopiano (AutoBahn, Merv, …) et son co auteur Nestore Mangone : faire carburer nos neurones à plein régime pour installer nos infrastructures, engager des corporations, récupérer diverses ressources. Nous serons en terrain connu en ce qui concerne la pose d’ouvriers (récolter des ressources, construire des bâtiments, sélectionner son set de meeple en début de manche,…) mais dont la cohésion des actions est réalisée avec une grande finesse. Aucun choix ne sera fait au hasard et il va falloir progresser sur divers tableaux, que cela soit bien s’implanter avec tactique sur le cratère lunaire, ou bien gérer nos infrastructures . La richesse du jeu sera au niveau des corporations. Sur les 7 différentes disponibles dans le jeu, 3 seront utilisées à chaque partie, permettant une bonne rejouabilité. Ces corpos nous inciteront à envoyer des ressources vers la Terre, à faire venir des touristes dans l’espace (Poke Elon M.). Elles proposeront surtout des sets de cartes bien différents que les joueurs pourront acquérir pour optimiser l’usage de ces corpos. J’ai senti énormément de possibilités de jeu à travers ma partie, et on constate une courbe de progression manifeste. Le fait de m’être fait fortement aidé par l’auteur, avec une victoire presque indécente en est la preuve. Un très bon jeu expert nous attend donc pour cette fin d’année. Pour Essen 2024 chez Sorry We Are French, pour être précis.
-MeepleCam
Un jeu de Fabio Lopiano, Nestore Mangone
Illustré par David Sitbon
Edité par Sorry, We Are French (SWAF)
Sortie prévue pour Essen
Fil Rouge
Fil rouge est un jeu un petit peu particulier que l’on avait placé dans notre article sur les sorties de l’année. On a déjà pu y jouer en démo avec un des auteurs (Julien Prothière). Nous sommes dans un jeu coopératif, nous partons d’une image connue de tout le monde autour de la table et nous devons recomposer le fil des événements en plaçant nos cartes dans la timeline. Cartes que nous avons en main et que nous partageons avec les joueurs, sans les montrer, mais en décrivant celles-ci, non pas froidement comme dans Perspective, mais plutôt dans un registre émotionnel. Fil Rouge est un jeu qui nous prend par les sentiments, qui nous touche, nous bouscule. On pouvait repartir avec une version démo nommée “vieux chêne” afin de l’essayer chez soi avec ses amis, avant de découvrir la première histoire nommée La langue du tigre qui sera en quatre chapitres. J’ai très très hâte de suivre ce fil rouge et voir jusqu’où il me mène.
-Atom
Un jeu de Julien Prothière, Tom Prothière
Illustré par Tom Prothière
Edité par Lumberjacks Studio
Sortie prévue fin juin
Temple code
Un code à péter ? toujours prête !
Archéologues en herbe, nous voilà parti pour la déduction d’indices afin de trouver le code de trois symboles que tout le monde voit sauf nous. Devant nous, deux cartes du même type sont à disposition des autres joueurs, qui vont leur permettre d’interroger le vérification de leur code, en mettant la carte choisie contre la carte code à trouver. Une flèche va pointer vers le résultat : un triangle rouge veut dire qu’un symbole est présent mais mal placé, un rond bleu qu’un symbole est présent et bien placé. il s’agit de prendre de vitesse les autres joueurs en déduisant plus rapidement pour obtenir une première moitié de médaillon, puis prendre un nouveau code et recommencer nos déductions. L’autre moitié de médaillon remporte la victoire.
Il s’agit d’un Mastermind dans lequel ce sont les autres joueurs qui nous corrigent et qui sont en même temps nos adversaires. Vous l’aurez reconnu, il s’agit d’un jeu de Yoann Levet qui signe son xième jeu de déduction depuis Turing machine. Temple code est plus accessible en compréhension, mais plus classique.
-Natosaurus
Un jeu de Yoann Levet
Illustré par Jean-Baptiste Reynaud A.K.A. Djib
Edité par Bankiiiz
Sortie prévue
Balloon Pop
Balloon Pop m’a immédiatement fait penser à Bubblee Pop paru chez Bankiiiz en 2016. Inspiré à la fois de Candy Crush et Tetris, on va tâcher de prendre les bonnes séries de cubes colorés, représentant les ballons éponymes, afin de faire en sorte qu’une fois placés sur notre plateau personnel, ceux-ci “explosent”. En effet, vous choisissez une série de cubes tirés du sac, vous les placez et les glissez vers le haut du plateau (après tout ce sont des ballons, ils s’envolent) et si vous avez une série de la même couleur ou avec un même symbole, les ballons concernés éclatent et peuvent être défaussés, scorant des points au passage. De plus, à la fin de la partie, après 8 tours, plus votre plateau est vide, plus vous marquerez de points.
Balloon Pop est présenté comme un jeu de programmation mais cet aspect est léger comme un ballon tant votre choix est avant tout tactique, dépendant du tirage et de ce que les adversaires vous laissent, mais vous essayez quand même de créer des agencements qui seront plus faciles à faire disparaître. D’autant que j’ai omis de préciser que la façon dont vous allez pouvoir placer vos cubes sera déterminée par une carte que vous choisissez dans votre deck (on a tous le même, numéroté de 1 à 10). Cette carte ne permettra pas de changer vos cubes de place, seulement de les placer verticalement et horizontalement, mais elle définit surtout l’initiative des joueurs pour le choix des blocs de cubes.
Les 88 cubes ballons du jeu sont agréables à manipuler, il y a une vraie satisfaction à faire péter des séries un peu comme au Tétris. Après, sur le salon, j’avoue n’avoir pas bien compris pourquoi le scoring fonctionnait avec des soustractions, pourquoi ne pas avoir pensé quelque chose de plus direct et intuitif. C’est le seul “truc” qui empêche le titre d’être résolument intergénérationnel à mon sens. Pour le reste, c’est joliment édité, lisible, avec un look engageant, et il restera facile à sortir dès 8 ans environ. Il avait d’ailleurs été repéré par un prix norvégien (Årets Spill awards) et un prix finlandais (Vuoden Peli awards) dernièrement. Sa localisation by Iello arrive pour début mars 2024.
– Shanouillette
Un jeu de Mikko Punakallio
Illustré par Paul Laane
Edité par Iello, Lautapelit.fi
Sortie prévue début mars
Moorland
Fini le désert de Camel Up, cette fois Steffen Bogen nous amène dans des zones plus humides. Dans Moorland, les joueurs construisent une tourbière sur leur plateau personnel à l’aide de cartes en créant un réseau de canaux. A son tour, on récupère obligatoirement une carte que l’on place dans sa réserve, puis on peut récupérer un type de ressource imposé par le jeu que l’on stocke sur un emplacement de notre plateau. Quand on a réuni les ressources demandées par la carte, on peut la poser sur l’emplacement correspondant sur notre plateau. Les éventuelles ressources excédentaires coulent le long du canal jusqu’à un nouvel emplacement à compléter. La partie se joue en 12 tours, de quoi remplir son plateau. Plusieurs axes rapportent des points : les collections d’animaux différents sur les cartes, la majorité en araignées d’eau, la longueur du canal, les ressources converties en graines qu’on a pu planter, et on soustrait les ressources excédentaires qu’on a gaspillé.
Encore un jeu sur le thème de la nature ? Oui, mais le petit plus de Moorland est ce principe de canal sur lequel voyagent les ressources. Essayer de créer un chemin pas trop fragmenté est un exercice pas si évident mais essentiel à la victoire, car c’est une source non négligeable de points mais aussi car cela permet d’amener les ressources excédentaires là où elles nous seront utiles. Le seul souci ergonomique que j’aurais à déplorer est de devoir retirer les pions ressources de son plateau pour pouvoir placer la carte canal, puis remettre certaines ressources (graines plantées), en défausser d’autres et faire bouger les dernières sur de nouveaux emplacements. Ça fait pas mal de gymnastique.
-Manu
Un jeu de Steffen Bogen
Illustré par Annika Heller
Edité par Gigamic
En boutique
Behind
Celui-là est un petit coup de cœur, je crois ne pas être la seule, car il avait été lauréat du concours de Boulogne. Il s’agit d’un puzzle à faire à l’envers, sans voir l’image. Mais ce n’est pas la mécanique du jeu. Nous avons 30 tuiles sur chacune d’elles un morceau du puzzle, et on va de proche en proche comprendre comment agencer ces tuiles les unes par rapport aux autres. Je ne vous en dirai pas plus car il s’agit d’une résolution unique. On comprend que c’est un panneau qui organise la création d’une pièce de théâtre. On agence certaines pièces facilement, on coince, on a une idée, on avance, mais il faudra tout lire, tout comprendre pour réaliser le bon agencement, en prenant éventuellement des indices, puis quand on pense avoir bien placé chaque tuile, on retourne tout, c’est ainsi que se révèle un puzzle bien agencé, ou comportant des erreurs si on a mal compris. Il faudra sans doute à l’instar d’un Unlock, la participation de plusieurs intelligences pour y parvenir. Et comme dans ce dernier on devrait trouver dans la boite qui sortira en fin d’année trois scénarios. C’est simple et brillant, on a hâte !
-Natosaurus
Un jeu de Cédric Millet
Edité par KYF édition
Sortie en fin d’année
Névaches
Dans ce titre, nous construisons des paysages afin de respecter des patterns. À notre tour, on va placer des tuiles paysages de plusieurs types, ou prendre une carte pattern pour marquer des PV. Enfin on peut placer nos vaches sur les terrains que l’on a construits pour réaliser le pattern et marquer des points de victoire. Dernière action possible : la récupération des vaches, qui doivent bien revenir pour mieux scorer de nouveau. Et attention, seules les vaches adjacentes pourront être récupérées de la sorte. Le jeu est une course et se termine quand on atteint les 65 points.
Pour moi, simple et basique, un peu trop justement, pas grand-chose à se mettre sous la dent, pas beaucoup de moments satisfaisants. Si je suis pas trop vache, je dirais sobrement que je ne suis peut-être pas la cible ou que je suis passé à côté sur cette partie découverte !
-Atom
Un jeu de Rita Modl
Illustré par Stefan Sonnberger
Edité par Schmidt
Kolpa !
Un petit jeu de cartes agressif ça vous tente ? Le mieux pour marquer des points est de vous débarrasser de vos cartes, pour cela il faut en la posant qu’elle ne colle pas à la carte de la défausse, l’inverse du Uno quoi. Si vous sortez un 4 jaune et que la carte centrale est un 1 bleu, y a rien qui colle, et paf, elle va dans votre tableau de score. Mais elle pourra coller plus tard si quelqu’un se prenait la méchante idée de mettre un 4 vert par exemple. On va donc essayer de piéger les autres et de protéger les siens, mais aussi de se débarasser de ses grosses cartes car celles qui resteront en main en fin de manche scorent en négatif. Chouette découverte ce petit jeu, je lui souhaite de remplacer le Uno dans la ludothèque des familles.
-Natosaurus
Un jeu de Thomas Weber
Edité par Schmidt
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